Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

05/01/2011

Fromage ou dessert ? Ou choisir, c'est renoncer

Le thème de ce billet m'est venu par la rencontre de deux éléments : les mots d'une patiente très gourmande et le livre du romancier-psychiatre américain Irvin Yalom, "La méthode Schopenhauer". Cette patiente analysait qu'une des raisons qui la faisait manger beaucoup, souvent sans faim, était sa difficulté à faire des choix et sa propension à vouloir tout goûter. Dans le même temps, je lisais ce livre, qui mêle avec talent le déroulement d'un groupe de thérapie et le récit de la vie du philosophe Arthur Schopenhauer (et l'ensemble est passionnant). J'y ai trouvé notamment une phrase prêtant à réflexion : "Les alternatives sont des exclusions, chaque oui appelle un non" (qui serait tirée du livre Grendel de John Gardner).Fotolia_bastan_embranchement.jpg

En effet, il est difficile de faire des choix, de s'engager sur une route car cela signifie d'abandonner l'autre. Des choix majeurs nous font donc nous interroger longuement : celui d'un conjoint peut-être (hors l'évidence du coup de foudre !), l'achat d'un logement, la décision de changer de job, ...

Mais l'enjeu est-il aussi important quand il s'agit de manger ? Si je choisis tel plat plutôt que tel autre au restaurant, si j'abandonne un dessert car je n'ai plus faim, je renonce en effet à un possible plaisir gustatif. Mais quelle en sera la conséquence ? Le désespoir ? La peur d'avoir raté un moment mémorable ? Est-ce si sûr ? Ne serait-ce pas plutôt une légère frustration sur le moment, vite oubliée et tout à fait supportable ?

Faites l'essai : la prochaine fois que vous vous apprêtez à vous resservir d'un plat alors que vous n'avez vraiment plus faim "parce que c'est trop bon" ou que vous faites le tour d'un buffet pour tout goûter, demandez-vous ce que cela vous ferait de laisser ce plat ou d'abandonner certains mets. Est-ce si difficile que cela ?

 Visuel © bastan - Fotolia.com

31/12/2010

Mes voeux pour 2011

P1010736.JPGSoyez gourmand(e)s et faites-vous plaisir en mangeant.

Arrêtez les régimes et les restrictions sources de frustration.

Prenez le temps de déguster ce que vous mangez.

Faites la paix avec votre corps et regardez-le d'un oeil bienveillant.

Savourez chaque moment.

Délicieuse année 2011 !

 

12/12/2010

Repas de fêtes sans stress - un atelier utile et agréable

Fotolia_orane_noel.jpgJeudi, j'animais un atelier en vue des fêtes et des repas en famille ou avec les amis, qui sont en général d'actualité en cette période. Le but était d'enlever du stress à ces moments pour n'en garder que le plaisir d'être ensemble. Je pensais à plusieurs types de stress et les participantes en étaient assez représentatives, dans des styles différents :

- le stress d'organiser, que tout se passe bien, que les invités soient contents, que le menu leur plaise,

- le stress de prendre des kilos en enchaînant sans fin (et sans faim) les repas à rallonge, ou se lâchant car on se restreint le reste du temps,

- le stress de trop manger et d'avoir des suites de repas pénibles,

- le stress d'être mal vu(e) si on dit non trop souvent pour se resservir ou pour refuser un n-ième plat.

On a échangé beaucoup autour de ces sujets ; on a réalisé que, parfois, on se comportait en tant que personne invitante comme les personnes qui nous reçoivent et nous "gavent" ; on a réfléchi aux moyens de faire autrement ; on a passé en revue idées, contraintes, astuces des unes et des autres. Je vous livre quelques pistes :

- ne pas arriver affamé (e) pour ne pas se jeter sur l'apéro et se couper la faim ;

- se renseigner si possible sur le repas pour repérer ses mets favoris et garder "de la place" pour les apprécier (surtout si c'est les desserts qu'on préfère !) ;

- écouter ses envies pour privilégier l'entrée qu'on apprécie le plus (il y en a souvent 2, 3 ou 4) et prendre une moindre quantité (ou pas) des autres,

 - prendre (ou se faire servir) des petites quantités, notamment du plat principal, et ne se resservir que si c’est vraiment délicieux,

- zapper les mets habituels qu’on reverra très probablement, le fromage par exemple (sauf rareté), ou les chocolats qui pourront sûrement attendre quelques jours,

- ne pas se laisser complètement happer par l'ambiance conviviale, manger avec attention, savourer  les aliments pour les apprécier dès les premières bouchées et ne pas avoir à se resservir,

- ne pas avoir peur des aliments « riches », on en mange peu,

- savoir dire non agréablement, en complimentant avec précision sur le plat, si l'on n'a pas envie d'en reprendre,

- faire le point de temps en temps sur ses sensations et ne pas se sentir obligé (e) de manger autant que les autres si l'on n'en a pas envie,

 - après un repas très copieux, attendre si possible le retour de la faim.

 

Claire, spécialiste es fêtes en tous genres m'avait fait le plaisir d'être là et l'atelier l'a fait réfléchir en vue du réveillon qu'elle prépare pour une grande famille. C'est à lire ici.

Merci beaucoup à toutes les participantes pour les échanges riches et sincères.

Visuel copyright Fotolia_Orane

 

30/11/2010

Réveillon sans aliments obligés

Lundi matin, mon emploi du temps m'a permis d'écouter l'émission Service Public sur France Inter, à laquelle participaient deux bloggueuses que j'apprécie beaucoup, Esterelle et Clotilde, à propos des repas de fête. Je me souviens de ce que j'avais écrit l'année dernière à propos du réveillon. Je suis tout à fait d'accord avec Esterelle Payani, qui disait de réfléchir à se vraies envies, qui ne sont pas forcément conformes aux stéréotypes : foie gras, saumon fumé, dinde, ... Elle parlait ainsi d'un Noël en famille autour d'une flamiche aux poireaux ! Car là était leur envie ce jour-là. Il est essentiel de se faire plaisir et cela peut se faire avec des ingrédients plus simples. Toutefois, on peut prendre le temps de les préparer dans des recettes un peu sophistiquées, qui changent du quotidien, en prenant un peu de temps pour cuisiner (surtout, sans se bloquer en cuisine à l'heure du dîner).

L'année dernière, fidèles aux traditions, nous avions notamment dégusté foie gras, langoustines,… mais aussi des plats préparés à base de légumes, d'ingrédients simples. Je m'étais demandé pourquoi on choisissait toujours les mêmes mets pour ces dîners de fête, sans que ce soit peut-être nos mets favoris. On se contente en fait de suivre la tradition, année après année, et de sélectionner des plats coûteux qu’on ne peut pas s'offrir régulièrement.

Bien sûr, j’avais apprécié ces plats mais j’avais réalisé que :
- je m'étais davantage régalée avec des plats que j’avais préparés, notamment un délicieux soufflé au chocolat (très simple à faire) et une soupe de mandarines,
- ces produits très coûteux ne figurent finalement pas forcément parmi le palmarès de mes plats préférés. Et peut-être est-ce le cas pour vous aussi.

risotto.jpg

Pourquoi pas un risotto pour les fêtes ?

De plus, après une année de plaisirs gourmands, je persiste à penser qu'on peut se faire plaisir tous les jours et qu'il ne faut pas réserver cela aux jours de fête. Et manger du foie gras ou des huitres à un autre moment permet aussi de les payer moins cher.

Vous êtes-vous déjà demandé quels sont réellement vos plats favoris ? Ceux qui vous font particulièrement plaisir. Faites donc l’exercice et vous réaliserez sans doute qu’ils ne sont pas forcément très coûteux.

Alors, cette année, pourquoi ne pas inviter quelques-uns de vos « intrus » préférés à vos tables de fête, sous réserve qu’ils soient de saison ? Vous êtes prêts à tenter le coup ?

27/11/2010

Alimentation et stress avec HEC au Féminin

Fotolia_Ibi.jpgMardi et mercredi derniers, j'animais des ateliers dans le cadre d'HEC au Féminin.

Le thème choisi était "Alimentation et Stress". Sous ce titre plutôt large, j'avais imaginé trois thématiques qui me paraissaient concerner de nombreuses femmes. Nous les avons traités de façon nécessairement superficielle en deux heures mais je crois que cela a amené certaines participantes à réfléchir un peu différemment à leur relation à l'alimentation. Les trois thèmes étaient les suivants :

- Manger stresse : la dictature de la minceur, les injonctions santé permanentes et la cacophonie nutritionnelle auxquelles s'ajoutent maintenant les préoccupations écologiques, tout cela complique l'acte de manger. On a échangé autour des discours en vogue, du poids, des régimes, des croyances et réfléchi à comment manger un peu moins avec sa tête et plus avec son corps pour que la préoccupation alimentaire n'occupe pas tout l'espace mental.

- Le stress fait manger : bien souvent on mange sans faim, pour se détendre, se faire du bien, parce qu'on est tendue. On a travaillé à partir d'exemples concrets autour du décodage des émotions et des façons de les accepter pour ne pas forcément se réfugier dans la nourriture.

- Faire à manger stresse : je m'adressais à des femmes actives, souvent mères de famille, qui rentrent tard, ont des journées chargées et pas toujours l'envie ni le temps de préparer à dîner à hauteur des exigences qu'elles se donnent. Sans compter le manque d'idées, l'impression de monotonie, le frigo parfois un peu vide. Il y a eu un riche échange d'idées, d'astuces, de recettes rapides et je me suis employée à les déculpabiliser de ne pas passer des heures en cuisine.

Tout cela s'est déroulée dans une très bonne ambiance, très participative, avec des femmes de profils très variés avec lesquelles j'ai échangé avec grand plaisir. Merci à HEC au Féminin de m'avoir invitée.

Bien sûr, ces thèmes concernent toutes sortes de femmes, diplômées ou non, avec ou sans enfants, de tous âges et ma préoccupation est de modestement remettre un peu de sérénité dans tout cela.

Image copyright Fotolia_Ibi

19/11/2010

Je vois à manger, je mange...

Avez-vous remarqué que souvent, dans un petit déjeuner de boulot riche en viennoiseries, dans un pot amical ou professionnel, dans un cocktail, beaucoup de personnes mangent alors qu'en fait, elles n'ont pas vraiment faim, que ce ne sont pas forcément leurs aliments préférés. Pourquoi ?

P1010909.JPG

Cette envie de manger face à la présence d'aliments peut avoir plusieurs raisons et je ne suis sans doute pas exhaustive :
- on est déconnecté(e) de ses sensations de faim et de rassasiement, on ne sait plus trop les distinguer ou on ne les écoute pas. Du coup, on est sensible à des signaux extérieurs et on agit par une sorte de réflexe : à la vue d'aliments, on s'en saisit sans se poser de questions.
- on est occupé(e) à autre chose, on parle, on écoute, on rencontre des personnes, on travaille, ... Tout cela capte notre attention et par conséquent, on mange machinalement...un peu ou beaucoup : on n'y fait pas attention. Et on ne sait même pas trop dire si c'est bon ou non.
- on n'est pas très à l'aise dans ce type de contexte, on cherche à se donner une contenance et pour cela, on fait en sorte d'avoir toujours quelque chose à la main, qu'on mange bien sûr ! Un peu comme on pourrait tenir une cigarette ou un verre.
- on est habituellement en restriction, au régime et c'est dans ce genre d'occasions qu'on oublie ses principes : on se lâche et on mange beaucoup car ce sont des aliments qu'on s'interdit d'habitude et on en a donc soudain très envie (viennoiseries, biscuits apéritif, ...).

Que faire alors ? Surtout, ne pas se focaliser sur ces occasions pour se désespérer et culpabiliser. Cela ne serait sans doute pas très utile. Si on décide de changer ses habitudes alimentaires, ce n'est peut-être pas par là qu'il faut commencer. Mais si on fait un travail pour être davantage à l'écoute de sa faim, des ses envies, de ce qu'on aime vraiment, qu'on sort d'une logique de régimes, qu'on se fait plaisir au quotidien, cela peut progressivement changer aussi la façon dont on vit ces moments-là.

11/11/2010

Comment choisit-on un restaurant ?

Quand on aime manger, en général, on a plaisir à aller au restaurant. Pas tous les jours bien sûr, sinon cela devient une routine, voire une corvée. Pas trop souvent car c'est aussi un grand plaisir de cuisiner et manger chez soi. Mais, quand on habite une grande ville, comment choisir parmi la foule des propositions ? Quels sont les critères de choix ?

Pour ma part, j'en vois plusieurs :
- la proximité : bien sûr, parfois pour des raisons pratiques, on privilégie ce qu'il y a de plus proche. Si on doit faire cela souvent, cela vaut le coup de se renseigner sur les endroits intéressants du quartier et ne pas forcément toujours aller juste au coin de la rue. Je me réjouis que quelques tables correctes aient fleuri depuis quelques années à proximité de chez moi, dans un quartier qui était assez sinistré en la matière : le Café qui parle, Miroir, Alice Pizza, ... Mais cela ne suffit pas. Je préfère m'éloigner un peu pour vraiment me régaler.

- le prix : évidemment, il y a une fourchette de prix qu'on peut/veut s'offrir plus la prise en compte de ce que sont prêts à payer nos compagnons de table. Mais j'essaie que cela ne soit jamais au détriment de la qualité : je préfère un repas dans un très bon restaurant à 40 euros de temps en temps à deux repas très moyens à 20 euros où j'aurai l'impression d'avoir gaspillé mon argent.

- l'originalité de la cuisine : je vais au restaurant pour à la fois bien manger et être surprise, entraînée ailleurs, découvrir des accords de saveurs inédits, manger ce que je ne mange pas chez moi, qu'il s'agisse de la cuisine d'un chef créatif, de cuisines étrangères, de plats qu'on ne sait ou qu'on ne peut pas cuisiner. Un couscous marocain, des tempura japonaises, une vraie pizza italienne sont ainsi des plats que je mange volontiers à l'extérieur.

- la qualité de la cuisine évidemment. En fait, j'aime tout (ou presque !) pourvu que ce soit bon. De beaux ingrédients, bien traités, assaisonnés, présentés, ...

- l'accueil, le service, le cadre : pour moi, ce n'est pas aussi important que ce qu'il y a dans l'assiette mais si cela fait défaut, cela peut carrément gâcher un repas. Serveur désagréable ou inattentif, tables trop serrées, environnement bruyant où l'on ne s'entend pas, tout cela a un impact sur le plaisir de ce moment.

- l'envie du moment. Car on va au restaurant pour se faire plaisir, donc sans dire "je dois faire attention". Quelle tristesse de prendre une triste salade quand les autres se régalent du plat dont on rêvait. En revanche, ce n'est pas parce qu'on est au restaurant qu'il faut trop manger. De ce fait, j'aime bien quand il y a une carte et pas seulement un menu imposé qui risque d'être très au-dessus de mon appétit.

Mais comment on les trouve, ces restaurants qu'on aime ? Le bouche à oreille à condition que cela vienne de quelqu'un qui a a peu près les mêmes goûts que vous, la lecture de guides, sites, blogs de critiques culinaires (que pour ma part je préfère au quidam moyen), le hasard d'une promenade, ...

Quand on repère un lieu qui répond à tous ces critères, on ne le lâche plus. Et souvent plus on y va, plus on l'apprécie car on y est reconnu, bien traité, on a parfois droit à des petites faveurs, ... Mais il ne faut pas pour autant se priver de découvrir de nouvelles adresses pour enrichir peu à peu son carnet d'adresses. Ainsi, on retourne assez souvent chez KGB (Kitchen Galerie Bis) d'autant plus que différents amis souhaitent y dîner avec nous. Mais on a été ravis de découvrir par exemple Saturne et on est impatients d'y retourner.

P1020870.JPG

Les délicieux Zord'oeuvres de KGB, un festival de saveurs qu'on n'a pas chez soi !

Dans ce registre, je vous livre, outre ceux mentionnés ci-dessus, quelques-unes de mes adresses favorites à Paris (hors restaurants japonais, sur lesquels je reviendrai bientôt). Ce n'est qu'une vision totalement subjective, je ne suis aucunement critique gastronomique, je n'ai pas énormément d'occasions de tester de nouvelles tables, je rate probablement quelques merveilles. Je me rends compte d'ailleurs qu'il y en a qui ne m'ont pas vue depuis longtemps. Mais je ne passe pas ma vie au restaurant !

L'Affriolé, 17 rue Malar, Paris 7eme
Caius, 6 rue d'Armaillé, Paris 17eme
Cibus, 5 rue Molière, Paris Ier
Le Clos des gourmets
Le Cristal de sel
L'Entredjeu, 83 rue Laugier, Paris 17eme
La Fourchette du printemps
Le Gaigne
Maceo ,
 

Et vous, vous avez des restaurants préférés ?

10/11/2010

Anticiper, c'est être gourmand (e) !

Anticiper, penser un peu à l'avance à ce que l'on va manger, ce n'est pas forcément être rigide, planificateur ou obsédé (e) par la nourriture. C'est aussi être vraiment gourmand (e).

Car qu'est-ce que cela signifie ? Cela veut dire par exemple :

- garder une place pour le dessert, quand on est amateur de sucré, et donc ne pas arriver au moment du dessert en étant complètement rassasié (e). C'est cela qui permettra de l'apprécier vraiment, d'en tirer tout le plaisir gustatif. Que ce soit au restaurant en regardant la carte côté desserts au début du repas, chez des amis faiseurs de bons desserts en se renseignant sur l'ensemble du menu, ou chez soi, on peut anticiper un peu pour avoir du plaisir de bout en bout du repas et au final, ne pas trop manger.

 Pour ma part, j'aime beaucoup les desserts et je les prends en compte dans la composition du repas. Ainsi, il y a quelques jours, j'ai grandement apprécié un dessert parce que j'avais mangé un plat de taille raisonnable. C'était dans un restaurant de cuisine classique, bien exécutée, "Le Violon d'Ingres". Ce savoureux dessert était une poêlée de fruits de saison avec une brioche perdue et une glace au miel et pignons. Il y avait une compotée de figues, des figues fraîches, des coings délicieusement confits, une boule de glace et un morceau de brioche comme du pain perdu. C'était un dessert consistant et je l'ai apprécié avec beaucoup de gourmandise car j'avais encore de l'appétit pour lui. Si on aime le fromage, c'est pareil, on y pense un peu avant pour avoir encore faim quand il arrive sur la table.

P1020869.JPG

- faire un repas léger avant un bon dîner pour préserver sa faim et pouvoir d'autant mieux apprécier ce dîner. Il ne s'agit pas de s'affamer, surtout pas, sinon on ne tiendra pas jusqu'au dîner, mais de doser son repas ou un éventuel petit goûter pour avoir suffisamment faim au moment du dîner. Il ne s'agit pas de "faire attention" mais d'être attentif à ses besoins et ses envies. Mettre en phase sa faim et ses occasions de bien manger, c'est avoir encore plus de plaisir gourmand.

- ne pas se jeter sur l'apéritif quand on est invité (e) à dîner. C'est dommage d'arriver à table en n'ayant déjà plus faim car on a dévoré des biscuits apéritif, canapés et autres cacahuètes. Car, le plus souvent, on va manger quand même à table mais sans grand plaisir car on sera déjà rassasié (e). Cela veut dire ne pas arriver affamé (e) à l'apéritif, ne pas manger machinalement en discutant ou en pensant à autre chose, ne pas s'interdire ces aliments car cela augmente le risque de "se lâcher" lorsqu'on se trouve face à eux. Mais on goûte ce qu'on aime et on attend sereinement le dîner (malheureusement, certains apéritifs durent plus d'une heure et je conçois que cela soit un peu difficile mais il y a sûrement autre chose à faire que manger !).

Tout cela, cela veut dire se connaître, se connecter à sa faim pour savoir l'évaluer, adapter ce que l'on mange à son appétit, sans se priver, sans s'affamer. Vous verrez, tout est meilleur quand on a faim. Et quand on ne mange pas trop, on maintient son poids !

09/11/2010

Stop à la peur du chocolat !

Novembre me paraît être la bonne période pour parler de chocolat. Et en manger bien sûr ! Fini le Salon du Chocolat et son battage médiatique qui finit par lasser. Pas encore les fêtes de fin d'année et leur trop-plein alimentaire qui ne donne pas forcément envie de se jeter sur les ganaches, rochers et autres tablettes. En même temps, le temps plus froid et/ou humide peut donner davantage envie de douceur chocolatée solide ou liquide.

Le chocolat est peut-être l'aliment qui fait le plus l'objet d'une relation d'attraction-répulsion. Assez peu d'individus n'aiment pas le chocolat. Mais il fait peur à de très nombreuses personnes : elles craignent de ne pas pouvoir contrôler la quantité consommée et préfèrent donc parfois se priver carrément de cet aliment. D'autres se plient aux recommandations souvent en vogue chez des nutritionnistes : un carré de chocolat chaque jour avec le café ou après le dîner par exemple. Ni plus ni moins. Mais est-il vraiment possible d'avoir exactement la même envie tous les jours à la même heure ? Pourquoi pas deux carrés un jour et aucun une autre fois ? 

Fotolia_Monika Adamczyk_chocolat.jpg

On peut avoir à juste titre envie de chocolat pour se réconforter, se faire plaisir. Mais si on mange ce chocolat avec culpabilité car on croit que c'est un "mauvais" aliment, qu'il va nous faire grossir, on ne trouvera pas ce réconfort et on aura à la place un certain mal-être. Or, savez-vous que deux ou trois carrés de chocolat de taille "normale" comptent moins de calories qu'une pomme ? Que quand on mange du chocolat attentivement en le savourant, on en est vite rassasié (e) et on ne peut vraiment pas finir la tablette ? Alors que la culpabilité au contraire peut conduire à en remanger beaucoup sans forcément l'apprécier. Je fais faire l'expérience régulièrement en consultation ou en atelier et cela change le regard sur le chocolat. Donc mangez du chocolat en vous demandant si vous en avez envie et, si la réponse est oui, dégustez-le avec plaisir.

Il y a de multiples formes sous lesquelles on peut manger du chocolat. Il y a les purs et durs des tablettes fortes en cacao. Il y a les adeptes des bouchées, ganaches , palets, ... de petits ou grands chocolatiers. Et le chocolat est aussi bien sûr un ingrédient majeur de nombreux desserts :
- les crèmes, mousses, glaces, ...
- les gâteaux et assimilés : éclair, mi-cuit, fondant, tarte, marquise, ...

Pour ma part, ma consommation la plus fréquente est la tablette. Mais je suis fort réjouie quand on m'offre une boite d'un de mes chocolatiers favoris. Une bonne mousse bien chocolatée ou un mi-cuit maison sont aussi des gourmandises que j'apprécie beaucoup. Je n'ai pourtant pas envie d'en faire mon quotidien car je raffole de toutes sortes d'autres douceurs, je ne suis pas une exclusive du chocolat. En matière d'éclair, je préfère nettement celui au café. En matière de glaces, le praliné !

Et vous, quelles sont vos pratiques en la matière ? Quelles qu'elles soient, comme je le répète souvent, il est important de manger toutes ces douceurs chocolatées avec un appétit suffisant pour être en mesure de les apprécier, et donc de garder une place si elles arrivent en fin de repas.

Photo copyright Fotolia_Monica Adamczyk

25/10/2010

Stop au tout beau tout bio !

Souvent, on me demande ce que je pense de l'alimentation bio. Je suis tentée de retourner une question à mes interlocuteurs : pourquoi voulez-vous manger bio ? En fait, cela ne parait pas toujours très clair dans leur tête. Il y a sans aucun doute un effet de mode chez les consommateurs et aussi une démarche marketing de certains intervenants de l'agro-alimentaire face à un filon qu'ils pressentent rentable. Si on creuse un peu, on pourrait manger bio pour plusieurs raisons :

legumes_varies.jpg
Si tous ces légumes ne sont pas bio, c'est grave ?

- Manger bio, c'est écolo !

On répondrait à des préoccupations d'ordre écologique. C'est sûrement mieux pour la planète. On est en train de la maltraiter à coup de produits chimiques. Sans doute. Mais je vois beaucoup d'incohérences dans cette approche : pourquoi tellement de produits bio contenant de l'huile de palme qui contribue à la déforestation ? Pourquoi tellement de produits bio venant de l'autre bout du monde, de Chine ou de Nouvelle-Zélande et donc à forte empreinte carbone ? Ne vaudrait-il pas mieux consommer des produits cultivés localement, bio ou non ? Même Laurence Salomon, restauratrice apôtre d'une alimentation saine, déclare faire confiance à des petits producteurs locaux, même s'ils ne sont pas estampillés bio. Beaucoup de producteurs pratiquent une agriculture raisonnée, ne peut-on s'y intéresser ?

- Manger bio, c'est meilleur !

Manger bio, ce serait meilleur au goût. Ah, la saveur incomparable des légumes bio, nous dit-on. C'est ce dont on est convaincus. Or, les études basées sur des dégustations faites en aveugle ne montrent pas de plus-value gustative notable du côté des aliments bio. Bien sûr manger un produit naturel, des légumes de saison d'un petit producteur, cueillis à maturité, de la cuisine maison, tout cela peut être meilleur que les équivalents industriels, les légumes conservés longtemps au froid dans des circuits de grande distribution ou produits à contre-saison. Mais cela n'a rien à voir avec le fait d'être étiqueté bio. Du naturel, du brut, de l'aliment de saison, oui mais pas obligatoirement du bio. Ne confondons pas bio et naturel.

- Manger bio, c'est diététique !

Ce n'est pas l'argument le plus courant mais il y a parfois des confusions. Bien sûr, cela n'a aucun rapport ! Les produits bio ne sont pas plus légers que les autres. Quick vient par exemple de lancer un hamburger bio et comme l'écrivait justement une journaliste de Libération, "des calories et du gras bio, c'est toujours des calories et du gras !".
De même, les biscuits bio par exemple sont aussi caloriques que les autres. Il n'y a aucune raison de privilégier les produits bio pour des raisons de légèreté (mais pas non plus les produits allégés). Restons-en donc aux produits "normaux" !

- Manger bio, c'est bon pour la santé !

C'est sans doute un argument valable. Même si des preuves irréfutables n'ont pas encore été apportées, il est fort probable que l'absorption de certains pesticides présents notamment dans les fruits et légumes ne soit pas très bonne pour notre santé. Mais cela n'est pas vrai pour tous. Et on peut déjà laver, éplucher ceux qu'on achète. Attachons-nous déjà à avoir une alimentation variée, à ne pas acheter trop de produits industriels transformés à la composition complexe. Et si l'on trouve les aliments bio trop chers, que cela ne soit pas un prétexte pour ne pas manger de fruits et légumes. L'intérêt de ces derniers dans une alimentation variée existait bien avant que l'on parle de bio !

Au final, ce qui m'agace, c'est la folie bio qui envahit tous les domaines, sans beaucoup d'esprit critique. Pourquoi ne pas surtout acheter des aliments locaux, non transformés, naturels, de saison, et les cuisiner ?

Quant aux cosmétiques bio (ce n'est pas du tout mon domaine), la dermatologue avec laquelle je partageais un atelier Beauty Loft il y a quelques jours était plutôt catégorique pour dire que cela n'avait aucun intérêt et ses arguments avaient l'air assez convaincants.