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19/02/2018

LE BLOG A DEMENAGE !

Suite de l'épisode précédent ! 

 

LE BLOG CONTINUE DESORMAIS

UNIQUEMENT SUR MON NOUVEAU SITE,

A CETTE ADRESSE : 

 

www.arianegrumbach.com/blog

 

Merci de votre fidélité !

 

Pas d'inquiétude, tous les billets d'ici y sont disponibles

 

16/02/2018

Février 2018 : LE BLOG A 10 ANS et....

En février 2008, il y a 10 ans, ce blog voyait le jour. Je venais d'avoir mon diplôme quatre mois auparavant, je ne m'étais même pas encore installée, je continuais à me former, et j'ai eu envie de créer un blog après en avoir parlé avec quelques personnes. Je n'ai pas réfléchi, je me suis lancée. Je voulais me faire connaître et défendre ma vision de la diététique, gourmande et anti-régime.

Que de chemin parcouru depuis 10 ans. Que de beaux moments, que de rencontres, que d'accompagnements passionnants, émouvants, toujours uniques, de patient(e)s. Que d'avancées dans ma pratique. Et que de chemin encore à parcourir... Et ici, bien plus de 1000 billets de blog. Et un livre. Des sollicitations, une certaine attention à mon message de liberté alimentaire. Alors aujourd'hui

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Février 2018 : le blog a 10 ans

et...

vous dit au revoir !

 

 

Euh non, c'est une blague !!!! Il s'absente d'ici pour mieux revenir ! Allez donc faire un tour sur

www.arianegrumbach.com/blog !

 

Image Fotolia_© Jérome Romme

 

 

31/01/2018

Janvier 2018 : où j'ai beaucoup parlé...et écouté aussi

Ce mois de janvier a été court et dense. Court : évidemment, il a 31 jours comme d'habitude mais, étant rentrée de vacances le 9, sa part parisienne s'est limitée à 3 semaines. Dense côté consultations car non seulement beaucoup de patient(e)s avaient pris rendez-vous en décembre pour janvier mais j'ai reçu beaucoup de demandes de rendez-vous en toute fin d'année. Une anticipation des bonnes résolutions de début d'année ou le temps du bilan avec un retour sur soi et ses priorités ?

Dense aussi côté médias, car j'ai été bizarrement très sollicitée sur différents sujets sur une courte période. Certains immédiats, d'autres pour des parutions à venir. C'est très bien mais que tout cela ne m'empêche pas d'avancer sur mes propres projets, dont je vous reparlerai !

Donc, petit coup de projecteur sur ces interviews diverses. Attention, je cause, je cause mais c'est beaucoup pour vous, pour vous aider à y voir clair dans différents domaines.

J'ai été conviée à participer à l'émission Grand Bien Vous Fasse sur France Inter, pour parler des tyrannies alimentaires, sujet qui m'est cher, cf le sous-titre de mon livre... Une de mes phrases qui a été partagée et vous donne une idée du contenu : "L'alimentation parfaite n'existe pas, il faut manger de tout, se libérer la tête de toutes les injonctions, se faire confiance, ne pas avoir peur de la liberté alimentaire".

Je suis d'ailleurs tombée, via twitter, sur une citation de Michelle Obama qui colle très bien aux choix alimentaires : "Faites ce qui vous convient, car il y aura toujours quelqu'un qui n'est pas d'accord"

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Avec le psychiatre Christophe André et la psychologue Nathalie Dumet après l'émission

A propos de sucre d'ailleurs, vous entendez peut-être tout un tas de messages alarmistes et culpabilisants, encore une sorte de "tyrannie alimentaire". Il s'agit surtout de parler des sucres cachés dans l'alimentation industrielle, que vous évitez si vous cuisinez. J'avais écrit un billet anti-excès de part et d'autre...

J'ai été interviewée dans le cadre du podcast Bouffons, récemment créé et animé par le jeune youtubeur, grand amateur de nourriture, Guilhem Malissen, à propos du pain (épisode 6), autre sujet qui me passionne. Vous pouvez l'écouter aussi via les plates-formes de podcasts.

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J'ai eu le plaisir de répondre aux questions de Gaëlle Picut qui a de façon très intéressante réorienté son blog sur l'éducation et les relations parent-enfant : on a parlé alimentation des enfants, des ados, relation au corps, comment les accompagner dans cette quête ô combien difficile d'accord avec son corps.

J'avais été longuement interviewée il y a quelques semaines par Justine, une jeune femme qui a lancé un site, Yes She Can, pour valoriser des parcours de femmes variés et possiblement inspirants. J'ai eu la surprise à la parution de voir qu'elle avait gardé l'échange in extenso. Une lecture quand on a du temps donc, où je dis beaucoup de choses sur mon parcours et mon travail. Si cela vous dit !

Il y a quelques semaine, j'avais aussi été interviewée par la Fondation Bonduelle sur le plaisir de manger des légumes (eh oui, ce ne doit pas être une punition !).

Côté presse : j'ai été interrogée par le bimestriel Sens & Santé sur l'alimentation intuitive : manger en faisant confiance à ses sens, ses envies, ses intuitions. Un article un peu différent est en ligne.

Sinon, dans l'actualité, vous avez sans doute pu difficilement passer à côté de l'affaire Lactalis. J'ai apprécié la mise au point faite par Marie-Claire Frédéric à ce sujet.

J'aime beaucoup l'émission dominicale Remède à la Mélancolie sur France Inter et j'ai particulièrement apprécié par exemple la dernière, avec Sandrine Bonnaire, où elle parle corps, ventre, attention à soi, changement... J'avais aussi aimé celui, sensible de Sophie Fontanel. Cette journaliste de mode, instagrameuse acharnée, dont j'avais beaucoup aimé le livre Une apparition

Côté bonnes adresses, je me suis inscrite sur Mapstr, une application française pour stocker, partager ses bonnes adresses, en les triant avec des mots-clés à volonté. Cela m'a permis de regrouper diverses adresses (désolée, essentiellement parisiennes...) et beaucoup à découvrir. C'est ainsi que j'ai eu l'idée il y a quelques jours de déjeuner pas très loin de mon cabinet chez Luz Verde, restaurant mexicain du 9ème arrondissement. Je n'ai jamais eu d'affinités particulières avec la cuisine mexicaine mais sans doute n'avais-je pas fait les bonnes expériences. Cela s'est amélioré récemment par hasard, je reste ouverte à tout pourvu que ce soit bon. Ce jour-là, je me suis vraiment régalée au-delà de mon attente. J'ai en particulier adoré le plat principal, à base de haricots rouges, qui n'est pas vraiment un de mes mets préférés, des "Frijoles Charros",  une sorte de soupe épaisse avec haricots rouges, chorizo, cochon, oignons, piment.

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Et encore une citation pour finir, de Boris Vian : "Ce qui m'intéresse, ce n'est pas le bonheur de tous les hommes, c'est celui de chacun"

20/01/2018

Lutter contre la grossophobie, tout le monde y gagne !

Dimanche, j'ai participé (partiellement, le matin seulement) aux premiers Etats Généraux de la Grossophobie, initiés par le collectif Gras Politique*, qui s'est donné pour mission de lutter contre les discriminations multiples que subissent les personnes grosses dans les différents domaines de leur vie.

Deux préambules à ce sujet :

- Comme le rappelle Daria Marx, une des fondatrices du mouvement, "la lutte contre la grossophobie n'est pas la promotion de l'obésité mais c'est la lutte contre les discriminations subies par les personnes grosses". Evidemment ! Les personnes grosses, vu les désagréments multiples de cette situation, ne souhaitent en aucun cas donner envie de devenir gros.se. En revanche, une personne grosse a droit au même respect et aux mêmes droits que toutes les autres. Cela peut paraître évident mais c'est très très loin d'être le cas.

- Certaines personnes trouvent le mot grossophobie inadapté ou peu plaisant. Cela me parait être un problème mineur à mettre de côté, vu l'importance de lutter contre la réalité de ces discriminations.

Je ne vais pas faire un compte-rendu exhaustif d'autant plus que j'ai manqué la moitié de la journée. Juste quelques citations et impressions.

Il y avait dans la salle des professionnels de santé, des personnes de la Ville de Paris qui avaient initié l'après-midi de lutte contre la grossophobie du 15 décembre, des membres d'associations de lutte contre les discriminations, des juristes, des médias alternatifs....

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Une partie des membres de Gras Politique

Pourquoi ce mouvement prend-il de l'ampleur aujourd'hui ? Il me semble qu'il y a un mouvement de fond favorisé par internet pour montrer d'autres corps et lutter contre les stéréotypes du corps parfait. Par ailleurs, selon Sylvie Benkemoun (psychologue, vice-présidente du GROS et militante anti-stigmatisation du poids depuis des années notamment au sein de l'association Allegro Fortissimo), cette mise en avant s'est aussi cristallisée autour du livre de Gabrielle Deydier, On ne nait pas grosse, qui a eu un fort relais médiatique, comme le livre d'Anne Zamberlan qui avait fait émerger le sujet et aussi le mot grossophobie il y a une vingtaine d'années.

Il y a la grossophobie familiale, que j'ai rapidement évoquée récemment, la grossophobie médicale, la grossophobie sociétale.

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La grossophobie fait grossir ! Et cela commence par la grossophobie familiale. On est tous différent(e)s et pas tous fait(e)s pour être des brindilles... Un enfant peut avoir une morphologie un peu moins fine que le reste de la famille. Il peut avoir des rondeurs temporaires liées à un moment de sa croissance. Ou il peut prendre du poids du fait d'une fragilité ou d'un contexte émotionnel particuliers créant un besoin de réconfort alimentaire. Ou du fait d'un traitement lié à un problème de santé. Quelle que soit la situation, malheureusement, la famille, par peur du gras, peur de l'enfant gros (Gras Politique insiste sur la dimension sociale du sujet et l'aversion particulière du gras dans les catégories socio-professionnelles aisées) ou pensant bien faire, ou du fait de l'histoire personnelle, d'un parent, va mettre l'enfant au régime. Or, la privation, encore davantage quand les frères et sœurs mangent "normalement" est très mal vécue par un enfant et l'incite à trouver des subterfuges pour manger des aliments interdits et donc grossir davantage. Au fur et à mesure des régimes s'installe l'effet yoyo bien connu et l'augmentation du mal-être...et du poids.

Une des intervenantes, emmenée chez un nutritionniste très jeune, témoignait d'une chose assez incroyable mais malheureusement globalement juste : "on apprend très tôt que les médecins ne sont pas de notre côté. Un enfant gros n'est plus un enfant". En effet, la grossophobie médicale est très répandue et basée sur des connaissances erronées. On peut être gros.se et en bonne santé, on peut être mince et en mauvaise santé. Il n'y a pas de règles, j'ai déjà parlé de la différence entre poids et santé. Des personnes grosses racontent parfois l'étonnement de leur médecin devant des analyses tout à fait normales sans aucun problème de cholestérol ou de glycémie... En revanche, la façon dont beaucoup de médecins (pas tous évidemment) accueillent les personnes grosses, leur tendance à tout ramener à la nécessité de perdre du poids quel que soit le motif de la visite, à prescrire un régime plutôt qu'écouter la personne, peut conduire à s'éloigner du monde médical et donc à pouvoir moins bien se soigner... De plus, si l'on prend comme définition de la santé, celle de l'OMS : "La santé est un état de bien-être complet physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité", on peut se dire que la grossophobie créant beaucoup de mal-être, elle nuit à la santé.

Daria Marx a dit de façon très juste qu'on s'intéresse beaucoup à la physiologie, au corps, des personnes grosses et pas assez à leur tête, à leur psychologie. Or, qu'il s'agisse de l'alimentation émotionnelle, "doudou", d'un jeune enfant ou des compensations au mal-être de l'adulte gros, la psychologie nécessiterait un accompagnement au moins aussi important que la physiologie, voire prioritaire. Il s'agit de s'occuper des causes et non du symptôme...

Il y aussi la grossophobie de la société, la difficulté accrue à trouver un travail (cela est prouvé de façon chiffrée), à pouvoir s'habiller facilement et avec un budget raisonnable, à vivre confortablement dans les transports, et la relation aux autres : il y a des récits incroyables sur l'agressivité liée au poids, les remarques méchantes que se permettent de façon éhontée des personnes sur une personne grosse quand elle se promène dans la rue, qu'elle est dans un magasin ou qu'elle mange, alors qu'elle n'a rien demandé ! Respecter chaque individu quelle que soit sa silhouette parait être une base élémentaire du bien vivre ensemble. Mais on en est tristement loin... C'est pourquoi il est important d'informer, de faire témoigner, pour que le grand public prenne conscience des conséquences pour les personnes concernées.

Beaucoup de personnes sont d'accord sur l'utilisation du mot gros.se qui est descriptif et ne doit pas faire peur ou gêner, plutôt que des périphrases, des comme ronde ou des termes médicaux comme obèse. Mais la question a été posée de la définition d'une personne grosse si on ne veut pas rentrer dans les catégories médicalisées et statistiques de l'IMC. Beaucoup de personnes se sentent grosses tout en étant de poids normal mais elles sont conditionnées par les standards de minceur véhiculés dans la société. Ainsi, on n'est pas gros.se quand on fait une taille 42...même si on peut ressentir un véritable mal-être corporel ou avoir du mal à s'habiller comme on le voudrait. Du coup, une définition de la personne grosse a été donnée : "c'est celle qui n'arrive pas à trouver un maillot de bain à sa taille un 17 août dans une sous-préfecture pour moins de 50 euros".

Je ne suis pas restée l'après-midi, qui était consacrée à des groupes de travail thématiques, pour initier des actions concrètes. L'écriture de chartes de "bonne conduite" a par exemple été évoquée. 

Pourquoi tout le monde est concerné ? Diminuer la pression sur le poids, accepter la diversité des silhouettes, ne pas stigmatiser les gens du fait de leur corps, arrêter les régimes qui font grossir, si on avançait sur ces (vastes) chantiers, tout le monde y gagnerait et plus particulièrement les femmes, qui subissent beaucoup plus la pression de la minceur.

Actions à suivre prochainement donc et vous pouvez, si vous vous sentez concerné.e, aller sur le site Gras Politique qui propose diverses ressources ou les suivre sur les réseaux sociaux.

*Gras Politique poursuit trois objectifs :

- redonner la parole aux personnes concernées dans des espace sécurisés et bienveillants. C'est essentiel car beaucoup de personnes grosses ont appris à prendre moins de place que celle qu'elles occupent physiquement et à ne pas exprimer leur ressenti. Sont organisés des groupes de parole thématiques, des activités ("Yogras", piscine en groupe). Partager des expériences, rencontrer d'autres personnes est essentiel pour sortir de la culpabilité et de la honte que ressentent très souvent les personnes grosses du fait du regard de la société.

- informer le grand public et les personnes "alliées", toutes celles qui ne subissent pas directement la grossophobie.

- mener des actions auprès des institutions. 

En complément :

l'article du magazine Fumigène, qui était présent, avec de belles photos, .

- une enquête de France Info sur la grossophobie avec des témoignages.

 

 

01/01/2018

Bonne année 2018 !

Bonne année 

bonne année 2018, voeux, diététicienne gourmande,

Que cette nouvelle année soit pour vous et vos proches

Curieuse

Eclatante

Joyeuse

Lumineuse

Merveilleuse

Partageuse

Passionnante

Pétillante

Rayonnante

Réjouissante

Sereine

Vivifiante

et évidemment Gourmande et Sans Régime !

Bonne année !

 

 

Visuel © galastudio - Fotolia

11/12/2017

Ryoko Sekiguchi, éternelle curieuse des mystères du goût et gourmande BCBT*

Connaissez-vous Ryoko Sekiguchi ?

ryoko sekiguchi,manger fantome,fade,gastronomie japonaise,goumande bcbt,auteure japonaiseSi vous êtes passionné(e) de Japon et de gastronomie, peut-être... Je ne me souviens plus comment j'ai découvert cette délicieuse auteure, poétesse et traductrice, qui écrit des livres souvent modestes par la taille mais essentiels par le contenu. Elle a développé une passion pour la nourriture, objet de plusieurs de ses livres, d'articles, de conférences... Ryoko Sekiguchi a le grand talent d'écrire sur des sujets familiers mais d'y porter un regard tout à fait singulier. J'ai lu notamment le Manger fantôme, adoré sa collecte d'écrits japonais gourmets Le Club des Gourmets. Je me suis aussi plongée avec délice dans Fade : elle y trace avec délicatesse et malice une frontière entre Français et Japonais. Souvent créatrice d'événements originaux, elle avait d'ailleurs imaginé un dîner autour cette notion, qui m'avait fait découvrir avec bonheur le restaurant L'Inconnu. Hier dimanche, elle était au Centre Pompidou de Metz pour une "performance" autour de l'Humide. Ryoko Sekiguchi, sans cesse en partance pour d'autres contrées, avait très gentiment accepté de prendre un moment pour répondre à mes questions il y a quelques semaines. Ses réponses confirment son tempérament curieux et son lien singulier au manger. Merci encore Ryoko pour ces confidences !

Votre définition de la gourmandise

Prendre du plaisir à manger tout simplement. Mais ce n'est pas un mot que j'emploie beaucoup.

Votre gourmandise favorite

L'amertume des herbes, des légumes ! Les artichauts, les petits pois croquants, les jeunes pousses. Ce qui annonce le renouveau au printemps.

Votre dernière découverte gourmande ?

Je me surprends à découvrir le sucré. Ce n'était pas du tout mon goût et il est surprenant de voir comme le goût d'une personne peut changer. En fait, ce n'est pas tout le sucré, mais un goût pour la pâtisserie orientale, que je pense lié à mon attachement pour cette région du monde, à Alep, et aux souvenirs que j'en ai. Comme un effort pour renouer un lien. Quand mon goût change ainsi, je me demande pourquoi. En écrivant, tout fait sens.

Le plat / l’aliment que vous ne parvenez absolument pas à aimer

J'ai décidé que je mangerais tout. Je me suis fixée une règle : je goûte tout si quelqu'un me le propose, me tend la main avec un aliment, un plat.

Vous partez sur une île déserte, l’aliment que vous emportez absolument

Des oignons (bulbes) de safran. Il y aura forcément à manger, du poisson, du sel. Le safran, c'est beau, ça va avec beaucoup de choses...

Que consommez-vous sans modération ?

Les artichauts, les asperges, j'adore ça sous toutes leurs formes, je pourrais en manger tous les jours !

D’où vient votre tempérament gourmand ?

De ma mère. Pour plusieurs raisons. Elle était cuisinière et avait une école de cuisine. Je n'aimais pas du tout cuisiner petite car je ne recevais jamais de compliment, elle trouvait toujours quelque chose à redire. Mais son école était entre le lycée et la maison. Du coup, j'y passais du temps en rentrant des cours et j'écoutais les conversations de toutes ces femmes, qui se retrouvaient là dans une sorte d'espace de liberté. C'était ça pour moi la cuisine, la rencontre, l'échange, la parole libérée.

A la maison, c'était épuisant car elle passait son temps à tester sur nous ses nouvelles recettes pour ses cours. Donc on mangeait plusieurs jours de suite le même plat. Mais en même temps, c'était une vraie militante bio très active. On mangeait vraiment de bons produits et je voyais bien que ce n'était pas forcément le cas chez mes amies. Elle était proche des producteurs, on les connaissait par leur nom, on finançait "notre" pommier, qui nous fournissait des pommes, "notre" cochon...

Votre gourmandise inavouable ?

En hiver, quand il fait très froid, tard le soir, si je reviens d'un concert et que je n'ai pas dîné, je peux m'arrêter dans un café pour prendre... une barquette de frites !

La cuisine, c’est quoi pour vous ?

C'est un moyen de me vider la tête, de passer à autre chose que mon travail qui m'occupe beaucoup.

Dans vos placards (et frigo), il y a toujours… ?

Ah ah, mon frigo est plein à craquer. De toutes sortes de condiments, du marc de saké, différents miso, des sauces, des produits fermentés. J'utilise beaucoup la fermentation. Et je réalise des sauces selon les ingrédients du moment. Par exemple, il y a quelques jours, j'avais de la sauge, j'ai fait un bocal de sauce à la sauge cuite selon une recette qu'avait publiée Elisabeth Scotto.

Les étagères qui me servent de placard dans ma petite cuisine sont également remplies de nombreux épices, des sauces soja, toutes sortes d'huiles, de vinaigres... L'assaisonnement a un côté rassurant pour moi. Je sais que, quoi que j'achète, j'arriverai toujours à préparer quelque chose de bon, pour moi ou pour des invités.

Votre madeleine de Proust, le goût que vous n’arrivez pas à retrouver ?

 Ma mère faisait des prunes au sirop quand j'étais petite et il est impossible de retrouver ce goût. Je lui ai demandé d'en refaire à l'identique mais ce n'est plus pareil, sans doute les prunes ont-elles changé.

Votre recette super-express et super-bonne ?

Ma sauce trois tiers 1/3 saké, 1/3 shoyu (sauce soja), 1/3 mirin, fait merveille. Par exemple pour faire sauter du canard si j'ai du canard (le gras du canard se marie à la sauce), ou avec des œufs, ou pour faire sauter des légumes. Je me débrouille toujours, je pourrai tenir un siège avec tout ce j'ai chez moi !

Quand je reçois des invités, j'ai pour principe de toujours cuisiner des plats que je n'ai jamais faits : ce sont mes cobayes ! Je connais mes propres goûts et je mange ce que j'aime. Donc, quand j'invite, cela me permet d'explorer autre chose, cela a un rapport avec l'imagination des autres, je pense à ce qu'ils pourraient aimer.

ryoko sekiguchi,manger fantome,fade,gastronomie japonaise,goumande bcbt,auteure japonaiseL’effort que vous faites pour votre ligne ? C'est quoi les régimes pour vous ?

Il y a des années, j'étais plus grosse que maintenant d'une dizaine de kilos et j'ai eu une période où je suis devenue obsédée par ce que je mangeais, par les calories, j'ai eu alors des variations de poids. Ça s'est complètement arrêté quand j'ai commencé à écrire sur le goût. La nourriture est en lien avec le plaisir désormais. Je n'ai plus de problème avec mon corps. Je peux avoir une variation de quelques kilos sans problème, ça se régule tout seul, j'aime mon corps car il est fait de bonnes choses !

Quand je mange, je suis tranquille, je sais m'arrêter. Je ne me prive pas, je m'écoute, je me fais confiance et je constate que mes envies varient selon mon état. Parfois, quand je suis très en forme, que j'ai de l'énergie, j'aime l'idée d'abondance d'un bon plat de bistrot, d'un ragoût. Parfois, la sérénité vient d'un plat minimaliste, par exemple du tofu un peu chauffé avec de la sauce soja. J'aimerais qu'il y ait des restaurants pour les gens qui ne sont pas en forme, où l'énergie limitée qu'on a n'est pas prise par la digestion des plats... J'aimerais ainsi bien manger jusqu'à la fin de ma vie !

Votre meilleure façon de bouger ?

La trottinette ! 

Une astuce gourmande pour embellir le quotidien ?

Prendre en photo ce qu'on mange. Parce qu'alors, on fait un effort de présentation, on a envie que ce soit joli, on choisit une belle assiette...

*BCBT : Bien dans son Corps, Bien dans sa Tête

Si vous voulez découvrir d'autres gourmandes BCBT, c'est ici

01/12/2017

Novembre : des liens, des liens, des liens !

Aux Rencontres du GROS la semaine dernière, la psychologue super-active Jeanne Siaud-Facchin a mentionné une étude de Harvard aux conclusions intéressantes. Pour une fois, il s'agit d'une étude a priori solide car menée sur 80 ans ! On a suivi en parallèle deux groupes de personnes aux caractéristiques bien distinctes (milieu favorisé vs difficile...). Pour comprendre les déterminants de la bonne santé, de la longévité...Eh bien, le SEUL facteur explicatif pour vivre plus vieux, en meilleure santé, plus heureux, c'est les liens authentiques ! Créer et maintenir des liens avec les autres. Et pas des liens virtuels via les réseaux sociaux ! 

Pour ma part, même si je goûte la solitude avec bonheur, j'aime énormément rencontrer, découvrir, revoir, passer du temps avec des personnes que j'apprécie. Bien davantage depuis que j'ai changé de voie. Probablement par manque de la machine à café et autres papotages avec les collègues... Et novembre a été particulièrement riche de ce point de vue.

J'ai eu la chance d'avoir des invitations autour des fantastiques produits et ce furent de belles rencontres (bien qu'un peu courtes !) :

- à l'inauguration de la boutique des chocolats Bonnat, et donc de croiser Stéphane Bonnat, qui mène un travail vraiment exigeant de fabrication de chocolat en opérant de la fève (en allant beaucoup dans les plantations) à la tablette, pour un résultat merveilleux.

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- à la découverte des épices Shiran : autant Bonnat est une marque installée depuis plus de 130 ans, autant Shira est une marque toute jeune, lancée par un ancien cuisinier, parti à travers le monde avec l'exigence de trouver les meilleurs épices, non seulement bons au goût mais produits de façon vertueuse par de petits producteurs. Il m'a expliqué sa démarche et ce que j'ai senti et goûté était fabuleux et j'ai eu la chance de repartir avec quelques épices à découvrir, dont un Zaatar fabuleux.

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J'ai eu un long échange avec le duo des Ethicuriens, qui ont mené un tour de France à la rencontre des acteurs du bien manger, même s'il n'en reste qu'une courte vidéo !

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J'ai assisté aux Rencontres François Rabelais à Tours sur le thème "cuisine et développement durable : un beau mariage ?". Beaucoup d'interventions furent intéressantes et j'ai échangé avec diverses personnes, été ravie de revoir Sophie Reynouard, rencontrée à Ancenis, qui m'avait initiée au délicieux Crémet d'Anjou, qu'on prépare dans ces petits moules (j'ai donc enfin le 2ème pour en refaire avec des portions entières !).

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J'ai fait beaucoup de bons repas en très bonne et cela contribue forcément au plaisir du moment : 

J'ai découvert avec bonheur le Shirvan Café Métisse, adresse raffinée et métissée comme son nom l'indique, à dominante oriental proche et lointain, avec Beena, Claire et Florence, gourmandes acolytes.

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J'ai dîné à la Traversée avec un couple d'amis toujours curieux de bonnes tables.

J'ai savouré la délicieuse tarte Tatin de la Closerie des Lilas, en compagnie de grands gourmands, "Mingou Mango", "Fulguropain" et sa famille, "le Sérial Patissteur" (découpée par le chef pâtissier William Lamagnère en personne).

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J'ai revu la multi-talentueuse Christie, qui m'a fait découvrir une table bien traditionnelle et sympathique.

J'ai déjeuné avec ma chère Marine, toujours inspirante, chez Colorova, lieu que j'avais abandonné pendant une longue période : j'ai toujours aimé le décor mais avais été un peu déçue par les plats. Pas cette fois où j'ai beaucoup aimé une blanquette au lait de coco et riz noir et un gâteau citron-sésame noir.

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Je me suis transportée dans le 15ème pour me rapprocher mes chères camarades Corinne, Gaëlle et Sophie et on a découvert l'Accolade pour passer un très bon moment ensemble.

J'ai revu Valérie Tribes, créatrice du podcast Chiffons (qui fait parler des personnes inconnues ou connues sur leur rapport au vêtement) que j'avais croisée lors de la soirée "La Poudre lit" : dans le même lieu (Mona by My Little Paris), elle est venue raconter avec sincérité et simplicité l'aventure de son podcast.

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Je suis retournée à la merveilleuse Maison Aleph et j'ai eu le plaisir d'y revoir sa créatrice, Myriam Sabet et de me régaler d'un chocolat chaud aux épices et d'un nid sésame-chocolat au lait.

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J'ai à nouveau participé à un Dîner Mystère initié par Guillaume alias 716 La Vie : on s'est retrouvés à une quinzaine à l'Abyssinia, bon restaurant éthiopien : outre le plaisir de la découverte culinaire, les échanges avec des convives qu'on découvre participe au plaisir de la soirée.

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Créer des liens, c'est aussi s'intéresser à un lieu, parler avec les serveur(se)s, responsables de salle; éventuellement le cuisinier/chef s'il est visible. On est ainsi allés déjeuner par souci de proximité au tout nouveau Bouillon Pigalle, vaste lieu proposant, à prix raisonnables, des plats ultra-classiques style poireaux vinaigrette ou œufs durs mayonnaise, et le service, malgré le monde (encore supportable en début de service), fut sympathique et souriant.

Dans un autre style, je suis retournée aux Dames de Granvelle et j'y aime l'accueil chaleureux de la créatrice du lieu, en harmonie avec le cadre cosy. J'y ai par ailleurs mangé une délicieuse quiche aux légumes.

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Il y a aussi bien sûr les liens familiaux, eux aussi souvent entretenus autour de bons repas.

Et pour vous, novembre a-t-il été riche en liens ?

 

 

 

28/11/2017

Séduire, aimer, être aimé(e), avoir des enfants quand on est gros(se) : on en a parlé aux Rencontres du GROS

Un de mes mantras, et une réalité difficile à contester, c'est que chaque personne est unique, avec son histoire, son corps, sa vie, sa personnalité... Néanmoins, dans un monde valorisant à l'extrême les silhouettes idéalement minces, les personnes grosses vivent très souvent des difficultés communes, liées à leur apparence et aux stéréotypes qui y sont attachés. Y compris, bien trop souvent, dans le monde médical. Le thème des 16èmes Rencontres du GROS (Groupe de Réflexion sur l'Obésité et le Surpoids) la semaine dernière était "Amour Fécondité Kilos". L'apparence joue un rôle qu'on ne peut nier dans les relations entre personnes. Alors, comment le fait d'être gros ou grosse influence la séduction entre individus, l'amour, la fécondité, la grossesse. Comment moins en subir les conséquences et moins en souffrir ? Et mieux l'accompagner côté monde médical ?

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Résultat d'une expérience mentionnée par Jean-François Amadieu

Faisons-en un point étape par étape (ce n'est pas vraiment un compte-rendu de cette riche journée).

D'abord, les racines du surpoids. On ne peut là encore pas généraliser mais beaucoup de personnes ont pris du poids suite à un traumatisme, des violences physiques, psychologiques ou sexuelles, une carence affective. Et aussi, du fait de la spirale des régimes parfois initiée très tôt, dès l'enfance. Jeanne Siaud-Facchin a rappelé, un peu dans la lignée de l'année dernière, les conséquences des carences affectives. Mais affirmé fortement que ce n'est jamais irréversible. Les liens, la tendresse, les rencontres, l'amour, les contacts physiques, serrer quelqu'un dans ses bras, une relation avec un thérapeute empathique, beaucoup de choses peuvent au fil du temps contribuer à "réparer" le manque ou la blessure psychique.

On a parlé aussi de la stigmatisation qui existe entre les enfants mais aussi parfois, pas si rarement que ça, au sein des familles. Venant des frères et sœurs, parfois cruels, mais aussi des parents. Consciemment ou pas. Par obsession de la minceur, préoccupation santé, peur du gras... On donne des surnoms, on fait des commentaires sur le corps, le poids, la nécessité d'un régime... Je suis parfois terrifiée, dans les récits de patientes, par les surnoms donnés par un parent à son enfant, peut-être simplement un peu plus rond que le reste de la famille. Avec des conséquences très néfastes : un cercle vicieux pour le poids car l'enfant risque fort d'accroître le rôle de réconfort de la nourriture, le rôle délétère des régimes qui le font manger en cachette, et une difficulté à construire son estime de soi qui risque de mener à un certain isolement.

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Diapositive de Nathalie Rigal

On grandit plus ou moins bien, on se libère ou pas de cette histoire. Et un jour, on songe à séduire. Gérard Apfeldorfer a détaillé les mécanismes de la séduction entre deux êtres. Séduire, c'est capturer l'attention : il a expliqué qu'on pouvait donc séduire en dehors des canons de la beauté de l'époque, en mettant en avant un trait saillant. Ensuite, une relation durable se batit sur l'empathie entre deux personnes qui se sentent semblables. Dans le cas des personnes grosses, le psychiatre a insisté sur la nécessité de travailler sur le sentiment de honte, émotion douloureuse répandue chez les personnes grosses. Cette honte d'être gros(se) est un frein puissant à se mettre en avant pour séduire et nouer des relations sereines et équilibrées. Ensuite, une fois la honte reconnue, mise à distance et acceptée (mais elle ne guérira jamais complètement, prévient-il), on peut repérer ce qui est un trait saillant chez soi puis s'entraîner à des développer des habilités sociales, être plus à l'aise, affirmer son corps, ne plus se cacher...Un long travail sans doute mais n'en vaut-il pas la peine ?

Une fois qu'on a trouvé "l'âme sœur", il est possible qu'on souhaite avoir des enfants. Comme il était dit plus haut, il est fréquent (sans généraliser) que la personne grosse, mal à l'aise avec son corps et fragile dans sa tête, mette du temps à nouer une relation durable, dans un monde qui affirme partout que beauté = minceur. Or, indépendamment du poids, il est prouvé que la fécondité, en particulier féminine, diminue avec l'âge. Il est moins simple d'avoir un bébé à 38 ans qu'à 25... Du coup, est-il sage de passer du temps à perdre du poids avant de tomber enceinte ? Ce n'est pas simple.

Si on est en surpoids, on a peut-être intégré le discours médical ambiant qu'il sera plus difficile d'avoir des enfants. Je vois parfois aussi chez mes patientes l'inquiétude du poids de grossesse, des kilos qui viendront s'ajouter à un poids déjà élevé. Pour ma part, je les rassure, je leur explique que le travail que l'on mène ensemble (écoute des sensations alimentaires, alimentation variée, travail émotionnel) régulera la prise du poids sans les mettre dans un état de restriction qui est vraiment à éviter durant la grossesse. Quand elle mange normalement, une personne en surpoids prend par ailleurs en moyenne moins de poids qu'une personne mince car les "réserves" fournissent naturellement une part des besoins du fœtus. Le Docteur Anne Laurent-Jaccard a par ailleurs insisté que le fait qu'il ne fallait pas fixer de normes de prise de poids ou d'apport calorique. L'important est de manger ce dont on a besoin au fil de la grossesse. J'ai plusieurs patientes qui ont mené une grossesse sans aucun problème, pris 5-6 kilos et accouché d'un bébé en pleine forme.

Une femme en surpoids peut, comme beaucoup d'autres femmes, rencontrer des difficultés dans son désir de grossesse. La perte de poids est souvent réclamée par les médecins. Surtout quand on se trouve en difficulté d'avoir un enfant. Qu'en est-il ? ll y a bien des conséquences réelles, constatées, du surpoids sur la fécondité :

- la fécondité diminue proportionnellement aux kilos en trop,

- le délai de conception est donc plus important car l'ovulation apparaît plus perturbée.

Mais, dans une démarche d'AMP (Assistance Médicale à la Procréation), il est indispensable :

- de rechercher les causes d'infertilité, qui ne sont pas forcément du côté de l'ovulation. Une personne grosse, comme des personnes de tout poids, peut rencontrer des difficultés pour avoir des enfants mais ce n'est pas forcément à cause de son poids ! Il y a d'autres motifs d'infertilité. 

- si on estime qu'une perte de poids est vraiment souhaitable car elle peut améliorer l'ovulation, le temps nécessaire est à mettre en regard de l'âge, et peut être modérée et sans restriction. 

Malheureusement, certaines femmes non seulement prennent significativement du poids du fait des traitements hormonaux, mais peuvent vivre un parcours médical pénible, rencontrer sans cesse des médecins, des obstétriciens, qui vont les presser de perdre du poids avant d'envisager une grossesse. Sans forcément vérifier si c'est vraiment le sujet...  

Une fois la grossesse en route, il faut garder à l'esprit qu'elle présente certains risques comme d'autres grossesses, ont dit les spécialistes. Des risques accrus de gros bébé, de bébé prématuré, de fausse couche. Donc elle doit être considérée, surveillée, accompagnée au même titre que d'autres grossesses à risque. Ni plus ni moins. L'obésité n'est pas une identité mais une particularité, a-t-on affirmé. Or, malheureusement, du fait de la stigmatisation trop fréquente par des médecins, des injonctions à maigrir, des affirmations exagérées sur les conséquences du poids, de nombreuses femmes vont craindre et éviter cette surveillance particulièrement nécessaire. Et peut-être du coup, augmenter les risques. Il est essentiel d'accompagner ces grossesses sans juger ni culpabiliser mais en informant avec clarté.

Il a été regretté qu'existent très peu de structures, non médicalisées, où des femmes en surpoids, enceintes ou en désir de grossesse, pourraient s'exprimer, par exemple des groupes de parole, où elles trouveraient soutien, encouragement mutuel, et information honnête et bienveillante. Car il ne s'agit pas de sur-médicaliser la grossesse (qui n'est pas une maladie !) mais en revanche de la surveiller de façon adéquate.

Quand on est obèse, on peut souhaiter envisager une chirurgie bariatrique. Comme la perte de poids qui en résulte est importante et crée des risques de carences, il est impératif de ne pas prévoir une grossesse trop vite et donc d'avoir un mode de contraception adéquat pour l'éviter (stérilet). Il est recommandé d'attendre deux ans pour que le poids diminue puis encore un an de stabilisation. Par ailleurs, dans un couple où la femme perd beaucoup de poids rapidement suite à une chirurgie, les rapports évoluent, il y a des changements psychologiques complexes parfois imprévisibles. Il apparait vraiment important de réfléchir au désir d'enfant en lien avec un souhait de chirurgie, de situer tout cela dans le temps, d'avoir conscience en amont de toutes les conséquences et s'y préparer en se faisant accompagner. 

Bref, il me parait absolument impérieux et urgent de former les professionnels de santé à une écoute bienveillante, réelle et respectueuse quel que soit le poids ET à la connaissance et la compréhension non biaisées des conséquences du surpoids, notamment en vue d'une grossesse. Beaucoup de personnes font remonter les difficultés et comportements stigmatisants qu'elles rencontrent avec des professionnels de santé, notamment les gynécologues. Dans cette perspective, le GROS et le Centre d'Ethique Clinique de l'Hopital Cochin lancent une enquête pour recueillir des témoignages auprès de patientes et de gynécologues pour objectiver un peu le sujet et prendre la mesure du comportement éventuellement grossophobe, conscient ou pas, des gynécologues de ville.

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En parallèle, il me parait positif que se développent des mouvements de solidarité, de mise en commun de moyens et d'énergie pour s'affirmer en tant que personnes grosses, de lutte pour faire reculer la grossophobie, par exemple depuis peu, le mouvement Gras Politique qui était d'ailleurs présent. Le sujet est loin d'être nouveau, des associations comme par exemple Allegro Fortissimo se sont battues depuis longtemps sur ces sujets et même le terme grossophobie, rappelle Sylvie Benkemoun, vice-présidente du GROS, a été utilisé dès les années 90, et notamment popularisé par Anne Zamberlan. Mais il semble revenir sur le devant de la scène, sans doute en lien avec les possibilités de communication plus directe que permet internet. Ainsi, une demi-journée sur la grossophobie est organisée par la Ville de Paris le 15 décembre dans le cadre de la Semaine de lutte contre les discriminations. Si vous êtes intéressé(e), les inscriptions sont ici.

 

11/11/2017

Un anniversaire joyeux ou une journée pour soi

Y a-t-il un âge limite pour fêter vraiment son anniversaire ? Je ne crois pas, chacun(e) fait comme il(elle) veut. Pour ma part, c'est toujours une bonne occasion de festoyer avec gourmandise. Et cette année, j'ai eu envie de profiter de cette journée pour passer un moment tranquille et agréable.

La matinée fut tranquille, à boire du thé et écouter le CD de Depardieu chantant Barbara, cadeau fort bien ciblé de Monsieur.

J'avais envie de faire un déjeuner bon et agréable, pas forcément ruineux. Mon choix s'est porté sur le restaurant Botanique, que nous avions déjà apprécié. On y a fait un délicieux déjeuner, avec des plats moins sophistiqués que lors du dîner dégustation : des choux de Bruxelles frits à partager en grignotage introductif (eh oui, après des années, j'ai fini par aimer les choux de Bruxelles et traités ainsi, ils sont particulièrement savoureux) ; une polenta crémeuse aux champignons dans un bouillon vert ; du Saint Pierre en croûte de pomme de terre ; un crumble aux pommes avec glace au caramel.

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On s'est ensuite baladés à travers le Marais sous le ciel bleu pour aller découvrir la boutique GAG ou Gras-Alcool-Gluten (je suis particulièrement adepte des 2 G !), ouverte par le chef Arnaud Daguin, activiste du bien manger, et le fondateur du Pain Quotidien, Alain Coumont. On y trouve le pain 100% nature de Roland Feuillas livré depuis le tout nouveau Fournil des Champs et une série de produits de grande qualité sélectionnés avec soin et passion par Arnaud Daguin : des fromages, des laitages, des charcuteries et bien sûr des vins.

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Comme on disposait d'un peu de temps, on est allés siroter un thé chez Kodama, bar à thé de style minimaliste.

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J'avais eu envie de m'offrir un massage pour conclure la journée. J'étais aller consulter le blog de la journaliste Lili Barbery-Coulon, experte es beauté et bien-être, et j'avais repéré un article sur Junnon Merigoux, pas seulement masseuse mais aussi énergéticienne, experte en toutes sortes de moyens thérapeutiques (bien que je n'aie pas a priori de grave problème physique ou émotionnel...). La séance fut surprenante, passionnante et instructive, bien au-delà d'un massage.

Le soir, c'est Monsieur qui était en cuisine et je lui avais "commandé" comme dîner d'anniversaire, non pas des mets de luxe mais une simple assiette de légumes variés, qui était finalement ce qui me ferait plaisir. Il a fort bien réalisé mon souhait, avec une délicieuse assiette composée : salade d'endives aux noisettes, poêlée de champignons, carottes, pommes de terre au romarin.

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Et vous, comment aimez-vous votre journée d'anniversaire ?

GAG 3 rue de Palestro, Parie IIème

08/11/2017

Grand coup de coeur : Ma cuisine super naturelle d'Ôna Maiocco

J'ai eu un vrai coup de cœur pour ce livre récemment sorti aux Editions du Rouergue.

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A la fois, ce n'est pas si étonnant, tant j'ai de sympathie et de respect pour Ôna Maiocco, charmante jeune femme que je connais depuis quelques années, pleine de douceur et de gentillesse mais aussi de persévérance et de sérieux, qui anime avec talent et créativité des ateliers de cuisine bio et végétale dans le 18ème à Paris. A l'heure où les "vegan" les plus visibles sont souvent extrêmes et agressifs, Ôna est pleine de tolérance et d'écoute. On a déjà échangé sur mon approche et elle est en phase avec moi sur l'écoute de son corps et la non-privation.

Et en même temps, étonnement tant ce livre recèle de générosité et de contenus pratiques et précis, de partage de tout le savoir et l'expérience accumulés au fil de ses années de pratique et d'enseignement de la cuisine végétale. Je suis en ligne avec ses convictions qui visent à donner de l'autonomie, à apprendre à se faire confiance peu à peu en cuisine pour s'organiser sans stress, décliner des basiques, improviser, accommoder les restes de façon appétissante...

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Ce livre est donc consacré à la cuisine végétale, celle des légumes, des fruits, des céréales, des oléagineux, des légumes secs, .... Mais il n'est pas réservé, loin de là, aux mangeur(se)s végétarien(ne)s ou végétalien(ne)s. Toute personne qui cuisine ces ingrédients et a envie de se perfectionner (on le peut tous !) pour varier son alimentation, pour augmenter la part du végétal, même si elle est omnivore, pourra y trouver beaucoup.

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De la sage gestion d'un placard alimentaire aux diverses façons de couper les légumes, de l'exploration de la forme ou de la texture des plats à l'importance de l'assaisonnement, qui peut transfigurer les plats, le livre couvre tous les aspects de la pratique culinaire végétale. Et Ôna souhaite que cet apprentissage permette de nous amuser en cuisine ! D'y être créatifs. De multiplier à l'infini les plaisirs végétaux. Elle nous donne vraiment toutes les clés pour cela. Avec évidemment de nombreuses propositions de recettes pour mettre en pratique ses conseils.

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Peut-être le prix paraîtra-t-il élevé à certains. Mais il me semble amplement justifié tant la richesse de cet ouvrage est incroyable. Il peut vraiment devenir un basique des bibliothèques culinaires. Et déjà de la mienne ! Bravo Ôna !

 

Ma cuisine super naturelle, manger bio, végétal et local, d'Ôna Maiocco, éditions du Rouergue, 29,90 euros