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28/11/2017

Séduire, aimer, être aimé(e), avoir des enfants quand on est gros(se) : on en a parlé aux Rencontres du GROS

Un de mes mantras, et une réalité difficile à contester, c'est que chaque personne est unique, avec son histoire, son corps, sa vie, sa personnalité... Néanmoins, dans un monde valorisant à l'extrême les silhouettes idéalement minces, les personnes grosses vivent très souvent des difficultés communes, liées à leur apparence et aux stéréotypes qui y sont attachés. Y compris, bien trop souvent, dans le monde médical. Le thème des 16èmes Rencontres du GROS (Groupe de Réflexion sur l'Obésité et le Surpoids) la semaine dernière était "Amour Fécondité Kilos". L'apparence joue un rôle qu'on ne peut nier dans les relations entre personnes. Alors, comment le fait d'être gros ou grosse influence la séduction entre individus, l'amour, la fécondité, la grossesse. Comment moins en subir les conséquences et moins en souffrir ? Et mieux l'accompagner côté monde médical ?

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Résultat d'une expérience mentionnée par Jean-François Amadieu

Faisons-en un point étape par étape (ce n'est pas vraiment un compte-rendu de cette riche journée).

D'abord, les racines du surpoids. On ne peut là encore pas généraliser mais beaucoup de personnes ont pris du poids suite à un traumatisme, des violences physiques, psychologiques ou sexuelles, une carence affective. Et aussi, du fait de la spirale des régimes parfois initiée très tôt, dès l'enfance. Jeanne Siaud-Facchin a rappelé, un peu dans la lignée de l'année dernière, les conséquences des carences affectives. Mais affirmé fortement que ce n'est jamais irréversible. Les liens, la tendresse, les rencontres, l'amour, les contacts physiques, serrer quelqu'un dans ses bras, une relation avec un thérapeute empathique, beaucoup de choses peuvent au fil du temps contribuer à "réparer" le manque ou la blessure psychique.

On a parlé aussi de la stigmatisation qui existe entre les enfants mais aussi parfois, pas si rarement que ça, au sein des familles. Venant des frères et sœurs, parfois cruels, mais aussi des parents. Consciemment ou pas. Par obsession de la minceur, préoccupation santé, peur du gras... On donne des surnoms, on fait des commentaires sur le corps, le poids, la nécessité d'un régime... Je suis parfois terrifiée, dans les récits de patientes, par les surnoms donnés par un parent à son enfant, peut-être simplement un peu plus rond que le reste de la famille. Avec des conséquences très néfastes : un cercle vicieux pour le poids car l'enfant risque fort d'accroître le rôle de réconfort de la nourriture, le rôle délétère des régimes qui le font manger en cachette, et une difficulté à construire son estime de soi qui risque de mener à un certain isolement.

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Diapositive de Nathalie Rigal

On grandit plus ou moins bien, on se libère ou pas de cette histoire. Et un jour, on songe à séduire. Gérard Apfeldorfer a détaillé les mécanismes de la séduction entre deux êtres. Séduire, c'est capturer l'attention : il a expliqué qu'on pouvait donc séduire en dehors des canons de la beauté de l'époque, en mettant en avant un trait saillant. Ensuite, une relation durable se batit sur l'empathie entre deux personnes qui se sentent semblables. Dans le cas des personnes grosses, le psychiatre a insisté sur la nécessité de travailler sur le sentiment de honte, émotion douloureuse répandue chez les personnes grosses. Cette honte d'être gros(se) est un frein puissant à se mettre en avant pour séduire et nouer des relations sereines et équilibrées. Ensuite, une fois la honte reconnue, mise à distance et acceptée (mais elle ne guérira jamais complètement, prévient-il), on peut repérer ce qui est un trait saillant chez soi puis s'entraîner à des développer des habilités sociales, être plus à l'aise, affirmer son corps, ne plus se cacher...Un long travail sans doute mais n'en vaut-il pas la peine ?

Une fois qu'on a trouvé "l'âme sœur", il est possible qu'on souhaite avoir des enfants. Comme il était dit plus haut, il est fréquent (sans généraliser) que la personne grosse, mal à l'aise avec son corps et fragile dans sa tête, mette du temps à nouer une relation durable, dans un monde qui affirme partout que beauté = minceur. Or, indépendamment du poids, il est prouvé que la fécondité, en particulier féminine, diminue avec l'âge. Il est moins simple d'avoir un bébé à 38 ans qu'à 25... Du coup, est-il sage de passer du temps à perdre du poids avant de tomber enceinte ? Ce n'est pas simple.

Si on est en surpoids, on a peut-être intégré le discours médical ambiant qu'il sera plus difficile d'avoir des enfants. Je vois parfois aussi chez mes patientes l'inquiétude du poids de grossesse, des kilos qui viendront s'ajouter à un poids déjà élevé. Pour ma part, je les rassure, je leur explique que le travail que l'on mène ensemble (écoute des sensations alimentaires, alimentation variée, travail émotionnel) régulera la prise du poids sans les mettre dans un état de restriction qui est vraiment à éviter durant la grossesse. Quand elle mange normalement, une personne en surpoids prend par ailleurs en moyenne moins de poids qu'une personne mince car les "réserves" fournissent naturellement une part des besoins du fœtus. Le Docteur Anne Laurent-Jaccard a par ailleurs insisté que le fait qu'il ne fallait pas fixer de normes de prise de poids ou d'apport calorique. L'important est de manger ce dont on a besoin au fil de la grossesse. J'ai plusieurs patientes qui ont mené une grossesse sans aucun problème, pris 5-6 kilos et accouché d'un bébé en pleine forme.

Une femme en surpoids peut, comme beaucoup d'autres femmes, rencontrer des difficultés dans son désir de grossesse. La perte de poids est souvent réclamée par les médecins. Surtout quand on se trouve en difficulté d'avoir un enfant. Qu'en est-il ? ll y a bien des conséquences réelles, constatées, du surpoids sur la fécondité :

- la fécondité diminue proportionnellement aux kilos en trop,

- le délai de conception est donc plus important car l'ovulation apparaît plus perturbée.

Mais, dans une démarche d'AMP (Assistance Médicale à la Procréation), il est indispensable :

- de rechercher les causes d'infertilité, qui ne sont pas forcément du côté de l'ovulation. Une personne grosse, comme des personnes de tout poids, peut rencontrer des difficultés pour avoir des enfants mais ce n'est pas forcément à cause de son poids ! Il y a d'autres motifs d'infertilité. 

- si on estime qu'une perte de poids est vraiment souhaitable car elle peut améliorer l'ovulation, le temps nécessaire est à mettre en regard de l'âge, et peut être modérée et sans restriction. 

Malheureusement, certaines femmes non seulement prennent significativement du poids du fait des traitements hormonaux, mais peuvent vivre un parcours médical pénible, rencontrer sans cesse des médecins, des obstétriciens, qui vont les presser de perdre du poids avant d'envisager une grossesse. Sans forcément vérifier si c'est vraiment le sujet...  

Une fois la grossesse en route, il faut garder à l'esprit qu'elle présente certains risques comme d'autres grossesses, ont dit les spécialistes. Des risques accrus de gros bébé, de bébé prématuré, de fausse couche. Donc elle doit être considérée, surveillée, accompagnée au même titre que d'autres grossesses à risque. Ni plus ni moins. L'obésité n'est pas une identité mais une particularité, a-t-on affirmé. Or, malheureusement, du fait de la stigmatisation trop fréquente par des médecins, des injonctions à maigrir, des affirmations exagérées sur les conséquences du poids, de nombreuses femmes vont craindre et éviter cette surveillance particulièrement nécessaire. Et peut-être du coup, augmenter les risques. Il est essentiel d'accompagner ces grossesses sans juger ni culpabiliser mais en informant avec clarté.

Il a été regretté qu'existent très peu de structures, non médicalisées, où des femmes en surpoids, enceintes ou en désir de grossesse, pourraient s'exprimer, par exemple des groupes de parole, où elles trouveraient soutien, encouragement mutuel, et information honnête et bienveillante. Car il ne s'agit pas de sur-médicaliser la grossesse (qui n'est pas une maladie !) mais en revanche de la surveiller de façon adéquate.

Quand on est obèse, on peut souhaiter envisager une chirurgie bariatrique. Comme la perte de poids qui en résulte est importante et crée des risques de carences, il est impératif de ne pas prévoir une grossesse trop vite et donc d'avoir un mode de contraception adéquat pour l'éviter (stérilet). Il est recommandé d'attendre deux ans pour que le poids diminue puis encore un an de stabilisation. Par ailleurs, dans un couple où la femme perd beaucoup de poids rapidement suite à une chirurgie, les rapports évoluent, il y a des changements psychologiques complexes parfois imprévisibles. Il apparait vraiment important de réfléchir au désir d'enfant en lien avec un souhait de chirurgie, de situer tout cela dans le temps, d'avoir conscience en amont de toutes les conséquences et s'y préparer en se faisant accompagner. 

Bref, il me parait absolument impérieux et urgent de former les professionnels de santé à une écoute bienveillante, réelle et respectueuse quel que soit le poids ET à la connaissance et la compréhension non biaisées des conséquences du surpoids, notamment en vue d'une grossesse. Beaucoup de personnes font remonter les difficultés et comportements stigmatisants qu'elles rencontrent avec des professionnels de santé, notamment les gynécologues. Dans cette perspective, le GROS et le Centre d'Ethique Clinique de l'Hopital Cochin lancent une enquête pour recueillir des témoignages auprès de patientes et de gynécologues pour objectiver un peu le sujet et prendre la mesure du comportement éventuellement grossophobe, conscient ou pas, des gynécologues de ville.

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En parallèle, il me parait positif que se développent des mouvements de solidarité, de mise en commun de moyens et d'énergie pour s'affirmer en tant que personnes grosses, de lutte pour faire reculer la grossophobie, par exemple depuis peu, le mouvement Gras Politique qui était d'ailleurs présent. Le sujet est loin d'être nouveau, des associations comme par exemple Allegro Fortissimo se sont battues depuis longtemps sur ces sujets et même le terme grossophobie, rappelle Sylvie Benkemoun, vice-présidente du GROS, a été utilisé dès les années 90, et notamment popularisé par Anne Zamberlan. Mais il semble revenir sur le devant de la scène, sans doute en lien avec les possibilités de communication plus directe que permet internet. Ainsi, une demi-journée sur la grossophobie est organisée par la Ville de Paris le 15 décembre dans le cadre de la Semaine de lutte contre les discriminations. Si vous êtes intéressé(e), les inscriptions sont ici.

 

24/11/2016

Rencontres du GROS : le poids des émotions

Fotolia_54190846_XS.jpgCe jeudi ont lieu les 14emes Rencontres du GROS (Groupe de Réflexion sur l'Obésité et le Surpoids), consacrées cette année au "poids des émotions". Sujet essentiel. En effet, chez certaines personnes, les émotions, qu'il s'agisse d'angoisse, de tristesse, de frustration... sont parfois (ou souvent ou toujours) compensées, apaisées, anesthésiées, par une prise alimentaire. Et plus on culpabilise de le faire, plus on ressent le besoin de manger. Je parle de ce cercle vicieux dans mon livre. Je vais assister avec intérêt à cette journée, avec le plaisir de retrouver de nombreux collègues. Sur le même thème est proposée samedi matin une conférence grand public et gratuite "Les émotions font-elles grossir ?" Cela se passe à Paris dans le 6eme arrondissement à partir de 10H30. Les informations et le lien pour s'inscrire, c'est ici.

Image © kyoko via Fotolia

09/02/2014

Le blog : 6 ans déjà !

blog anniversaire,diététicienne gourmande,anti-régime,maigrir sans régime,gros,surpoids,minceur,comportement alimentaireEh oui, le 9 février 2008, j'écrivais le tout premier court billet sur ce blog (dont le thème "ne pas médicaliser l'alimentation" est toujours assez d'actualité d'ailleurs...). J'avais à peine réfléchi au nom "L'Art de manger", encore moins à l'adresse, typiquement peu descriptive et impossible à modifier... Mon idée était alors de faire connaître mon approche anti-régime, de partager des informations sur le comportement alimentaire... Je n'avais aucune idée d'où cela me mènerait...

Six ans et environ 1300 billets plus tard, courts ou longs, utiles ou futiles, je continue à écrire avec plaisir. Ce ne sont pas les sujets qui manquent, entre les lectures, les colloques, la cuisine, les repas, les rencontres, les échanges, les agacements, les recherches... mais plutôt le temps pour écrire : en 2008, je démarrais à peine mon activité et les consultations se comptaient sur les doigts d'une main les premiers temps. Elles sont, oh comme je m'en réjouis, beaucoup plus nombreuses maintenant. Je suis toujours aussi passionnée par ce métier et fascinée par la complexité de la relation à l'alimentation. J'apprécie toujours ce lieu de parole et de partage dont vous ne semblez pas vous lasser non plus. Parfois, j'ai l'impression que cela pourrait être plus structuré, avec des rubriques, des rendez-vous mais j'ai du mal avec les contraintes. Dites-moi si vous avez des envies particulières...

Et merci, merci mille fois de me lire, de commenter, de partager, de questionner. Et merci de continuer !

Beau dimanche !

Visuel © love_is_love - Fotolia.com

21/11/2013

Des peurs alimentaires, vous en avez sûrement. On en a parlé au congrès du GROS

Le congrès du GROS la semaine dernière était consacré aux peurs alimentaires et c'était un article de Jean-Pierre Corbeau, sociologue de l'alimentation, qui avait donné l'idée de ce thème il y a quelques mois. Il a donc été le premier intervenant du congrès et nous a parlé de cinq peurs liées à la nourriture et du balancier entre les dimensions individuelle et collective de ces peurs selon les époques. Très intéressant !

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1. La peur du manque, ancestrale : la première priorité, c'est déjà d'être sûr d'avoir qu'on aura quelque chose à manger. Et cette peur est stimulante et créatrice de lien social car il est plus facile de se mettre à plusieurs pour chercher de la nourriture (pour chasser de grands mammifères à la préhistoire par exemple...). Etonnamment, cette peur archaïque liée à la survie de l'espèce et collective persiste dans notre société actuelle et devient individuelle même chez des personnes pour qui la nourriture abonde.

2. La peur de l'excès, soit tout le contraire ! Alors qu'à d'autres époques, l'excès était plutôt la marque des classes sociales supérieures, le mangeur hypermoderne ressent aujourd'hui le besoin de se surveiller et encore davantage les femmes urbaines et aisées, dans une surveillance stricte de leur corps. Et s'y ajoute une pression collective via les politiques de santé publique à "faire attention" et donc avoir peur du "trop".

3. La peur de l'empoisonnement : cette peur autrefois liée à l'individu, au vrai poison est devenue collective et spécifique à chaque société qui définit son "répertoire du comestible". avec certains aliments qu'on redoute mais dont certains fascinent et attirent aussi (le poisson japonais fugu par exemple). Et aujourd'hui, ce n'est plus l'individu mais les consommateurs, qui peuvent avoir peur, de façon plus ou moins rationnelle, de tel ou tel aliment ou groupe d'aliments.

4. La peur des sensations : par exemple de l'amer, du sucré, du pimenté ... Certaines sont redoutées comme désagréables mais font partie de rituels imposés, comme le "binge drinking" où une pression des pairs s'exerce sur l'individu.

5. La peur du regard de l'autre : autour de ce qui se passe dans l'acte alimentaire, on peut avoir peur de ne pas avoir les bonnes manières, de ne pas maîtriser les codes d'un groupe, de perdre le contrôle et se lâcher trop, de se sentir coupable de manger alors qu'on est gros, ... toutes émotions qui peuvent dégrader l'estime de soi.

Il a ensuite conclu sur l'incertitude du mangeur contemporain, qui ne sait plus à qui se fier, qui écouter, dans la cacophonie alimentaire et nutritionnelle. Du coup, aujourd'hui cohabitent selon lui :

- une dramatisation par les médias qui présentent des visions du monde "catastrophéthiques"  (néologisme !) où on veut nous convaincre des terribles dangers alimentaires qui nous entourent ;

- des tenants d'une "pensée magique" qui veut se soustraire et s'opposer à la puissance de la science et des experts qui seraient suspects ;

- le développement de fonctionnements en réseau dans des logiques quasi-sectaires, cela créant de nouvelles sociabilités pour manger "entre soi".

Et il s'est dit finalement optimiste, observant des changements positifs dans les projets dans lesquels il est impliqué, autour du goût, de l'éducation alimentaire, ...

Et vous, vous avez des peurs alimentaires ? Influencent-elles votre comportement, votre façon de manger ?

A venir : d'autres billets sur le congrès du GROS

18/11/2013

Conférence du GROS : "Maigrissez en faim !" : claire et humaine

Jeudi, vendredi, samedi, c'était le congrès annuel du GROS, Groupe de réflexion sur l'obésité et le surpoids, dont je fais partie. Je vais vous rendre compte de ce qui m'a intéressée et je commence par la fin. Samedi, j'ai assisté à la conférence grand public. En effet, après deux jours de congrès et d'ateliers plutôt destinés aux professionnels, l'association avait décidé de proposer pour la première fois une conférence gratuite. Cinq intervenants étaient prévus : Jean-Michel Lecerf, Jean-Philippe Zermati, Bernard Waysfeld, Gérard Apfeldorfer, Katherine Kureta-Vanoli : je les connais tous et bien sûr, je suis fort bien informée de l'approche du GROS mais j'avais envie de voir quelles étaient les préoccupations de la salle.

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Les cinq ont fait des interventions courtes, qui m'ont semblé simples, abordables, honnêtes (mais je ne peux pas évaluer le ressenti du public...). Le Professeur Jean-Michel Lecerf (qui avait coordonné le rapport ANSES sur les régimes) a commencé. Ce que j'apprécie chez lui, c'est sa clarté, ses phrases simples et percutantes. Exemples : "Maigrir n'est pas intéressant si c'est pour regrossir" et ce n'est pas intéressant si on n'a pas cherché à comprendre le fond du problème (tiens, cela me fait penser à ma démarche en 4 C...). De nombreuses personnes obèses ou en surpoids n'avaient en fait pas de problème de poids au départ mais "beaucoup commencent à grossir quand elles commencent à vouloir perdre du poids". Il a fortement insisté sur le fait que nous sommes tous différents, qu'il ne faut pas chercher à se comparer à son voisin. Il affirme que "l'obésité n'existe pas, il n'y a que des personnes obèses, toutes différentes, chacune étant un parcours, une histoire, une trajectoire". Et, comme le montrait le rapport ANSES, il est très critique sur les régimes et le dit sous un angle intéressant : "Si les régimes étaient un médicament, ils ne passeraient pas la barre de l'autorisation de mise sur le marché" car dans le rapport bénéfice-risque, le risque est très supérieur au bénéfice ! Mais ne pas faire de régime ne veut pas dire ne rien faire (eh oui, c'est mon travail de tous les jours !) : il prône une approche globale de la personne,= et de l'humilité : "Nous sommes des soignants, pas des guérisseurs" (et donc pas des faiseurs de miracles, comme d'autres voudraient le faire croire...). 

Jean-Philippe Zermati, médecin-nutritionniste et psychothérapeute, a quant à lui essayé de piéger gentiment la salle autour de quelques croyances nutritionnelles courantes (il faut prendre un solide petit déjeuner, manger équilibré pour maigrir, ...) mais le public était visiblement déjà largement averti et ne s'est pas trop laissé prendre. Il a parlé du poids d'équilibre (le "set point") et martelé que "L'idée la plus toxique, c'est de croire qu'on peut choisir de peser le poids qu'on veut" (idée pourtant ô combien répandue et promue...). Il a expliqué avec franchise que tout le monde ne pourrait pas retrouver son poids d'équilibre antérieur mais qu'on ne peut pas le prédire étant donné les différents modes de stockage de nos sympathiques petites cellules graisseuses, de proportions variables chez chacun... Il a expliqué (et je fais la même chose avec les patientes qui me parlent d'atteindre un certain poids très précis) que ce poids d'équilibre, on le découvre progressivement en se remettant à écouter ses sensations, on ne peut pas le déterminer d'emblée.

Gérard Apfeldorfer, psychiatre, a ensuite présenté les trois axes de l'approche du GROS : sortir de la restriction cognitive (le contrôle avec la tête de ce qu'on mange ou pas et combien)) et revenir à l'écoute de ses sensations et de ses envies : "notre corps nous commande, ce n'est pas nous qui le commandons"; développer sa tolérance aux émotions pour sortir du réflexe de manger dès que l'on ressent une émotion désagréable ; s'accepter et accepter son corps avec ses imperfections.

Bernard Waysfeld, psychiatre, a évoqué l'importance de la relation, la nécessité de trouver la bonne personne au bon moment, l'importance de dire la vérité, de faire preuve d'humilité ("le médecin sait qu'il ne sait pas grand chose") et que le soignant a avant tout "un devoir d'humanité". 

Katherine Kureta-Vanoli, diététicienne et vice-présidente du GROS, a poursuivi dans cette voie en parlant d'"écoute respectueuse, empathique et dénuée de jugement"  et elle a décliné des exemples concrets des domaines abordés dans l'accompagnement des patients, en s'appuyant sur leurs phrases et leurs témoignages.

Après les topos des cinq intervenants, parole fut donnée à la salle. Il n'y avait pas que le grand public mais aussi des professionnels de santé. Sabrina, la collègue qui animait, a essayé de privilégier les questions des "patients" car c'était quand même eux les destinataires principaux de la conférence.

La question de trouver la bonne personne est revenue, Katherine Kureta-Vanoli a insisté sur l'importance de la rencontre, du rôle fondamental de la relation. Gérard Apfeldorfer a insisté sur la nécessité de se tourner vers un thérapeute qui connait les problématiques alimentaires : il voit des personnes qui peuvent avoir fait dix ans de psychanalyse, avoir compris beaucoup de choses mais n'avoir pas avancé d'un pouce sur la question du poids et de la nourriture.

Une question habituelle est revenue autour de l'idée que cette approche ne faisait pas maigrir et Jean-Philippe Zermati a réexpliqué qu'écouter ses sensations alimentaires permettait de revenir à son poids d'équilibre si on s'en est éloigné (ou d'y rester bien sûr si on y est !). 

On a aussi parlé de la difficulté d'être en surpoids ou obèse dans le monde du travail notamment, du regard des autres et Jean-Michel Lecerf a insisté sur la nécessité de développer un regard bienveillant.

Des questions ont concerné les enfants : il n'est pas facile de les tenir éloignés des règles alimentaires tant elles sont véhiculées par l'école, les pouvoirs publics, ... l'important de la part des parents est de leur donner une culture alimentaire et de ne pas entraver leur régulation naturelle, ce qui nécessite, en tant que parent d'être soi-même à l'aise avec l'alimentation et pas en restriction...

Au global, des échanges chaleureux qui j'espère seront relayés par les participants autour d'eux pour faire progresser un peu plus le rejet des régimes si néfastes.

Si certain(e)s d'entre vous ont assisté à la conférence, votre regard m'intéresse évidemment !

03/10/2013

Comment arrivent mes patients ?

Récemment, je vous racontais comment je suis devenue diététicienne. Souvent aussi, des proches, des collègues, des relations qui s'intéressent à mon activité ou mon parcours, des personnes qui se lancent en libéral me demandent comment les patients arrivent jusqu'à moi. Eh bien, il y a diverses voies, certaines très banales et d'autres plus originales, j'en ai eu quelques exemples récents.

La principale source, cela étonne souvent, c'est internet (comment faisait-on avant ?!).

Dès le début de mon activité, début 2008, j'ai créé ce blog, pour faire connaître mes idées et me donner un peu de visibilité. Plus j'ai écrit, plus son lectorat s'est élargi. Puis j'ai créé un site plus statique qui présente mon approche, mes activités, le déroulement des consultations www.arianegrumbach.com. Ce deux présences sur internet sont je crois la principale source de clientèle. Des personnes qui lisent mon blog depuis longtemps ou le découvrent par hasard, d'autres qui "googlisent" plusieurs diététiciennes, comparent leurs sites et me choisissent, d'autres encore qui cherchent clairement une approche sans régime après en avoir fait beaucoup. Celles-ci arrivent aussi parfois via l'annuaire du GROS, association dont je fais partie. Internet, c'est aussi parfois twitter ou des interviews, des liens (comme sur le blog très lu de Caroline)... Avec un impact difficile à quantifier mais réel.

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Il n'y a pas que la communication électronique. De temps en temps, il peut y avoir des conférences, des ateliers, des rencontres, diverses interventions qui me font connaitre dans la "vie réelle".

Ensuite, il y a la proximité géographique : c'est bien pratique de prendre rendez-vous près de son travail ou de son domicile. Etre dans le centre de Paris, près de St Lazare et des grands magasins, dans un quartier de bureaux et d'habitations, cela aide. Mais en fait je constate qu'il est de plus en plus rare que ce soit le seul critère. Et beaucoup de personnes, cela m'impressionne, viennent d'assez loin, voire me consultent à distance (après un premier rendez-vous en face à face).

Puis il y a le bouche à oreille. Une patiente, contente du travail fait ensemble ou très vite séduite par l'approche, en parle autour d'elle, à des collègues, des ami(e)s. Ou elle répond aux questions, à l'étonnement : "Ah, tu vois une diététicienne et tu manges des gâteaux ?", "Quoi ?! Tu as perdu 10 kilos sans faire de régime ?". Ce n'est pas aussi fréquent que dans d'autres activités, me semble-t-il : beaucoup de personnes, notamment quand elles ont déjà fait beaucoup de démarches de perte de poids qui ont fini par fatiguer/amuser leur entourage, restent extrêmement discrètes sur le travail engagé. Ou certain(e)s ne veulent pas reconnaître s'être fait accompagner dans leur perte de poids.

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Parfois, on réfléchit très longtemps avant de me contacter

Le bouche à oreille prend parfois des tournures amusantes. Récemment, une patiente me disait avoir eu mon adresse via la femme du responsable d'une boutique où elle était entrée par hasard pour remplacer la pile de sa balance... Un autre est arrivé via une jolie rencontre : de retour de Gordes, je sympathise avec une jeune femme à l'arrêt de bus, on passe un moment ensemble à papoter, assises dans l'herbe à la gare d'Avignon en attendant nos trains, elle découvre que je suis diététicienne, apprécie mon approche non restrictive, me parle d'un de ses amis, prend ma carte... Et quelques semaines plus tard arrive une prise de rendez-vous par le monsieur...

Et bien sûr, il y a les prescripteurs, ceux qui peuvent parler de moi à leurs patients. Lors de mon installation, j'avais rencontré beaucoup de médecins généralistes, cardiologues, gynécologues... de mon quartier. Je n'ai malheureusement plus trop le temps de le faire mais certains gardent mon contact, m'envoient des personnes quand ils ont eu des bons retours : normal ! D'autres le trouvent par proximité et ce peut aussi être des rhumatologues, pédiatres, psychologues... : l'alimentation est au coeur de multiples problématiques. Là encore, il m'est arrivé une drôle d'aventure : un jour, je reçois un appel d'une médecin nutritionniste de Neuilly. Elle a eu mon contact par une patiente de retour d'une cure à Brides les Bains où la diététicienne a parlé de moi (merci !). Cette médecin part à la retraite, a cherché en vain un collègue à qui "léguer" sa clientèle, ne trouve pas, a pensé à moi. Je la rencontre, on a un bon contact et du coup, elle donne mes coordonnées à son secrétariat pour la remplacer. Les personnes venues par ce biais sont encore rares mais je trouve la démarche vraiment sympathique.

Bref, le développement d'une clientèle se fait par des voies multiples, certaines qu'on maîtrise et d'autres un peu moins. Je dois dire que cela ne me demande pas véritablement d'effort car j'aime écrire, parler de mon travail, rencontrer, échanger... Mais je crois que c'est le bouche à oreille qui reste le plus gratifiant car il valide la satisfaction de la clientèle.

Et vous, avez-vous déjà consulté un(e) diététicien(ne) ou un(e) nutritionniste ? Comment l'aviez-vous choisi(e) ? En parlez-vous autour de vous ?

Dessin © kyoko - Fotolia.com

30/03/2013

Bientôt, des ateliers pour être en paix avec la nourriture et avec son corps !

Il y a quelques semaines, je vous annonçais les nouveaux parcours "Pairs et Expert" qui se dérouleront à partir d'avril. Il y a maintenant un nombre suffisant de personnes inscrites, donc les ateliers se tiendront comme prévu. Il reste encore quelques places (pas sûr sur le parcours 1, quelques-unes sur le parcours 2). Si vous êtes intéressée, il est encore temps !

Rappel

J'ai imaginé deux parcours en trois étapes car la durée me paraît importante pour initier de vrais changements durables dans ses habitudes alimentaires.

Parcours 1 : "Ras le bol des régimes, une autre voie pour ma ligne"

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Quand on interroge les femmes, rares sont celles qui n'ont jamais fait de régime. Et plus on les a expérimentés, plus on a déréglé sa relation à la nourriture. Un parcours pour retrouver une tranquillité alimentaire, manger sans frustration, être bien dans sa tête et dans son corps en allant vers son juste poids, le tout avec des expériences concrètes, des réponses à ses interrogations et des échanges enrichissants.

Dates : les mardis 16 avril, 14 mai et 11 juin, de 19h00 à 21h00.

 

Parcours 2 : "Côté repas, plus de stress, moi, j'assure !"

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Qui n'a jamais ressenti un moment de lassitude à l'idée de préparer le dîner, qui n'a jamais soupiré en se demandant "qu'est-ce qu'on va manger ce soir ?" Pour sortir de ce stress et avoir une alimentation savoureuse, un parcours vers des repas en toute tranquillité, avec des échanges, des conseils et idées concrètes, des outils ludiques et la découverte de ses propres ressources, le tout adapté à son tempérament et son mode de vie.

Dates : les samedis 13 avril, 25 mai et 15 juin, de 14h00 à 16h00.

L'inscription se fait pour l'ensemble d'un parcours (3 séances de 2 heures) et le montant est de 100 euros.

Envoyez-moi un mail (ariane.grumbach@bbox.fr) si vous êtes intéressé(e) par l'un ou l'autre des parcours et parlez-en autour de vous si vous pensez à des personnes que cela pourrait attirer.

Visuels © ysk_hrsw_i - Fotolia.com ; © paki18 - Fotolia.com

27/09/2012

Quand on parle relation, souplesse, partage (à la Journée Associative du GROS)

Samedi dernier, je participais à la journée associative du GROS (Groupe de Réflexion sur l'Obésité et le Surpoids), une journée de conférences et d'échanges entre membres de l'association (médecins, psys, diététiciennes, psychomotricien, infirmières, ...).

Si je devais dégager quelques mots-clés de cette journée, ce serait le partage et la pluri-disciplinarité, le lien, la souplesse.

Sylvie Benkemoun, psychologue, a présenté les travaux d'un groupe de réflexion sur le thème de l'attachement et de ce qui se noue dans les relations affectives du petit enfant. Une problématique qui peut être centrale dans certains comportements. Un nouvel exemple de la fréquente complexité de ce qui se joue autour de la relation à la nourriture. Et c'est du fait de cet écheveau à démêler (parfois en coopération avec d'autres praticiens) que le véritable changement de comportement alimentaire peut prendre du temps et que je motive mes patient(e)s à persévérer...

Il a été beaucoup question de relation : plus que la technique, les outils, le savoir théorique, qu'on soit médecin, diététicien, psychologue, ... c'est la relation qui se crée entre la personne qui vient nous voir et nous, qui est le meilleur moteur d'un changement qui va permettre de retrouver une relation apaisée avec l'alimentation. Il est donc essentiel quand on se fait accompagner de trouver la bonne personne. Et donc ne pas s'arrêter à un premier échec. Encore faut-il avoir décidé de se faire aider, en ayant pris conscience que ce n'est pas honteux de demander une aide professionnelle dans certains cas. Comme le disait récemment la blogueuse de "Parler de ma vie", il n'y a pas besoin d'être fou pour aller voir un psy...

Avec deux collègues, nous avons par ailleurs présenté ce que nous apporte le travail que nous faisons en groupe de supervision, un petit groupe où nous pouvons échanger régulièrement et prendre du recul sur nos pratiques, nos difficultés. Des rendez-vous essentiels qui nous font bien avancer.

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Jean-Philippe Zermati, Président d'honneur du GROS, et Jana Grand, thérapeute ACT

Il a été aussi question d'acceptation des émotions, de réconfort alimentaire (qui n'a rien d'interdit, au contraire !), de petits pas pour se sentir mieux, de prise en charge des enfants et ados sans interdit ni régime qui leur apporte un réel mieux-être et de la confiance en soi, de rapport au corps, ...

Tous ces partages ont montré l'intérêt de travailler ensemble entre professionnels de différents métiers, de continuer à réfléchir à notre approche, à chercher des pistes pour le bénéfice de nos patients, loin de toute solution caricaturale ou standardisée.

Merci à tous les membres du GROS qui ont permis cette belle journée et spécial dédicace à mes "partenaires" Géraldine et Marie-Laure.

27/08/2012

R comme Rentrée : OK. R comme Régime : NON ! Direction les 4C !

C'est sans doute la rentrée pour beaucoup d'entre vous, après une pause qui je l'espère a été plaisante et régénérante !

Peut-être avez-vous pris quelques kilos dans la convivialité ou la curiosité gourmande des vacances. Ou ils sont installés depuis longtemps et vous prenez la ferme résolution de vous en débarrasser.

Dans tous les cas, s'il vous plait, pas de Régime !

Combien de fois faudra-t-il le répéter : les régimes, dans l'immense majorité des cas, cela ne marche pas :
le corps n'aime pas cette privation et la tête non plus ! La majeure partie des personnes qui viennent me voir souhaitent perdre du poids. Je ne leur donne pas de régime pourtant. Car je sais, et je constate chaque jour dans les récits qu'elles me font, que le régimes ne marchent pas et les ont rendues bien malheureuses.

La Rentrée avec un grand R mais surtout pas R comme Régime qui entraîne R comme Reprise des kilos !

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Combien de femmes se sont dégoûtées des pommes à force d'en manger par devoir !

Si, en cette rentrée, vous êtes à votre poids naturel (celui qu'on garde sans effort en mangeant de tout selon ses besoins), il faut commencer à l'accepter même si ce n'est pas celui de vos rêves. Faire autrement est source de contrainte permanente forcément pénible dans la durée.

Si vous avez quelques (ou beaucoup de) kilos à perdre, alors pas de régime, mais direction les 4C !

Kezako ?

La plupart du temps, dans un régime, on se lance du jour au lendemain dans une façon de manger différente, restrictive, plus ou moins sévère car on veut aller vite. On perd du poids, on atteint ou on approche son objectif et puis on remange comme avant. Voire on craque avant ! Et on reprend le poids perdu, souvent plus. Sans forcément comprendre ce qui se passe. Et bien souvent on entre dans un cercle vicieux alternant restriction et lâchage.

On peut perdre du poids autrement et j'ai appelé cette démarche les 4C (j'ai une manie avec les acronymes, désolée !). Il s'agit de quatre étapes qui me paraissent nécessaires pour mincir durablement :

- Constater
- Comprendre
- Changer
- Consolider

Constater : prendre le temps d'observer son comportement alimentaire, ce qu'on mange, quand, comment, avec qui, les variations selon les moments, les contextes, comment on se sent... La première étape peut donc être de s'équiper d'un joli carnet pour prendre des notes pendant quelques jours.

Comprendre : sur la base de ce constat, comprendre ce qui motive sa façon de trop manger : sous le coup d'émotions, par ennui, pour faire comme les autres, parce qu'on ne sent pas qu'on est rassasié, parce qu'on veut à tout prix finir son assiette trop remplie, .... : cela permettra d'agir de façon ciblée. En ayant observé sa façon de manger, on peut par exemple repérer des comportements qui reviennent, des situations "à risque", ... et comprendre les causes.

Changer : oui mais pas tout d'un coup : il s'agit plutôt de mettre en place des étapes en lien avec ce qu'on a compris, pour progressivement modifier ses habitudes alimentaires, qu'il s'agisse des quantités, du contenu de l'assiette, de l'organisation, de réapprendre à écouter sa faim, de la gestion du stress, d'apprendre à écouter ses envies et savoir dire non, de remanger des aliments qu'on s'interdisait sans culpabiliser ... En prenant en compte ses contraintes, son environnement, ses goûts, ...

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Se réconcilier avec les aliments pour savourer une glace sans culpabiliser

Consolider : une fois que ces changements sont acquis, il est important de les installer dans la durée, de vérifier qu'ils "résistent" à toutes les circonstances : des repas conviviaux ou festifs, des vacances, des moments de stress, ... tout en ne s'inquiétant pas si on a une "rechute" ponctuelle : la vie n'est pas un long fleuve tranquille !

Quatre étapes qui ne sont jamais pareilles, dont la durée est très variable (pas forcément longue), car chaque personne est différente, a son histoire particulière. Mais qui me paraissent nécessaires pour retrouver une relation tranquille à l'alimentation et le poids qui va avec.

Alors, si vous voulez mincir et que cela est justifié, au lieu de penser régime, lancez-vous dans les 4C !

 

11/01/2012

Le GROS traite le régime Dukan d'imposture

Depuis que je gazouille sur twitter, j'ai davantage tendance, car c'est plus immédiat, à relayer des liens sur ce réseau. Mais pas de raison de vous en priver ! Dans le Monde daté du 11 janvier, le GROS (Groupe de Réflexion sur l"Obésité et le Surpoids) publie une tribune intitulée "Le régime Dukan est une imposture" dans laquelle il appelle les médecins à prendre leurs responsabilités. Cela fait suite à une autre initiative saugrenue et particulièrement inappropriée du fameux docteur, il y a quelques mois : écrire à tous les médecins généralistes pour leur suggérer de se former à sa méthode pour la proposer ensuite à leurs patients...

C'est à lire ici :

http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/01/10/l-e-regime...

 

A la lecture des commentaires, on se dit que le GROS a encore des efforts à faire en matière de notoriété et que le régime D. n'est pas encore prêt de partir aux oubliettes...

Pour faire connaissance avec le GROS : www.gros.org