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20/01/2018

Lutter contre la grossophobie, tout le monde y gagne !

Dimanche, j'ai participé (partiellement, le matin seulement) aux premiers Etats Généraux de la Grossophobie, initiés par le collectif Gras Politique*, qui s'est donné pour mission de lutter contre les discriminations multiples que subissent les personnes grosses dans les différents domaines de leur vie.

Deux préambules à ce sujet :

- Comme le rappelle Daria Marx, une des fondatrices du mouvement, "la lutte contre la grossophobie n'est pas la promotion de l'obésité mais c'est la lutte contre les discriminations subies par les personnes grosses". Evidemment ! Les personnes grosses, vu les désagréments multiples de cette situation, ne souhaitent en aucun cas donner envie de devenir gros.se. En revanche, une personne grosse a droit au même respect et aux mêmes droits que toutes les autres. Cela peut paraître évident mais c'est très très loin d'être le cas.

- Certaines personnes trouvent le mot grossophobie inadapté ou peu plaisant. Cela me parait être un problème mineur à mettre de côté, vu l'importance de lutter contre la réalité de ces discriminations.

Je ne vais pas faire un compte-rendu exhaustif d'autant plus que j'ai manqué la moitié de la journée. Juste quelques citations et impressions.

Il y avait dans la salle des professionnels de santé, des personnes de la Ville de Paris qui avaient initié l'après-midi de lutte contre la grossophobie du 15 décembre, des membres d'associations de lutte contre les discriminations, des juristes, des médias alternatifs....

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Une partie des membres de Gras Politique

Pourquoi ce mouvement prend-il de l'ampleur aujourd'hui ? Il me semble qu'il y a un mouvement de fond favorisé par internet pour montrer d'autres corps et lutter contre les stéréotypes du corps parfait. Par ailleurs, selon Sylvie Benkemoun (psychologue, vice-présidente du GROS et militante anti-stigmatisation du poids depuis des années notamment au sein de l'association Allegro Fortissimo), cette mise en avant s'est aussi cristallisée autour du livre de Gabrielle Deydier, On ne nait pas grosse, qui a eu un fort relais médiatique, comme le livre d'Anne Zamberlan qui avait fait émerger le sujet et aussi le mot grossophobie il y a une vingtaine d'années.

Il y a la grossophobie familiale, que j'ai rapidement évoquée récemment, la grossophobie médicale, la grossophobie sociétale.

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La grossophobie fait grossir ! Et cela commence par la grossophobie familiale. On est tous différent(e)s et pas tous fait(e)s pour être des brindilles... Un enfant peut avoir une morphologie un peu moins fine que le reste de la famille. Il peut avoir des rondeurs temporaires liées à un moment de sa croissance. Ou il peut prendre du poids du fait d'une fragilité ou d'un contexte émotionnel particuliers créant un besoin de réconfort alimentaire. Ou du fait d'un traitement lié à un problème de santé. Quelle que soit la situation, malheureusement, la famille, par peur du gras, peur de l'enfant gros (Gras Politique insiste sur la dimension sociale du sujet et l'aversion particulière du gras dans les catégories socio-professionnelles aisées) ou pensant bien faire, ou du fait de l'histoire personnelle, d'un parent, va mettre l'enfant au régime. Or, la privation, encore davantage quand les frères et sœurs mangent "normalement" est très mal vécue par un enfant et l'incite à trouver des subterfuges pour manger des aliments interdits et donc grossir davantage. Au fur et à mesure des régimes s'installe l'effet yoyo bien connu et l'augmentation du mal-être...et du poids.

Une des intervenantes, emmenée chez un nutritionniste très jeune, témoignait d'une chose assez incroyable mais malheureusement globalement juste : "on apprend très tôt que les médecins ne sont pas de notre côté. Un enfant gros n'est plus un enfant". En effet, la grossophobie médicale est très répandue et basée sur des connaissances erronées. On peut être gros.se et en bonne santé, on peut être mince et en mauvaise santé. Il n'y a pas de règles, j'ai déjà parlé de la différence entre poids et santé. Des personnes grosses racontent parfois l'étonnement de leur médecin devant des analyses tout à fait normales sans aucun problème de cholestérol ou de glycémie... En revanche, la façon dont beaucoup de médecins (pas tous évidemment) accueillent les personnes grosses, leur tendance à tout ramener à la nécessité de perdre du poids quel que soit le motif de la visite, à prescrire un régime plutôt qu'écouter la personne, peut conduire à s'éloigner du monde médical et donc à pouvoir moins bien se soigner... De plus, si l'on prend comme définition de la santé, celle de l'OMS : "La santé est un état de bien-être complet physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité", on peut se dire que la grossophobie créant beaucoup de mal-être, elle nuit à la santé.

Daria Marx a dit de façon très juste qu'on s'intéresse beaucoup à la physiologie, au corps, des personnes grosses et pas assez à leur tête, à leur psychologie. Or, qu'il s'agisse de l'alimentation émotionnelle, "doudou", d'un jeune enfant ou des compensations au mal-être de l'adulte gros, la psychologie nécessiterait un accompagnement au moins aussi important que la physiologie, voire prioritaire. Il s'agit de s'occuper des causes et non du symptôme...

Il y aussi la grossophobie de la société, la difficulté accrue à trouver un travail (cela est prouvé de façon chiffrée), à pouvoir s'habiller facilement et avec un budget raisonnable, à vivre confortablement dans les transports, et la relation aux autres : il y a des récits incroyables sur l'agressivité liée au poids, les remarques méchantes que se permettent de façon éhontée des personnes sur une personne grosse quand elle se promène dans la rue, qu'elle est dans un magasin ou qu'elle mange, alors qu'elle n'a rien demandé ! Respecter chaque individu quelle que soit sa silhouette parait être une base élémentaire du bien vivre ensemble. Mais on en est tristement loin... C'est pourquoi il est important d'informer, de faire témoigner, pour que le grand public prenne conscience des conséquences pour les personnes concernées.

Beaucoup de personnes sont d'accord sur l'utilisation du mot gros.se qui est descriptif et ne doit pas faire peur ou gêner, plutôt que des périphrases, des comme ronde ou des termes médicaux comme obèse. Mais la question a été posée de la définition d'une personne grosse si on ne veut pas rentrer dans les catégories médicalisées et statistiques de l'IMC. Beaucoup de personnes se sentent grosses tout en étant de poids normal mais elles sont conditionnées par les standards de minceur véhiculés dans la société. Ainsi, on n'est pas gros.se quand on fait une taille 42...même si on peut ressentir un véritable mal-être corporel ou avoir du mal à s'habiller comme on le voudrait. Du coup, une définition de la personne grosse a été donnée : "c'est celle qui n'arrive pas à trouver un maillot de bain à sa taille un 17 août dans une sous-préfecture pour moins de 50 euros".

Je ne suis pas restée l'après-midi, qui était consacrée à des groupes de travail thématiques, pour initier des actions concrètes. L'écriture de chartes de "bonne conduite" a par exemple été évoquée. 

Pourquoi tout le monde est concerné ? Diminuer la pression sur le poids, accepter la diversité des silhouettes, ne pas stigmatiser les gens du fait de leur corps, arrêter les régimes qui font grossir, si on avançait sur ces (vastes) chantiers, tout le monde y gagnerait et plus particulièrement les femmes, qui subissent beaucoup plus la pression de la minceur.

Actions à suivre prochainement donc et vous pouvez, si vous vous sentez concerné.e, aller sur le site Gras Politique qui propose diverses ressources ou les suivre sur les réseaux sociaux.

*Gras Politique poursuit trois objectifs :

- redonner la parole aux personnes concernées dans des espace sécurisés et bienveillants. C'est essentiel car beaucoup de personnes grosses ont appris à prendre moins de place que celle qu'elles occupent physiquement et à ne pas exprimer leur ressenti. Sont organisés des groupes de parole thématiques, des activités ("Yogras", piscine en groupe). Partager des expériences, rencontrer d'autres personnes est essentiel pour sortir de la culpabilité et de la honte que ressentent très souvent les personnes grosses du fait du regard de la société.

- informer le grand public et les personnes "alliées", toutes celles qui ne subissent pas directement la grossophobie.

- mener des actions auprès des institutions. 

En complément :

l'article du magazine Fumigène, qui était présent, avec de belles photos, .

- une enquête de France Info sur la grossophobie avec des témoignages.

 

 

28/11/2017

Séduire, aimer, être aimé(e), avoir des enfants quand on est gros(se) : on en a parlé aux Rencontres du GROS

Un de mes mantras, et une réalité difficile à contester, c'est que chaque personne est unique, avec son histoire, son corps, sa vie, sa personnalité... Néanmoins, dans un monde valorisant à l'extrême les silhouettes idéalement minces, les personnes grosses vivent très souvent des difficultés communes, liées à leur apparence et aux stéréotypes qui y sont attachés. Y compris, bien trop souvent, dans le monde médical. Le thème des 16èmes Rencontres du GROS (Groupe de Réflexion sur l'Obésité et le Surpoids) la semaine dernière était "Amour Fécondité Kilos". L'apparence joue un rôle qu'on ne peut nier dans les relations entre personnes. Alors, comment le fait d'être gros ou grosse influence la séduction entre individus, l'amour, la fécondité, la grossesse. Comment moins en subir les conséquences et moins en souffrir ? Et mieux l'accompagner côté monde médical ?

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Résultat d'une expérience mentionnée par Jean-François Amadieu

Faisons-en un point étape par étape (ce n'est pas vraiment un compte-rendu de cette riche journée).

D'abord, les racines du surpoids. On ne peut là encore pas généraliser mais beaucoup de personnes ont pris du poids suite à un traumatisme, des violences physiques, psychologiques ou sexuelles, une carence affective. Et aussi, du fait de la spirale des régimes parfois initiée très tôt, dès l'enfance. Jeanne Siaud-Facchin a rappelé, un peu dans la lignée de l'année dernière, les conséquences des carences affectives. Mais affirmé fortement que ce n'est jamais irréversible. Les liens, la tendresse, les rencontres, l'amour, les contacts physiques, serrer quelqu'un dans ses bras, une relation avec un thérapeute empathique, beaucoup de choses peuvent au fil du temps contribuer à "réparer" le manque ou la blessure psychique.

On a parlé aussi de la stigmatisation qui existe entre les enfants mais aussi parfois, pas si rarement que ça, au sein des familles. Venant des frères et sœurs, parfois cruels, mais aussi des parents. Consciemment ou pas. Par obsession de la minceur, préoccupation santé, peur du gras... On donne des surnoms, on fait des commentaires sur le corps, le poids, la nécessité d'un régime... Je suis parfois terrifiée, dans les récits de patientes, par les surnoms donnés par un parent à son enfant, peut-être simplement un peu plus rond que le reste de la famille. Avec des conséquences très néfastes : un cercle vicieux pour le poids car l'enfant risque fort d'accroître le rôle de réconfort de la nourriture, le rôle délétère des régimes qui le font manger en cachette, et une difficulté à construire son estime de soi qui risque de mener à un certain isolement.

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Diapositive de Nathalie Rigal

On grandit plus ou moins bien, on se libère ou pas de cette histoire. Et un jour, on songe à séduire. Gérard Apfeldorfer a détaillé les mécanismes de la séduction entre deux êtres. Séduire, c'est capturer l'attention : il a expliqué qu'on pouvait donc séduire en dehors des canons de la beauté de l'époque, en mettant en avant un trait saillant. Ensuite, une relation durable se batit sur l'empathie entre deux personnes qui se sentent semblables. Dans le cas des personnes grosses, le psychiatre a insisté sur la nécessité de travailler sur le sentiment de honte, émotion douloureuse répandue chez les personnes grosses. Cette honte d'être gros(se) est un frein puissant à se mettre en avant pour séduire et nouer des relations sereines et équilibrées. Ensuite, une fois la honte reconnue, mise à distance et acceptée (mais elle ne guérira jamais complètement, prévient-il), on peut repérer ce qui est un trait saillant chez soi puis s'entraîner à des développer des habilités sociales, être plus à l'aise, affirmer son corps, ne plus se cacher...Un long travail sans doute mais n'en vaut-il pas la peine ?

Une fois qu'on a trouvé "l'âme sœur", il est possible qu'on souhaite avoir des enfants. Comme il était dit plus haut, il est fréquent (sans généraliser) que la personne grosse, mal à l'aise avec son corps et fragile dans sa tête, mette du temps à nouer une relation durable, dans un monde qui affirme partout que beauté = minceur. Or, indépendamment du poids, il est prouvé que la fécondité, en particulier féminine, diminue avec l'âge. Il est moins simple d'avoir un bébé à 38 ans qu'à 25... Du coup, est-il sage de passer du temps à perdre du poids avant de tomber enceinte ? Ce n'est pas simple.

Si on est en surpoids, on a peut-être intégré le discours médical ambiant qu'il sera plus difficile d'avoir des enfants. Je vois parfois aussi chez mes patientes l'inquiétude du poids de grossesse, des kilos qui viendront s'ajouter à un poids déjà élevé. Pour ma part, je les rassure, je leur explique que le travail que l'on mène ensemble (écoute des sensations alimentaires, alimentation variée, travail émotionnel) régulera la prise du poids sans les mettre dans un état de restriction qui est vraiment à éviter durant la grossesse. Quand elle mange normalement, une personne en surpoids prend par ailleurs en moyenne moins de poids qu'une personne mince car les "réserves" fournissent naturellement une part des besoins du fœtus. Le Docteur Anne Laurent-Jaccard a par ailleurs insisté que le fait qu'il ne fallait pas fixer de normes de prise de poids ou d'apport calorique. L'important est de manger ce dont on a besoin au fil de la grossesse. J'ai plusieurs patientes qui ont mené une grossesse sans aucun problème, pris 5-6 kilos et accouché d'un bébé en pleine forme.

Une femme en surpoids peut, comme beaucoup d'autres femmes, rencontrer des difficultés dans son désir de grossesse. La perte de poids est souvent réclamée par les médecins. Surtout quand on se trouve en difficulté d'avoir un enfant. Qu'en est-il ? ll y a bien des conséquences réelles, constatées, du surpoids sur la fécondité :

- la fécondité diminue proportionnellement aux kilos en trop,

- le délai de conception est donc plus important car l'ovulation apparaît plus perturbée.

Mais, dans une démarche d'AMP (Assistance Médicale à la Procréation), il est indispensable :

- de rechercher les causes d'infertilité, qui ne sont pas forcément du côté de l'ovulation. Une personne grosse, comme des personnes de tout poids, peut rencontrer des difficultés pour avoir des enfants mais ce n'est pas forcément à cause de son poids ! Il y a d'autres motifs d'infertilité. 

- si on estime qu'une perte de poids est vraiment souhaitable car elle peut améliorer l'ovulation, le temps nécessaire est à mettre en regard de l'âge, et peut être modérée et sans restriction. 

Malheureusement, certaines femmes non seulement prennent significativement du poids du fait des traitements hormonaux, mais peuvent vivre un parcours médical pénible, rencontrer sans cesse des médecins, des obstétriciens, qui vont les presser de perdre du poids avant d'envisager une grossesse. Sans forcément vérifier si c'est vraiment le sujet...  

Une fois la grossesse en route, il faut garder à l'esprit qu'elle présente certains risques comme d'autres grossesses, ont dit les spécialistes. Des risques accrus de gros bébé, de bébé prématuré, de fausse couche. Donc elle doit être considérée, surveillée, accompagnée au même titre que d'autres grossesses à risque. Ni plus ni moins. L'obésité n'est pas une identité mais une particularité, a-t-on affirmé. Or, malheureusement, du fait de la stigmatisation trop fréquente par des médecins, des injonctions à maigrir, des affirmations exagérées sur les conséquences du poids, de nombreuses femmes vont craindre et éviter cette surveillance particulièrement nécessaire. Et peut-être du coup, augmenter les risques. Il est essentiel d'accompagner ces grossesses sans juger ni culpabiliser mais en informant avec clarté.

Il a été regretté qu'existent très peu de structures, non médicalisées, où des femmes en surpoids, enceintes ou en désir de grossesse, pourraient s'exprimer, par exemple des groupes de parole, où elles trouveraient soutien, encouragement mutuel, et information honnête et bienveillante. Car il ne s'agit pas de sur-médicaliser la grossesse (qui n'est pas une maladie !) mais en revanche de la surveiller de façon adéquate.

Quand on est obèse, on peut souhaiter envisager une chirurgie bariatrique. Comme la perte de poids qui en résulte est importante et crée des risques de carences, il est impératif de ne pas prévoir une grossesse trop vite et donc d'avoir un mode de contraception adéquat pour l'éviter (stérilet). Il est recommandé d'attendre deux ans pour que le poids diminue puis encore un an de stabilisation. Par ailleurs, dans un couple où la femme perd beaucoup de poids rapidement suite à une chirurgie, les rapports évoluent, il y a des changements psychologiques complexes parfois imprévisibles. Il apparait vraiment important de réfléchir au désir d'enfant en lien avec un souhait de chirurgie, de situer tout cela dans le temps, d'avoir conscience en amont de toutes les conséquences et s'y préparer en se faisant accompagner. 

Bref, il me parait absolument impérieux et urgent de former les professionnels de santé à une écoute bienveillante, réelle et respectueuse quel que soit le poids ET à la connaissance et la compréhension non biaisées des conséquences du surpoids, notamment en vue d'une grossesse. Beaucoup de personnes font remonter les difficultés et comportements stigmatisants qu'elles rencontrent avec des professionnels de santé, notamment les gynécologues. Dans cette perspective, le GROS et le Centre d'Ethique Clinique de l'Hopital Cochin lancent une enquête pour recueillir des témoignages auprès de patientes et de gynécologues pour objectiver un peu le sujet et prendre la mesure du comportement éventuellement grossophobe, conscient ou pas, des gynécologues de ville.

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En parallèle, il me parait positif que se développent des mouvements de solidarité, de mise en commun de moyens et d'énergie pour s'affirmer en tant que personnes grosses, de lutte pour faire reculer la grossophobie, par exemple depuis peu, le mouvement Gras Politique qui était d'ailleurs présent. Le sujet est loin d'être nouveau, des associations comme par exemple Allegro Fortissimo se sont battues depuis longtemps sur ces sujets et même le terme grossophobie, rappelle Sylvie Benkemoun, vice-présidente du GROS, a été utilisé dès les années 90, et notamment popularisé par Anne Zamberlan. Mais il semble revenir sur le devant de la scène, sans doute en lien avec les possibilités de communication plus directe que permet internet. Ainsi, une demi-journée sur la grossophobie est organisée par la Ville de Paris le 15 décembre dans le cadre de la Semaine de lutte contre les discriminations. Si vous êtes intéressé(e), les inscriptions sont ici.

 

24/11/2016

Rencontres du GROS : le poids des émotions

Fotolia_54190846_XS.jpgCe jeudi ont lieu les 14emes Rencontres du GROS (Groupe de Réflexion sur l'Obésité et le Surpoids), consacrées cette année au "poids des émotions". Sujet essentiel. En effet, chez certaines personnes, les émotions, qu'il s'agisse d'angoisse, de tristesse, de frustration... sont parfois (ou souvent ou toujours) compensées, apaisées, anesthésiées, par une prise alimentaire. Et plus on culpabilise de le faire, plus on ressent le besoin de manger. Je parle de ce cercle vicieux dans mon livre. Je vais assister avec intérêt à cette journée, avec le plaisir de retrouver de nombreux collègues. Sur le même thème est proposée samedi matin une conférence grand public et gratuite "Les émotions font-elles grossir ?" Cela se passe à Paris dans le 6eme arrondissement à partir de 10H30. Les informations et le lien pour s'inscrire, c'est ici.

Image © kyoko via Fotolia

18/11/2013

Conférence du GROS : "Maigrissez en faim !" : claire et humaine

Jeudi, vendredi, samedi, c'était le congrès annuel du GROS, Groupe de réflexion sur l'obésité et le surpoids, dont je fais partie. Je vais vous rendre compte de ce qui m'a intéressée et je commence par la fin. Samedi, j'ai assisté à la conférence grand public. En effet, après deux jours de congrès et d'ateliers plutôt destinés aux professionnels, l'association avait décidé de proposer pour la première fois une conférence gratuite. Cinq intervenants étaient prévus : Jean-Michel Lecerf, Jean-Philippe Zermati, Bernard Waysfeld, Gérard Apfeldorfer, Katherine Kureta-Vanoli : je les connais tous et bien sûr, je suis fort bien informée de l'approche du GROS mais j'avais envie de voir quelles étaient les préoccupations de la salle.

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Les cinq ont fait des interventions courtes, qui m'ont semblé simples, abordables, honnêtes (mais je ne peux pas évaluer le ressenti du public...). Le Professeur Jean-Michel Lecerf (qui avait coordonné le rapport ANSES sur les régimes) a commencé. Ce que j'apprécie chez lui, c'est sa clarté, ses phrases simples et percutantes. Exemples : "Maigrir n'est pas intéressant si c'est pour regrossir" et ce n'est pas intéressant si on n'a pas cherché à comprendre le fond du problème (tiens, cela me fait penser à ma démarche en 4 C...). De nombreuses personnes obèses ou en surpoids n'avaient en fait pas de problème de poids au départ mais "beaucoup commencent à grossir quand elles commencent à vouloir perdre du poids". Il a fortement insisté sur le fait que nous sommes tous différents, qu'il ne faut pas chercher à se comparer à son voisin. Il affirme que "l'obésité n'existe pas, il n'y a que des personnes obèses, toutes différentes, chacune étant un parcours, une histoire, une trajectoire". Et, comme le montrait le rapport ANSES, il est très critique sur les régimes et le dit sous un angle intéressant : "Si les régimes étaient un médicament, ils ne passeraient pas la barre de l'autorisation de mise sur le marché" car dans le rapport bénéfice-risque, le risque est très supérieur au bénéfice ! Mais ne pas faire de régime ne veut pas dire ne rien faire (eh oui, c'est mon travail de tous les jours !) : il prône une approche globale de la personne,= et de l'humilité : "Nous sommes des soignants, pas des guérisseurs" (et donc pas des faiseurs de miracles, comme d'autres voudraient le faire croire...). 

Jean-Philippe Zermati, médecin-nutritionniste et psychothérapeute, a quant à lui essayé de piéger gentiment la salle autour de quelques croyances nutritionnelles courantes (il faut prendre un solide petit déjeuner, manger équilibré pour maigrir, ...) mais le public était visiblement déjà largement averti et ne s'est pas trop laissé prendre. Il a parlé du poids d'équilibre (le "set point") et martelé que "L'idée la plus toxique, c'est de croire qu'on peut choisir de peser le poids qu'on veut" (idée pourtant ô combien répandue et promue...). Il a expliqué avec franchise que tout le monde ne pourrait pas retrouver son poids d'équilibre antérieur mais qu'on ne peut pas le prédire étant donné les différents modes de stockage de nos sympathiques petites cellules graisseuses, de proportions variables chez chacun... Il a expliqué (et je fais la même chose avec les patientes qui me parlent d'atteindre un certain poids très précis) que ce poids d'équilibre, on le découvre progressivement en se remettant à écouter ses sensations, on ne peut pas le déterminer d'emblée.

Gérard Apfeldorfer, psychiatre, a ensuite présenté les trois axes de l'approche du GROS : sortir de la restriction cognitive (le contrôle avec la tête de ce qu'on mange ou pas et combien)) et revenir à l'écoute de ses sensations et de ses envies : "notre corps nous commande, ce n'est pas nous qui le commandons"; développer sa tolérance aux émotions pour sortir du réflexe de manger dès que l'on ressent une émotion désagréable ; s'accepter et accepter son corps avec ses imperfections.

Bernard Waysfeld, psychiatre, a évoqué l'importance de la relation, la nécessité de trouver la bonne personne au bon moment, l'importance de dire la vérité, de faire preuve d'humilité ("le médecin sait qu'il ne sait pas grand chose") et que le soignant a avant tout "un devoir d'humanité". 

Katherine Kureta-Vanoli, diététicienne et vice-présidente du GROS, a poursuivi dans cette voie en parlant d'"écoute respectueuse, empathique et dénuée de jugement"  et elle a décliné des exemples concrets des domaines abordés dans l'accompagnement des patients, en s'appuyant sur leurs phrases et leurs témoignages.

Après les topos des cinq intervenants, parole fut donnée à la salle. Il n'y avait pas que le grand public mais aussi des professionnels de santé. Sabrina, la collègue qui animait, a essayé de privilégier les questions des "patients" car c'était quand même eux les destinataires principaux de la conférence.

La question de trouver la bonne personne est revenue, Katherine Kureta-Vanoli a insisté sur l'importance de la rencontre, du rôle fondamental de la relation. Gérard Apfeldorfer a insisté sur la nécessité de se tourner vers un thérapeute qui connait les problématiques alimentaires : il voit des personnes qui peuvent avoir fait dix ans de psychanalyse, avoir compris beaucoup de choses mais n'avoir pas avancé d'un pouce sur la question du poids et de la nourriture.

Une question habituelle est revenue autour de l'idée que cette approche ne faisait pas maigrir et Jean-Philippe Zermati a réexpliqué qu'écouter ses sensations alimentaires permettait de revenir à son poids d'équilibre si on s'en est éloigné (ou d'y rester bien sûr si on y est !). 

On a aussi parlé de la difficulté d'être en surpoids ou obèse dans le monde du travail notamment, du regard des autres et Jean-Michel Lecerf a insisté sur la nécessité de développer un regard bienveillant.

Des questions ont concerné les enfants : il n'est pas facile de les tenir éloignés des règles alimentaires tant elles sont véhiculées par l'école, les pouvoirs publics, ... l'important de la part des parents est de leur donner une culture alimentaire et de ne pas entraver leur régulation naturelle, ce qui nécessite, en tant que parent d'être soi-même à l'aise avec l'alimentation et pas en restriction...

Au global, des échanges chaleureux qui j'espère seront relayés par les participants autour d'eux pour faire progresser un peu plus le rejet des régimes si néfastes.

Si certain(e)s d'entre vous ont assisté à la conférence, votre regard m'intéresse évidemment !

07/03/2013

"On est foutus, on mange trop" : pas vraiment démodé, Souchon !

La semaine dernière, j'ai assisté à un concert d'Alain Souchon. De longues années que je suis fan de ce chanteur qui n'a pas son pareil pour épingler les caractéris-tics d'une époque. Le florilège de chansons qu'il avait choisies ne portait pas vraiment à l'optimisme et à la gaité, qu'il s'agisse de solitude, de soumission à la société de consommation, de désenchantement...

Il y a une chanson qu'il n'a pas chantée, qui figurait sur un des premiers 33 tours que j'avais achetés de lui, c'est "Papa Mambo" alias "On est foutus, on mange trop". 

La chanson à écouter...

...ou les paroles à lire

Extrait : 

"Nous voilà jolis, nous voilà beaux,
Tout empâtés, patauds, par les pâtés les gâteaux.
Nous voilà beaux, nous voilà jolis,
Ankylosés, soumis, sous les kilos de calories".

La chanson date de 1978 (35 ans !) et elle n'a pourtant fait que gagner en actualité, vous ne trouvez pas ?... Tiens, vous aviez vu Wall-e ?

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14/12/2011

Où il est question de sensations, émotions et cognitions (congrès du GROS 2010)

Il y a un peu plus d'un an, début novembre 2010, le congrès du GROS (Groupe de Réflexion sur l'Obésité et le Surpoids) avait pour thème "Surpoids et obésité : le rôle des sensations, émotions, cognitions" et traitait de différentes approches et expériences de prise en charge des personnes en difficulté avec l'alimentation. J'y étais et l'OCHA m'avait demandé de rédiger un compte-rendu. Il a été mis en ligne récemment et il est intéressant, à le lire, de constater à la fois que :gros,congrès 2010,ocha,obésité,surpoids,régimes,minceur,diététicienne,comportement alimentaire,alimentations particulières

- la problématique des régimes, du surpoids, ... est toujours ô combien d'actualité ;

- en un an, il s'est quand même passé des choses, entre succès et critique du régime D., rapport de l'ANSES sur les dangers des régimes, ...

En écho au titre du Congrès en trois points (les sensations que nous vivons en mangeant, les émotions qui influencent largement notre façon de manger, les cognitions qui occupent beaucoup nos petites têtes), je répondais en introduction par un autre trio : "Singularité, complexité, pluralité". Singularité des personnes en difficulté avec l'alimentation (chaque personne a une histoire et un vécu différents, d'où l'inadéquation d'approches standardisées) ; complexité de la prise en charge car la relation à l'alimentation est déterminée par des facteurs multiples ; pluralité des interventions et des compétences pour accompagner les personnes.

Si vous voulez lire ce compte-rendu, c'est là que ça se passe : "Surpoids et obésité : le rôle des sensations, émotions et cognitions" . J'avais essayé de rendre intelligibles des idées et des interventions parfois complexes, j'espère que c'est à peu près lisible par tous !

Ce serait assez normal que vous ne connaissiez pas l'OCHA, organisme qui intéresse probablement surtout des personnes connectées professionnellement au monde de l'alimentation. Le site publie d'intéressants compte-rendus de colloques, conférences, livres... L'OCHA, c'est "l'Observatoire Cniel des Habitudes Alimentaires". C'est un programme d’études et de publications créé en 1992 au sein du Cniel, le Centre National Interprofessionnel de l’Economie Laitière.

Pour information d'ailleurs, les 19 et 20 janvier prochains, l'OCHA organise un colloque sur "Les Alimentations particulières". Un intitulé transversal qui permettra d'aborder la façon dont se construisent les choix alimentaires, les régimes spécifiques, les règles qu'on se fixe, les restrictions, les allergies, ... Un programme riche avec des intervenants de divers horizons, qui annonce des échanges passionnants. J'y serai et je vous en raconterai les aspects essentiels.

Visuel © Pétrouche - Fotolia.com

05/06/2011

Les Drs Apfeldorfer et Zermati lancent Linecoaching

Gérard Apfeldorfer et Jean-Philippe Zermati, les biens connus Présidents d'honneur du GROS, auteurs de plusieurs livres essentiels sur la relation à l'alimentation et l'amaigrissement, viennent de lancer un site de suivi en ligne pour faire évoluer le comportement alimentaire des personnes qui en ressentent le besoin, www.linecoaching.com. Alors, qu'en penser ?

Sûrement certains détracteurs diront qu'ils copient les Drs D... ou C..., qu'ils critiquent. Mais ne confondons pas le support et le contenu. Ce n'est pas parce qu'ils utilisent un site internet qu'ils vont donner des régimes ! Ce site leur a demandé beaucoup de travail, ils ont formalisé toute leur approche sous forme de questionnaires, d'exercices, ...à travers différents registres qui peuvent aider à pacifier son comportement alimentaire : écouter ses sensations, manger en conscience, gérer ses émotions, ...

Pour ma part, je me suis interrogée quand ils ont annoncé la nouvelle. Je suis membre du GROS, ils ont largement influencé ma pratique et j'apprends beaucoup à leur contact. Mais je crois tellement à l'importance de la relation humaine (cf les propos d'Irvin Yalom) que je doute qu'on puisse faire un travail véritablement personnalisé, adapté à chacun (tel que je le conçois) avec un programme informatique, même très sophistiqué. C'est d'ailleurs ce que reconnait Gérard Apfeldorfer et il ne prétend pas que Linecoaching puisse remplacer une prise en charge humaine.

Je comprends cependant leur intention : un site internet comprend une part d'interactivité qui permet un parcours semi-personnalisé, plus satisfaisant qu'un livre qui part dans la nature sans possibilité de dialogue. De plus, certaines personnes ont eu un parcours difficile avec des médecins, diététiciennes, ... et n'ont plus envie à un moment donné de se retrouver face à un professionnel de santé. S'abonner à ce site peut leur permettre de retrouver l'envie de travailler sur leurs habitudes alimentaires. Pour d'autres personnes intéressées par cette approche, il n'y a tout simplement pas de thérapeute du GROS à proximité de leur lieu de vie.

J'ai résumé quelques aspects de ces différentes possibilités avec un petit schéma qui pourrait vous aider à réfléchir au choix entre un livre, le site Linecoaching et le suivi par un professionnel, si la question venait à se poser :

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Dans GROS Info n°3, vous pouvez lire la présentation de Linecoaching par Gérard Apfeldorfer (pages 4-5) et le commentaire de Bernard Waysfeld, Président du GROS (page 7).

27/02/2011

Retour sur le débat "Pourquoi sommes-nous trop gros ?"

cnrs,débat,apfeldorfer,surpoids,obésité,régimes,mqb,gestion des émotionsPetit retour sur le débat organisé par le CNRS, "Pourquoi sommes-nous trop gros ?" que vous pouvez encore visionner (combien de temps ?) si vous le souhaitez ici

Quelques messages ont été passés par les quatre intervenants durant ce débat, que je partage :

- ils ont insisté sur la complexité et l'hétérogénéité des situations de surpoids et d'obésité et les interactions entre des déterminants multiples pour expliquer la prise de poids ;

- ils ont rappelé qu'il n'y a pas d'aliment "obésogène" en soi, que ce n'est pas la nature des aliments qui crée l'excès de poids mais la quantité de calories absorbées au global ;

- ils ont affirmé qu'il n'y a pas d'addiction physiologique à un aliment mais il peut en revanche y avoir une addiction comportementale, les aliments étant utilisés comme protection contre des émotions intolérables. Mais cela n'a rien d'irrémédiable, cela peut se modifier si on y travaille.

La tendance était assez pessimiste dans la mesure où les spécialistes présents ont insisté sur le fait que la plupart des personnes obèses ne pourraient probablement pas maigrir autant qu'elles le souhaiteraient. D'où l'importance de prévenir. Et donc de ne surtout pas faire de régimes ! Ils ont été unanimes sur le caractère inefficace de tous les régimes. Et aussi dangereux, quels qu'ils soient. En effet, non seulement on atteint en général un poids plus élevé à terme que le poids de départ, mais cela présente aussi des risques pour la santé (cf le rapport ANSES) et cela crée très souvent des problèmes psychologiques (troubles du comportement alimentaire, baisse de l'estime de soi, voire dépression). Que faire alors ? a demandé l'animateur, un peu désespéré. Selon eux, on peut maigrir jusqu'à son poids d'équilibre (qui a pu évoluer dans le temps), en revenant à écouter ses sensations de faim et de rassasiement, et c'est possible notamment si on est un mangeur émotionnel et qu'on arrive peu à peu à gérer ses émotions autrement.

Petite note personnelle : j'ai regretté que Gérard Apfeldorfer, quand on lui a demandé s'il valait mieux voir un psy qu'un nutritionniste, n'ait pas mentionné que le G.R.O.S., dont il est Président d'honneur, forme des diététiciennes (dont moi !) à une approche globale du comportement alimentaire, dont la prise en compte des émotions, et qu'il n'est donc pas toujours nécessaire d'aller voir un psy !

Image © Alexey Bannykh_fotolia.com

09/12/2010

Maigrir, C dans l'air mais pas forcément clair

Je voudrais revenir un peu sur la discussion entre Gérard Apfeldorfer et Pierre Dukan qui a eu lieu dans le cadre de l'émission C dans l'air vendredi dernier.

Quand je vois ce type d'émission, je me réjouis que cette approche alternative aux régimes, défendue par le G.R.O.S. soit entendue du grand public. Mais en même temps, j'ai l'impression que cela suscite quelques malentendus.
- Comme on interroge Gérard Apfeldorfer, qui est psychiatre, cela pourrait donner à penser que toutes les personnes en difficulté avec leur alimentation sont des cas pathologiques. Non, bien sûr ! De nombreuses personnes ont pris du poids au fil des ans consciemment ou non, ont peut-être enchaîné des régimes à répétition, avec reprise des kilos perdus, mais cela reste une question alimentaire.
- On pourrait croire aussi que, si on a grossi, il faut accepter son poids si on abandonne les régimes. Non plus ! Ou en tout cas, pas toujours.

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Avoir du plaisir à manger une pomme comme ceci...

Chaque personne est différente et a une histoire alimentaire qui lui est propre.
Si on a pris du poids car on mange trop par rapport à ses besoins, on peut commencer par revenir à l'écoute de ses sensation de faim et de rassasiement et on diminuera ainsi les quantités et donc l'apport calorique global sans se priver.
Une fois ce travail fait, il arrive souvent qu'on constate qu'on mange sans faim, soit machinalement, soit par habitude, soit pour chercher du réconfort ou fuir certaines émotions. Beaucoup de personnes cherchent du plaisir dans la nourriture quand " ça va mal". On peut alors engager un travail sur ses émotions ou son stress sans forcément aller voir un psy, au moins en première approche (mais il ne faut pas avoir peur du psy non plus).

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... ou comme cela, sans culpabilité, en la savourant

Plusieurs solutions sont envisageables :
- se débrouiller seul(e) car on se connaît bien, ou l'on a l'habitude de s'écouter, ou l'on a déjà appris à faire un travail sur soi.
- consulter le site www.gros.org qui donne de nombreuses explications et analyses,
- lire des ouvrages qui vont aider à prendre du recul (quelques suggestions ci-dessous*),
- si on ressent le besoin d'une approche plus personnalisée, d'un échange, d'un accompagnement pour amorcer le changement, aller voir un praticien du G.R.O.S (médecin nutritionniste ou diététicienne) ou un professionnel de santé dont vous savez qu'il a ce type d'approche globale du comportement alimentaire, quelqu'un qui ne vous donnera pas un régime mais vous aidera à comprendre et avancer dans la voie du changement.

Tout cela pour revenir à une alimentation intuitive et plaisante qui permette d'atteindre son juste poids.

*quelques suggestions (pas du tout exhaustives) de lectures :
Pour aider à avoir une vision globale du comportement alimentaire :
- Mangez en paix de Gerard Apfeldorfer,
- Maigrir sans regrossir, est-ce possible, de Jean-Philippe Zermati

De façon plus ciblée, pour comprendre le rôle des émotions dans les prises alimentaires :
- Lorsque manger remplace aimer, de Geenen Roth
- Les kilos émotionnels, de Stéphane Clerget
- Gérez vos émotions, perdez du poids, de Roger Gould (un peu compliqué à utiliser me semble-t-il)

Pour se détacher de l'obsession de la minceur,
- A 10 kilos du bonheur, de Danielle Bourque.

09/05/2010

Goûtons les spécialités locales : la praline rose de Lyon (plaisir gourmand du 8 mai)

P1010702.JPGCe week end, j'étais à Lyon pour cause de séminaire de travail avec l'association dont je fais partie, le G.R.O.S. (Groupe de Réflexion sur l'Obésité et le Surpoids). Pas trop l'occasion de flâner à la découverte des spécialités lyonnaises mais quand même un petit plaisir gourmand offert par une de mes gentilles collègues : une véritable praline lyonnaise, bien rose, bien croquante. Elle avait un petit goût d'enfance car cela ressemble aux "pralines" ou autres "chouchous" (qui contiennent en général une cacahuète) qu'on mangeait sur la plage. La différence, c'est que c'est une amande au milieu. La vraie praline de Lyon est toute rose car l'amande est recouverte d'une couche de sucre coloré avec un colorant naturel, la cochenille (nous a-t-on dit). Les bonnes pralines ont une petite couche de sucre pas trop épaisse pour préserver l'équilibre gustatif entre le sucre et l'amande. Donc, il vaut mieux se méfier si les pralines sont très grosses... C'est vraiment une spécialité et on trouve dans toutes les boulangeries-pâtisseries des brioches aux pralines, des tartes aux pralines toutes roses, ... J'étais contente de goûter et une a suffi à me faire plaisir.