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04/08/2011

Stop au tout fait maison !

Actuellement, en lien avec la vague écolo, bio, nature, de plus en plus de personnes se dirigent vers le fait maison. Cela ne concerne pas que l'alimentation mais aussi les produits de beauté, d'entretien, ...

Je ne peux que souscrire bien sûr à cette tendance quand elle nous amène à faire la cuisine, nous éloigne des plats préparés insipides et pleins d'additifs, nous rapproche des aliments bruts et du plaisir de créer des moments savoureux à table. Mais le courant ne s'arrête pas là : au-delà des traditionnelles confitures, il y a maintenant le pain, les yaourts, le foie gras ... et même le fumage des aliments !

Attention, ne tombons pas dans l'excès ! Quand quelqu'un d'autre fait quelque chose beaucoup mieux que moi car c'est son métier, qu'il pratique depuis des années, je le laisse faire, je n'essaie pas de le mettre à sa place. Ou, quand c'est quelque chose que je mange très occasionnellement, pourquoi acquérir le matériel et/ou le savoir-faire que j'utiliserai fort peu ?

Alors, OUI, je fais la cuisine. Mais :

NON, je ne fais pas mes propres macarons malgré tous les ateliers et livres sur le sujet. Je zappe les heures d'apprentissage et les multiples ratages qu'on me raconte et je fais confiance à Pierre Hermé ou Ladurée pour me régaler quand j'en ai envie....

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NON, je ne fais pas mon propre pain, il y a tellement de bons boulangers qui ont le savoir-faire et les conditions adéquates (ok, je suis gâtée dans mon quartier...), donc pas de machine à pain chez moi !

NON, je ne fais pas mes propres glaces. Mes quelques essais en la matière étaient assez peu réjouissants (la sorbetière est au fond du placard depuis longetmps...), elles n'ont jamais le parfum et l'onctuosité de celles de Martine Lambert par exemple.

NON, je ne fais pas de vraie pizza, éventuellement une tarte à la tomate : où trouverais-je le parfum du feu de bois dans mon four ultra-moderne ?

Et surtout NON, je ne fais pas mes propres sushis. J'ai trop de respect pour les maîtres sushis, leur long apprentissage et leurs gestes si précis pour me lancer dans une médiocre copie !

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Et vous, vous êtes pour le tout fait maison ou pas ?

25/10/2010

Stop au tout beau tout bio !

Souvent, on me demande ce que je pense de l'alimentation bio. Je suis tentée de retourner une question à mes interlocuteurs : pourquoi voulez-vous manger bio ? En fait, cela ne parait pas toujours très clair dans leur tête. Il y a sans aucun doute un effet de mode chez les consommateurs et aussi une démarche marketing de certains intervenants de l'agro-alimentaire face à un filon qu'ils pressentent rentable. Si on creuse un peu, on pourrait manger bio pour plusieurs raisons :

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Si tous ces légumes ne sont pas bio, c'est grave ?

- Manger bio, c'est écolo !

On répondrait à des préoccupations d'ordre écologique. C'est sûrement mieux pour la planète. On est en train de la maltraiter à coup de produits chimiques. Sans doute. Mais je vois beaucoup d'incohérences dans cette approche : pourquoi tellement de produits bio contenant de l'huile de palme qui contribue à la déforestation ? Pourquoi tellement de produits bio venant de l'autre bout du monde, de Chine ou de Nouvelle-Zélande et donc à forte empreinte carbone ? Ne vaudrait-il pas mieux consommer des produits cultivés localement, bio ou non ? Même Laurence Salomon, restauratrice apôtre d'une alimentation saine, déclare faire confiance à des petits producteurs locaux, même s'ils ne sont pas estampillés bio. Beaucoup de producteurs pratiquent une agriculture raisonnée, ne peut-on s'y intéresser ?

- Manger bio, c'est meilleur !

Manger bio, ce serait meilleur au goût. Ah, la saveur incomparable des légumes bio, nous dit-on. C'est ce dont on est convaincus. Or, les études basées sur des dégustations faites en aveugle ne montrent pas de plus-value gustative notable du côté des aliments bio. Bien sûr manger un produit naturel, des légumes de saison d'un petit producteur, cueillis à maturité, de la cuisine maison, tout cela peut être meilleur que les équivalents industriels, les légumes conservés longtemps au froid dans des circuits de grande distribution ou produits à contre-saison. Mais cela n'a rien à voir avec le fait d'être étiqueté bio. Du naturel, du brut, de l'aliment de saison, oui mais pas obligatoirement du bio. Ne confondons pas bio et naturel.

- Manger bio, c'est diététique !

Ce n'est pas l'argument le plus courant mais il y a parfois des confusions. Bien sûr, cela n'a aucun rapport ! Les produits bio ne sont pas plus légers que les autres. Quick vient par exemple de lancer un hamburger bio et comme l'écrivait justement une journaliste de Libération, "des calories et du gras bio, c'est toujours des calories et du gras !".
De même, les biscuits bio par exemple sont aussi caloriques que les autres. Il n'y a aucune raison de privilégier les produits bio pour des raisons de légèreté (mais pas non plus les produits allégés). Restons-en donc aux produits "normaux" !

- Manger bio, c'est bon pour la santé !

C'est sans doute un argument valable. Même si des preuves irréfutables n'ont pas encore été apportées, il est fort probable que l'absorption de certains pesticides présents notamment dans les fruits et légumes ne soit pas très bonne pour notre santé. Mais cela n'est pas vrai pour tous. Et on peut déjà laver, éplucher ceux qu'on achète. Attachons-nous déjà à avoir une alimentation variée, à ne pas acheter trop de produits industriels transformés à la composition complexe. Et si l'on trouve les aliments bio trop chers, que cela ne soit pas un prétexte pour ne pas manger de fruits et légumes. L'intérêt de ces derniers dans une alimentation variée existait bien avant que l'on parle de bio !

Au final, ce qui m'agace, c'est la folie bio qui envahit tous les domaines, sans beaucoup d'esprit critique. Pourquoi ne pas surtout acheter des aliments locaux, non transformés, naturels, de saison, et les cuisiner ?

Quant aux cosmétiques bio (ce n'est pas du tout mon domaine), la dermatologue avec laquelle je partageais un atelier Beauty Loft il y a quelques jours était plutôt catégorique pour dire que cela n'avait aucun intérêt et ses arguments avaient l'air assez convaincants.

02/11/2008

Locavore, c'est quoi ça ?

Avez-vous déjà entendu parler des locavores ? Ceux qui ont quelques souvenirs d'étymologie latine traduiront : ceux qui mangent local. En effet. Il s'agit d'une mode venue des Etats-Unis, apparue à San Francisco en 2005. Elle est basée sur le principe du "100-mile diet" : on ne mange que ce qui est produit à moins de 100 miles (160 km environ) de chez soi. A New York, de multiples épiceries ont fleuri sur ce thème, on s’adapte toujours aux tendances !
L’intérêt est d'économiser le transport de denrées venues de l'autre bout du monde et la consommation d’énergie qui va avec. Effectivement, je commence à culpabiliser quand je vois que parfois mes kiwis viennent de Nouvelle Zélande ! En France, il y a quelques adeptes mais c’est quand même assez compliqué à mettre en œuvre. Et cela implique de se priver de beaucoup de bonnes choses. D’ailleurs, pour ne pas décourager les bonnes volontés, elles ont le droit à cinq « jokers » ou exceptions : cinq aliments qui ne sont pas produits dans le périmètre mais dont on ne peut absolument pas se passer. Effectivement, comment se passer de thé, café, chocolat, épices ("l’exception Marco Polo"), parmesan...? Et un farouche opposant a fait remarquer à juste titre que la cuisine est aussi un moyen d’ouverture sur le monde et de partage de cultures.
legums_locavore.jpg
Cette démarche assez farfelue, qui agace beaucoup de monde, présente quand même un intérêt : elle devrait nous amener à réfléchir sur nos propres habitudes de consommation. Et notamment ce serait plutôt bien de nous remettre à respecter vraiment les saisons et à manger les aliments dont c'est le moment en ayant ainsi le plaisir de les retrouver après les avoir quittés quelques mois.

Au fait, attention, manger bio et être locavore, ce n’est pas du tout la même chose : j’ai vu récemment des paniers bio avec des fruits et légumes venant des 4 coins du monde !