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21/06/2012

J'ai testé pour vous : Hellofresh ! (panier végétarien)

Beaucoup de personnes ont du mal avec la préparation des repas quotidiens. Manque de temps, d'organisation, d'idées, de savoir-faire culinaire... Tout cela concourt à créer du stress autour des repas à la maison et parfois à manger ce qui tombe sous la main, sans grand plaisir.

Une nouvelle offre promet de leur enlever tous ces soucis : Hellofresh, lancée il y a quelques mois. Il s'agit de paniers livrés d'ingrédients pour plusieurs repas à cuisiner avec des recettes originales. Ils m'avaient contactée dès leur lancement pour que j'en parle sur mon blog ou que je teste leur offre. J'avais alors décliné la proposition pour 3 raisons :

- un manque de disponibilité pour recevoir le "panier" dans la tranche horaire proposée,
- un manque d'intérêt personnel pour le concept (nous n'avons en général pas de problème pour faire les courses et trouver des idées de repas selon nos envies et on a de la chance, on est deux à cuisiner !),
- je préfère décider moi-même des produits, services que je teste et le faire en grandeur réelle (notamment, autant que possible, en payant...).
Bref, j'en étais restée là jusqu'à ce que divers éléments me fassent changer d'avis :

- un tweet un peu critique de ma part sur le prix (au vu des menus proposés sur le site. Par exemple 3x2 repas = 49 euros) a suscité quelques réactions et j'ai pensé qu'il valait mieux bien sûr juger/commenter en connaissance de cause ;
- je me suis dit que, certes je n'étais pas intéressée à titre personnel mais que je me devais, en tant que "blogueuse influente" (???) de penser à ceux, peut-être vous cher(e)s lecteur/trices, qui ont d'autres besoins que les miens ;
- après ces réflexions, je m'apprêtais donc à tester un panier par mes propres moyens quand une proposition m'a été faite pour découvrir le nouveau panier végétarien. Alors, j'avoue, j'ai accepté de tester (gratuitement) un panier végétarien de trois repas pour deux personnes.

Voilà un long préambule avant de vous raconter cette expérience Hellofresh :

La livraison a eu lieu dans la tranche horaire prévue (j'ai choisi le bureau en journée par commodité mais ce n'est pas vraiment une bonne idée si on n'a pas de voiture car cela fait beaucoup à transporter !).

Le thème de la semaine était la cerise, proposée dans 3 recettes (un plat-2 desserts) : pas de chance, elles étaient manquantes dans mon colis. Je ne vais pas râler pour en acheter puisque le tout est cadeau mais l'idée, c'était quand même d'éviter les courses... J'espère que d'autres n'ont pas eu la même mésaventure.

Pour le reste, il y a à peu près tous les ingrédients prévus, dont certains en quantité généreuse (deux immenses concombres vs 1/2 nécessaire, une botte entière de petits oignons, une boite de 6 oeufs), une liste de menus, les recettes.

Pour des raisons d'organisation, je n'ai pas respecté exactement les menus prévus mais j'ai fait toutes les recettes suggérées. Cela a donné :

- Repas 1 : une "verrine fraîcheur" de tomate et concombre (un peu banale) et un "tagine de carottes et couscous d'épeautre" (parfumé et délicieux).

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Il restait de l'épeautre qui a constitué une partie de mon déjeuner du lendemain, en compagnie d'une autre recette, le "yaourt au muesli et cerises", un dessert ultra-rapide.

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- Repas 2 :  des "croques aux cerises, épinard et chèvre frais" (original et savoureux avec la plaisante acidité des cerises vinaigrées), la recette proposée par Clea,

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- Repas 3 : "falafels et salade", une recette de Chef Damien, excellent même si la recette manquait un peu de précision si on est peu expérimenté en cuisine.

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 - La dernière recette, un clafoutis aux cerises, je l'ai gardée pour plus tard et à ma façon...

Bilan subjectif de cette courte expérience :

Les avantages :
- on a un panier d'ingrédients disponibles, donc pas besoin de se déplacer pour des courses, sauf le basique du placard (il y a même le pain et les yaourts) ;

- on a accès à des plats originaux (pour la plupart), sans se casser la tête pour décider quoi manger ;

- on a l'occasion de découvrir à chaque fois des propositions différentes ;

- on a un certain plaisir à ouvrir le colis comme une pochette surprise et à découvrir des recettes originales, notamment ici celle proposée par la charmante Clea (dans d'autres paniers, il y a par exemple des recettes de Pascale Weeks).

- on a la souplesse de choisir entre 3 ou 5 repas, selon ses habitudes ;

- les recettes sont plutôt faciles à exécuter.

Les inconvénients :

- si on ne prend pas de mesures de précaution, certains ingrédients frais sont un peu limite après 2-3 jours (salade, herbes) ;

- on ne peut pas vraiment écouter ses envies ou ses goûts, on est contraint par les recettes de la semaine ;

- le temps à passer en cuisine pour préparer deux plats (entré-plat ou plat-dessert) est non négligeable (et parfois sous-estimé dans le livret) ;

- à l'heure où on a souvent envie de manger local, on manque d'infos sur le type et la provenance des aliments fournis, qu'il s'agisse des légumes, du chèvre, de l'épeautre, ... 

- il n'y a pas d'option "solo" alors que ce problème d'organisation des repas concerne beaucoup de personnes seules. Bien sûr, on peut être seul et prendre l'option pour deux mais cela oblige à manger deux fois le même repas ;

- on s'abonne sans date limite et on doit demander l'arrêt alors qu'on pourrait avoir envie de faire appel au service de façon occasionnelle selon les semaines ;

- je trouve le prix élevé même si je comprends évidemment que la préparation et le livraison ont un coût significatif. Quand on reporte un certain nombre de tâches  sur d'autres, on les paie, c'est légitime (quoique la réciproque n'est pas toujours vraie de la part des entreprises mais c'est un autre débat...).

Pour ma part, je ne compte pas m'abonner. Ce n'est pas que le principe n'est pas bon mais je ne me sens pas concernée : cela fait partie de mes plaisirs de choisir des recettes, de décider de ce que je vais préparer (et l'autre cuisinier de la paire est pire que moi en la matière !), je ne manque pas trop d'idées, et je prends le temps de faire les courses : c'est pour moi finalement plutôt moins contraignant que d'être bloquée sur un créneau horaire de livraison.

Mais, bien sûr, passionnée par l'alimentation (c'est mon métier !), je ne suis pas représentative, cela semble s'adresser à d'autres personnes :

- des personnes qui manquent de temps pour faire les courses, ou n'ont pas envie de les faire (il y a loisir plus plaisant que l'hypermarché à 20 heures ou le samedi matin...) ;

- des personnes qui ont une vie et une tête très occupées et pas le temps (ou pas envie) de réfléchir à des idées de repas et qui, du coup, ont tendance à préparer toujours les mêmes plats.

Il me parait nécessaire que ces personnes aient, ou aient eu auparavant, le goût de la cuisine pour apprécier ces paniers. Sinon, on risque d'avoir un peu de mal à s'y mettre, même si les choses sont largement facilitées.

Cela peut donc être une aide ponctuelle qui peut remettre sur le chemin du plaisir de cuisiner, en se rendant compte que ce n'est pas si long ou si difficile.

Et sinon, si on veut être autonome dans la durée, est-ce si compliqué de consulter quelques livres ou sites de recettes, d'en repèrer 2-3 différentes pour la semaine à venir pour compléter les habituelles, de lister les courses à faire, de se prévoir un moment pour y aller (flâner sur un marché, n'est-ce pas davantage un plaisir qu'une corvée... ?). Pour ma part, j'organise régulièrement des ateliers "Transposer ses talents à l'organisation des repas" qui donnent des clés et astuces pour se débrouiller (voire s'amuser) avec la préparation des dîners, qu'on soit seul(e), en couple, en famille.

Et vous, cela vous intéresserait, Hellofresh (pour l'instant, disponible à Paris et Strasbourg, bientôt à Lyon) ?

Merci à Hellofresh pour l'offre-test.

16/06/2012

Vite, vite, il est encore temps de participer...et de gagner !

CONCOURS DE LA PLUS BELLE ASSIETTE COMPOSEE

Il vous reste quelques jours pour participer au concours en envoyant une photo + une description d'une assiette composée pour l'un de vos repas. J'en entends qui n'osent pas, qui ont des complexes, qui pensent faire banal ou pas assez joli... : surtout pas ! Justement, une assiette composée, c'est facile, tout le monde peut la faire, pas besoin de grand talent culinaire, juste un peu d'envies, d'impro, de tour des placards, de présentation harmonieuse ou hasardeuse sur assiette, ...

Alors, n'hésitez pas, pensez à prendre une photo de votre prochaine assiette composée. Et envoyez-la à artdemanger@gmail.com !

Et regardez les beaux prix qui vous attendent :

1er prix : deux superbes assiettes de Sucre Glace : une assiette Volcan et une assiette Vanille qui chacune mettront en valeur vos préparations colorées ;

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2e prix : un magnifique assortiment gourmand de l'Epicerie du 4 avec de délicieux produits à savourer, tartiner, croquer...

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3e prix : un très joli livre pour faire un peu autre chose que des assiettes composées, mais sans être très doué(e) : "salades + légumes".

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Et il y a un jury gourmand mais pas sévère qui se fera un plaisir de découvrir vos assiettes : Anne-Laure, Camille, Fanny et Florence les attendent avec impatience !

Ces assiettes seront bien sûr présentées sur le blog.

Bon, allez, je vous donne un répit jusqu'au 30 juin car il est possible que le temps maussade pas vraiment de saison vous ait donné davantage envie de plats chauds réconfortants que d'assemblages rafraîchissants.

Participez !

12/06/2012

Escapade malouine et gourmande : un régal !

Cette fin de semaine, j'étais partie à St Malo pour les Journées annuelles de l'AFDN, l'association française des diététiciens-nutritionnistes (dont je ne partage pas toutes les idées quand elles sont trop rigoureusement diététiques). Deux jours de conférences et d'échanges sur différents thèmes ayant trait à l'alimentation et à la prise en charge de différentes pathologies. Tout cela teinté en partie cette année d'une orientation maritime (poisson, algues, ...) en accord avec le lieu.

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Je reviendrai prochainement sur des éléments des conférences qui pourraient vous intéresser. Le but, c'était aussi de prolonger par un week-end maritime et gourmand à St Malo et Cancale, lieux que nous aimons beaucoup (j'ai constaté avec amusement qu'on avait déjà fait ce voyage en 2008 et 2010).

Autant les deux jours de séminaire ne furent pas d'un grand intérêt gustatif ("panier repas" avec salade de riz ou sandwich insipides), à l'exception de plaisants petits déjeuners café-tartines très matinaux en terrasse (avec beurre Bordier bien sûr puisqu'il est malouin !),

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autant nous nous sommes largement rattrapés les jours suivants !

Première étape : le restaurant Le Cambusier à St Malo. Inconnu de moi jusqu'à l'éloge de Francois-Régis Gaudry dans son émission "On va déguster" le dimanche précédent sur France Inter. Je suis souvent en accord avec ses préférences gastronomiques et j'ai donc décidé de lui faire confiance, ravie que le hasard du calendrier me permette de tester sans tarder une de ses adresses hors Paris. C'est un lieu charmant par son décor, son accueil et aussi sa cuisine. Je me suis régalée de bout en bout avec un délicat tartare de thon au soja avec une écume d'huitre, un 1/2 homard breton à l'estragon (c'est la pleine saison de cette merveille des mers), une tarte au citron acidulée et onctueuse avec une "vinaigrette" citron-vanille.

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Deuxième étape : retour à la Table de Breizh, qu'on avait découvert avec délice en 2010 alors qu'elle venait d'ouvrir sous la houlette d'un chef japonais. C'est un restaurant qui se positionne maintenant assez luxueusement. C'était menu imposé "Image du Japon et de la Bretagne" en deux versions, on a pris la plus "raisonnable" (quantitativement et financièrement) qui consistait en 5 plats dont le total n'a pas pesé sur l'estomac (tant mieux selon moi mais certains préféreraient sans doute des portions plus copieuses...).

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C'était fin, délicat, raffiné, original*, des plats tous merveilleux et un chef très minutieux comme le sont souvent les Japonais. Une soupe d'oignons avec huitre, du bar et du homard de Chausey (qui a permis une belle discussion gourmande avec nos voisines du cru), du lapereau confit, du poulet, du foie gras et un dessert à la hauteur du reste. C'est beaucoup beaucoup mieux que de nombreux restaurants parisiens à la mode, voire étoilés... Le menu est ici (signalétique coquillage)

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Troisième étape : Le Coquillage, l'antre du grand chef Olivier Roellinger (il supervise le lieu depuis qu'il a fermé son restaurant 3 étoiles). Il y a un menu "Grand Choix de la Baie"dans lequel selon l'appétit on peut choisir entrée-plat-dessert ou "seulement" plat-dessert car il est important de se garder une place notable pour profiter de la très généreuse roulante des desserts. Je me suis régalée de plats merveilleusement parfumés (une "lotte translucide, huile d'agrumes, fleur du soleil et pousses de printemps", un "blanc de barbue, jus d'herbes de l'estran, huile d'olive de Fulvio et wakamé malouin") car ce grand chef est vraiment le roi des épices.

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Sans oublier quelques desserts de la roulante bien chargée : mes envies se sont tournées surtout vers des fruits : fraises et glace au fromage blanc, salade exotique, verrine de rhubarbe et mascarpone et, incontournable, une petite part du mille-feuilles absolument délicieux (alors que je n'en suis habituellement pas très fan).

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Pendant ces quelques jours, il y a eu aussi du far aux pruneaux, des crevettes, des langoustines, des huîtres, des crêpes, de bons vins, beaucoup de contemplation de la mer dans toutes ses nuances et ses humeurs et, absolument partout (commerces, taxis, hôtels, restaurants, bars, ...), la merveilleuse gentillesse et bonne humeur des Malouins.

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Tellement bon et frais qu'il ne faut surtout rien ajouter !

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Bon, pourquoi est-je que je vous raconte tout ça ? Pas seulement pour vous faire saliver ! Vous vous rappelez que je vous dis de temps en temps qu'il ne faut pas accuser le restaurant (ou les vacances gastronomiques) de faire grossir. Expériences à l'appui. Je me suis fait ainsi plaisir sans restriction, j'ai mangé ce dont j'avais envie, je ne me suis pas privée de mets sucrés ni de pain, j'ai bu du vin. Conclusion sur la balance (qui m'est utile pour ce type d'expériences) : pas la moindre variation de poids ! Et je vous promets que je n'ai pas un métabolisme d'athlète !

La clé : ne pas chercher à tout goûter sous prétexte qu'on est dans un lieu inhabituel, écouter ses envies pour se faire plaisir, savourer avec attention pour ne pas être frustré (e) et réguler après un éventuel repas trop copieux en attendant le retour de la faim.

Et vous, vous faites comment quand vous êtes en week-end loin de chez vous ?

 

Le Cambusier, 6 rue des Cordiers, St Malo, 02 99 20 18 42

La Table de Breizh, 7 quai Thomas, Cancale, 02 99 89 56 46

Le Coquillage, Château Richeux, Le Buot, St Méloir des Ondes, 02 99 89 64 76.

01/06/2012

Un café...oui mais un bon !

Avez-vous remarqué qu'une nouvelle exigence est en train de se développer en matière de café ? Je ne parle pas de l'invasion superbement marketée des petites capsules vantées par George C. Il semblerait que, même si ce n'est pas du jus de chaussette, ce soit loin d'un vrai bon café comme on l'expliquait il y a quelque temps sur France Inter, notamment par la faible quantité de café insérée dans la capsule.

Non, je parle d'une vraie exigence gustative, comme celle qui se développe peu à peu en matière de thé. Bien sûr, c'est encore surtout le fait de quelques happy few, évangelisateurs passionnés (qui essayent aussi, c'est légitime, d'en vivre en ouvrant un lieu, une boutique, ...).

Ainsi, vendredi dernier, voualnt en savoir plus, je suis allée au Fricote Frogfight Cafe, lieu éphémère visant à faire déguster et donner quelques clés en matière de bon café (était aussi prévu le Championnat de France de café filtre...). C'est un événement initié par les deux compères de Frog Fight, David et Thomas.

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Il y a quelques lieux assez "bobo" à Paris (Coutume, le Télescope tenu par le pré-cité David, ...) mais on n'est pas obligés d'y aller. L'idée, c'est aussi d'écouter les conseils prodigués par Thomas pour se faire un très bon café filtre chez soi. Plusieurs conditions doivent être réunies :

- la fraîcheur du café, car le café vieillit vite : si possible ne pas dépasser 3 mois et le plus frais sera le mieux ;
- la fraîcheur de la mouture : on achète du café en grains et il est moulu le jour même ;
- la qualité de l'eau : surtout pas l'eau très calcaire parisienne sauf si on la filtre et de préférence une eau assez neutre type Volvic ;
- la température de l'eau ;
- la manière d'infuser (manuelle) : on verse un peu d'eau chaude sur le café et on attend un peu : c'est le "blooming", certains gaz s'échappent. Puis on verse l'eau et cela infuse.
Il recommande aussi de rincer le filtre papier car celui-ci a une odeur.

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Voilà, c'est prêt : on hume les délicieux arômes de son café avant de le savourer par petites gorgées.

Comme le vin, le thé, comme on savoure un plat, il s'agit de boire consciemment, avec attention, pas machinalement en faisant autre chose. Bien sûr, pas forcément à chaque occasion. Mais vous risquez d'y prendre goût...

Du coup, on peut décider de changer sa façon de boire du café et y aller par petites étapes, de même qu'il y a un long chemin du sachet de thé Lipton aux thés rares japonais comme ceux de Yasu Kakegawa, comme celui du pichet de vin de pays à la Romanée Conti, ...

PS 1 : Certains pensent sans doute que le café, c'est mauvais. D'autres s'appuient sur des études plus ou moins sérieuses sur les bienfaits du café pour la santé pour justifier leur consommation. Bien sûr, il n'est pas recommandé d'en boire 10 par jour : faites le point sur ce qui vous convient à vous personnellement, ce qui vous fait plaisir, vous stimule sans vous énerver ou vous empêcher de dormir. Et savourez !

PS2 : je ne suis pas la seule à avoir noté cette mode du bon café qui lutte modestement contre les invasions des dosettes "inside" et des cafés made in USA "outside" :

- la très gourmande Moutarde et Macaron nous en dit plus sur le dégustation,

- le toujours affûté site Atabula voit là les prémices d'une rude bataille entre David et Goliath,

- la décrypteuse de tendances Nelly Rodi ne s'y est pas trompée, c'en est bien une,

- l'Obs-Obsession est allé interviewer le fondateur de l'Arbre à Café, défenseur du vrai bon café.

 - même Télématin sur France 2, peu suspect d'élitisme, s'y est mis (avec les conseils du patron de Coutume) !

Et vous, qu'en pensez-vous ? Micro-mode parisienne de quelques branchés ou vraie tendance de fond en faveur du goût des bonnes choses ?

22/05/2012

Café de la Jatte : saveurs italiennes, préjugés oubliés !

Je ne vous parle pas très souvent de restaurants italiens, hormis pour de délicieuses pizzas ou quelques produits de choix. La raison : il y a vraiment un haut niveau de cuisine italienne à la maison (merci Monsieur !), notamment en matière de pâtes et de risotto, on se régale et, du coup, on est assez souvent déçus quand on tente l'aventure ailleurs, surtout quand on voit le prix d'un plat de pâtes.

Aussi, je ne me serais sûrement pas intéressée au Café de la Jatte, qui cumulait les handicaps : italien, situé dans un ancien repaire de gens de la pub, dans un lieu que je jugeais quasi inaccessible et très chic, restaurant d'une taille imposante pas forcément compatible avec une cuisine de qualité, ...

Mais le hasard fait parfois de drôles de choses... Quelques minutes de connexion sur twitter entre deux consultations, on cherche une bloggueuse pour participer à un dîner le soir même pour cause de défection, je suis disponible, je réponds sans trop y croire et bingo ! Je suis invitée, j'accepte, sans même savoir où.

Quand je reçois les informations, je n'ai pas vraiment d'idée de ce qu'est devenu le Café de la Jatte. Je vérifie tout d'abord que je peux y aller en transport. Finalement, ce n'est pas si compliqué, quelques minutes de métro jusqu'au Pont de Levallois, puis une marche fort agréable (quand il fait beau) pour arriver au coeur de l'Ile de la Jatte.

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Le lieu est vaste, joliment aménagé, avec une terrasse qui doit être bien agréable.

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Nous sommes quelques bloggueuses* et le chef Giovanni Perrone (qui fut le chef du restaurant Il Viaggio dans le 7eme) nous accueille et nous raconte son goût des bons produits qu'il fait venir de ses Pouilles natales (de la straciatella, des tomates San Marzano, de l'huile d'olive, ...). Il a l'air vraiment passionné et exigeant. Il souhaite proposer une cuisine saine, goûteuse, à base de produits de saison, "genuina" en italien (légère et authentique, dit-il).

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On a de la chance, on nous a concocté un menu dégustation pour goûter le maximum de spécialités, j'adore !

Cela commence par l'apéritif avec une bonne focaccia tiède, de la crème d'artichauts, ... Puis une soupe à la tomate avec du crabe, rafraichissante, des asperges vertes (je n'ai pas raffolé de la chantilly au balsamique), une croquante salade d'artichauts délicieuse, tout un assortiment d'entrées très plaisantes, parmi lesquelles j'ai apprécié un carpaccio d'espadon traité comme un vitello tonnato, des sardines marinées avec de la tomate et du céleri, de la moelleuse burrata.

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Ensuite, il y a eu de bonnes pâtes à l'encre de seiche aux langoustines et aux courgettes, des pâtes à la truffe, un risotto aux poivrons, au romarin et au chèvre (avec un peu trop de place pour le chèvre à mon goût).

Heureusement, tout est servi en mini-portions mais on zappe quand même le poisson pour garder une petite place pour les desserts. Délicieuse panacotta à la noix de coco légère et onctueuse, léger carpaccio d'ananas et grand plaisir citronné avec quelques bouchées de tiramisu au limoncello, à mi-chemin entre le tiramisu et la tarte au citron, miam ! Ouf,  quelques gorgées d'excellent limoncello pour digérer mais finalement pas trop de sensation de lourdeur, j'ai bien géré les quantités.

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Désolée pour la photo, la lumière avait sérieusement baissé... D'autres belles photos, c'est

Tout cela était majoritairement plein de saveurs et avec le bon dosage de classicisme italien et de touches d'originalité. Bien sûr, une bonne cuisine dans un vaste restaurant, cela nécessite de bons produits et un personnel nombreux. Donc, ce n'est pas vraiment bon marché mais c'est le prix de la qualité et du lieu. En fait, c'est en quelque sorte de brasserie italienne, quelque chose d'assez inhabituel en fait.

Il y a aussi un brunch italien au menu plutôt appétissant, qui doit être sympa en famille.

Alors, la question habituelle qui me permet de synthétiser ma perception : ai-je envie d'y retourner ? Réponse : OUI ! Ne serait-ce que pour vérifier que la bonne impression n'était pas liée qu'à un traitement privilégié... Par ailleurs, il doit être particulièrement agréable de venir en été pour déjeuner d'une grande assiette d'antipasti et d'un dessert, et s'éterniser un peu en terrasse...

*j'ai été ravie de partager ce bon dîner avec Aurélie-Expressions d'Enfants, Marie-Agite tes Papilles , Romy-CdimancheaParis, Sandra-desenviesdecuisine .

Le Café de la Jatte, Ile de la Jatte; 60 boulevard Vital Bouhot, Neuilly sur Seine, 01 47 45 04 20.

 

 

05/05/2012

Quand on aime les desserts, on pense à leur garder une place...

Lundi dernier, journée tranquille. Expo, balade, on se demande où déjeuner. On pense au Mansart, pas loin. Je me demande ce que je vais prendre. Le hamburger ? J'y ai déjà goûté et ce plat copieux et bon m'avait largement rassasiée. Il en aurait été de même cette fois et j'aurai encore raté une occasion de goûter un dessert, comme j'aime le faire parfois.

Du coup, j'ai préféré prendre une entrée pour me réserver une place : un demi-bagel aux sardines et petits légumes, tout à fait honnête dans son mélange de parfums et de textures.

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Ce qui m'a permis, comme je l'imaginais, d'avoir encore faim pour un dessert, en l'occurence un Paris-Brest. La pâte à choux me parait un peu sèche mais finalement cela contraste bien avec l'onctueuse crème à la noisette qui est vraiment délicieuse.

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Au global, un bon repas justement nourrisant, que d'aucuns jugeront peut-être peu équilibré : je leur rappelle que l'équilibre nutritionnel se fait sur la durée !

Et vous, si vous aimez les desserts, prévoyez-vous le reste du repas pour leur faire une place à leur mesure ?

Le Mansart, 1 rue Mansart, Paris 9ème, 9h-2h

03/05/2012

Et maintenant, je remplis le congélo !

congélateur,surgelés,picard,congeler,légumes,poisson,cuisiner avec les surgelésIl y a quelques jours, je vous parlais de la fin des stocks du congélateur. Celui-ci a été bien nettoyé, dégivré et le voilà prêt à recevoir quelques victuailles. Un peu de reste de pâte à tarte pour commencer, que je serai ravie de retrouver bientôt pour une quiche. Un peu de beurre pour ne pas le gaspiller (oui, oui, cela se congèle). Puis quelques stocks de Mr P.. J'ai l'impression que je fais moins appel à lui en été car il y a pléthore de légumes frais et plus d'envie de salades et de crudités. Mais on est encore dans une période intermédiaire où on a souvent envie de manger chaud, où les légumes d'été ne sont pas à leur meilleur, ...

Chez Picard, j'achète quasi-exclusivement des produits bruts, non cuisinés, sauf curiosité ou exception expérimentale par exemple. Mais, comme je le répète souvent, on peut aussi de temps en temps avoir recours à des plats préparés mais pas sûr qu'on se régale !

Je m'équipe avec des aliments qui vont me dépanner pour préparer un bento, improviser un dîner rapide, compléter un smoothie matinal, ... Car, comme toutes les personnes qui travaillent et rentrent tard, je ne peux pas aller faire mes courses quotidiennement dans les commerces du quartier. Il y a donc du poulet, du saumon, des épinards, des champignons, de la mangue, des framboises, des oignons, ...

Par facilité, je vais chez Mr P. mais certains légumes sont vraiment décevants. Je me dis que je devrai essayer les autres marques, que l'on trouve au supermarché. Auriez-vous des préférences, des suggestions en la matière ? Et qu'achetez-vous en priorité pour votre congélateur ?

20/04/2012

Neva Cuisine : doublement Néo Classique...

Parmi les restaurants parisiens, nous avons nos classiques, où l'on retourne régulièrement depuis plusieurs années, par exemple Ze Kitchen Galerie et son annexe KGB, Guilo Guilo, Kifune, Toraya, ... Il y a les nouveaux qu'on teste et qui nous déçoivent (pas de noms !). Et il y a les découvertes où l'on commence à prendre nos habitudes pour des moments festifs et gourmands. C'est le cas de Neva Cuisine : c'est le quatrième délicieux repas qu'on y savoure, cela semble donc devenir un de nos "néo-classiques"...

Et néo-classique, Neva Cuisine l'est un peu aussi dans la déco et dans l'assiette. Je ne suis pas une spécialiste de la catégorisation des restaurants mais je dirai qu'il s'agit d'une cuisine mettant en valeur de beaux produits avec élégance : ni une cuisine figée dans la tradition, ni une cuisine surfant sur les dernières tendances culinaires.

Ce jour-là, on avait vaguement quelque chose à fêter (ce n'est jamais très dur à trouver !), j'avais une bonne faim : après l'entrée (un merveilleux bouillon d'étrilles aux ravioli aux couteaux et St Jacques, typiquement le genre de plat que j'adore) et le plat (du turbot excellent avec un risotto de petites pâtes tout onctueux rafraichi par une salade croquante), j'avais encore une place pour un frais dessert, comme une ode à la fraise printanière ("cigare" incroyable de finesse, mousse au citron, fraises, coulis de fraise, sorbet fraise).

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Que de parfums et de textures dans ce bouillon d'étrilles !

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Une belle pièce de turbot parfaitement cuite

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 Un délicieux dessert printanier mettant en valeur la fraise

Au global, un repas qui m'a ravie, avec un verre de vin parfaitement accordé, et un service charmant.

Et vous, quels ont vos classiques ?

 

Neva Cuisine, 2 rue de Berne, Paris 8ème, 01 45 22 18 91.  

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03/04/2012

Connaissez-vous les chocolats Akesson's ?*

Pour les tablettes de chocolat, bien sûr, il y a les grandes marques qui squattent le linéaire des supermarchés. Puis, quand on devient un peu plus exigeant, Il y a le top des chercheurs de grands crus : Bonnat et Pralus. Il y a aussi celles de chocolatiers dont ce n'est pas le coeur d'activité mais qui proposent néanmoins un vaste choix : Patrick Roger, Jean-Paul Hevin, ...

Et il y a aussi depuis quelque temps les petites tablettes carrées d'Akesson's. J'avais d'abord, grâce à Sophie de l'épicerie Lion, voisine des Abbesses, humé et goûté leurs poivres chaudement parfumés. Puis j'ai découvert le chocolat.

Un récent vendredi en fin de journée, je me suis en effet rendue à une dégustation de chocolats Akesson's organisée par l'épicerie Lion, un de ses quelques distributeurs parisiens. Le créateur de ces produits était là pour nous faire découvrir ses différents délices et ce fut un moment rare. A la fois car il est plus souvent aux quatre coins de la planète cacao qu'à Paris et par sa disponibilité, sa franchise et sa passion qu'il était content de partager.

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Il nous a fait goûter avec une progression étudiée et tous les détails souhaitables cinq chocolats isssus de ses plantations, tous très différents, aux arômes bien marqués :
- un cru du Brésil, où il a réhabilité une plantation dans la région de Bahia : une douceur fondante et des parfums de tabac,
- un cru de Madagascar, aux délicieux arômes de fruits rouges,
- le chocolat du Brésil garni de café grossièrement moulu (avec une vieille machine) à l'arôme très présent : du café qu'il a fait pousser sur les arbres d'ombrage des cacaoyers.
- le chocolat de Madagascar avec :
. du poivre fleuri Voatsiperifery,
. puis du poivre noir puissant.
- et pour finir en douceur, un chocolat au lait, sucré au sucre de fleur de coco, aux arômes de caramel.

Toute cette richesse de parfums repose sur le seul chocolat et a fait encore une fois la démonstration que c'est un produit d'une merveilleuse diversité.

Nous étions peu nombreux et cela a créé plus de proximité pour l'écouter, découvrir des photos de ses plantations sur son téléphone, échanger sur le marché du chocolat où il est difficile aux "petits" de se faire une place.

Bien sûr, il s'agit de chocolats plus coûteux que les chocolats de grande distribution mais on peut en manger peu : comme je le dis souvent, il est intéressant de savourer avec attention pour avoir beaucoup de plaisir avec peu de quantité. Et ne vaut-il mieux pas de très bons produits moins souvent ?

Merci à l'épicerie Lion pour cette belle rencontre !

*A la manière de Food Intelligence

17/03/2012

Festival Omnivore : personnalités savoureuses à foison

J'ai eu la chance de gagner grâce à L'Express Styles un pass pour le festival Omnivore qui se déroulait il y a quelques jours, un événement pour la gastronomie créative. Chaque jour, il y a eu un programme appétissant et il a fallu parfois faire des choix. Dimanche et lundi, j'ai assisté ainsi à des conférences, confidences, master class sucrées-salées avec des intervenants de métiers, nationalités, styles variés. En même temps j'ai trouvé des points communs à tous ceux que j'ai écoutés. 

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Je pourrais résumer cela de façon très subjective en quelques mots-clés, le hasard de la programmation ne me faisant pas percevoir les mêmes sur les deux jours :

- dimanche : mémoire, territoire, personnalité, travail ;

- lundi : curiosité, créativité, réalisme.  

En effet, dimanche, qu'il s'agisse de Patrick Roger le chocolatier, des chefs Alexandre Gauthier le nordiste ou Eneko Atxa le basque espagnol, de Dominique Crenn, chef française installée à San Francisco, ils semblent avoir quelques fondamentaux en commun.  

La mémoire : mémoire du goût, mémoire des lieux. Patrick Roger a longuement parlé de la constitution de son goût, de la construction de son intuition créative à partir du potager de ses parents et de la cuisine familiale. Eneko Atxa a notamment raconté l'histoire d'un joli dessert qu'il a imaginé à base de châtaignes et qu'il sert dans un sachet en papier que le client ouvre lui-même : c'est le souvenir d'un petit sac de châtaignes chaudes que sa mère lui offrait chaque jour au retour de l'école et dont il sentait la chaleur et humait le parfum avec délice au long des quatre étages à monter pour arriver chez lui avant de s'en régaler qui lui a donne l'idée de ce dessert. 

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Eneko Atxa, le chef basque, prépare son dessert à base de châtaignes, souvenir d'enfance, servi dans un sachet en papier

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Eneko Atxa propose un plat "promenade dans notre potager" comme si on déterrait une pomme de terre, sous une "terre" comestible à base de légumes et amandes

Le territoire passé ou actuel qui les marque durablement : le Perche pour Patrick Roger, terre de son enfance, où il retourne régulièrement, où ses parents ont toujours un potager et dont il cherche à retrouver les goûts inscrits dans ses sensations ; la maison vieille de 350 ans où est installé le restaurant La Grenouillère d'Alexandre Gauthier et qu'il fait plonger dans le 21e siècle par une refonte du lieu ; le territoire basque qui influence profondément Eneko Atxa, installé en pleine nature et qui dit "Pourquoi cuisiner ? Parce que je suis basque". 

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Le chef Alexandre Gauthier a montré les lieux nordistes qui environnent son restaurant, le chef Eneko Atxa a fait découvrir la réalisation de son nouveau site

La personnalité : tous sont visiblement de fortes personnalités et ils impriment leur marque à leur cuisine/chocolats. La question de la communication, de la publicité, des avis sur internet est alors secondaire comme l'a dit Dominique Crenn dans une table ronde animée par Bruno Verjus : on ne peut pas plaire à tout le monde et ceux qui aiment sa cuisine viennent pour elle. Reste à se faire connaître quand même et d'ailleurs elle a participé à l'équivalent US de Top Chef. Patrick Roger voit en partie une origine génétique à son approche intuitive du goût puis le modelage par le potager, la cuisine de ses parents. Patrick Roger se revendique clairement atypique et semble s'amuser à affirmer qu'il est "extrêmement fermé" question goût quand tant d'autres prônent l'ouverture et la curiosité. Ainsi, l'influence décisive du potager lui rend étranger le poisson et il n'éprouve pas de curiosité pour la cuisine japonaise. Et il insiste sur l'importance de "rester qui on est" sans se situer en concurrence avec les autres. De la même façon, Alexandre Gauthier dit qu'il assume ce qu'il est et l'exprime dans une "cuisine d'humeurs". Dominique Crenn revendique "une cuisine très personnelle et émotionnelle".  

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Patrick Roger, Jacques Génin, Gilles Marchal : trois personnalités, trois styles de chocolats

Le travail : à les écouter ou les regarder faire, on ne peut que constater que leur réussite est le résultat d'un travail énorme. Patrick Roger le dit ainsi à sa manière directe : "plus on travaille, plus on devient fort. Tous ceux qui sont à un niveau élevé, ça bosse !".  

Cela était vrai aussi chez les participants que j'ai écoutés le lendemain lundi et d'autres thèmes sont apparus, avec Gilles Marchal, de la Maison du Chocolat, Yannick Alleno, Michel Guérard. Curiosité, créativité, réalisme.  

La curiosité et l'ouverture : Yannick Alleno a avoué se lasser assez vite et c'est ce qui le pousse à se renouveler et lancer de nouveaux projets. Il est passe son temps à goûter pour découvrir de nouveaux goûts, avoir de nouvelles idées. Gilles Marchal a le sentiment qu'il apprend tout le temps au gré des rencontres, des voyages, des découvertes. Yannick Alleno juge essentiel l'échange avec ceux qui l'entourent, de rester ouvert aux autres.  

La créativité : cette curiosité est au service de la quête de nouvelles idées, Yannick Alleno souhaite "toujours avancer", Gilles Marchal se dit "créateur de goût" et a insisté sur le fait que la créativité était un élément clé de l'activité et donc en aucun cas délégable a l'extérieur : toutes les idées émanent des équipes internes.  

Le réalisme : ces hommes ont beau être des créateurs, ils gardent néanmoins les pieds sur terre. Le réalisme, je l'ai ainsi ressenti chez Yannick Alleno esquissant sa bonne gestion des ressources, enseignant par exemple à ses équipes les réflexes d'une rentabilité inscrite dans le quotidien, de l'utilisation de feuilles de salade en trop dans un sandwiches à la récupération de l'eau ayant lavé cette même salade pour arroser les plantes ! Oui, même dans un palace ! S'éloignant un moment du plaisir des papilles, Gilles Marchal a parlé avec gravité des difficultés que rencontrent les planteurs de cacao dans des pays à la situation politique complexe (Venezuela, Mexique, Cote d'Ivoire) et de son pessimisme pour l'avenir. Le réalisme était aussi présent dans une table ronde intitulée "que va-t-on manger dans un monde en crise ?". On a notamment évoqué le fait que la crise suscitait deux types de besoins : celui de se faire plaisir, avec une cuisine ludique. festive, pétillante ; celui de se rassurer, qui donne lieu à une attente de naturalité. Mais Michel Guerard, qui participait, a remis en question de facon un peu provocante mais sincère la réalité même de la crise en comparant la situation actuelle avec ce qu'il avait vécu pendant la deuxième guerre mondiale... 

Au global, ce furent donc des nourritures essentiellement visuelles et intellectuelles mais on a quand même dégusté quelques chocolats (Patrick Roger et la Maison du Chocolat)

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Bilan : des personnalités riches, un événement qui donne une belle vision de la gastronomie sous un certain angle valorisant la créativité. Mais ce n'est pas toute la gastronomie !

Nota Bene : les différents "happenings" étaient animés avec talent par Clotilde Dusoulier(le chocolat), Bruno Verjus (les conférences), Sébastien Demorand (les masterclass salées).

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NB : ceci est la reprise (côté texte) de mon article paru dans la rubrique "Express yourself" de l'Express.