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24/03/2014

Omnivore : de beaux moments à voir/écouter/sentir/goûter

Avant de parler plus en détail de certains intervenants des journées Omnivore parisiennes, voilà quelques instantanés recueillis au cours des deux jours que j'ai passés la semaine dernière dans ce passionnant festival de la "Jeune Cuisine" (j'ai eu la chance d'avoir un pass gagné sur le site des huiles Kalios).

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Visite sur le stand Kalyos avec accueil fort sympathique et savoureuses dégustations (j'utilise déjà l'huile "Equilibre")


Au sein d'Omnivore, il y a quatre "scènes" : Salé, Sucré, Artisan et Boissons.
La scène Salé se passe dans un grand auditorium et il s'agit de faire le show, une performance, une création en direct. Coté scène Artisan, c'est beaucoup plus intime et plutôt de l'ordre d'une interview-conférence. C'est là que j'ai passé le plus de temps.

Coté scène Sucré, il y a une diversité d'approches : certains font une création en direct (avec quelques raccourcis du fait du temps bref), d'autre sont davantage dans les explications. Dans tous les cas, cela s'adresse plutôt à un public professionnel ou assez averti car c'est souvent assez technique.

Claire Damon, la pâtissière des Gâteaux et du Pain avait choisi de décrire un détail la réalisation de ses gâteaux (et de les faire goûter, ce qui créa un sérieux attroupement). Cette pâtissière de haute volée qui parait fort sérieuse et perfectionniste, nous a par ailleurs dévoilé l'importance de la musique dans son approche, qu'il s'agisse d'un morceau de Led Zeppelin inspirant le gâteau Cachemire, du choix de la playlist de ses boutiques, ou de l'ambiance musicale qui colore la dégustation d'un gâteau...

De son côté, Yannick Tranchant, le sympathique et talentueux patissier de Neva Cuisine, restaurant dont nous sommes familiers, avait décidé de réaliser un de ses desserts emblématiques, une sphère, en l'occurrence à la mandarine et au marron : il a expliqué que cet accord découvert par hasard était vraiment intéressant : ça, on peut facilement l'essayer sans faire très compliqué... En revanche, la sphère, son aspect, son empilement sophistiqué de couches intérieures, sont réservés à des pros ! NB : c'est la chef du restaurant, Beatriz Gonzales qui faisait la commis appliquée. Et Yannick Tranchant a annoncé une nouvelle qui me fait saliver : l'ouverture prochaine d'une pâtisserie (il n'a jamais fait de pâtisserie boutique, a-t-il rappelé, donc surprise !). 

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Dans un tout autre style, les chefs/pâtissières du Bal Café ont montré des échantillons de leur cuisine traditionnelle anglaise côté sucrée : scones (j'ai pris des notes, cela a l'air très facile, du moment qu'on a un robot !), pudding, shortbread... La quantité de sucre et de beurre de chaque recette était clairement à contre-courant de beaucoup de tendances aux desserts régimes !

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Le chef William Ledeuil (de la Kitchen Galerie) présent lui aussi côté sucré avait choisi un autre angle, rendre hommage aux agrumes Bachès (la Rolls des agrumes...), à leur infinie diversité qui enrichit ses desserts et il a réalisé un dessert tout agrumes.

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Rien à voir avec les présentations, à l'occasion d'un déjeuner rapide dans la rue (un hamburger qui apparaissait légèrement décalé avec la qualité revendiquée par l'événement..), j'ai rencontré un chef breton en visite. La discussion fut fort plaisante et intéressante. Il est le patron du restaurant Le Poulpe sur le port de Lorient (après avoir travaillé notamment chez Alain Passard) et pratique du fait maison intégral avec des produits locaux et de saison : il propose un menu entrée-plat-dessert à 12,50 euros (si je me souviens bien), uniquement le midi en semaine (le reste du temps, il est fermé, notamment pour pouvoir s'adonner à sa passion de la pêche). Il fait le plein, s'occupe beaucoup de ses cinq employés, les clients sont contents : un exemple qui montre qu'il est possible (en travaillant beaucoup, certes...) de ne pas céder au pessimisme et aux sirènes du prêt-à-manger industriel... 

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Alexandre Nagy, le chef du Poulpe

C'est ce que j'aime dans ces journées Omnivore, l'intérêt des conférences, démonstrations...mais tout autant les rencontres imprévues ou les retrouvailles entre passionnés d'alimentation.

25/03/2013

Rencontres et gourmandise, waouh, quelle semaine !

Il y a des semaines où je suis quasiment scotchée du matin au soir tous les jours à mon cabinet  pour des consultations. Et d'autres, un peu plus calmes de ce côté-là, qui sont du coup propices à de belles rencontres. Et souvent aussi très gourmandes. La semaine dernière en fut un bel exemple.

Lundi, j'avais finalement réussi à dégager quelques heures pour me rendre au salon Omnivore de la jeune cuisine, où j'ai entendu de passionnantes interventions et croisé plus ou moins rapidement Caroline, Clotilde, Franck et Violaine d'Atabula ou goûté quelques savoureux fromages italiens ou de nouvelles Badoit parfumées (celle à la framboise est plutôt sympa pour qui n'aime pas trop l'eau "nature").

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Le soir, j'avais une réunion du conseil d'administration du GROS (j'y suis invitée sans être membre élu) et c'est toujours un plaisir d'échanger avec tous les grands professionnels qui le composent.

Mardi, beaucoup de consultations. En début de soirée, j'ai travaillé avec Anne-Laure la responsable de l'association "Etre femme vous va si bien" sur l'élaboration d'un programme en groupe qui serait destiné à des femmes en surpoids.

Mercredi, dîner chez Invictus avec un ami. C'est Monsieur qui a choisi cette table récemment ouverte : la clientèle est plutôt tranquille, l'atmosphère cosy, la nourriture classique et bonne, et d'un très bon rapport qualité-prix (je vous en reparlerai).

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Bon Paris-Brest mais l'étalon en la matière reste celui de Philippe Conticini...

Jeudi, une consultation annulée permet d'improviser un déjeuner avec Annabel que j'ai le plaisir de voir de temps en temps pour parler de nos actualités respectives et autres papotages. Comme j'ai assez peu de temps, on reste à proximité et on va chez "Secrets de famille" (déjà goûté il y a quelque temps), un bistrot traditionnel assez bondé. On mange une originale et savoureuse tarte feuilletée à la viande faite maison puis on se partage une tarte aux pommes fondante.

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Le soir, malheureux loupé, je devais participer à une formation proposée par un réseau de santé auxquel je participe, Recupair, qui prend en charge des personnes qui ont des difficultés respiratoires : je me trompe d'adresse et le réalise trop tard. Mais finalement, c'est une soirée tranquille bienvenue !

Vendredi, après de nombreux échanges bloguesques, j'ai le plaisir de rencontrer la gourmande éditrice Brigitte autour d'un déjeuner à la délicieuse Pascade. Je goûte une nouvelle pascade : "Autour du Canard" : fritons de canard, pissenlits, mâche, vinaigrette à l’œuf mollet & foie gras. A nouveau excellent, j'aime toujours beaucoup ce contraste de la garniture variée et salée et de la pascade sucrée.

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Le soir, j'ai pris une place pour la projection en avant-première du film consacré à Pierre Rabhi, "Au Nom de la terre" et il est présent pour un débat. Film intéressant sur son parcours, avec de nombreux points de convergence avec l'émission Empreintes de France 5. Intéressant de le voir et l'écouter en vrai.

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Samedi, après une matinée de travail, je cours au Salon du Livre qui a mis en place un Square Culinaire (l'édition en ce domaine se porte fort bien !) : j'ai gagné une entrée grâce au blog de Pascale Weeks et je rencontre avec grand plaisir Pascale, Dorian, Laure de Gustonomie, Chihiro Masui dont j'adore le ton, Eva qui dédicace le livre de portraits de vigneron Tronches de Vin auquel elle a participé, Valérievenue d'Avignon... Mais trop de monde, je ne m'éternise pas !

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Dimanche : repos !!!

Et vous, elle fut belle, votre semaine ?

 

17/03/2012

Festival Omnivore : personnalités savoureuses à foison

J'ai eu la chance de gagner grâce à L'Express Styles un pass pour le festival Omnivore qui se déroulait il y a quelques jours, un événement pour la gastronomie créative. Chaque jour, il y a eu un programme appétissant et il a fallu parfois faire des choix. Dimanche et lundi, j'ai assisté ainsi à des conférences, confidences, master class sucrées-salées avec des intervenants de métiers, nationalités, styles variés. En même temps j'ai trouvé des points communs à tous ceux que j'ai écoutés. 

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Je pourrais résumer cela de façon très subjective en quelques mots-clés, le hasard de la programmation ne me faisant pas percevoir les mêmes sur les deux jours :

- dimanche : mémoire, territoire, personnalité, travail ;

- lundi : curiosité, créativité, réalisme.  

En effet, dimanche, qu'il s'agisse de Patrick Roger le chocolatier, des chefs Alexandre Gauthier le nordiste ou Eneko Atxa le basque espagnol, de Dominique Crenn, chef française installée à San Francisco, ils semblent avoir quelques fondamentaux en commun.  

La mémoire : mémoire du goût, mémoire des lieux. Patrick Roger a longuement parlé de la constitution de son goût, de la construction de son intuition créative à partir du potager de ses parents et de la cuisine familiale. Eneko Atxa a notamment raconté l'histoire d'un joli dessert qu'il a imaginé à base de châtaignes et qu'il sert dans un sachet en papier que le client ouvre lui-même : c'est le souvenir d'un petit sac de châtaignes chaudes que sa mère lui offrait chaque jour au retour de l'école et dont il sentait la chaleur et humait le parfum avec délice au long des quatre étages à monter pour arriver chez lui avant de s'en régaler qui lui a donne l'idée de ce dessert. 

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Eneko Atxa, le chef basque, prépare son dessert à base de châtaignes, souvenir d'enfance, servi dans un sachet en papier

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Eneko Atxa propose un plat "promenade dans notre potager" comme si on déterrait une pomme de terre, sous une "terre" comestible à base de légumes et amandes

Le territoire passé ou actuel qui les marque durablement : le Perche pour Patrick Roger, terre de son enfance, où il retourne régulièrement, où ses parents ont toujours un potager et dont il cherche à retrouver les goûts inscrits dans ses sensations ; la maison vieille de 350 ans où est installé le restaurant La Grenouillère d'Alexandre Gauthier et qu'il fait plonger dans le 21e siècle par une refonte du lieu ; le territoire basque qui influence profondément Eneko Atxa, installé en pleine nature et qui dit "Pourquoi cuisiner ? Parce que je suis basque". 

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Le chef Alexandre Gauthier a montré les lieux nordistes qui environnent son restaurant, le chef Eneko Atxa a fait découvrir la réalisation de son nouveau site

La personnalité : tous sont visiblement de fortes personnalités et ils impriment leur marque à leur cuisine/chocolats. La question de la communication, de la publicité, des avis sur internet est alors secondaire comme l'a dit Dominique Crenn dans une table ronde animée par Bruno Verjus : on ne peut pas plaire à tout le monde et ceux qui aiment sa cuisine viennent pour elle. Reste à se faire connaître quand même et d'ailleurs elle a participé à l'équivalent US de Top Chef. Patrick Roger voit en partie une origine génétique à son approche intuitive du goût puis le modelage par le potager, la cuisine de ses parents. Patrick Roger se revendique clairement atypique et semble s'amuser à affirmer qu'il est "extrêmement fermé" question goût quand tant d'autres prônent l'ouverture et la curiosité. Ainsi, l'influence décisive du potager lui rend étranger le poisson et il n'éprouve pas de curiosité pour la cuisine japonaise. Et il insiste sur l'importance de "rester qui on est" sans se situer en concurrence avec les autres. De la même façon, Alexandre Gauthier dit qu'il assume ce qu'il est et l'exprime dans une "cuisine d'humeurs". Dominique Crenn revendique "une cuisine très personnelle et émotionnelle".  

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Patrick Roger, Jacques Génin, Gilles Marchal : trois personnalités, trois styles de chocolats

Le travail : à les écouter ou les regarder faire, on ne peut que constater que leur réussite est le résultat d'un travail énorme. Patrick Roger le dit ainsi à sa manière directe : "plus on travaille, plus on devient fort. Tous ceux qui sont à un niveau élevé, ça bosse !".  

Cela était vrai aussi chez les participants que j'ai écoutés le lendemain lundi et d'autres thèmes sont apparus, avec Gilles Marchal, de la Maison du Chocolat, Yannick Alleno, Michel Guérard. Curiosité, créativité, réalisme.  

La curiosité et l'ouverture : Yannick Alleno a avoué se lasser assez vite et c'est ce qui le pousse à se renouveler et lancer de nouveaux projets. Il est passe son temps à goûter pour découvrir de nouveaux goûts, avoir de nouvelles idées. Gilles Marchal a le sentiment qu'il apprend tout le temps au gré des rencontres, des voyages, des découvertes. Yannick Alleno juge essentiel l'échange avec ceux qui l'entourent, de rester ouvert aux autres.  

La créativité : cette curiosité est au service de la quête de nouvelles idées, Yannick Alleno souhaite "toujours avancer", Gilles Marchal se dit "créateur de goût" et a insisté sur le fait que la créativité était un élément clé de l'activité et donc en aucun cas délégable a l'extérieur : toutes les idées émanent des équipes internes.  

Le réalisme : ces hommes ont beau être des créateurs, ils gardent néanmoins les pieds sur terre. Le réalisme, je l'ai ainsi ressenti chez Yannick Alleno esquissant sa bonne gestion des ressources, enseignant par exemple à ses équipes les réflexes d'une rentabilité inscrite dans le quotidien, de l'utilisation de feuilles de salade en trop dans un sandwiches à la récupération de l'eau ayant lavé cette même salade pour arroser les plantes ! Oui, même dans un palace ! S'éloignant un moment du plaisir des papilles, Gilles Marchal a parlé avec gravité des difficultés que rencontrent les planteurs de cacao dans des pays à la situation politique complexe (Venezuela, Mexique, Cote d'Ivoire) et de son pessimisme pour l'avenir. Le réalisme était aussi présent dans une table ronde intitulée "que va-t-on manger dans un monde en crise ?". On a notamment évoqué le fait que la crise suscitait deux types de besoins : celui de se faire plaisir, avec une cuisine ludique. festive, pétillante ; celui de se rassurer, qui donne lieu à une attente de naturalité. Mais Michel Guerard, qui participait, a remis en question de facon un peu provocante mais sincère la réalité même de la crise en comparant la situation actuelle avec ce qu'il avait vécu pendant la deuxième guerre mondiale... 

Au global, ce furent donc des nourritures essentiellement visuelles et intellectuelles mais on a quand même dégusté quelques chocolats (Patrick Roger et la Maison du Chocolat)

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Bilan : des personnalités riches, un événement qui donne une belle vision de la gastronomie sous un certain angle valorisant la créativité. Mais ce n'est pas toute la gastronomie !

Nota Bene : les différents "happenings" étaient animés avec talent par Clotilde Dusoulier(le chocolat), Bruno Verjus (les conférences), Sébastien Demorand (les masterclass salées).

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NB : ceci est la reprise (côté texte) de mon article paru dans la rubrique "Express yourself" de l'Express.