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28/11/2017

Séduire, aimer, être aimé(e), avoir des enfants quand on est gros(se) : on en a parlé aux Rencontres du GROS

Un de mes mantras, et une réalité difficile à contester, c'est que chaque personne est unique, avec son histoire, son corps, sa vie, sa personnalité... Néanmoins, dans un monde valorisant à l'extrême les silhouettes idéalement minces, les personnes grosses vivent très souvent des difficultés communes, liées à leur apparence et aux stéréotypes qui y sont attachés. Y compris, bien trop souvent, dans le monde médical. Le thème des 16èmes Rencontres du GROS (Groupe de Réflexion sur l'Obésité et le Surpoids) la semaine dernière était "Amour Fécondité Kilos". L'apparence joue un rôle qu'on ne peut nier dans les relations entre personnes. Alors, comment le fait d'être gros ou grosse influence la séduction entre individus, l'amour, la fécondité, la grossesse. Comment moins en subir les conséquences et moins en souffrir ? Et mieux l'accompagner côté monde médical ?

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Résultat d'une expérience mentionnée par Jean-François Amadieu

Faisons-en un point étape par étape (ce n'est pas vraiment un compte-rendu de cette riche journée).

D'abord, les racines du surpoids. On ne peut là encore pas généraliser mais beaucoup de personnes ont pris du poids suite à un traumatisme, des violences physiques, psychologiques ou sexuelles, une carence affective. Et aussi, du fait de la spirale des régimes parfois initiée très tôt, dès l'enfance. Jeanne Siaud-Facchin a rappelé, un peu dans la lignée de l'année dernière, les conséquences des carences affectives. Mais affirmé fortement que ce n'est jamais irréversible. Les liens, la tendresse, les rencontres, l'amour, les contacts physiques, serrer quelqu'un dans ses bras, une relation avec un thérapeute empathique, beaucoup de choses peuvent au fil du temps contribuer à "réparer" le manque ou la blessure psychique.

On a parlé aussi de la stigmatisation qui existe entre les enfants mais aussi parfois, pas si rarement que ça, au sein des familles. Venant des frères et sœurs, parfois cruels, mais aussi des parents. Consciemment ou pas. Par obsession de la minceur, préoccupation santé, peur du gras... On donne des surnoms, on fait des commentaires sur le corps, le poids, la nécessité d'un régime... Je suis parfois terrifiée, dans les récits de patientes, par les surnoms donnés par un parent à son enfant, peut-être simplement un peu plus rond que le reste de la famille. Avec des conséquences très néfastes : un cercle vicieux pour le poids car l'enfant risque fort d'accroître le rôle de réconfort de la nourriture, le rôle délétère des régimes qui le font manger en cachette, et une difficulté à construire son estime de soi qui risque de mener à un certain isolement.

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Diapositive de Nathalie Rigal

On grandit plus ou moins bien, on se libère ou pas de cette histoire. Et un jour, on songe à séduire. Gérard Apfeldorfer a détaillé les mécanismes de la séduction entre deux êtres. Séduire, c'est capturer l'attention : il a expliqué qu'on pouvait donc séduire en dehors des canons de la beauté de l'époque, en mettant en avant un trait saillant. Ensuite, une relation durable se batit sur l'empathie entre deux personnes qui se sentent semblables. Dans le cas des personnes grosses, le psychiatre a insisté sur la nécessité de travailler sur le sentiment de honte, émotion douloureuse répandue chez les personnes grosses. Cette honte d'être gros(se) est un frein puissant à se mettre en avant pour séduire et nouer des relations sereines et équilibrées. Ensuite, une fois la honte reconnue, mise à distance et acceptée (mais elle ne guérira jamais complètement, prévient-il), on peut repérer ce qui est un trait saillant chez soi puis s'entraîner à des développer des habilités sociales, être plus à l'aise, affirmer son corps, ne plus se cacher...Un long travail sans doute mais n'en vaut-il pas la peine ?

Une fois qu'on a trouvé "l'âme sœur", il est possible qu'on souhaite avoir des enfants. Comme il était dit plus haut, il est fréquent (sans généraliser) que la personne grosse, mal à l'aise avec son corps et fragile dans sa tête, mette du temps à nouer une relation durable, dans un monde qui affirme partout que beauté = minceur. Or, indépendamment du poids, il est prouvé que la fécondité, en particulier féminine, diminue avec l'âge. Il est moins simple d'avoir un bébé à 38 ans qu'à 25... Du coup, est-il sage de passer du temps à perdre du poids avant de tomber enceinte ? Ce n'est pas simple.

Si on est en surpoids, on a peut-être intégré le discours médical ambiant qu'il sera plus difficile d'avoir des enfants. Je vois parfois aussi chez mes patientes l'inquiétude du poids de grossesse, des kilos qui viendront s'ajouter à un poids déjà élevé. Pour ma part, je les rassure, je leur explique que le travail que l'on mène ensemble (écoute des sensations alimentaires, alimentation variée, travail émotionnel) régulera la prise du poids sans les mettre dans un état de restriction qui est vraiment à éviter durant la grossesse. Quand elle mange normalement, une personne en surpoids prend par ailleurs en moyenne moins de poids qu'une personne mince car les "réserves" fournissent naturellement une part des besoins du fœtus. Le Docteur Anne Laurent-Jaccard a par ailleurs insisté que le fait qu'il ne fallait pas fixer de normes de prise de poids ou d'apport calorique. L'important est de manger ce dont on a besoin au fil de la grossesse. J'ai plusieurs patientes qui ont mené une grossesse sans aucun problème, pris 5-6 kilos et accouché d'un bébé en pleine forme.

Une femme en surpoids peut, comme beaucoup d'autres femmes, rencontrer des difficultés dans son désir de grossesse. La perte de poids est souvent réclamée par les médecins. Surtout quand on se trouve en difficulté d'avoir un enfant. Qu'en est-il ? ll y a bien des conséquences réelles, constatées, du surpoids sur la fécondité :

- la fécondité diminue proportionnellement aux kilos en trop,

- le délai de conception est donc plus important car l'ovulation apparaît plus perturbée.

Mais, dans une démarche d'AMP (Assistance Médicale à la Procréation), il est indispensable :

- de rechercher les causes d'infertilité, qui ne sont pas forcément du côté de l'ovulation. Une personne grosse, comme des personnes de tout poids, peut rencontrer des difficultés pour avoir des enfants mais ce n'est pas forcément à cause de son poids ! Il y a d'autres motifs d'infertilité. 

- si on estime qu'une perte de poids est vraiment souhaitable car elle peut améliorer l'ovulation, le temps nécessaire est à mettre en regard de l'âge, et peut être modérée et sans restriction. 

Malheureusement, certaines femmes non seulement prennent significativement du poids du fait des traitements hormonaux, mais peuvent vivre un parcours médical pénible, rencontrer sans cesse des médecins, des obstétriciens, qui vont les presser de perdre du poids avant d'envisager une grossesse. Sans forcément vérifier si c'est vraiment le sujet...  

Une fois la grossesse en route, il faut garder à l'esprit qu'elle présente certains risques comme d'autres grossesses, ont dit les spécialistes. Des risques accrus de gros bébé, de bébé prématuré, de fausse couche. Donc elle doit être considérée, surveillée, accompagnée au même titre que d'autres grossesses à risque. Ni plus ni moins. L'obésité n'est pas une identité mais une particularité, a-t-on affirmé. Or, malheureusement, du fait de la stigmatisation trop fréquente par des médecins, des injonctions à maigrir, des affirmations exagérées sur les conséquences du poids, de nombreuses femmes vont craindre et éviter cette surveillance particulièrement nécessaire. Et peut-être du coup, augmenter les risques. Il est essentiel d'accompagner ces grossesses sans juger ni culpabiliser mais en informant avec clarté.

Il a été regretté qu'existent très peu de structures, non médicalisées, où des femmes en surpoids, enceintes ou en désir de grossesse, pourraient s'exprimer, par exemple des groupes de parole, où elles trouveraient soutien, encouragement mutuel, et information honnête et bienveillante. Car il ne s'agit pas de sur-médicaliser la grossesse (qui n'est pas une maladie !) mais en revanche de la surveiller de façon adéquate.

Quand on est obèse, on peut souhaiter envisager une chirurgie bariatrique. Comme la perte de poids qui en résulte est importante et crée des risques de carences, il est impératif de ne pas prévoir une grossesse trop vite et donc d'avoir un mode de contraception adéquat pour l'éviter (stérilet). Il est recommandé d'attendre deux ans pour que le poids diminue puis encore un an de stabilisation. Par ailleurs, dans un couple où la femme perd beaucoup de poids rapidement suite à une chirurgie, les rapports évoluent, il y a des changements psychologiques complexes parfois imprévisibles. Il apparait vraiment important de réfléchir au désir d'enfant en lien avec un souhait de chirurgie, de situer tout cela dans le temps, d'avoir conscience en amont de toutes les conséquences et s'y préparer en se faisant accompagner. 

Bref, il me parait absolument impérieux et urgent de former les professionnels de santé à une écoute bienveillante, réelle et respectueuse quel que soit le poids ET à la connaissance et la compréhension non biaisées des conséquences du surpoids, notamment en vue d'une grossesse. Beaucoup de personnes font remonter les difficultés et comportements stigmatisants qu'elles rencontrent avec des professionnels de santé, notamment les gynécologues. Dans cette perspective, le GROS et le Centre d'Ethique Clinique de l'Hopital Cochin lancent une enquête pour recueillir des témoignages auprès de patientes et de gynécologues pour objectiver un peu le sujet et prendre la mesure du comportement éventuellement grossophobe, conscient ou pas, des gynécologues de ville.

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En parallèle, il me parait positif que se développent des mouvements de solidarité, de mise en commun de moyens et d'énergie pour s'affirmer en tant que personnes grosses, de lutte pour faire reculer la grossophobie, par exemple depuis peu, le mouvement Gras Politique qui était d'ailleurs présent. Le sujet est loin d'être nouveau, des associations comme par exemple Allegro Fortissimo se sont battues depuis longtemps sur ces sujets et même le terme grossophobie, rappelle Sylvie Benkemoun, vice-présidente du GROS, a été utilisé dès les années 90, et notamment popularisé par Anne Zamberlan. Mais il semble revenir sur le devant de la scène, sans doute en lien avec les possibilités de communication plus directe que permet internet. Ainsi, une demi-journée sur la grossophobie est organisée par la Ville de Paris le 15 décembre dans le cadre de la Semaine de lutte contre les discriminations. Si vous êtes intéressé(e), les inscriptions sont ici.

 

11/11/2017

Un anniversaire joyeux ou une journée pour soi

Y a-t-il un âge limite pour fêter vraiment son anniversaire ? Je ne crois pas, chacun(e) fait comme il(elle) veut. Pour ma part, c'est toujours une bonne occasion de festoyer avec gourmandise. Et cette année, j'ai eu envie de profiter de cette journée pour passer un moment tranquille et agréable.

La matinée fut tranquille, à boire du thé et écouter le CD de Depardieu chantant Barbara, cadeau fort bien ciblé de Monsieur.

J'avais envie de faire un déjeuner bon et agréable, pas forcément ruineux. Mon choix s'est porté sur le restaurant Botanique, que nous avions déjà apprécié. On y a fait un délicieux déjeuner, avec des plats moins sophistiqués que lors du dîner dégustation : des choux de Bruxelles frits à partager en grignotage introductif (eh oui, après des années, j'ai fini par aimer les choux de Bruxelles et traités ainsi, ils sont particulièrement savoureux) ; une polenta crémeuse aux champignons dans un bouillon vert ; du Saint Pierre en croûte de pomme de terre ; un crumble aux pommes avec glace au caramel.

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On s'est ensuite baladés à travers le Marais sous le ciel bleu pour aller découvrir la boutique GAG ou Gras-Alcool-Gluten (je suis particulièrement adepte des 2 G !), ouverte par le chef Arnaud Daguin, activiste du bien manger, et le fondateur du Pain Quotidien, Alain Coumont. On y trouve le pain 100% nature de Roland Feuillas livré depuis le tout nouveau Fournil des Champs et une série de produits de grande qualité sélectionnés avec soin et passion par Arnaud Daguin : des fromages, des laitages, des charcuteries et bien sûr des vins.

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Comme on disposait d'un peu de temps, on est allés siroter un thé chez Kodama, bar à thé de style minimaliste.

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J'avais eu envie de m'offrir un massage pour conclure la journée. J'étais aller consulter le blog de la journaliste Lili Barbery-Coulon, experte es beauté et bien-être, et j'avais repéré un article sur Junnon Merigoux, pas seulement masseuse mais aussi énergéticienne, experte en toutes sortes de moyens thérapeutiques (bien que je n'aie pas a priori de grave problème physique ou émotionnel...). La séance fut surprenante, passionnante et instructive, bien au-delà d'un massage.

Le soir, c'est Monsieur qui était en cuisine et je lui avais "commandé" comme dîner d'anniversaire, non pas des mets de luxe mais une simple assiette de légumes variés, qui était finalement ce qui me ferait plaisir. Il a fort bien réalisé mon souhait, avec une délicieuse assiette composée : salade d'endives aux noisettes, poêlée de champignons, carottes, pommes de terre au romarin.

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Et vous, comment aimez-vous votre journée d'anniversaire ?

GAG 3 rue de Palestro, Parie IIème

08/11/2017

Grand coup de coeur : Ma cuisine super naturelle d'Ôna Maiocco

J'ai eu un vrai coup de cœur pour ce livre récemment sorti aux Editions du Rouergue.

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A la fois, ce n'est pas si étonnant, tant j'ai de sympathie et de respect pour Ôna Maiocco, charmante jeune femme que je connais depuis quelques années, pleine de douceur et de gentillesse mais aussi de persévérance et de sérieux, qui anime avec talent et créativité des ateliers de cuisine bio et végétale dans le 18ème à Paris. A l'heure où les "vegan" les plus visibles sont souvent extrêmes et agressifs, Ôna est pleine de tolérance et d'écoute. On a déjà échangé sur mon approche et elle est en phase avec moi sur l'écoute de son corps et la non-privation.

Et en même temps, étonnement tant ce livre recèle de générosité et de contenus pratiques et précis, de partage de tout le savoir et l'expérience accumulés au fil de ses années de pratique et d'enseignement de la cuisine végétale. Je suis en ligne avec ses convictions qui visent à donner de l'autonomie, à apprendre à se faire confiance peu à peu en cuisine pour s'organiser sans stress, décliner des basiques, improviser, accommoder les restes de façon appétissante...

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Ce livre est donc consacré à la cuisine végétale, celle des légumes, des fruits, des céréales, des oléagineux, des légumes secs, .... Mais il n'est pas réservé, loin de là, aux mangeur(se)s végétarien(ne)s ou végétalien(ne)s. Toute personne qui cuisine ces ingrédients et a envie de se perfectionner (on le peut tous !) pour varier son alimentation, pour augmenter la part du végétal, même si elle est omnivore, pourra y trouver beaucoup.

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De la sage gestion d'un placard alimentaire aux diverses façons de couper les légumes, de l'exploration de la forme ou de la texture des plats à l'importance de l'assaisonnement, qui peut transfigurer les plats, le livre couvre tous les aspects de la pratique culinaire végétale. Et Ôna souhaite que cet apprentissage permette de nous amuser en cuisine ! D'y être créatifs. De multiplier à l'infini les plaisirs végétaux. Elle nous donne vraiment toutes les clés pour cela. Avec évidemment de nombreuses propositions de recettes pour mettre en pratique ses conseils.

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Peut-être le prix paraîtra-t-il élevé à certains. Mais il me semble amplement justifié tant la richesse de cet ouvrage est incroyable. Il peut vraiment devenir un basique des bibliothèques culinaires. Et déjà de la mienne ! Bravo Ôna !

 

Ma cuisine super naturelle, manger bio, végétal et local, d'Ôna Maiocco, éditions du Rouergue, 29,90 euros

01/11/2017

Octobre 2017 : vive les femmes !

Il ne s'agit pas ici de parler d'un "hashtag" qui a fait beaucoup de bruit ce mois-ci ou de la "libération de la parole", ou du moins pas directement. Mais en revisitant ce que j'ai lu, vu, fait, écouté, j'ai eu envie de saluer des femmes multiples et diverses, passionnantes et enthousiastes, qui ont rendu ce mois fort riche. Dans le désordre :

Lauren Bastide, qui a lancé il y a bientôt un an le podcast La Poudre, où elle invite des femmes diverses à une conversation féministe au long cours. Elle a le talent de créer un climat intime et confiant qui produit de beaux et passionnants entretiens (j'en avais déjà écouté beaucoup), pleins de sincérité me semble-t-il. Ce mois-ci, Lauren Bastide et La Poudre se sont associées à un lieu éphémère (ouvert jusqu'à fin 2017) créé par l'équipe My Little Paris, Mona, pour y installer une bibliothèque féministe.

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A cette occasion était organisée une soirée à laquelle j'ai participé, avec un partage de livres : nous étions 30 ou 40 et chacune avait apporté un livre écrit par une femme ou livre féministe à offrir et en recevait un, au hasard. Puis cela enclenchait des conversations autour de ces livres. J'ai pour ma part offert un livre que j'ai adoré il y a deux ans "Chez soi" de Mona Chollet, livre qui comporte selon moi de nombreuses dimensions féministes, dans le rapport au logement, au ménage, au foyer, etc. Lauren Bastide avait convié trois autres podcasteuses, qui ont présenté un livre de coeur.

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Les "podcasteuses" Lauren Bastide (La Poudre), Siham Jibril (Génération XX), Valérie Tribes (Chiffons), Rebecca Armstrong (2050 Le Podcast)

Valérie Tribes, journaliste mode créatrice du podcast Chiffons, rencontrée lors de cette même soirée, dont j'écoute désormais avec plaisir les entretiens : elle invite des personnes éclectiques, connues ou inconnues, à parler de leur rapport à la mode et au vêtement et cela dit plein de choses plus globales sur le monde d'aujourd'hui.

Perla Servan-Schreiber, dont j'adore le livre de cuisine Le Bonheur de cuisiner, plusieurs fois évoqué ici, qui a fait une courte conférence sur le pouvoir de l'intuition, là encore chez Mona, intuition à laquelle je crois beaucoup personnellement et qui m'a guidée dans plusieurs choix importants de ma vie personnelle et professionnelle. Elle vient de sortir un livre, Ce que la vie m'a appris, que j'ai lu avec plaisir il y a quelques semaines, où j'ai trouvé plusieurs résonances avec certaines de mes réflexions.

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Chloé Delaume qui a donné une intéressante interview à Usbek & Rica, "le média qui explore le futur" mettant notamment en avant l'importance de la sororité : cela parait tellement essentiel dans un monde qui ne leur fait pas souvent de cadeau, que les femmes se soutiennent et soient solidaires plutôt que de se mettre en concurrence et rivalité, mais ce n'est finalement peut-être pas si répandu...

Chloé Hollings, dont j'ai enfin lu le livre Fuck les régimes (j'avais participé à une émission de radio avec elle en début d'année) où elle raconte combien elle a été malheureuse lorsqu'elle était obsédée par son poids et enchainait les régimes et comment elle s'en est libérée.

Laurence Gay, prof de yoga chaleureuse et super compétente : j'ai suivi un samedi après-midi un stage avec elle, de passage à Paris, car elle vit désormais à Marseille. Elle a un blog très agréable à lire, qui mêle réflexions personnelles et sur le yoga.

Flavie Flament et son équipe de On est faits pour s'entendre sur RTL qui m'a invitée pour la troisième fois hier, à propos de mieux manger (après les régimes, j'étais intervenue en juillet sur les intolérances alimentaires). J'aime participer à cette émission car l'atmosphère est chaleureuse et sympathique, avec un vrai intérêt pour les invités et ce qu'ils ont à dire. Ce qui n'est pas toujours le cas, dans ma courte expérience médiatique... Et il y a souvent des sujets intéressants autour de thèmes féminins (mais intéressants pour tout le monde !), par exemple récemment les hormones.

En ce mois d'octobre qualifié de rose depuis quelque années en référence à une nécessité de lutter contre le cancer du sein, mais devenu aussi un vaste business, une femme que je connais un petit peu, a écrit un très beau texte sur une autre façon de voir ce moment.

Les équipes féminines de plusieurs de mes "cantines" favorites, Ibrik, Sonat, La Cantine vagabonde, où je retourne encore et encore.

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Une fameuse shakshuka lors d'un délicieux brunch chez Ibrik

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et leur merveilleux carrot cake

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Un bol savoureux et varié, le "Usain Bowl" chez Sonat

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Une délicieuse assiette végétarienne à la Cantine vagabonde

Les Dames de Granvelle, nouveau lieu très cosy initié par celle qui avait fondé SuperNature et avait fait une pause après avoir vendu cette précédente adresse.

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Assiette Renaissance aux Dames de Granvelle

Sophie Cheval, psychologue que j'adore, avec laquelle on a parfois un rôle de co-thérapie pour certaines patientes que je lui adresse ou qu'elle m'adresse, auteure de "Belle autrement" visant à se sentir mieux avec son apparence physique. J'ai suivi avec bonheur une formation de 2 jours avec elle à Lyon.

Deux grandes dames de la chanson, Barbara et Anne Sylvestre, deux de mes compositrices-interprètes de coeur : je suis allée voir l'exposition sur Barbara à la Philarmonie, où on plonge dans sa vie et son monde au son de ses chansons, et j'ai écouté avec bonheur Anne Sylvestre sur France Inter.

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Et sinon, en ce mois d'octobre, j'ai fêté les 10 ans du diplôme qui a changé ma vie. Eh oui, début octobre 2007, je scrutais avec angoisse et impatience les résultats du BTS diététique sur internet et ô joie immense, j'étais reçue ! Ce fut le début d'un changement de vie pas strictement  professionnel : il y a en effet non seulement la passion pour ce métier qui ne faiblit pas du tout mais aussi toutes les rencontres, les beaux moments, les réflexions, les découvertes qui ont accompagné cette reconversion. Après avoir fêté cela avec un peu d'avance avec Monsieur chez le toujours merveilleux Saquana à Honfleur, j'ai convié à venir papoter, trinquer, savourer quelques mets, certaines des belles personnes rencontrées sur mon chemin.

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30/10/2017

Une courge italienne, cinq usages...

Automne, saison des courges...Pour changer un peu des potimarron, potiron et autre courge Butternut, j'ai récemment acheté une courge italienne à l'épicerie RAP. Les recettes à base de courge (zucca) sont en particulier une spécialité de la ville de Mantoue (j'ai de merveilleux souvenirs d'un week-end là-bas il y a quelque 25 ans et n'y suis pas retournée depuis malheureusement) mais je ne me suis pas lancée dans les classiques tortelli di zucca, je laisse cela (peut-être) à Monsieur...

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En revanche, j'ai essayé plusieurs recettes (en constatant qu'il fallait cuire très peu cette courge si on ne veut en faire de la purée) :

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Découpe pour les différents usages

- ce que je fais très souvent pour la courge : rôtie au four avec de l'huile d'olive et des épices variés. Je l'ai utilisée dans :

. une source de couscous végétarien, avec courge cuite au ras-el-hanout, semoule, pois chiche, raisins secs.

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. avec des champignons de Paris et des carottes rôties pour un bento de déjeuner

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- une classique soupe de courge, servie avec des lamelles de Morbier à laisser doucement fondre dedans.

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- deux recettes d'un livre récemment acquis après l'avoir évoqué avec une patiente : Légumes de Maïtena Biraben et Pierre Etchemaïte. J'étais un peu sceptique a priori, pensant à un n-ième livre de cuisine de "people" mais en fait, le livre est riche en recettes appétissantes, certaines très classiques, d'autres plus originales, intelligemment classées par saison chaude/froide et par légume :

. une compote de courge au jus d'orange, plaisante sur des toasts.

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. un soufflé à la courge et aux herbes, bien moelleux, savouré avec une salade d'épinards.

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Et vous, comment cuisinez-vous les courges ?

 

 

19/10/2017

Et si on s'occupait de la taille des portions ?

Dans mon travail quotidien, j'accompagne mes patients vers la reconnexion à leurs sensations alimentaires, manger quand on a faim, s'arrêter quand on est rassasié(e). Mais parfois on ne fait pas très attention, ou on ne veut pas gâcher, et alors, il est intéressant de définir en amont une portion conforme à son appétit habituel. Au début, quand on cherche à cerner son appétit, on peut aussi se servir dans une plus petite assiette puis se demander si on a encore faim pour autre chose ou pour se resservir. De même, si on a envie d'une conclusion sucrée, on apprend peu à peu à évaluer la taille du plat qu'on a besoin de manger pour garder une place pour ce dessert.

Mais les industriels, les lieux de restauration rapide ne jouent pas forcément ce jeu-là. Ils ont même parfois tendance à proposer des buffets à volonté, des "deux pour le prix d'un", et des portions de plus en plus grandes. Or, tout le monde n'est pas connecté à son ressenti, loin de là, et des études, notamment aux Etats-Unis ont montré que la taille des portions jouait un rôle dans le développement de l'obésité. Que ce soit un plat, un hamburger ou un soda, il semblerait que, plus on vous en donne, plus vous en consommez.

Il serait donc intéressant pour tous de revenir à des portions plus raisonnables, mais en diminuant le prix évidemment (je rêve peut-être ?!).

Ou encore mieux, de proposer plusieurs tailles de portions. En effet, chaque personne est différente, n'a pas le même appétit, peut avoir envie de goûter divers plats au cours d'un repas, ... Malheureusement, c'est rarement pris en compte dans les restaurants et autres lieux de bouche.

Il y a bien sûr la possibilité d'emporter une partie du repas non consommée et le système du "doggy bag" ou "gourmet bag" commence à se développer. Je l'encourage vivement mais tous les plats ne s'y prêtent pas.

J'ai toutefois repéré quelques pistes en la matière.

De quoi s'inspirer : lors de notre dernier voyage au Japon, on s'est retrouvés dans une petite gare sans avoir déjeuné et on s'est tournés vers une sorte de restaurant rapide qui proposait des Omurice (prononcer "Omeu-raiseu"), une omelette farcie au riz, spécialité populaire japonaise. Avec plaisir, j'ai constaté que quatre formats différents d'omelette étaient proposés, ce qui permettait de moduler vraiment selon son appétit. J'ai pris la plus petite et cela m'a suffi.

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Menu Omurice au Japon

A Paris, il existe de plus en plus de pizzerias "à la coupe", "al taglio". J'apprécie la Pizza di Loretta non seulement pour la qualité de ses pizzas mais aussi pour la possibilité de calibrer les parts de pizzas. Dans d'autres endroits, il y a un menu avec plusieurs parts mais de taille standard, ce qui enlève beaucoup d'intérêt à cette approche.

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J'ai entendu parler d'une autre pizzeria qui proposait deux tailles de pizzas. On m'aussi parlé de plusieurs qui donnent la possibilité de prendre une demi-pizza avec de la salade. C'est peut-être pour les personnes qui "font attention" et veulent concilier plaisir de la pizza et raison de la salade... Mais je trouve cela intéressant car je vois souvent des personnes qui n'ont pas l'appétit de manger une  pizza entière de restaurant.

J'ai aussi déjeuné cet été dans un très sympathique et bon restaurant, les Petits Plats, qui propose chaque plat en version petit plat/plat. Ce qui permet de faire éventuellement entrée-plat (petit)-dessert si on en a envie et d'avoir la variété sans une trop grande quantité.

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Poulpe à la plancha en "petit plat"

Dans les salad-bars, il existe souvent deux tailles de contenants pour se servir selon son appétit (et son budget). Ainsi, chez Sonat, par exemple, on peut choisir entre un petit bol et un grand bol. Le petit bol est pour un petit appétit ou peut être accompagné d'une soupe ou d'un dessert par exemple.

On peut aussi, au restaurant, ce que je pratique parfois, et recommande à mes patientes à l'appétit modéré, prendre une entrée et un dessert.

J'ai aussi trouvé une idée intéressante à la boulangerie La Prairie dans le 9eme : certains gâteaux sont déclinés en petite portion, inférieure à un gâteau standard mais plus grand qu'un petit four. Cela a été imaginé pour les enfants mais convient très bien aux personne qui ont envie d'une "note sucrée" après la partie salée (sandwich...) et pas faim pour un vrai gâteau. Il me semblerait intéressant aussi que les boulangeries proposent deux tailles de sandwiches.

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Et vous, connaissez-vous des lieux proposant une variété de tailles de portions ?

 

30/09/2017

Septembre : que de chouettes rencontres !

Le mois de septembre a été plutôt dense en consultations, sans doute un certain effet des bonnes résolutions, nouveaux départs, ... liés à la rentrée. Toujours un grand bonheur pour moi de découvrir des personnes dans toute la richesse de leurs différences, je ne suis pas prête, je crois, de me lasser de cela.

Mais j'ai pourtant eu le temps de multiples rencontres souriantes, passionnantes, joyeuses, gourmandes... Chronologiquement, c'est plus simple...

- J'ai rencontré la journaliste Anne Eveillard qui a un regard éveillé (euh, pas terrible le jeu de mots ;-)) et atypique sur le monde qui l'entoure. C'était à l'occasion du vernissage de l'exposition Etres Singuliers, une série de portraits de personnes du monde de la gastronomie. Cela se passait à la Librairie Appétit, et j'ai fait la connaissance d'une partie de l'équipe de la librairie et échangé avec des personnes sympathiques. 

- J'ai emmené Monsieur découvrir Soên 1738, un petit comptoir à thé japonais, et cela a été l'occasion d'un long échange intéressant avec l'initiatrice du lieu, une Française passionnée de thé, qui a vécu quelques années au Japon. 

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- J'ai revu avec grand plaisir les gourmands Eliane alias Mingou Mango et Arnaud alias Fulguropain et nous avons partagé un fort plaisant petit déjeuner chez Mokonuts, lieu que j'adore à toute heure (pour moi, un délicieux gâteau prune-cardamome et une boisson à la pêche et verveine).

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- J'ai assisté à un colloque à Bercy autour du produit dans la cadre de la Fête de la Gastronomie, écouté des intervenants plutôt intéressants et j'ai notamment eu le plaisir d'y retrouver par hasard la très pâtissophile Agathe alias My Little Recettes.

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- J'ai passé un moment fort sympathique avec Florence, cuisinière ambulante alias Lulu Martha B et Fanny, pâtissière sans gluten car atteinte de la maladie coeliaque au café Ineko où je retournerai volontiers déjeuner.

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- J'ai petit déjeuné avec la charmante Julie alias Madame Ganache chez Ibrik, de leur granola que j'adore.

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- J'ai déjeuné d'un bobun avec Marine avec qui j'aime toujours beaucoup échanger et ébaucher des pistes de réflexion sur des tas de sujets.

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- J'ai assisté à une intéressante conférence au sein de l'Ecole du Cordon Bleu, à nouveau dans le cadre de la Fête de la Gastronomie et j'ai notamment beaucoup l'intervention de Pierre Georgel, paysagiste qui aménage des espaces végétaux notamment sur des toits, comme le potager du Cordon Bleu, qu'on a visité : c'était passionnant de l'écouter parler de tous les aspects à prendre en compte dans ce type de projet (évidemment la question spécifique du poids) et d'entrevoir l'équilibre qu'il s'efforce de trouver entre des modes de culture traditionnels et un contexte moderne (mais pas du tout "hors sol").

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- J'ai récupéré mes crackers Résurrection, contrepartie de ma participation à leur financement et j'ai échangé un peu avec Nathalie, une des deux initiatrices du projet, que j'avais déjà croisée.

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- J'ai participé à la soirée d'anniversaire du site Bruit de Table, dont j'apprécie beaucoup l'approche ouverte et humaine du monde de la gastronomie, j'y ai revu de nombreuses personnes sympathiques. A noter, le très beau témoignage d'Alexandre Gauthier, le chef de la Grenouillère, sur ce site.

- J'ai assisté avec beaucoup d'intérêt à une partie de la journée Graines d'un Paris d'Avenir autour des semences et écouté/rencontré/échangé avec le semencier-boulanger Roland Feuillas, que je revoyais avec plaisir, la chef Nadia Sammut, le très engagé maraîcher Xavier Mathias, la responsable de la Fête de la Gastronomie Sophie Le Bouleise qui défend le plaisir de manger comme moi.

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les chefs Michel Bras, Patrice Gelbart, François Pasteau, Nadia Sammut et le maraîcher Xavier Mathias

- J'ai revu Roland Feuillas à l'occasion de l'ouverture à Paris d'une boulangerie similaire à celle de Cucugnan, en coopération avec le Pain Quotidien (je vous en reparlerai), le Fournil des Champs.

- J'ai pris un café avec la délicieuse blogueuse Clotilde Dusoulier et la journaliste-auteure Julie Gerbet. Non seulement Clotilde fête ses 14 ans de blog (c'est une des "ancêtres" des blogs culinaires français) mais elle a lancé il y a quelques mois un excellent podcast, Change ma vie, qui fait souvent écho, de façon concrète et pragmatique, au travail que je fais avec mes patients sur les pensées et les émotions.

Sinon, j'ai bien mangé évidemment (et pas que des gâteaux comme on pourrait le penser via ce billet !).

Et vous, avez-vous fait de belles rencontres ?

17/09/2017

Qu'est-ce qu'on mange ce soir ? Tout est possible !

Quatrième épisode de la saga des repas, parlons du dîner. Quand je dis que tout est possible, c'est à la fois sans doute le repas le plus libre (si l'on excepte ceux du week-end) car la plupart des contraintes de la journée sont passées, que personne ne vous impose quoi manger mais peut-être aussi le plus stressé car vous manquez de temps ou d'idées pour préparer le repas dont vous auriez envie, que vous êtes fatigué(e), que vous demander chaque jour "que va-t-on manger ?" vous stresse.

Essayons de voir comment on pourrait en faire le plus souvent un moment plaisant et gourmand sans y passer des heures de préparatifs. Je vais ici, comme pour les repas précédents, donner des pistes mais sans prétendre à l'exhaustivité ni aux miracles. Il ne faut pas se cacher que bien se nourrir, c'est-à-dire acheter des aliments, les cuisiner, les manger, requiert un minimum de temps. Il s'agit de l'optimiser et/ou le rendre plaisant.

Avant le dîner

Les idées et les courses. Ou les courses et les idées.

Si on n'est pas très sûr(e) de soi en cuisine, il vaut mieux réfléchir en amont à ce qu'on voudrait cuisiner, se plonger dans son répertoire culinaire de saison (à constituer au fil du temps), glaner quelques idées appétissantes sur internet ou dans les livres de cuisine. Et peu à peu les noter quelque part. Avant d'aller faire les courses :

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Liste de courses en fonction de ce qu'on veut cuisiner ou achats libres et décider après, chacun fait ce qui lui convient pour éviter le stress du soir

- on consulte son agenda pour voir combien de dîners on fera chez soi (en prenant en compte les différents styles de dîners selon les participants, les horaires en fonction d'activités associatives, culturelles, sportives..;le soir).

- on fait le point des stocks : on regarde si on a déjà des aliments disponibles ou des plats qu'on voudrait décongeler.

- en fonction de cela et des plats qu'on a envie de préparer (à imaginer plus ou moins précisément selon son tempérament), on fait une liste de courses,

- on fait les courses, si possible en amont. Il me parait, sauf exception, préférable de ne pas faire de courses le soir en sortant du boulot : cela retarde la préparation du dîner, il y a du monde, c'est stressant...

- en rentrant des courses, on range, éventuellement on nettoie, on coupe, on prépare certains ingrédients.

La cuisine en avance

En fonction de son organisation de vie, du temps dont on dispose le soir (horaire de retour, obligations familiales...), on peut cuisiner les plats du week-end en plus grande quantité, préparer des plats spécifiques pour la semaine ou préparer certains ingrédients (couper des légumes, les cuire...). Eventuellement blanchir et congeler certains légumes qu'on n'utilisera qu'en fin de semaine. Pour ma part, il me parait intéressant, surtout si on dispose d'un temps limité le soir, d'avoir un, deux, trois plats quasiment finalisés en début de semaine.

On peut décongeler un plat le matin pour le soir, en le plaçant au frigo pour la journée. ¨Pour ma part, n'ayant pas de micro-ondes, je pratique ainsi si je veux manger le soir un plat que j'ai congelé. Je suis d'ailleurs souvent étonnée du nombre de personnes qui semblent rechigner/hésiter à congeler des plats maison, par manque d'habitude.

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Cuisiner des légumes en quantité le week-end et en congeler des portions à accompagner de riz, semoule, épeautre, quinoa... est bien pratique 

Juste avant et pendant

Le soir

Si on peut préparer certains plats en avance, on peut aussi alterner avec des dîners préparés rapidement (en l'ayant décidé avant) ou vraiment improvisés. Chez certaines personnes, il y a par exemple un soir (le vendredi ou le dimanche) où on fait une sorte de pique-nique de restes. Il y aussi des soirs où on peut préparer un plat rapide, et ce n'est pas seulement des pâtes au beurre. Pourquoi pas des pâtes mais celles peuvent être thon-tomate-olive (avec une bonne sauce tomate ou des tomates cerise), brocoli-anchois (j'ai même une fois fait une recette super express en décongelant des brocolis dans l'eau de cuisson des pâtes...), courgettes ou champignons qu'on fait revenir pendant la cuisson des pâtes,

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Des pâtes courgette-espadon, pas très longues à préparer (espadon du congélateur) donc envisageables au dîner si on y a pensée un peu avant

Si on a un peu de temps et besoin de décompresser de sa journée de travail, on peut essayer de prendre le temps de la cuisine comme un temps de détente et non une corvée à régler, ce que j'ai essayé de suggérer dans la préface de Cuisiner c'est méditer.

Et quoi préparer ? Contrairement à ce qu'on croit et pratique souvent, on n'a pas BESOIN de manger de la viande ou du poisson le soir, si on en a mangé (ou un équivalent) au déjeuner. Ce qui n'interdit pas d'en manger évidemment ! (exemples : poulet, thon, crevettes... dans un plat, œufs dans une quiche ou une omelette, jambon...) Mais le grosse entrecôte risque d'être un peu longue à digérer... Le soir est le bon point d'entrée pour s'habituer peut-être à ne plus voir la viande (ou le poisson) au centre de l'assiette... Par ailleurs, il ne faut absolument pas avoir peur des féculents. Non, les féculents le soir ne font pas grossir. Ils rassasient et évitent d'avoir faim au moment de se coucher (ce qui risque d'arriver si le dîner est uniquement composé de légumes, salade légère...). Un dîner plaisant, rassasiant et pas lourd peut tout à fait être composé de légumes et féculent. Sous diverses formes : une soupe, une salade et du pain, des pâtes au légumes, des légumes de couscous et de la semoule, de la ratatouille et du riz. Mais aussi une part de quiche et de la salade ou un bol de soupe, un gratin de légumes...

Le dîner est prêt !

Il me parait important :

- de ne pas être affamé(e) pour ne pas se jeter sur le dîner,

- de prendre quelques instants de détente avant de commencer à manger pour profiter du repas,

- d'avoir éventuellement une vision globale du repas si on a envie d'un dessert ou de fromage,

- de ne pas se servir trop. Si on n'est pas sûr(e) de bien évaluer son appétit, il vaut mieux se servir une petite portion et se resservir si on a encore faim

- de manger à table. Même si on décide de manger quelques restes ou un encas si on n'a pas très faim, on peut les présenter joliment dans une assiette.

- de manger tranquillement, en prenant le temps de savourer chaque bouchée,

- de s'arrêter quand on n'a plus faim. Ce qu'on n'a pas mangé sera encore là demain !

 

Après le dîner

Si on mangé un repas adéquat en composition et quantité, on doit le digérer facilement et se coucher sans lourdeur. Plus on dîne tard, plus on a intérêt à manger un repas facile à digérer, donc pas trop copieux, pas trop lourd.

Avez-vous des questions, des suggestions, des pratiques à partager au sujet de vos dîners ?

14/09/2017

Goûter ou ne pas goûter, là est la question...

Il parait que goûter, c'est pour les enfants. Nous, adultes, nous n'en avons pas besoin. D'ailleurs, on nous serine qu'il faut faire trois repas par jour. Pourtant, il m'a semblé voir récemment quelques odes au goûter pour tous. Un coup du lobby des boulangers-pâtissiers ?!  Alors, qu'en penser ? Si on utilisait la célèbre méthode d'investigation QQOQCCP (un peu dans le désordre !) ?

Qui

Potentiellement tout le monde. Certaines personnes ont toujours besoin d'un goûter, c'est leur rythme naturel, elles ont plutôt un petit appétit, sont vite rassasiées, ont besoin de manger souvent.

D'autres personnes sont de façon naturelle sur un rythme de trois repas par jour. Mais les contraintes professionnelles, de transport, familiales ou habitudes sportives ou culturelles...les amènent à dîner beaucoup plus tard que ce dont elles ont auraient naturellement besoin. Du coup, un en-cas ou goûter leur permet de tenir jusqu'au dîner tranquillement. 

Si en revanche, on dîne relativement tôt, comme dans beaucoup d'autres pays, il n'est pas forcément nécessaire de faire un goûter.

Il est donc intéressant d'observer si on a vraiment besoin de manger quelque chose ou si on le fait par automatisme, peur d'avoir faim, habitude...

Quoi

Tout est possible ! Un goûter doit répondre si possible à plusieurs caractéristiques : être plaisant, être pratique vu le contexte, être rassasiant mais pas trop, juste ce qu'il faut pour tenir jusqu'au dîner. On m'a récemment demandé de décrire un goûter équilibré. Mais ça n'existe pas ! Là encore, je crois qu'on mélange manger équilibré et manger sain. Une pomme, ce n'est pas un goûter équilibré, un fruit ne représente pas l'équilibre à lui tout seul ! Pour le côté sain, il me semble que c'est toujours mieux de penser produits bruts ou maison ou peu transformés.

- l'aspect rassasiant est à expérimenter. Il s'agit d'être tranquille jusqu'au prochain repas sans se couper l'appétit pour celui-ci (sauf cas exceptionnel d'un goûter très copieux parce qu'on l'a décidé)

- l'aspect plaisant est très personnel. Sucré ou salé ? Fruité ou chocolaté ? Ne culpabilisez pas si cela vous parait riche, c'est sans doute bien nourrissant et donc à manger en petite portion. Ne vous forcez pas à manger quelque chose qui ne serait que "raisonnable" et ne vous apporterait aucune satisfaction si ce n'est celle de contrôler rigoureusement votre alimentation. Ainsi, nombreuses sont les personnes qui mangent une pomme l'après-midi, mais combien s'en réjouissent vraiment parce que la pomme est savoureuse et choisie avec envie ?

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Cela fait un moment que la pomme est davantage fruit raisonnable que fruit défendu...

- l'aspect pratique dépend de votre contexte. Travail ou maison. Emporté, acheté, conservé. disponibilité d'un frigo ou pas. Non périssable si on n'est pas sûr(e) d'en avoir besoin. 

Donc, cela peut être par exemple un fruit de saison, des fruits secs et oléagineux, un peu de chocolat, un ou deux biscuits, une compote, du pain et du chocolat, du pain et du fromage, un laitage, le dessert du déjeuner, une part de gâteau maison...tout cela seul ou à combiner selon le besoin.

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On peut mettre de côté une part d'un gâteau qu'on a cuisiné s'il est facile à transporter dans une petite boîte

Quand

Ni trop tôt ni trop tard. Si c'est trop peu de temps après le déjeuner, on n'aura pas faim du tout. Si c'est trop tard, au-delà de 18h00 par exemple, on risque d'avoir trop faim car l'heure naturelle du dîner approche, et du coup, on peut avoir du mal à se contenter d'un petit en-cas. Alors que si on le prend vers 16h30-17h00, il peut permettre d'attendre le dîner tranquille. Certaines patientes ont du mal à accepter cette idée, marquées par l'injonction de ne pas manger entre les repas, craignant de trop se lâcher face à mets un peu "diabolisé", ou simplement trop absorbées par leur travail pour penser à manger. Mais souvent quand elles acceptent d'essayer, celles qui ont un dîner tardif constatent le mieux-être en fin de journée. A expérimenter !

Combien

Comme je le disais plus haut, c'est une quantité adaptée à votre besoin en fonction du temps prévu avant le prochain repas et d'éventuelles activités sportives par exemple. C'est en testant que vous trouverez vos repères et ce sont les vôtres et pas ceux décidés par un fabricant de biscuits qui a décidé du contenu de sachets par trois ou quatre, ou la poignée d'amandes qu'on vous a conseillé. 

Où & Comment

Bien souvent, cela se passe au travail. Et il ne faut pas avoir peur du regard des collègues, chacun a le droit d'avoir son propre rythme alimentaire. Parfois, cela peut être chez soi, parce qu'on y travaille ou qu'on rentre tôt. Si on décide de manger, il est bénéfique d'en faire une vraie pause et de savourer ce qu'on a décidé de manger. Parfois sur le trajet de retour : si possible, il est préférable d'avoir un minimum de confort et d'attention à ce que l'on mange. Dans tous les cas, on peut pratiquer les 3 AS dont je parle dans mon livre -Assez-Assis-Assiette (ou équivalent), démarche qui a notamment marqué ce journaliste de Slate.

Pourquoi

Pour ne pas arriver affamé(e) le soir. Pour ne pas "se jeter sur tout ce qui traîne" en rentrant. Pour ne pas grignoter pendant le repas des enfants et se couper la faim pour le dîner. Pour pouvoir prendre le temps de préparer un dîner plaisant et ne pas se tourner ers la solution la plus instantanée. Pour prendre un temps de décompression en rentrant sans être tenaillé(e) par la faim. Pour ne pas trop manger le midi par anticipation. Pour être en forme pour une activité sportive de fin de journée. Mais PAS parce que "il FAUT goûter" !

 

13/09/2017

Bien déjeuner, ça veut dire quoi au fait ?

Il n'est pas évident de donner quelques principes généraux concernant le déjeuner tant les contextes peuvent varier, entre la personne freelance qui mange chez elle, les salariés qui ont une cantine ou des tickets restaurant, les personnes qui sont dans un environnement citadin riche de propositions et ceux qui travaillent avec une unique supérette à proximité, etc.

On peut toutefois esquisser que bien déjeuner en semaine correspond à plusieurs aspects :

- Se mettre à table en ayant faim sans avoir trop faim : soit vous avez la liberté de manger quand vous avez faim, par exemple si vous déjeunez seul avec une certaine flexibilité, et vous pouvez attendre d'avoir faim pour manger ; soit vous avez des contraintes horaires, des collègues qui n'ont pas forcément le même rythme que vous. Dans ce cas, si vous avez faim trop tôt ou trop tard au regard de vos obligations, vous pouvez adapter votre petit déjeuner pour retomber sur vos pieds et avoir faim à peu près au bon moment. Il arrive ainsi qu'on me dise : "oh je pourrais largement attendre 13h-13h15 mais mes collègues sont réglés comme des coucous et veulent déjeuner à midi pile". Si on apprécie ses collègues, on peut réduire son petit déjeuner pour avoir faim à midi comme eux... Pour ne pas avoir trop faim, on peut trouver le petit déjeuner qui convient (cf billet précédent).

- Que vous soyez chez vous, à la cantine, dans une boulangerie/saladerie, au restaurant, prenez le temps d'évaluer à la fois votre faim et vos envies, sans agir de façon automatique. Méfiez-vous des formules qui ne vous correspondent pas forcément et donc ne sont pas si économiques que ça. Il est important que le repas vous plaise, ne crée pas de frustration, en tout cas la plupart du temps. Sinon, vous risquez de compenser la frustration par la quantité ou par un rattrapage ultérieur. Bien sûr, parfois, on mange pour se nourrir sans se réjouir, il vaut mieux que cela ne soit pas tous les jours si possible. A la cantine, si cela est possible, demandez une quantité adaptée (je sais que c'est souvent difficile d'interrompre le bras du serveur...).

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Chez Sonat, petite "cantine" que je fréquente de temps en temps, le grand bol végétarien satisfait mon appétit donc je ne prends pas de dessert 

- Arriver à table détendu(e) ou prendre quelques instants de détente, pour profiter du repas sans être pollué(e) par tout ce qui a précédé. Si possible, faire du repas une vraie pause. Ne pas parler seulement boulot.

- Ne pas s'obliger à faire un repas équilibré comprenant toutes les catégories d'aliments (viande ou poisson ou équivalent, légume, féculent, laitage, fruit) si cela va bien au-delà de votre appétit. Si vous en avez envie, adaptez les quantités, ou alors, gardez des éléments pour un autre moment : l'équilibre nutritionnel se fait sur plusieurs jours. 

- Il est toutefois intéressant de composer son repas pour qu'il soit rassasiant sans être lourd : il s'agit ni d'être plongé(e) dans une quasi-somnolence digestive ni d'avoir faim deux heures après. Pour cela, il est intéressant d'avoir une part de viande-poisson-oeuf-jambon-céréale & légumineuse qui va apporter des protéines rassasiantes, une part de légumes ou crudités (ou un fruit), une part de féculents (pain, pâtes, riz, semoule, pommes de terre...) fournisseurs d'énergie. Tout cela en quantité adaptée à son appétit. Ce n'est pas une obligation mais testez-le, vous verrez que ça marche. Toutefois, ne soyons pas rigides sur ce sujet, ce n'est pas toujours possible.

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Une assiette variée où l’œuf apporte des protéines rassasiantes

- Ne pas se mettre trop de pression à cuisiner : si on a l'obligation ou le souhait d'apporter son déjeuner, il est important que cela ne soit pas trop compliqué et consommateur de temps. D'abord, on peut le faire une partie de la semaine, deux ou trois jours, pas tout le temps, si on a d'autres possibilités le reste du temps. Ensuite, on a intérêt à profiter des moments où l'on cuisine, pour préparer davantage, par exemple cuire plus de riz u autre céréale ou garder une part d'un plat cuisiné le soir ou le week-end : partir d'une base disponible pour avoir seulement à la compléter, ne pas à la composer de toute pièce, me parait sage. 

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Exemple type d'un déjeuner vite prêt (un reste de farce de la veille (quinori-tomate-feta), un reste de riz aux girolles, complétés par des dés de concombre et de tomate, du basilic)

- Varier le plus possible son déjeuner au fil des jours pour des raisons de plaisir gustatif et d'apports nutritionnels variés. On peut aussi varier les lieux, les convives...

- Manger tranquillement sans se presser et donc, adapter son repas au temps disponible : si vous avez un court créneau disponible, il vaut mieux manger un sandwich calmement qu'avaler un repas à toute vitesse. Et si avez vraiment très peu de temps, vous pouvez manger un en-cas pour tenir et décaler votre repas à un moment plus adapté. 

- Ne pas faire des réserves pour la suite, ne pas manger par anticipation. De nombreuses personnes sont marquées par les messages du style "il ne faut pas grignoter entre les repas", "on doit faire trois repas par jour"... et donc ne veulent surtout pas avoir faim dans l'après-midi. Du coup, elles vont souvent manger un peu trop le midi "pour se caler" et tenir jusqu'au dîner. C'est à la fois inconfortable et pas toujours nécessaire.

- Si on n'a plus faim, ne pas se forcer à finir son assiette, son plat, sa gamelle, son plateau... Je ne sais pas du tout pour le gaspillage mais je crois qu'il est souvent possible d'agir en amont pour adapter la quantité ou si ce n'est pas possible, plutôt laisser que se forcer et sortir du repas avec lourdeur. Au restaurant, n'hésitez pas à demander un "gourmet bag" si le plat s'y prête.

- Il peut bien sûr cependant arriver pour de bonnes raisons que l'on mange un peu trop au déjeuner (super restaurant, dessert incontournable...) et alors, on peut attendre le retour de la faim et manger beaucoup moins le soir si c'est ce que réclame le corps.

Avez-vous envie de changer quelque chose à vos déjeuner ou sont-ils satisfaisants ?