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31/10/2011

Pas simple comme un régime...

La relation à l'alimentation, ce n'est pas simple comme un régime...

Souvent on croit que c'est simple de maigrir. Qu'il suffit de se priver pendant une période limitée d'aliments riches, d'éliminer des catégories d'aliments réputés grossissants, de suivre une liste de menus "light". Certes, cela parait facile. Mais alors comment se fait-il que la plupart des personnes reprennent les kilos perdus, voire plus, et entrent souvent dans un cycle de poids qui fait le yoyo, ce qui sera dommageable physiquement et psychologiquement ?

En fait, plus je reçois des personnes en désamour avec l'alimentation et/ou avec leur corps, plus je vérifie que la relation avec la nourriture est complexe. Car elle est issue de notre culture, d'une éducation alimentaire familiale, de la constitution éventuelle d'un lien affectif avec certains aliments "doudou", de périodes de restriction permanente ou temporaire, de notre style émotionnel, du mode de vie et du temps qu'on consacre au domaine alimentaire.

Par exemple, on s'éloigne de ses sensations de faim et de rassasiement parce qu'on a des règles de repas un peu strictes, qu'on doit à tout prix finir son assiette. On développe une peur de certains aliments qui feraient quasiment grossir rien qu'en les regardant. On développe un lien avec l'alimentation réconfort quand on est stressé(e) ou angoissé(e). On succombe à toutes les tentations festives car on se prive excessivement le reste du temps, ...

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Oui, on peut retrouver le plaisir de manger des pâtisseries sans culpabiliser !

Tout cela détermine notre façon de manger et elle est unique. Alors, si on ne prend pas en compte cette complexité pour entamer une perte de poids, on risque de traiter la question en surface. Et donc que le résultat soit temporaire.

Alors, on peut décider de prendre les choses globalement, notamment en allant voir un praticien du GROS*. Comme c'est compliqué, que souvent différents éléments sont imbriqués, cela peut prendre du temps. Plus de temps qu'un régime. Mais cela n'en vaut-il pas la peine, si on fait vraiment la paix avec les aliments... et avec soi-même ?

*Pour information, les 3 et 4 novembre, ce sont les 9èmes Rencontres du GROS, consacrées au thème des enfants.

26/10/2011

Parlons un peu du lait sans a priori...

Vous avez dû constater qu'on attaque beaucoup le lait ces derniers temps. C'est dans l'air. Pourquoi tout à coup alors qu'on consomme du lait depuis des millénaires sans s'en mal porter ? Et qu'en penser ?

Il semble qu'au départ ce mouvement anti-lait soit parti de Grande-Bretagne et de courants végétaliens. Certains parlent du lobby des éleveurs ou producteurs de lait pour inciter à la consommation de produits laitiers mais d'autres disent que ce serait peut-être des producteurs de soja ou de compléments alimentaires divers qui seraient derrière la tendance inverse.

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Moi, j'aime le tofu à base de soja...

La nutrition est une science jeune et évolutive mais il semble qu'il y ait quand même un relatif consensus concernant notre besoin en calcium pour préserver nos os tout au long de la vie. Toutefois, on est moins catégorique aujourd'hui sur le lien garanti entre un important apport de calcium laitier et la protection des os, la chose étant plus complexe que cela. On sait qu'absorber des aliments source de calcium ne suffit pas. Il faut aussi de la vitamine D qui permet de le fixer. Cette vitamine est en partie apportée par notre alimentation (les poissons gras et la fameuse huile de foie de morue dont vos parents se souviennent peut-être) mais c'est loin de suffire. Il faut surtout du soleil. En tant que Français et encore plus Parisiens, on peut en manquer surtout en hiver et une supplémentation en vitamine D peut être nécessaire. L'activité physique compte également. C'est un tout dont il n'est pas facile d'isoler un élément, par exemple quand on compare différentes populations.

Par ailleurs, influencées ou pas, de plus en plus de personnes se disent allergiques au lait. En fait, dit tel quel, cela ne veut pas dire grand chose. Je vais essayer d'éclaircir un peu le sujet sans faire trop long. Plusieurs situations peuvent se présenter :

On peut avoir une allergie aux protéines du lait de vache, mais il s'agit d'une affection peu fréquente. Elle a des conséquences douloureuses, et est similaire à d'autres allergies. On la détecte très tôt et elle peut tout à fait disparaître au bout de quelques années.

La plupart du temps, ce n'est pas de cela qu'il s'agit mais d'une intolérance au lactose. Le lactose est un sucre qui est présent de façon naturelle dans le lait. On peut le digérer grâce à une enzyme présente dans l'intestin, la lactase. On en a à la naissance mais elle décroît fortement dans les premières années de la vie. C'est chez les Européens que la lactase persiste le plus mais il y a des variations individuelles. En cas d'absence ou de déficit de lactase, le lactose n'est donc pas digéré et sa présence provoque alors des troubles digestifs (ballonnements, douleur abdominale, ...). Même avec un faible taux de lactase, on peut souvent consommer des petites quantités de laitages sans conséquence désagréable.

Comme d'habitude, je ne suis pas dogmatique avec mes patients, je leur conseille de ne pas croire en bloc tout ce qu'on entend et plutôt de s'écouter eux. Que ressentent-ils quand ils boivent du lait ? De même, si vous avez l'impression que vous digérez difficilement les produits laitiers, n'écoutez pas ceux qui vous indiquent à coup sûr une intolérance au lactose mais écoutez-vous !

Une première petite expérience peut consister à faire deux fois exactement le même repas avec et sans lait. Ou pour être encore plus précis avec un bol de lait normal et avec un bol de lait sans lactose.

Plus globalement, prenez le temps de repérer les moments de difficulté digestive. Puis vérifiez si cet inconfort n'est pas dû parfois à une quantité importante de laitage, par exemple un grand bol de lait pris seul. Ensuite, vous pouvez faire l'expérience de supprimer lait et laitages pendant une certaine période (deux semaines, c'est déjà pas mal) sans rien modifier d'autre en parallèle afin d'observer si cela crée un mieux. Afin d'en être sûr, vous pourrez par la suite faire un test médical pour vérifier votre éventuelle intolérance.

Après quelque temps, vous pouvez de toute façon réessayer d'en consommer en petite quantité pour voir comment vous le tolérez. Dans certains cas, c'est l'excès qui a créé un rejet et revenir progressivement à des petites quantités peut être supporté sans problème.

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mais aussi le fromage à base de lait... !

Quant aux personnes qui disent ne tolérer aucun produit laitier, c'est peu probable car les yaourts eux-mêmes contiennent moins de lactose et le fromage quasiment pas. De plus, les expériences montrent
qu'une personne ayant une certaine intolérance peut souvent consommer du lait en petites quantités, associé éventuellement à du chocolat ou dans le cadre d'un repas, dans des préparations, ... Comme pour tout, la modération est sûrement une bonne solution.

Et je le répète encore une fois, l'important est de VOUS ECOUTER plutôt que vous laisser influencer par les uns ou les autres...

25/10/2011

J'ai testé pour vous... la vie sans lait !

Actuellement, beaucoup de gens se mettent à craindre les produits laitiers parce c'est dans l'air du temps, parce qu'ils sont influencés par différents professionnels de santé ou assimilés. Ces personnes arrêtent parfois les produits laitiers et il arrive qu'elles se sentent mieux alors que pour beaucoup, elles n'ont pas de véritable intolérance au lactose (j'y reviendrai). Est-ce vraiment leur corps qui se sent mieux ou est-ce leur tête qui commande ?

Toujours partante pour des expériences, je me suis à mon tour lancée dans une période expérimentale sans aucun lait ni produits laitiers. Pour voir l'effet sur mon corps. Et, moi qui prône une alimentation intuitive, je voulais aussi mesurer le stress que c'est de devoir toujours se demander que cuisiner, que choisir au restaurant, que s'interdire...

J'ai décidé cette expérience sans préavis et mon compagnon de gourmandise a joué le jeu (uniquement parce que la durée était limitée !) : ainsi, il a dare dare remplacé les pâtes au parmesan qu'il avait prévu par une autre recette, mijoté un repas japonais plutôt qu'une sauce au fromage blanc...

J'avais choisi une semaine sans réfléchir et il se trouve que j'avais justement très peu de maîtrise sur mes repas, avec plusieurs déjeuners à l'extérieur pour raisons professionnelles ainsi qu'un diner au restaurant (japonais).

En fait, l'expérience a duré près de deux semaines. Certains m'objecteront que c'est bien trop court pour se rendre compte des effets. Pas d'accord car les personnes qui relatent le bénéfice perçu le sentent de facon quasi immédiate.

Comment cela s'est-il passé ?

Chaque matin, alors que je prends habituellement des céréales avec du lait ou du yaourt, j'ai opté soit pour un smoothie de fruits quand je n'avais pas très faim, soit pour des céréales avec fruit et lait végétal (fort cher et à la composition pas toujours très engageante...).

En ce qui concerne les repas, cela a commencé simplement : un bento japonais pour déjeuner ; des pâtes courgette, pignons, citron (changement de menu pour passer à une recette de pâtes qui se sert sans parmesan) ; un déjeuner dominical japonisant : salade de tofu, cresson, Goya chanpuru (un plat d'Okinawa avec tofu, porc, oeuf battu, poivron vert, concombre) ; un riz sauté au maquereau avec cresson ; des pommes de terre Rattes aux champignons, jambon.

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Un midi, je me suis fait un bento saumon fumé pommes de terre concombre mais sans la sauce au fromage blanc que j'aime souvent avec le concombre.

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Première difficulté, j'avais un jour un déjeuner de réseau : taboulé et salade de pâtes, pâtisserie : j'ai évité soigneusement les morceaux de fromage disséminés dans la salade (pas très pratique) et me suis privée de gâteau (un peu frustrant).

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J'avais aussi un dîner amical chez Guilo Guilo : a priori, un japonais n'utilise pas de lait mais comme il n'est pas classique... Il y avait en effet un morceau de fromage dans un mochi en dessert : je l'ai enlevé.

Il y a eu aussi une salade de boeuf thai au restaurant, un steak haché avec des pommes sautées et de la salade : pas de problème.

Puis j'ai animé un atelier en maison de retraite, avec déjeuner sur place avec un groupe de travail.
Entrée et plat sans "risque". Mais je n'ai pris ni fromage ni dessert, une crème à la vanille qui devait contenir du lait.

Un autre midi, j'assistais à un colloque, avec buffet de sandwiches : sandwich poulet- crudités, je vérifie la composition et ne prend pas le mini-financier proposé en dessert.

Ca continue : maquereau et salade de haricots verts ; omelette nature et salade ; blé aux champignons.

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Un déjeuner chez Guenmai : assiette végétarienne + pomme cuite, rien à dire.

Puis une nouvelle semaine avec des courgettes farcies décongelées, un bento au saumon, des pâtes aux tomates et au thon, une salade poulet-tomates-concombre-haricots verts, des makis, une salade de semoule au poulet et abricots secs : je maîtrise la situation, me passe de yaourts et autres fromages.

Et un soir, le 13ème jour, dîner au restaurant Playtime : une "crème de cheesecake à notre façon" me fait de l'oeil sur la carte, pas envie de m'en passer. Donc je déclare l'expérience terminée, je pensais la prolonger un ou deux jours, pas plus !

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Conclusion : se passer de laitages nécessite une attention certaine tant les produits issus du lait font partie de notre alimentation. Je suppose que l'on doit s'y habituer mais cela signifie des privations.

Concernant le mieux-être, je n'avais pas de problème particulier avant, je n'ai ressenti aucun bienfait pendant ou après cette expérience. Mais cela est très personnel, pas de règle générale, alors ECOUTEZ-VOUS ! Et si vous avez l'impression que vous digérez mal le lait, arrêtez-le pendant quelques jours pour voir ce que cela change et faites-vous votre propre idée. Mais ne vous laissez pas influencer !

NB : je poursuis le sujet lait sous un angle plus général demain.

 

21/10/2011

Cantines santé, oui à condition que ce soit bon !

On parle beaucoup de nos jours de manger santé, du sain, du bio, du naturel.... Certains restaurants parisiens se sont un peu spécialisés là-dedans depuis plus ou moins longtemps (ce qui ne veut surtout pas dire que les autres nuiraient à la santé, oh que non !). Pourquoi pas mais l'important, c'est surtout que ce soit bon ! On n'a absolument pas besoin de déconnecter plaisir du goût et alimentation saine. J'ai testé quelques adresses pour voir.

Par exemple, j'ai déjeuné plusieurs fois chez Supernature, une "cantine" bio du 9ème arrondissement et c'est toujours un grand plaisir. Ils proposent une assiette "Super Vitalité" (tout un programme !) qui est un festival de couleurs, de parfums, de textures (là, on ne voit pas certains éléments cachés sous la salade). Et si je prends un jus d'herbe au jus de pomme pour l'accompagner, je me régale aussi (chacun ses goûts !). Et bien sûr, il vaut mieux aimer les graines germées !

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J'apprécie aussi les assiettes variées et goûteuses de Pousse-Pousse mais je regrette que l'espace soit vraiment petit. La patronne, Laurence Aboucaya, est une activiste du bio depuis des années (sans doute un peu trop detox attitude pour moi). Et ce n'est pas donné !

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Après être passé devant des dizaines de fois, j'ai enfin goûté à la cuisine de Guenmai, restaurant macrobiotique "historique" à St Germain des Prés : une assiette complète avec légumes crus et cuits, des céréales, des légumes secs, un peu de tofu (élément qui change selon les jours), le tout plutôt bon et parfumé. Toutefois, je m'en lasserais sans doute si c'était ma cantine quotidienne. Et l'environnement est un peu austère...

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En revanche, je préfère passer sous silence le nom d'un autre restaurant de la rive gauche qui existe depuis de longues années, où les clients semblent aussi tristes que les assiettes, de banals légumes vapeur et de la "graine" sans aucun attrait.

Et vous, avez-vous d'autres suggestions à faire dans le même style ?

Guenmai, 2 bis rue de l'Abbaye, Paris 6ème, 01 43 26 03 24 

Pousse-Pousse, 7 rue Notre-Dame-de-Lorette, Paris 9ème, 01 53 16 10 81

Supernature, 12 rue de Trévise, Paris 9ème, 01 47 70 21 03

 

 

 

01/08/2011

Rythme des repas et Ramadan

En 2009, j'avais réfléchi à un rythme de repas qui pouvait être compatible avec le Ramadan tout en mangeant agréablement. Cette année, cela se passe encore pendant une période aux journées longues. Je me permets de reciter ce billet, et je serais ravie que vous partagiez d'éventuelles expériences à ce sujet.

Repas de Ramadan : ça commence demain

Je ne suis pas, loin de là, une spécialiste du Ramadan  mais quand on s'occupe d'alimentation, on est forcément sensibilisée à ce sujet, qui concerne certains de mes patients.

Cette année, le Ramadan tombe durant l'été, il commence demain samedi 22 août et dure jusqu'au 21 septembre et il y aura donc une amplitude de la période de jeûne importante (actuellement, le soleil se lève vers 6h45 et se couche peu avant 21h00). Le rythme alimentaire différent qu'impose cette coutume peut donc être difficile à vivre, notamment pour des personnes qui travaillent.

En faisant une simulation de rythme des repas qui me parait assez compatible avec les habitudes de cette période (voir schéma), finalement, on se rend compte qu'il est possible de garder 3 repas sur une journée de 24 heures, avec des intervalles pas si éloignés de ceux que certains pourraient avoir un jour habituel. La seule différence, mais notable, c'est que  l'intervalle le plus long se passe la journée, où on est actif, et non la nuit ! Et aussi qu'on ne peut pas boire du tout pendant toute cette période diurne.

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Comment peuvent se passer ces trois repas :

- A la rupture du jeune vers 21h00, les deux premiers besoins semblent être bien sûr de boire (de l'eau ou du thé ou une soupe) pour se réhydrater et de manger un aliment dont le sucre est absorbé rapidement, par exemple des fruits secs. Je conseillerais de ne pas trop manger à ce moment-là car il vaut mieux garder de l'appétit pour le vrai repas qui va suivre quelque temps après.

- Il me semble qu'on pourrait prendre le repas festif vers minuit. Lors de ce repas, l'important est bien sûr la convivialité, de se faire plaisir. Il faut essayer de manger lentement même s'il y a profusion d'aliments tentants,  de ne pas trop dépasser son rassasiement en pensant à son confort digestif, de manger des aliments variés (viande, pain et féculents, légumes, fruits et fruits secs, laitages, produits sucrés). Le repas n'est donc pas nécessairement très lourd. Il faut manger de tout selon ses envies, mais pas nécessairement en grosses quantités : essayer de savourer et d'écouter ses sensations pour se coucher en se sentant bien.  

On dit beaucoup que l'alimentation est très riche et très grasse dans cette période-là mais cela ne semble pas être le cas obligatoirement d'après ce que l'on m'a raconté, et on peut éviter des sensations désagréables au niveau digestif. Le plat principal traditionnel contient souvent des légumes et en dessert, on peut consommer par exemple une salade de fruits en alternance avec des pâtisseries.

- Au repas du matin avant le lever du soleil (vers 5h30-6h00), on mange selon son goût, par exemple du pain avec du beurre ou du fromage, un yaourt, des fruits ou fruits secs, ...

On peut donc faire 3 repas et se faire plaisir en essayant de ne pas manger de façon excessive pour se sentir bien et aussi pour essayer d'avoir un peu faim au repas suivant : si on mange trop au dîner, on se sentira lourd pour se coucher (si on se couche !) on n'aura pas faim du tout le lendemain matin vers 5h30-6h alors qu'il est souhaitable de faire alors un repas assez consistant pour pouvoir tenir une longue journée. 

Pendant toute la période nocturne, il est important de boire beaucoup d'eau d'autant plus qu'il risque de faire assez chaud. Personnellement, c'est le fait de ne pas boire pendant 15h qui me parait être le plus difficile à supporter. Pour compenser le fait de ne pas boire, on peut se passer de l'eau sur le visage, le cou, les membres pour se rafraîchir.

Bon courage donc à ceux qui commencent le Ramadan et n'hésitez pas à partager vos expériences ici.

Le billet originel est ici, avec un commentaire intéressant.

Repas anti-cancer ou simplement bon ?

alimentation, anti-cancer, cuisine japonaise, alimentation et santé, nutrition, aliments anti-cancerCe dimanche midi, le repas pouvait sembler avoir un petit air de nourriture anti-cancer : thé vert, champignons shitake, chou, pas de viande, ... Etrange... Car, si je crois aux bienfaits d'une alimentation saine et variée pour se sentir bien, je ne suis pas convaincue des vertus particulières d'aliments anti-cancer. Cela a d'ailleurs été confirmé il y a quelques mois par un rapport de l'ANSES.

Donc, ce n'est pas dans un but santé mais parce qu'on raffole de ces saveurs du Japon que notre repas était ainsi constitué. Ce dimanche midi, nous avons donc savouré, grâce à mon chef nippolatre attitré qui avait fait les choses en grand, un repas japonais aux petits plats multiples : tofu froid aux ciboules, tofu en bouillon, omelette douce, légumes sautés (chou, carotte, ...), haricots verts au sésame, salade concombre-algues wakame, champignons shitake, soupe miso, riz, tsukemono. Un véritable festival de parfums japonais pour notre plus grand plaisir. Cela nous fait donc du bien maintenant à défaut de savoir si cela nous protège à long terme...

NB : afin de vous encourager à prendre plaisir à manger le plus souvent possible, je vous donne régulièrement un plaisir gourmand personnel. Je serai ravie que vous postiez un commentaire si vous voulez plus d'informations ou faire une suggestion gourmande.

19/06/2011

OhmyFood, je me suis régalée... d'échanges !

Samedi et dimanche, j'animais une conférence au salon OhmyFood : "Peut-on maigrir sans faire de régime ?" Sans fausse modestie, elle a pas mal "cartonné" en faisant le plein aussi bien samedi que dimanche, avec un public nombreux et intéressé, posant des questions très diverses sur ma pratique. Et semblant assez convaincu par mon approche. J'ai notamment expliqué qu'il n'y avait pas de réponse unique à la question posée, que cela dépend de son histoire alimentaire, de ses régimes passés, des raisons qui font manger en excès, du fait d'être à son poids naturel ou pas. Mais que, quelque soit la situation, un régime ne ferait de toute façon qu'aggraver les choses.

A part cela, je me suis baladée dans le salon et j'ai eu le plaisir de revoir la Fée Diet, de rencontrer en vrai la bento-girl (mais pas que) noldenol, d'écouter (trop brièvement) Mlle Thé, de découvrir en vrai la belle vaisselle japonaise de Sucre Glace, de discuter avec les personnes de l'ANDES qui font du beau travail pour les populations précaires et ont publié le super Manuel de cuisine populaire, de revoir quelques collègues diététiciennes, d'écouter une conférence de l'agence Prunelle sur la communication nutritionnelle depuis un siècle, qui a bien changé et est de plus en plus savante, ...

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Mademoiselle Thé, passionnée et accessible (sous sa veste, on devine un T-shirt "Make tea not war" évoqué sur son blog)

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La vaisselle japonaise proposée par Sucre Glace

Bref, un salon plaisant et intéressant, plus sur le plan des échanges que sur le plan de la gourmandise car je n'ai pas vraiment été tentée de goûter aux spécialités proposées.

13/06/2011

Diététicienne ou nutritionniste ?

Un peu de repos aujourd'hui, après une semaine où j'ai travaillé même le dimanche ! Je reprends un billet paru il y a 3 ans mais toujours d'actualité, légèrement amendé, car on me pose souvent la question. 

Diététicienne ou nutritionniste ?

a46aa33b804e15530210b15e3b162994.jpgSouvent, quand je dis que je suis diététicienne, on me demande quelle est la différence avec les nutritionnistes. Je vais essayer d'éclaircir un peu le sujet ici.

La diététicienne (désolée, Messieurs, j'emploierai le féminin car nous sommes vraiment très très majoritaires dans cette profession) a obtenu un dîplôme de diététique, et cela par le biais d'un BTS ou d'un DUT. C'est une profession paramédicale dont la pratique est strictement réglementée. Personne ne peut pratiquer ce métier sans ce diplôme et tout exercice illégal doit être poursuivi et sanctionné. C'est donc assez simple.

C'est nettement plus compliqué du côté des nutritionnistes.

D'abord, il y a des médecins nutritionnistes. Certains ont suivi des études dans ce domaine, acquis une grande expérience, ils sont donc tout à fait compétents, mais d'autres, avec le même titre, ont seulement un vernis assez léger. La nutrition n'est pas une spécialité de médecine et la consultation d'un médecin-nutritionniste est prise en charge comme celle d'un généraliste (mais coûte rarement 22 euros !).

Il y a par ailleurs des personnes qui s'appellent nutritionnistes car elles ont suivi des études universitaires dans ce domaine. Elles connaissent la nutrition mais en revanche, n'ont rien à voir avec le domaine médical ou paramédical.

Et enfin, il y a toutes sortes de personnes qui n'ont aucune formation particulière dans le domaine de la nutrition mais qui surfent sur une vague très à la mode.

En effet, l'appellation n'est pas du tout réglementée. Donc, si vous voyez un nutritionniste, creusez un peu pour savoir à qui vous avez affaire.

NB / complément

Nutritionniste est donc un adjectif non réglementé, les diététiciennes ont décidé depuis de s'appeler diététiciennes-nutritionnistes puisqu'elles s'occupent beaucoup de nutrition !

 

31/05/2011

Stop à la peur du concombre !

Des légumes, j'en mange beaucoup. Pas par devoir mais par goût. J'aime leurs couleurs, leurs parfums variés, leur croquant, leur survenue en fonction des saisons, leur capacité à se mêler, la possibilité, pour beaucoup, de les manger crus ou cuits.

Comme je l'avais dit il y a quelque temps, il n'y a pas de raison de tomber dans le crudivorisme et de ne manger que cru. Mais pas de raison non plus, sous prétexte d'hygiène excessive, de tout cuire. Ces jours-ci, j'ai peur que l'on tombe dans une sorte de psychose du concombre. N'abandonnons pas ce légume plaisant et ne nous obligeons pas forcément à le cuire. Le concombre cuit, ce n'est pas vraiment la meilleure façon de l'apprécier ! Pour ma part, j'ai mangé du concombre samedi dans un délicieux sandwich à la mousse de thon, et dimanche dans une salade, sans inquiétude. Je l'aime dans une salade japonaise acidulée avec des algues wakame, dans une salade grecque avec tomate et feta, dans une salade nordique avec pommes de terre et saumon fumé, dans une sorte de raïta indien avec du yaourt et des herbes, ... Je le sème souvent en dés dans mes bentos céréaliers et je n'ai pas l'intention d'arrêter !

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J'aime le concombre, cela se voit, non ?!

Peut-être est-il utile en revanche de rappeler quelques règles d'hygiène élémentaire en cuisine, que vous respectez sûrement : se laver les mains, bien laver les légumes, les éplucher éventuellement, ne pas mélanger, sur le plan de travail ou sur une planche à découper, des aliments pas encore nettoyés et des aliments "propres", ne pas poser des aliments lavés dans un endroit "sale", nettoyer régulièrement le plan de travail et les ustensiles.

Et rappelons-nous que, globalement, notre alimentation est beaucoup plus sûre qu'il y a quelques dizaines d'années !

Et vous, vous aimez le concombre ?

30/05/2011

Alimentation et cancer : ne nous prenons pas la tête !

L'Anses publie décidément des documents qui mettent les pieds dans le plat ! Après le rapport publié en novembre 2010, dénonçant les méfaits des régimes, l'agence publie un nouveau rapport d'expertise intitulé : « Nutrition et cancer : légitimité de recommandations nutritionnelles dans le cadre de la prévention des cancers».

A la lecture des premiers éléments de ce texte, je souris un peu car le rapport met en évidence qu'il n'existe pas d'aliment ou de nutriment « anticancer » en soi. Pas la peine de se précipiter sur des super-aliments ou super-boissons pour espérer se préserver de cette maladie si répandue ! Certains auteurs à succès devraient-ils se sentir visés... ?

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Non, ni le brocoli ni le jus de grenade ne sont des aliments miracle pour vous protéger des maladies

Pour évaluer la légitimité de la prévention nutritionnelle des cancers et émettre des recommandations, l'Anses a réalisé une "expertise collective". C'est-à-dire qu'elle a constitué un groupe d'experts dans différents domaines. Ce groupe s'est réuni durant quatre ans (quand même !) et a étudié un vaste champ d'études disponibles en France ou à l'international, à  la fois des études sur l'animal, des données épidémiologiques et cliniques concernant l'homme, des évaluations internationales, ....

Ce travail de fond met en évidence qu'il n'existe pas d'aliment ou de nutriment « anticancer » en soi. C'est-à-dire dont la  consommation seule suffirait à prévenir l'apparition d'un cancer, surtout si par ailleurs on mange "n'importe quoi". D'une façon générale, le rapport recommande d'avoir une alimentation équilibrée et diversifiée, un apport calorique adapté à ses dépenses énergétiques, une activité physique régulière.

Le rapport explique que les cancers sont des maladies complexes résultant de l'interaction d'un grand nombre de facteurs : des facteurs de nature génétique, propres à chaque individu ; des facteurs comportementaux (tabagisme, alimentation, pratique d'une activité physique, …) ; des facteurs de nature environnementale au sens large (polluants, ...).

Le rapport fait des recommandations qui ne sont pas révolutionnaires, plutôt raisonnables mais cela dépend comment on les prend :

- "limiter la consommation d'aliments à forte densité énergétique car ils favorisent le risque de surpoids". Remarque : oui, mais pas question de se les interdire si on les aime (ils doivent penser au fromage, au chocolat, aux gâteaux, ...) ! Rappel, comme ils sont denses, on en mange moins naturellement, si on prend le temps de les savourer.

-" limiter la consommation des boissons alcoolisées". Remarque : bien sûr que l'alcool est à consommer avec modération, mais un verre de bon vin de temps en temps, on peut l'apprécier sans culpabilité. Et on n'est pas obligé de finir la bouteille !

- "réduire les consommations de viandes rouges, de charcuteries, de sel et d'aliments salés". Le rapport rappelle que l'apport moyen en sel reste trop élevé en France, même s'il a baissé ces dernières années (8,5 g par jour pour un adulte). Car le sel, ce n'est pas seulement celui qu'on ajoute mais aussi celui qui est dans les aliments notamment le fromage, le pain, la charcuterie, ... Limiter la viande rouge, cela veut dire ne pas dépasser 500g par semaine selon le rapport : cela parait déjà pas mal (surtout si on est flexitarien !) mais il semble que 39% des hommes (et 13% des femmes) en consomment davantage. Messieurs, il n'y a pas que l'entrecôte-frites dans la vie ! Conseil : faites le point sur votre alimentation, sur vos habitudes et privilégiez la diversité plutôt que la monotonie. Vous devriez y trouver votre compte sur le plan gustatif !

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- "privilégier la consommation de fruits et légumes". Remarque : rien de nouveau sous le soleil et le répéter ne suffira pas. De plus, je m'inquiète un peu du terme "privilégier", cela peut conduire certaines personnes à manger vraiment trop de fruits et légumes, et ce n'est pas souhaitable non plus !

- "avoir une activité physique, de même intensité qu'une marche rapide, d'au moins 30 minutes par jour et 5 jours par semaine". C'est un peu bizarre, des règles aussi préciément définies ! Oui, bouger cela fait du bien, pas seulement dans cette optique, mais aussi pour sentir son corps, évacuer le stress et les tensions, ne pas trop "rouiller"...

Comme d'habitude, je ne suis pas sûre qu'édicter des recommandations suffise à faire changer les comportements. Et puis, c'est un peu moralisateur et changer ses habitudes alimentaires, c'est plus compliqué que cela !

Finalement, l'important est d'avoir une bonne hygiène de vie globale, de manger varié, en fonction de ses besoins, de bouger un peu. Et aussi de ne pas trop se prendre la tête mais de profiter de la vie ! Je ne peux m'empêcher de vous rappeler une de mes phrases favorites de Sénèque à ce sujet :

"Personne ne se soucie de bien vivre, mais de vivre longtemps alors que tous peuvent se donner le bonheur de bien vivre, aucun de vivre longtemps".

Et avoir du plaisir à manger, cela participe au bien vivre !

Si le sujet vous intéresse, le rapport complet (assez scientifique) est sur le site de l'ANSES ainsi que des questions-réponses, plus accessibles.