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28/01/2013

Je me souviens...du yaourt

Je me souviens qu'enfant, je mangeais fromage et yaourt chaque jour au dîner.

Je me souviens qu'il n'y a toujours eu dans ma famille que des yaourts nature.

Je me souviens que dans les années 70 ma mère a succombé à la mode des yaourtières.

Je me souviens que mon père n'aime pas les yaourts.

Je me souviens qu'ado j'aimais boire du Yop au parfum exotique qui n'existe plus je crois.

Je me souviens d'un yaourt artisanal non fermé acheté sans peur dans la rue à Pékin.

Je me souviens des yaourts avec un petit compartiment céréales en Allemagne.

Je me souviens du lancement des yaourts Bio de Danone avec leur pot vert foncé alors que personne ne parlait bio.

Je me souviens de la simplicité du gâteau au yaourt.

Je me souviens avoir appris Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus thermophilus pendant mes études de diététique.

Je me souviens que j'aime les yaourts fermes et acides mais pas trop.

Tous ces souvenirs me sont revenus après ma visite au "happening" "Les amazones du yaourt" organisé par la Milk Factory, une émanation créative des industries laitières. Quatre créatrices culinaires (trois étaient présentes) nous ont fait découvrir quelques déclinaisons autour du yaourt. J'ai particulièrement aimé la touche indienne de Beena dans deux raita qui sont là traditionnellement, a-t-elle expliqué, pour accompagner le plat principal et adoucir la force du curry et autres épices. L'un était proposé avec grenade, coriandre, menthe et cumin et l'autre pomme, ananas et épices. Des idées que j'ai bien envie de reproduire.

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Sonia Eszgulian avait plutôt choisi d'agrémenter le yaourt de façon sucrée avec une cuillère-biscuit ou un morceau de granola. Elle a d'ailleurs livré quelques astuces pour réussir un granola crousti-moelleux. C'est une envie qui me trotte dans la tête depuis un moment, pour le petit déjeuner (pour changer du muesli et autres céréales habituelles) ou un en-cas à emporter, je vais y penser...

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Johanna Kaufmanna fait déguster un ensemble rafraichissant : saumon mariné, concombre très finement émincé, aneth : bonne idée de plonger ce mélange classique scandinave dans du yaourt !

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C'était l'occasion de se remémorer que le yaourt est vraiment un aliment multi-culturel, présent depuis des siècles dans le monde entier. Turquie (où il est parait-il né), Grèce, Bulgarie, Iran, Inde, Scandinavie, Liban, Amérique, ... Et, selon les pays, il a une place plutôt salée ou sucrée. L'Italie et le Japon me paraissent en revanche être deux pays à part où il ne figure pas dans la tradition...

La place du yaourt change. Alors qu'il a pendant des siècles été plutôt considéré comme un produit de base, bon pour la santé, notamment du fait de du bienfait digestif de ses bactéries, j'ai le sentiment qu'on assiste aujourd'hui à diverses évolutions :

- un abandon des yaourts par certain(e)s en les associant à l'ensemble des laitages dans une vague anti-lactose pas toujours fondée, alors que non seulement le yaourt contient beaucoup moins de lactose que le lait mais il semblerait aider à digérer le lactose quand on a du mal.

- en lien avec la vague du sain, artisanal, fait maison, un retour aux yaourtières ou autres modalités de yaourts maison, déclinables à volonté, en réaction à l'univers de l'industrie agro-alimentaire ;

- dans cet univers justement, une avalanche de marketing pour créer des yaourts adaptés à tous les besoins : anti-cholestérol, pour bien digérer, pour faire attention à sa ligne, pour les seniors, pour les femmes, pour les très gourmands...

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Alors que le yaourt nature tout simple se prête à des variations multiples (c'est ainsi que je le pratique) :

- nature quand on aime son acidité,

- avec des fruits frais ou surgelés, c'est meilleur et plus naturel qu'un "yaourt aux fruits" industriel,

- avec une cuillère de miel ou de confiture si on aime la douceur,

- avec des céréales croustillantes pour le petit déjeuner,

- dans des sauces herbacées ou épicées,

- dans des gâteaux, le gâteau au yaourt restant mon basique éternel !

Et vous, c'est quoi votre relation au yaourt ?

PS : désolée pour la qualité médiocre des photos...

26/10/2011

Parlons un peu du lait sans a priori...

Vous avez dû constater qu'on attaque beaucoup le lait ces derniers temps. C'est dans l'air. Pourquoi tout à coup alors qu'on consomme du lait depuis des millénaires sans s'en mal porter ? Et qu'en penser ?

Il semble qu'au départ ce mouvement anti-lait soit parti de Grande-Bretagne et de courants végétaliens. Certains parlent du lobby des éleveurs ou producteurs de lait pour inciter à la consommation de produits laitiers mais d'autres disent que ce serait peut-être des producteurs de soja ou de compléments alimentaires divers qui seraient derrière la tendance inverse.

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Moi, j'aime le tofu à base de soja...

La nutrition est une science jeune et évolutive mais il semble qu'il y ait quand même un relatif consensus concernant notre besoin en calcium pour préserver nos os tout au long de la vie. Toutefois, on est moins catégorique aujourd'hui sur le lien garanti entre un important apport de calcium laitier et la protection des os, la chose étant plus complexe que cela. On sait qu'absorber des aliments source de calcium ne suffit pas. Il faut aussi de la vitamine D qui permet de le fixer. Cette vitamine est en partie apportée par notre alimentation (les poissons gras et la fameuse huile de foie de morue dont vos parents se souviennent peut-être) mais c'est loin de suffire. Il faut surtout du soleil. En tant que Français et encore plus Parisiens, on peut en manquer surtout en hiver et une supplémentation en vitamine D peut être nécessaire. L'activité physique compte également. C'est un tout dont il n'est pas facile d'isoler un élément, par exemple quand on compare différentes populations.

Par ailleurs, influencées ou pas, de plus en plus de personnes se disent allergiques au lait. En fait, dit tel quel, cela ne veut pas dire grand chose. Je vais essayer d'éclaircir un peu le sujet sans faire trop long. Plusieurs situations peuvent se présenter :

On peut avoir une allergie aux protéines du lait de vache, mais il s'agit d'une affection peu fréquente. Elle a des conséquences douloureuses, et est similaire à d'autres allergies. On la détecte très tôt et elle peut tout à fait disparaître au bout de quelques années.

La plupart du temps, ce n'est pas de cela qu'il s'agit mais d'une intolérance au lactose. Le lactose est un sucre qui est présent de façon naturelle dans le lait. On peut le digérer grâce à une enzyme présente dans l'intestin, la lactase. On en a à la naissance mais elle décroît fortement dans les premières années de la vie. C'est chez les Européens que la lactase persiste le plus mais il y a des variations individuelles. En cas d'absence ou de déficit de lactase, le lactose n'est donc pas digéré et sa présence provoque alors des troubles digestifs (ballonnements, douleur abdominale, ...). Même avec un faible taux de lactase, on peut souvent consommer des petites quantités de laitages sans conséquence désagréable.

Comme d'habitude, je ne suis pas dogmatique avec mes patients, je leur conseille de ne pas croire en bloc tout ce qu'on entend et plutôt de s'écouter eux. Que ressentent-ils quand ils boivent du lait ? De même, si vous avez l'impression que vous digérez difficilement les produits laitiers, n'écoutez pas ceux qui vous indiquent à coup sûr une intolérance au lactose mais écoutez-vous !

Une première petite expérience peut consister à faire deux fois exactement le même repas avec et sans lait. Ou pour être encore plus précis avec un bol de lait normal et avec un bol de lait sans lactose.

Plus globalement, prenez le temps de repérer les moments de difficulté digestive. Puis vérifiez si cet inconfort n'est pas dû parfois à une quantité importante de laitage, par exemple un grand bol de lait pris seul. Ensuite, vous pouvez faire l'expérience de supprimer lait et laitages pendant une certaine période (deux semaines, c'est déjà pas mal) sans rien modifier d'autre en parallèle afin d'observer si cela crée un mieux. Afin d'en être sûr, vous pourrez par la suite faire un test médical pour vérifier votre éventuelle intolérance.

Après quelque temps, vous pouvez de toute façon réessayer d'en consommer en petite quantité pour voir comment vous le tolérez. Dans certains cas, c'est l'excès qui a créé un rejet et revenir progressivement à des petites quantités peut être supporté sans problème.

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mais aussi le fromage à base de lait... !

Quant aux personnes qui disent ne tolérer aucun produit laitier, c'est peu probable car les yaourts eux-mêmes contiennent moins de lactose et le fromage quasiment pas. De plus, les expériences montrent
qu'une personne ayant une certaine intolérance peut souvent consommer du lait en petites quantités, associé éventuellement à du chocolat ou dans le cadre d'un repas, dans des préparations, ... Comme pour tout, la modération est sûrement une bonne solution.

Et je le répète encore une fois, l'important est de VOUS ECOUTER plutôt que vous laisser influencer par les uns ou les autres...

25/10/2011

J'ai testé pour vous... la vie sans lait !

Actuellement, beaucoup de gens se mettent à craindre les produits laitiers parce c'est dans l'air du temps, parce qu'ils sont influencés par différents professionnels de santé ou assimilés. Ces personnes arrêtent parfois les produits laitiers et il arrive qu'elles se sentent mieux alors que pour beaucoup, elles n'ont pas de véritable intolérance au lactose (j'y reviendrai). Est-ce vraiment leur corps qui se sent mieux ou est-ce leur tête qui commande ?

Toujours partante pour des expériences, je me suis à mon tour lancée dans une période expérimentale sans aucun lait ni produits laitiers. Pour voir l'effet sur mon corps. Et, moi qui prône une alimentation intuitive, je voulais aussi mesurer le stress que c'est de devoir toujours se demander que cuisiner, que choisir au restaurant, que s'interdire...

J'ai décidé cette expérience sans préavis et mon compagnon de gourmandise a joué le jeu (uniquement parce que la durée était limitée !) : ainsi, il a dare dare remplacé les pâtes au parmesan qu'il avait prévu par une autre recette, mijoté un repas japonais plutôt qu'une sauce au fromage blanc...

J'avais choisi une semaine sans réfléchir et il se trouve que j'avais justement très peu de maîtrise sur mes repas, avec plusieurs déjeuners à l'extérieur pour raisons professionnelles ainsi qu'un diner au restaurant (japonais).

En fait, l'expérience a duré près de deux semaines. Certains m'objecteront que c'est bien trop court pour se rendre compte des effets. Pas d'accord car les personnes qui relatent le bénéfice perçu le sentent de facon quasi immédiate.

Comment cela s'est-il passé ?

Chaque matin, alors que je prends habituellement des céréales avec du lait ou du yaourt, j'ai opté soit pour un smoothie de fruits quand je n'avais pas très faim, soit pour des céréales avec fruit et lait végétal (fort cher et à la composition pas toujours très engageante...).

En ce qui concerne les repas, cela a commencé simplement : un bento japonais pour déjeuner ; des pâtes courgette, pignons, citron (changement de menu pour passer à une recette de pâtes qui se sert sans parmesan) ; un déjeuner dominical japonisant : salade de tofu, cresson, Goya chanpuru (un plat d'Okinawa avec tofu, porc, oeuf battu, poivron vert, concombre) ; un riz sauté au maquereau avec cresson ; des pommes de terre Rattes aux champignons, jambon.

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Un midi, je me suis fait un bento saumon fumé pommes de terre concombre mais sans la sauce au fromage blanc que j'aime souvent avec le concombre.

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Première difficulté, j'avais un jour un déjeuner de réseau : taboulé et salade de pâtes, pâtisserie : j'ai évité soigneusement les morceaux de fromage disséminés dans la salade (pas très pratique) et me suis privée de gâteau (un peu frustrant).

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J'avais aussi un dîner amical chez Guilo Guilo : a priori, un japonais n'utilise pas de lait mais comme il n'est pas classique... Il y avait en effet un morceau de fromage dans un mochi en dessert : je l'ai enlevé.

Il y a eu aussi une salade de boeuf thai au restaurant, un steak haché avec des pommes sautées et de la salade : pas de problème.

Puis j'ai animé un atelier en maison de retraite, avec déjeuner sur place avec un groupe de travail.
Entrée et plat sans "risque". Mais je n'ai pris ni fromage ni dessert, une crème à la vanille qui devait contenir du lait.

Un autre midi, j'assistais à un colloque, avec buffet de sandwiches : sandwich poulet- crudités, je vérifie la composition et ne prend pas le mini-financier proposé en dessert.

Ca continue : maquereau et salade de haricots verts ; omelette nature et salade ; blé aux champignons.

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Un déjeuner chez Guenmai : assiette végétarienne + pomme cuite, rien à dire.

Puis une nouvelle semaine avec des courgettes farcies décongelées, un bento au saumon, des pâtes aux tomates et au thon, une salade poulet-tomates-concombre-haricots verts, des makis, une salade de semoule au poulet et abricots secs : je maîtrise la situation, me passe de yaourts et autres fromages.

Et un soir, le 13ème jour, dîner au restaurant Playtime : une "crème de cheesecake à notre façon" me fait de l'oeil sur la carte, pas envie de m'en passer. Donc je déclare l'expérience terminée, je pensais la prolonger un ou deux jours, pas plus !

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Conclusion : se passer de laitages nécessite une attention certaine tant les produits issus du lait font partie de notre alimentation. Je suppose que l'on doit s'y habituer mais cela signifie des privations.

Concernant le mieux-être, je n'avais pas de problème particulier avant, je n'ai ressenti aucun bienfait pendant ou après cette expérience. Mais cela est très personnel, pas de règle générale, alors ECOUTEZ-VOUS ! Et si vous avez l'impression que vous digérez mal le lait, arrêtez-le pendant quelques jours pour voir ce que cela change et faites-vous votre propre idée. Mais ne vous laissez pas influencer !

NB : je poursuis le sujet lait sous un angle plus général demain.