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15/02/2012

Allergie or not allergie ? (parmi les Alimentations particulières du colloque OCHA)

Parmi les Alimentations particulières qu'a évoqué le colloque OCHA il y a quelques semaines, il en est qui ne sont vraiment pas choisies mais qui sont nécessitées par la découverte d'une intolérance ou d'une allergie à certains composants de nos aliments.

Beaucoup de choses se disent actuellement au sujet des allergies alimentaires. Et deux aliments ou composants alimentaires sont particulièrement en ligne de mire depuis quelques années : le lait et le gluten. Je profite de ce que j'ai entendu au colloque OCHA pour évoquer certains aspects du sujet (sans aucune exhaustivité).

D'abord, un inconfort, une difficulté à digérer ne sont pas forcément le signe d'une allergie. Cela peut être liée à la quantité absorbée, à la vitesse à laquelle on mange, à une sensibilité de l'intestin, ... Pour savoir où l'on en est, si on a l'impression d'avoir des difficultés avec un aliment, le mieux est d'abord de le supprimer pendant une période, une quinzaine de jours par exemple, sans rien changer d'autre et d'évaluer les différences de confort digestif sans a priori, en prenant le temps d'écouter son ressenti corporel.

Ensuite, pour confirmer qu'on a une allergie ou une intolérance, il est indispensable de faire un diagnostic précis avec les tests adéquats (à voir avec un médecin allergologue). La fiabilité du diagnostic est essentielle et il est important, a souligné le Dr Moneret-Vautrin, allergologue, au colloque, de ne pas se laisser tenter par les tests proposés à grands frais (plusieurs centaines d'euros) sur internet, le plus souvent inadaptés pour faire vraiment la part des choses ("tests IgG").

Prenons par exemple le cas du lait, très contesté depuis quelques années. D'abord, sachez qu'on n'est pas "allergique au lait" comme on l'entend parfois. On peut (et c'est assez rare) être allergique aux protéines du lait de vache ou on peut être plus ou moins intolérant au lactose (cf mon billet récent) selon la disponibilité du lactase qu'on a dans son intestin, qui permet de digérer ce lactose présent dans le lait.

allergies alimentaire,intolérances,colloque ocha,alimentations particulièresL'allergie aux protéines du lait de vache peut survenir chez le bébé. On l'identifie et alors, il y a des possibilités claires de substituts disponibles en pharmacie (des hydrolysats de protéines de lait : des mélanges de composants plus élementaires qui ne créent pas d'allergie).

Cependant, certains tentent des substitutions hasardeuses, pas du tout recommandables. Ainsi le recours à des "jus végétaux" (amande, soja, riz. ... improprement appelés laits végétaux) chez les jeunes enfants a pour conséquences des carences nutritionnelles diverses (en protéines, en lipides (le gras), en calcium) qui créent des retards de croissance constatés. Parmi ces laits, une vigilance supplémentaire est à avoir sur le "lait" de soja dont un composant, les phyto-oestrogènes, a un possible effet sur la puberté à venir. L'utilisation de laits animaux (brebis et chèvre) est à éviter aussi, a expliqué l'intervenante : d'une part, étant donné le prix élevé de ces laits, de nombreuses fraudes sont constatées avec un mélange contenant du lait de vache ; d'autre part, ces laits sont souvent d'allergies croisées avec le lait de vache. Donc, très risqué !

Il faut également savoir qu'une allergie, notamment celle aux protéines du lait de vache, n'est pas forcément définitive. Il est donc essentiel de réévaluer les choses régulièrement. Ainsi, en cas d'allergie qui débute dans l'enfance, il arrive fréquemment qu'on revienne à la normale quelques années plus tard.

Plus globalement, le Dr Moneret-Vautrin a reprécisé quels étaient les principaux responsables d'allergies :
- les fruits à coque,
- l'arachide,
- les produits de la mer (crustacés, coquillages),
- les céréales,
- les légumineuses.

Il faut donc vraiment détecter d'éventuelles allergies aliment par aliment.

Elle a aussi évoqué des sites qui peuvent être utiles au sujet des allergies :
- www.cicbaa.org, un site d'informations sur les allergies, géré par des médecins allergologues hospitaliers, qui ne fournit que des informations médicales validées (cela change de beaucoup d'autres sites...).
- parmi les associations, le site de l'AFPRAL : www.afpral.asso.fr, l'Association Française pour la Prévention des Allergies, qui organise notamment une journée de dépistage des allergies.

Si vous voulez en savoir plus, avoir des idées, des conseils pour gérer une allergie ou une intolérance alimentaires, pour cuisiner de façon adaptée et gourmande, je vous recommande fortement le blog de Flo Makanai http://makanaibio.com/. Elle a aussi regroupé le coeur de son expérience dans un petit livre très instructif sur les intolérances alimentaires. Etant passée par de nombreuses interrogations, recherches, consultations, ... elle en a appris beaucoup sur le sujet et a à coeur de le partager.

Je reviendrai prochainement évoquer d'autres aspects du sujet.

Si vous êtes intéressé(e), le résumé de toutes les interventions du colloque sur le site OCHA

12/02/2012

Pourquoi et comment est-on végétarien ? (Vu au colloque OCHA "Alimentations particulières"

Au colloque OCHA-Alimentations particulières il y a quelques jours, il y avait non seulement des intervenants de haute qualité mais aussi, pour que les pauses ne soient pas que papoteuses, des posters de travaux de recherche à découvrir. L'un d'eux a notamment attiré mon attention : celui de Simon Roser, qui mène un travail de recherche dans le cadre du CETIA à Toulouse.

Il présentait en effet un "mapping" sur le thème du végétarisme et des modes alimentaires proches. Vous savez que le sujet m'intéresse, cf ce billet qui m'avait valu de nombreux commentaires...

J'ai trouvé ce schéma intéressant car il montre bien que l'approche de l'alimentation végétale ou animale est loin d'être monolithique et prend en compte différents aspects personnels et sociétaux. Deux dimensions sont prises en compte sur les deux axes :

- le fait de s'éloigner plus ou moins de l'alimentation animale pour aller vers le végétal (axe horizontal),

- la motivation à être végétarien ou approchant : le fait-on plutôt pour soi ou pour les autres.

Ces deux dimensions permettent de se positionner sur la cartographie, que l'on soit flexitarien, végétarien, crudivore, ...

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 J'ai refait le schéma pour plus de lisibilité :

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Je trouve que c'est un support intéressant pour réfléchir à sa relation à l'alimentation (on n'est pas obligé !) et pourquoi on décide de la faire évoluer, pas seulement pour suivre des modes... Toutefois, je ne suis pas complètement d'accord avec l'axe vertical : je ne suis pas sûre qu'on soit toujours végétarien ou flexitarien pour les autres, la planète, ... mais aussi souvent pour soi, son goût, sa santé, ... Qu'en pensez-vous ? Et trouvez-vous votre position sur cette carte ?

Merci à Simon Roser de m'avoir permis de reproduire ce travail.

PS : pour ne pas faire de jaloux, très bientôt je vous parle de viande...

 

10/02/2012

Les régimes : pas la bonne façon de mincir ! (Jean-Michel Lecerf au colloque OCHA-Alimentations particulières)

Le colloque OCHA - Alimentations particulières dont je vous ai déjà parlé a proposé une intervention du Professeur Jean-Michel Lecerf, responsable du service nutrition de l'Institut Pasteur de Lille. Je le connais un peu pour l'avoir entendu plusieurs fois en conférence et je suis globalement plutôt en phase avec ce qu'il raconte, avec sa longue expérience des problématiques de poids. Je le trouve à la fois plein de sagesse et d'humanité, ne prétendant pas pouvoir faire des miracles et insistant sur la complexité de la prise en charge des problèmes de poids.

Jean-Michel Lecerf a notamment été le coordinateur du rapport Anses sur les régimes et il est clairement contre la folie des régimes. Il a insisté sur la distinction à faire entre l'envie légitime de perdre du poids pour sa santé quand on est en surpoids et la mode largement répandue collectivement de se mettre au régime sans bonne raison.

En effet, il ne remet pas en cause en soi l'envie/le besoin de perdre du poids mais il dénonce à la fois :
- une "erreur de casting" parmi les candidats à l'amincissement. En effet, on y trouve pour une part non négligeable des personnes qui ne devraient en aucun cas se mettre au régime : 
. les enfants,
. les adolescents,
. les personnes âgées et surtout, très souvent... :
. les femmes de poids normal.

- la façon de vouloir le faire, par des régimes restrictifs qui ont des effets secondaires :
- physiologiques, en entrainant dans une spirale de reprise de poids (yoyo), et en entamant le capital osseux, la masse musculaire, ...
- psychologiques, avec de la frustration, de la culpabilité, une baisse de l'estime de soi puisqu'on s'en veut de ne pas y arriver et un développement fréquent de troubles du comportement alimentaire.

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La "panoplie" spécial régime, non ?! 

Beaucoup de personnes confondent le poids idéal dont elles rêvent, mais qui n'est pas fait pour elles (cf mon billet sur les 3M) et un poids naturel, souhaitable, raisonnable, confortable. Alors, il passe son temps à détromper les patients qui croient parfois qu'il a une recette magique ou que c'est à lui de faire tout le travail, telle cette personne qui lui dit un jour "S'il vous plait, maigrissez-moi, docteur !".

Jean-Michel Lecerf a mis en avant l'obsession de la minceur comme une volonté de mettre tout le monde dans le même moule et un manifestation du refus de la différence. Il a ainsi bien distingué le fait de lutter contre l'obésité qui n'a rien à voir avec une lutte contre les obèses !

Il a aussi insisté sur le fait que l'obésité n'existe pas en soi : il existe DES personnes obèses, qui sont toutes différentes et auxquelles il est donc impossible d'apporter une réponse unique. En effet une multitude de facteurs spécifiques à chacun interviennent : l'age, le niveau de poids, l'histoire du poids et les causes de la prise de poids, les aspects psychologiques, la morphologie, le mode de vie, les facteurs de risque, le comportement alimentaire, ...

D'où la nécessité d'une approche personnalisée, aux antipodes des régimes standard qu'on continue à nous faire miroiter... Il s'agit de s'occuper de son alimentation, de réviser ses habitudes en douceur, de changer progressivement de mode de vie.

Enfin, j'ai aimé un raccourci qu'il a fait, qui m'a vraiment parlé :

RE-MEDICALISER L'OBESITE et DE-MEDICALISER L'ALIMENTATION !

 

Visuel © FOOD-micro - Fotolia.com

07/02/2012

République de la malbouffe, à voir pour aller au restaurant autrement !

Ce week end, j'ai regardé le DVD "République de la malbouffe", actuellement disponible en kiosque avec le mensuel Rue89. De quoi s'agit-il ? D'un documentaire réalisé par Jacques Goldstein et produit par le restaurateur Xavier Denamur  (qui en est l'initiateur), grand pourfendeur de la baisse de la TVA sur la restauration et organisateur des "Vrais Etats Généraux de la Restauration".

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Pour ma part, j'ai déjà dit que j'en avais un peu assez de tous les documentaires qui veulent nous terroriser à coups de titre spectaculaires et angoissants, parlant de poison... Car trop de stress, ce n'est pas non plus très bon pour la santé ! Mais là, il s'agit d'autre chose, d'une démarche plus citoyenne, concrète et ciblée sur le domaine de la restauration. En effet, dans ce film un peu fouillis mais mené tambour battant et pas du tout ennuyeux, on nous montre que la baisse de la TVA sur la restauration n'est qu'une grande arnaque aux bénéfices des gros acteurs de la restauration et est très peu avantageuse pour les restaurateurs indépendants. Vous avez sûrement vu ou entendu dans les médias que, par ailleurs, le bénéfice pour nous consommateurs est quasi-nul...

Or, dans ces chaines de restauration, on se soucie peu de la qualité des cuisiniers et des mets, on préfère des "assembleurs" qui vont réchauffer du tout-prêt industriel. C'est pourquoi les mêmes, affirme Xavier Denamur (et je le crois volontiers) ont vite fait de lancer leur lobbying pour enterrer l'amendement proposant d'afficher si le restaurateur propose des produits frais... Je vois bien de quel genre de cuisine il s'agit. Je n'y goûte pas souvent, préférant de "vrais" restaurants mais il se trouve que, pour des raisons d'horaire anormal et de rendez-vous, j'ai dû déjeuner cette semaine à la Gare de Lyon. Là, pour une douzaine d'euros (ce qui n'est quand même pas rien !), j'ai eu d'infâmes lasagnes aux légumes industrielles et on n'avait même pas su faire le minimum, les réchauffer au micro-ondes : le plat est arrivé froid et il a fallu le renvoyer ! Heureusement, la conversation était tellement sympathique que cela a fait oublier l'assiette... Mais, comme cela est dit dans le film, si c'est pour manger un plat sous vide au restaurant, autant le faire chez soi ! Et toute cette "cuisine" contribue peu à peu à une uniformaisation du goût, bien triste dans un pays de si riche tradition gastronomique.

Le problème n'est pas simple, il est certes économique et politique, il y a aussi bien sûr la question de l'éducation du goût des mangeurs. Et encore la question de la formation des cuisiniers, du manque d'attrait pour ce métier mal valorisé pendant des années (voir à ce sujet l'article du chef Bertrand Simon dans Rue89) comme de nombreuses filières du monde alimentaire... J'ai par ailleurs trouvé l'aspect nutrition et développement de l'obésité traité de façon un peu basique, ce n'est pas le sujet principal. Je ne pense pas qu'on puisse affirmer que le hamburger et le fait de moins mastiquer soient seuls responsables du problème de l'obésité, c'est plus compliqué que cela...

Le dossier du mensuel Rue 89 est intéressant à lire en complément. Et il vous donne un conseil si vous voulez la transparence au restaurant : feignez d'avoir une allergie aux épaississants pour savoir si c'est du fait maison car dans un plat industriel, il y en a forcément. Ou faites comme moi, allez dans des restos où il y a de vrais chefs, une carte très courte et de saison, des plats originaux !

Pour en savoir plus : http://www.republiquedelamalbouffe.com/

01/02/2012

Ripaille, tempérance et équilibre (ou le colloque OCHA "Alimentations particulières" parle religion)

Un des grands intérêts du colloque "Alimentations particulières" organisé par l'OCHA était de proposer le regard de toutes sortes d'intervenants a priori éloignés de l'alimentation. Ainsi, j'ai été très intéressée par l'intervention de l'historien (entre autres compétences) espagnol Josep M. Comelles. D'une part, il a rappelé deux visions opposées en remontant il y a quelques siècles :

- une vision catholique de la nouriture, où l'on alterne excès et restriction, ripaille et "manger maigre", où   la confession du péché de gourmandise permet de pardonner la faute,

- une vision protestante, de rigueur et de sérieux, aux antipodes du plaisir et donc du côté de la raison alimentaire.

Des différences culturelles qui ont bien sûr une influence sur la façon dont nous, Français et autres "Latins", considérons le repas aujourd'hui, bien différemment des Anglo-Saxons. D'un côté (en simplifiant) le repas convivial et source de plaisirs, de l'autre l'alimentation fonctionnelle à visée nutritionnelle...

Il a aussi fait un parallèle qui m'a paru assez pertinent entre cette époque ancienne marquée par l'Eglise où l'on alternait la ripaille, les excès alimentaires, et la confession pour se faire absoudre, et l'époque actuelle. En effet, aujourd'hui, il ne s'agit plus d'aller se faire pardonner ses excès à l'église mais de les compenser autrement : la ripaille reste permise pour peu qu'on alterne avec un peu de Danacol (par exemple) et qu'on la résorbe ainsi ! C'est ce qu'il nous a montré via un spot publicitaire espagnol. C'est en fait un peu le rêve pour l'industrie agro-alimentaire : nous faire manger beaucoup et continuer à nous faire consommer des produits (tout autres) pour compenser ces excès !

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Pour ma part, le chemin sur lequel j'accompagne les personnes n'est ni l'un ni l'autre, c'est plutôt la recherche d'un équilibre, associant le corps et la tête, intégrant grandement le plaisir tout en considérant qu'il n'est pas forcément le mieux servi dans l'excès, et l'inconfort qui en découle. Peut-être cela serait-il plus proche d'une approche d'inspiration bouddhiste, non ?

NB : je ne suis vraiment pas une spécialiste des religions, c'est une vision assez basique bien sûr !

 

Photo © picsfive - Fotolia.com

30/01/2012

Vive les blogueuses de cuisine !

J'aime les blogueuses de cuisine (les blogueurs aussi, pardon Dorian ;-) mais ils sont moins nombreux...). J'aime leur créativité à imaginer des plats et mêler des ingrédients basiques ou rares, leur simplicité et leur franchise, leur persévérance à tester des recettes jusqu'à trouver le juste résultat, leur générosité à les partager ainsi que toutes leurs trouvailles et astuces gourmandes, ... Alors merci Anne, Clea, Clotilde, Edda, Esterelle, Pascale, ... (et tant d'autres que j'oublie, qu'elles me pardonnent) de nous régaler les yeux et les papilles !

Ainsi, rien que cette semaine :

- j'ai ressorti mon moule à madeleines quasi-antique grâce à Pascale qui m'avait révélé sa longue route vers les madeleines parfaitement bosselées et Esterelle qui a fini de me motiver en nous faisant saliver devant une recette de la pâtissière Claire Heitzler, de chez Lasserre.. J'ai fait dans la madeleine toute simple et, Pascale, la bosse était là mais un peu modeste, sans doute une question de chaleur du four... A refaire bientôt car c'était délicieux...

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- j'ai réalisé un festif cake au saumon fumé et citrons confits et une succulent tarte aux poireaux et au curry grâce à la même délicieuse Pascale, en vue d'un pot amical ;

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- j'ai testé pour la première fois des mini-cakes à la mortadelle tout à fait délicieux, proposés par la toujours créative Edda, car j'avais un reste de cette charcuterie ;

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- j'ai refait un délicieux velouté châtaignes-champignons, imaginé par Clotilde, ainsi que de savoureux muffins poire-noix-roquefort (ça, je triche, c'est dans son livre !).

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Quand je n'ai pas d'idées, quand je cherche LA bonne recette, c'est souvent vers elles que je me tourne. Car elles ont en général davantage de simplicité et d'expérience de la cuisine quotidienne que les chefs malgré tout le talent de ceux-ci. Je sais que je peux leur faire confiance une fois que j'ai testé quelques recettes, et je les préfère mille fois aux mega-sites de cuisine.

Alors, comme je l'avais imaginé au Foodcamp, je rêve d'un moteur de recherche sélectif qui ne partirait en quête de recettes que parmi mes blogs préférés au lieu d'explorer la terre entière. Dites, les geeks et geekettes, ça ne doit pas être si compliqué que ça à fabriquer ?!

29/01/2012

Vive le slow (food et autres), le blog ralentit un peu !

Fotolia_©Natalia Pavlova.jpgMerci à vous tous et toutes qui me faites le grand bonheur de me lire régulièrement (et vous êtes de plus en plus nombreux comme disait un animateur télé). J'espère que le contenu varié, tournant à peu près toujours autour de l'alimentation, vous satisfait toujours.

Ce blog a été créé en 2008, au moment où je démarrais mon activité. En 2009-2010, je vous livrais un "plaisir gourmand quotidien" pour vous inciter à vous faire plaisir en mangeant le plus souvent possible et pour me donner un élan d'écriture. Depuis fin 2010, j'ai (un peu) ralenti le rythme et vous propose en général 4 à 6 billets par semaine, plus ou moins fournis. Ce ne sont pas les idée qui manquent mais sachez que mon activité s'est (heureusement pour moi) largement développée depuis son démarrage et me laisse moins de temps libre. Il est donc probable que les billets de ce blog seront un tout petit peu moins réguliers à l'avenir. Merci d'avance de le comprendre et j'espère que vous lui resterez fidèle quand même !

 

Photo © Natalia Pavlova - Fotolia.com

28/01/2012

Les Alimentations particulières, ça fait parler (ou un passionnant colloque OCHA)

Il y a quelques jours, j'ai assisté au colloque "Alimentations particulières", organisé par l'OCHA. Deux jours passionnants, sources de vastes réflexions autour de la nourriture, grâce à la participation active de nombreux et très divers intervenants : historien, archéologue, anthropologue, gastro-entérologue, allergologue, psychiatre, ...

Pour nous faire comprendre l'idée des "alimentations particulières", on a commencé par évoquer une sorte d'antithèse : le repas berbère en Kabylie algérienne : le repas s'organise autour d'un plat où chacun puise avec une cuillère, il y a une obligation de manger, ensemble, le même plat, où que l'on soit : il est impensable, très mal vu de manger seul (même les bergers dans la montagne se retrouvent pour manger), ou différemment des autres. Impossible d'exprimer une préférence personnelle, d'avoir une allergie à un quelconque aliment, avec les désagréments sérieux que cela peut parfois entraîner.
Or, aujourd'hui, on s'éloigne largement de ce mode alimentaire : de façon choisie ou subie, de plus en plus de personnes ont une alimentation différente de la "moyenne" des gens.

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Comment cette famille modèle vivrait-elle ce repas si chacun mangeait un plat différent ?

 

Cela peut être une alimentation subie, pour des raisons de santé, notamment d'intolérance ou d'allergie à certains aliments ou ingrédients. Ou cela peut être une alimentation choisie, du fait de croyances ou de convictions (ne plus manger d'animaux par exemple), ou par le choix de faire un régime, voire de développer une attention obsessionnelle au manger sain (l'orthorexie). Parfois, même quand cette alimentation est subie au départ, certains font de cette différence une force. En se créant notamment une autre communauté que celle des mangeurs familiers, plus affinitaire, voire en faisant du prosélytisme.

Le colloque a aussi été l'occasion de s'interroger sur les raisons du développement de ces alimentations particulières, qui semble plus important aujourd'hui. Ne serait-ce pas parce que la nourriture nous est devenue étrangère, parce qu'on ne sait plus comment elle est fabriquée, qu'on ignore d'où proviennent nos aliments ? On ressent le besoin de savoir ce qu'on mange. Et faire des choix, sélectionner des aliments, fixer des règles, donne le sentiment de retrouver une maîtrise de ce que l'on absorbe.

En même temps, cette individualisation de la façon de manger peut être fatigante. Parfois, on préférerait ne pas avoir de choix, ou pas trop (10 parfums de glace plutôt que 50 par exemple), ne pas devoir toujours décider. On a parfois envie qu'on nous dise quoi manger (et c'est parfois ce qu'on réclame à une diététicienne...).

Bref, on a parlé allergies vraies, fausses, ressenties dans le corps ou dans la tête, peurs alimentaires, régimes, orthorexie, modes alimentaires au fil des siècles : je reviendrai sur certains de ces thèmes dans quelques prochains billets.

Et vous, avez-vous le sentiment d'avoir une alimentation particulière ?

Photo © WavebreakMediaMicro - Fotolia.com

19/01/2012

Adieu au gras !

Non, non, il ne s'agit pas d'enlever le gras de notre alimentation, surtout pas, notre corps en a vraiment besoin !

Cette exclamation, c'est la conclusion tirée par un ami après des changements intervenus dans sa vie. Récemment, il me racontait ainsi qu'il avait perdu plus de 7 kilos sans s'en rendre compte. Etrange, n'est-ce pas ? En fait, il avait décidé peu à peu d'élaguer, d'enlever "du gras" dans sa façon de communiquer avec les autres, d'écrire, qu'il jugeait trop riche, trop chargée. Et, conséquence non voulue (d'autant qu'il n'avait pas vraiment de problème de poids), sa façon de manger s'était elle aussi, tout à fait inconsciemment, allégée. Une cohérence de l'être...

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Cette anecdote a fait écho en moi car je rencontre assez souvent des personnes qui mangent de façon vraiment excessive ou qui alternent privation très stricte et lâchage total. Souvent, il s'agit de leur mode de fonctionnement habituel, une façon excessive d'agir dans différents domaines une logique du "tout ou rien", ... Nombre de ces personnes se débrouillent seules et se lancent typiquement dans des régimes très restrictifs et efficaces rapidement. Mais il y en a aussi qui viennent me voir pour perdre du poids. Je les accompagne vers davantage de mesure dans le domaine alimentaire mais, en fait, cette "rééducation" peut parfois s'avérer complexe si cela crée un décalage entre la façon de manger et le reste...

Que peut-il se passer alors ? Il peut être difficile de s'orienter durablement vers une "voie du milieu" alimentaire si le mode de fonctionnement global de la personne ne bouge pas. Ou au contraire la prise de conscience de ce tempérament excessif par le biais alimentaire est une porte d'entrée qui peut inciter la personne à revisiter d'autres aspects de sa vie et de son caractère. Il n'y a pas d'âge pour changer si on en a envie !

Ainsi, de votre coté, prenez le temps d'observer votre façon de manger : peut-être est-elle le révélateur d'une manière d'être, d'agir plus globale : la vitesse, l'attention portée, la minutie, la quantité excessive, la prudence, ... sont-ils là et ailleurs ? Qu'en pensez-vous ?

 

Visuel ©studio 58 Fotolia.com

 

17/01/2012

Diététicienne ou ministre ?! (ou On peut mincir au restaurant...)

Non, rassurez-vous, je n'ai aucune velléité en la matière ! C'est juste que, la semaine qui vient de se terminer, j'ai un peu eu l'impression d'avoir ce qu'on appelle un "agenda de ministre", assez inhabituel pour moi. Outre mes consultations et trois propositions d'intervention en entreprise ou association à préparer, j'ai eu quatre déjeuners au restaurant + un dîner, trois petits déjeuners à l'extérieur, un goûter dans un palace, une fête d'anniversaire... Un programme de rencontres amicales et professionnelles fort alléchant !

Mais, avec un tel programme, beaucoup de personnes qui font attention à leur ligne en se restreignant se seraient senties assez mal et auraient anticipé cette semaine avec plus d'angoisse que de joie. J'observe ainsi plusieurs types de comportement dans ce type de circonstances :

- les personnes qui se restreignent tellement en temps normal qu'elles savent que les sorties sont synonymes de lâchage automatique et important, fortement générateur de culpabilité ;

- celles qui enchaînent tout cela avec discipline, restent dans leur logique de privation et font des choix davantage guidés par la raison diététique que par le plaisir ;

- celles qui sont dans une relation tellement perturbée avec l'alimentation qu'elles inventent des prétextes pour refuser sorties et invitations, tellement elles ont peur de "craquer", ce qui ne favorise pas leur mieux-être.

Or, pour une personne normalement régulée, ce type d'occasion est surtout un plaisir et elle sait que, même si elle mange ou boit un peu plus ou goûtee des plats plus riches, son corps rétablira un équilibre dans la durée.

Voilà un petit récapitulatif de mes sorties de la semaine :

Lundi midi : déjeuner japonais chez Zenzan, table agréable et bien remplie le midi, dans le quartier de l'Etoile où je n'étais plus allee depuis fort longtemps (on avait prévu initialement un repas chez Kanno mais on a découvert que cela avait fermé) : boeuf sauté épicé aux poireaux sur un grand bol de riz, plus soupe et petits légumes : délicieux et rassasiant.

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Lundi soir : dîner imprévu avec un ami à La Cerisaie, petit resto de cuisine du Sud-Ouest où j'avais très bien déjeuné il y a quelques semaines. Le chef est tres porté sur le gibier en cette saison (moi, je n'y connais pas grand chose mais suis prête à goûter...). On a ainsi partagé une entrée, une terrine de grouse d'Ecosse, puis j'ai mangé deux demi-plats savoureux et étonnants : une "compote de Lièvre façon Royale" avec foie gras, lamelles de truffe et des penne et une "Palombe rôtie et raviole de foie gras". Après tout cela, je n'ai pas résisté à un petit dessert : un "Sablé doré aux marrons glacés comme un crumble", avec des fruits, du croquant, de la glace vanille un peu cachée, miam ! Et un délicieux mini-cannelé a conclu le repas.

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Mardi matin : un petit déjeuner "Ecrire pour", moment que j'adore : pas faim, je n'ai pas touché aux viennoiseries et j'ai un déjeuner prévu pas très tard ;

Mardi midi : déjeuner amical aux Tartes Kluger : bonne tarte salée poulet-curry-tomate (c'est pas la saison de celle-ci !), soupe de potiron (malheureusement servie en même temps, comment manger chaud ?!), salade + 1/2 part de tarte pomme-caramel ;

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Mercredi midi : travail à la maison, envie de tester un nouveau lieu proche plutôt que de cuisiner, Koff Delicatessen, à l'ambiance new-yorkaise : cheeseburger accompagné de "hashbrown" (galette de pommes de terre) ;

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Jeudi matin : petit déjeuner professionnel dans un café : tartine pain-beurre ;

Jeudi midi : déjeuner au Braisenville, dans le 9ème : "magret de canard des Landes céleri rave datte poire", "crumble pommes-poires" : les portions sont petites mais cela me suffit.

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Vendredi matin : petit déjeuner amical à l'extérieur : le prix de la tartine (5 euros !) dans ce grand café du quartier Sèvres-Babylone m'a coupé l'appétit, je me rattraperai plus tard avec un grillé aux pommes...

Samedi après-midi : "Goûter chic" au Plaza Athénée (cf mon billet) : part de mille-feuille pas entière et quelques bouchées des autres gâteaux ;

Samedi soir : invitée à une fête d'anniversaire : quelques bouchées et canapés divers, plus intéressée par les discussions que par le buffet pourtant joli.

Le reste des repas fut maison et adapté à mon appétit.

Eh bien, vous savez que j'aime bien expérimenter pour vous inciter à le faire. Alors, pour vous montrer que sortir beaucoup n'empêche pas de perdre du poids, je me suis livrée à l'expérience moi-même. Résultat sur la balance en une semaine (elle ne devrait servir qu'à mesurer des expériences...) : quelques centaines de grammes... en moins ! Rien de très significatif bien sûr mais en tout cas, pas de prise de poids.

Les clés : la non restriction et la régulation ! Quand on ne se prive pas, on ne ressent pas le besoin de se lâcher à l'extérieur. Quand on a un peu trop mangé, on se régule en attendant le retour de la faim.

Et vous, sortir souvent, cela vous inquiète pour votre ligne ?

 

Les adresses si besoin :

Zenzan, 4 rue Brey, Paris 17ème, 01 53 81 00 75

La Cerisaie, 70 oulevard Edgar Quinet, Paris 14ème, 01 43 20 98 98

Les Tartes Kluger, 6 rue du Forez, Paris 3ème, 01 53 01 53 53

Le Braisenville, 36 rue Condorcet, Paris 9ème, 09 50 91 21 74

Le Plaza Athénée, 25 avenue Montaigne, Paris 8ème, 01 53 67 66 65