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01/02/2012

Ripaille, tempérance et équilibre (ou le colloque OCHA "Alimentations particulières" parle religion)

Un des grands intérêts du colloque "Alimentations particulières" organisé par l'OCHA était de proposer le regard de toutes sortes d'intervenants a priori éloignés de l'alimentation. Ainsi, j'ai été très intéressée par l'intervention de l'historien (entre autres compétences) espagnol Josep M. Comelles. D'une part, il a rappelé deux visions opposées en remontant il y a quelques siècles :

- une vision catholique de la nouriture, où l'on alterne excès et restriction, ripaille et "manger maigre", où   la confession du péché de gourmandise permet de pardonner la faute,

- une vision protestante, de rigueur et de sérieux, aux antipodes du plaisir et donc du côté de la raison alimentaire.

Des différences culturelles qui ont bien sûr une influence sur la façon dont nous, Français et autres "Latins", considérons le repas aujourd'hui, bien différemment des Anglo-Saxons. D'un côté (en simplifiant) le repas convivial et source de plaisirs, de l'autre l'alimentation fonctionnelle à visée nutritionnelle...

Il a aussi fait un parallèle qui m'a paru assez pertinent entre cette époque ancienne marquée par l'Eglise où l'on alternait la ripaille, les excès alimentaires, et la confession pour se faire absoudre, et l'époque actuelle. En effet, aujourd'hui, il ne s'agit plus d'aller se faire pardonner ses excès à l'église mais de les compenser autrement : la ripaille reste permise pour peu qu'on alterne avec un peu de Danacol (par exemple) et qu'on la résorbe ainsi ! C'est ce qu'il nous a montré via un spot publicitaire espagnol. C'est en fait un peu le rêve pour l'industrie agro-alimentaire : nous faire manger beaucoup et continuer à nous faire consommer des produits (tout autres) pour compenser ces excès !

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Pour ma part, le chemin sur lequel j'accompagne les personnes n'est ni l'un ni l'autre, c'est plutôt la recherche d'un équilibre, associant le corps et la tête, intégrant grandement le plaisir tout en considérant qu'il n'est pas forcément le mieux servi dans l'excès, et l'inconfort qui en découle. Peut-être cela serait-il plus proche d'une approche d'inspiration bouddhiste, non ?

NB : je ne suis vraiment pas une spécialiste des religions, c'est une vision assez basique bien sûr !

 

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