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31/03/2012

Un tagine de poulet, on se régale !

poulet, tagine de poulet aux pruneaux, recette facile, préparer un repas à l'avance, organisation, cuisine pratiqueLe poulet, enfant, je ne le mangeais que rôti, pour le déjeuner du dimanche. Depuis mes habitudes alimentaires ont terriblement changé, surtout dans le sens de l'ouverture, et j'aime varier les préparations.

Cette fois, j'avais besoin de pouvoir préparer un plat à l'avance, assez rapidement, pour avoir juste à le réchauffer en rentrant assez tard le soir. Je me suis souvenue d'une recette que j'avais faite pour un bento et que j'avais beaucoup appréciée, un tagine de poulet aux pruneaux. Bien adaptée à la période car, si le printemps est là pour le calendrier, il n'a pas encore livré toutes ses richesses légumières...

Les ingrédients sont simples, j'avais toutes les épices nécessaires, la recette n'est vraiment pas compliquée, elle est toujours , sur le blog gourmand d'Estelle.

J'ai choisi de l'accompagner de semoule, là aussi question de rapidité de préparation : 2 mn de cuisson dans l'eau bouillante pendant que le poulet se réchauffait, puis un filet d'huile d'olive. Ce fut tout à fait délicieux !

Et vous, vous l'aimez comment le poulet ?

30/03/2012

J'ai testé pour vous : le Power Plate ! (Stop au sport qui fait mal !)

Mon sport préféré, c'est la natation. Sans doute car je la pratique depuis toute petite. J'aime glisser dans l'eau, enchaîner les longueurs sans penser à autre chose, cela me vide la tête et me détend.

J'ai déjà écrit ici qu'il ne faut pas faire du sport par pure contrainte mais écouter ses envies, se faire plaisir, voir si cela nous détend. Les préférences en la matière sont très personnelles. Pour me faire une opinion et pouvoir parfois donner un éclairage à mes patientes qui le souhaitent, j'ai décidé de tester certaines activités en vogue.

Première expérience : le Power Plate

sport,activité physique,bouger,bien dans son corps,power plate,gym suédoise,nia,natationFait essentiellement pour se muscler, très orienté vers le résultat, cela était a priori éloigné de mes goûts mais je n'avais aucune idée de ce que c'était. En ayant beaucoup entendu parler, j'étais curieuse de voir. J'ai profité d'une super promo d'un site d'achats groupés pour tester cela dans une petite salle spécialisée. Je me change, un "prof" s'occupe de moi, en même temps que de deux autres personnes. En fait, il s'agit de tenir des positions un certain temps sur une sorte de plate-forme vibrante.

Je trouve cela hyper-désagréable ! Non seulement tenir des positions immobiles simplement pour se muscler ne me parait pas très intéressant, carrément ennuyeux, mais la vibration que je ressens jusque dans la tête est vraiment insupportable. Je tiens une demi-heure, la durée du cours mais pars en me promettant de ne plus jamais essayer. Alors que j'avais un bon pour deux autres séances à prix cassé ! Cela m'étonnerait que quiconque fasse cela pour le plaisir... Le Power plate est pour moi la traduction exacte du principe stupide "il faut souffrir pour être belle" (si tant est qu'être très musclée, c'est être belle... ceci est un autre sujet...).

J'ai aimé ? Pas du tout !

J'y retournerai ? Sûrement pas !

Et vous, vous avez déjà testé le Powerplate ? Vous avez aimé ?

Voilà, je vous parlerai d'autres activités prochainement. 

29/03/2012

Faut-il faire du sport (pour maigrir) ?

Voilà encore une question que m'a posée une traductrice à la conférence de la SFT samedi dernier.

La réponse est non ! On peut mincir sans faire de sport. Perdre du poids est une question de balance entre les apports caloriques et les dépenses. On peut jouer sur les deux tableaux, diminuer ses apports (manger moins) et augmenter ses dépenses mais on n'est pas obligé(e). Pas de culpabilité (mes patient(e)s prennent souvent un air gêné pour m'annoncer qu'ils ne font aucun sport !) mais c'est toutefois intéressant de réfléchir à la question.

Bouger (sans nécessairement faire du sport) permet d'augmenter ses dépenses par rapport à son métabolisme de base. Et il n'y a pas que ça : c'est agréable pour se sentir bien dans son corps. Sans compter les bénéfices pour le tonus, le coeur, la circulation, le transit, ...

Bouger, ce n'est pas forcément aller transpirer dans une salle de sport. Il peut s'agir de marcher, de danser, de faire du vélo en ville, de jardiner, ... Rien que marcher (en profitant du retour du printemps) fait un bien fou, essayez pour voir...

Et faire du sport ? Faire du sport fait bien sûr dépenser davantage de calories que rester immobile ! Mais il en faut une bonne dose pour que ce soit significatif. De nombreuses personnes disent "je ne comprends pas, je fais du sport et je ne maigris pas !" Bien sûr, c'est normal si on en profite pour manger encore plus : combien de personnes "se lâchent" côté nourriture sous prétexte qu'elles viennent de faire un footing !

Toutefois, quand on fait du sport régulièrement, on se muscle peu à peu, on modifie sa silhouette (de façon variable) et on augmente son métabolisme, la dépense d'énergie de son corps.

Mais alors, quel sport ?

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Ce qui est vraiment important, c'est de trouver le sport que l'on pratiquera avec plaisir et non d'en choisir un qu'on fera par contrainte, uniquement pour le résultat. Combien de personnes s'abonnent pour plusieurs centaines d'euros à une salle de sports et s'arrêtent au bout d'un ou deux mois ! Il s'agit aussi de prendre en compte ses contraintes : rares sont ceux/celles qui se rendent volontiers à l'autre bout de la ville pour une heure d'activité. On peut donc réfléchir à son besoin, ses envies, ses contraintes matérielles : veut-on se détendre et apaiser du stress, se défouler, le faire seul(e) ou à plusieurs, à quel moment de la journée et de la semaine, près de chez soi ou travail, avec quel budget, ... On peut en parler autour de soi pour recueillir idées et avis et surtout aussi tester différentes activités : on peut souvent bénéficier s'une séance d'essai gratuite ou peu coûteuse.

Pour ma part, j'adore nager et je regrette que l'offre de piscines soit un peu limitée à Paris. J'ai fait pendant quelque temps du NIA, un mélange de danse et de techniques corporelles, avec plaisir mais j'ai arrêté pour l'instant faute d'horaires de cours qui me convenaient.

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Et puis, toujours curieuse, j'ai décidé de tester d'autres activités dont j'entends parler par mes patientes, par la presse, internet, ... Je partagerai ici de temps en temps mes impressions, très subjectives bien sûr ! Rendez-vous dès demain pour le premier épisode !

Et vous, vous avez trouvé le sport de vos rêves qui vous fait vraiment du bien ?

 

Images © Dominique LUZY et © Sergey Peterman - Fotolia.com

27/03/2012

Ménage de printemps, ménage de congélo !

Je vous avais déjà fait une petite série "je vide mon congélo". C'est sympa en effet de temps en temps de faire le point sur ce qu'on a stocké (certains ont des congélateurs pleins à craquer et ne savent plus vraiment ce qu'il y a dedans...), de faire le vide pour peu à peu le remplir à nouveau de bonnes choses : des portions de plats maison qui dépanneront, des filets de poisson ou de poulet pour gagner du temps, des légumes hors saison dont on ne peut pas se passer, ... En plus, le printemps, c'est la période traditionnelle du ménage et c'est un moment ou l'on songe davantage à se ravitailler en légumes frais.

Cette fois, le congélateur n'était pas très plein mais je voulais néanmoins faire place nette. Qu'ai-je fait ?

- j'ai fini les dernières crevettes dans un bento avec riz, oeufs de saumon, concombre, carottes.

- un jour où je travaillais chez moi, je me suis fait un déjeuner savoureux avec un reste de quiche poireau-feta-orange, un accord original imaginé par Clea que j'ai encore plus appréciée que la première fois.

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- les framboises surgelées qui me restaient, j'en ai mixé une partie pour de savoureux smoothies (par exemple banane-framboise-orange-pomme-citron : ce que j'avais sous la main) et avec le reste, j'ai fait des muffins style gâteau au yaourt : framboise-thé matcha et framboise-citron. Délicieux !

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- j'ai décongelé deux mini Fondants Baulois (lors d'une nouvelle visite au Comptoir Baulois  il y a quelques mois, la vendeuse du Comptoir Baulois nous avait vendu une promo en nous assurant que cela supportait très bien la congélation : je confirme !). L'un a été savouré en petites parts lors d'une visite familiale, l'autre m'a servi comme support d'une courte dégustation (manger avec tous ses sens) lors de mon intervention à la SFT.

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- les quelques châtaignes et champignons qui restaient ont fini en soupe plus vraiment de saison mais néanmoins fort agréable (une délicieuse recette du livre de Clotildeque j'avais déjà faite).

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Et avec tout ça, le congélateur est quasi-vide !

Et vous, cela vous arrive de vider votre congélateur ?

25/03/2012

Combien de légumes par jour ?!

Cela faisait partie des nombreuses questions que l'on m'a posées hier samedi, lors de l'intervention que je faisais devant les traductrices, traducteurs, interprètes : "Faut-il vraiment manger 5 fruits et légumes par jour ?". Ce message a été tellement véhiculé par le PNNS (Programme National Nutrition Santé) que tout le monde le connait, mais la plupart des personnes pensent ne pas l'appliquer et cela génère beaucoup de culpabilité et d'inquiétude ("suis-je vraiment en train de mettre en danger ma santé ?"). Côté santé, les choses ne sont pas si simples...

Pour ma part, je ne fixe pas de règle stricte, je recommande surtout d'avoir une alimentation la plus variée possible, naturelle, de saison, colorée et cela comporte logiquement des légumes et des fruits. Et j'essaie toujours d'aider la personne à comprendre pourquoi éventuellement elle néglige cette catégorie d'aliments. Par goût, par habitude, par manque de savoir-faire culinaire, par impression de manquer de temps pour faire les courses et/ou cuisiner, par peur de gaspiller, ... Ainsi, si vous vous posez des questions, vous pouvez vous amuser vous aussi à faire le bilan sur quelques jours : si vraiment vous mangez très peu de légumes et de fruits, demandez-vous comment vous pourriez faire évoluer vos habitudes.

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Pour le plaisir bien sûr ! Pour ma part, je les aime (presque) tous et je ne vois pas comment je pourrais me passer de fruits et de légumes. Je ne compte pas combien j'en mange mais je sais que si j'en suis privée un ou deux jours, j'en ressens très vite le manque. Et faire un repas à base de légumes me satisfait tout à fait. Ainsi, samedi soir, mon chef personnel avait concocté un plat de légumes mijotés dont il a le secret, une sorte de variation sur les artichauts à la barigoule, des petits artichauts italiens avec de la tomate, de la salade, des carottes, des petits pois, des lardons pour le goût, ... Un régal !

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A propos de la consommation de fruits et légumes, j'avais tourné en 2011 une petite video  à la demande de la Maison du Cancer, un site informatif et concret.

Et vous, êtes-vous inquiet(e)s de ne pas manger assez de légumes ?

22/03/2012

Comment bien manger quand on est traducteur/trice : RV samedi !

traducteur, interprète, indépendant, freelance, travailler chez soi, bien manger quand on est indépendant, sft, traductionSi vous êtes ou si vous connaissez des traducteurs/traductrices/interprètes à Paris ou en région parisienne, sachez que j'animerai une conférence à l'invitation du SFT (Syndicat des Traducteurs Professionnels) d'Ile-de-France samedi 24 mars de 10h à 12h au Café du Pont-Neuf.

Car quand on est dans la traduction, et surtout si on est indépendant, cela donne souvent un contexte particulier qui peut influencer la façon de manger :

- on est libre de son emploi du temps,

- souvent on travaille chez soi,

- on mange assez régulièrement seul (e),

- on peut alterner des périodes de "charrette" et des périodes plus calmes,

- on n'a pas forcément un temps fou pour cuisiner,

- ni des fortunes à dépenser peut-être.

Tous ces sujets et d'autres pour que manger soit un plaisir, une source de vitalité et pas une contrainte ou un stress, nous les aborderons de façon interactive.

Tout cela pour seulement 9 euros, le prix du petit déjeuner. 

Inscription préalable indispensable : plus d'infos ici.

Et merci à "Ma voisine millionnaire" pour l'invitation !

 

Visuel © Piotr Kozikowski - Fotolia.com

21/03/2012

Faut-il lire les étiquettes alimentaires ?

La question de l'étiquetage alimentaire revient souvent sur le devant de la scène. Les réglementations se succèdent. On cherche l'équilibre entre la volonté d'informer et le risque de noyer sous les informations plus ou moins lisibles. Alors, qu'en penser ? Faut-il lire les informations des étiquetages alimentaires ?

Selon moi, vous avez sans doute mieux à faire que devenir des spécialistes de la nutrition, capables de décortiquer toutes ces informations ! Vous n'allez pas non plus doubler le temps nécessaire pour faire vos courses en décryptant chaque emballage à la loupe.

Ce n'est pas une raison pour manger n'importe quoi bien sûr ! En fait, le meilleur moyen de ne pas avoir à lire les étiquettes, c'est d'abord d'acheter des produits bruts, naturels !

Pour ma part, bien sûr, je lis souvent les étiquettes par déformation professionnelle. Mais si je me penche sur mon comportement personnel, je constate que j'achète principalement des produits pas ou peu transformés : des légumes, des fruits, des pâtes, du riz, des céréales, du pain chez le boulanger, du poisson, de la viande, des oeufs, du fromage chez le fromager, du lait, du chocolat, du sucre, de la farine, ... On peut s'intéresser à la provenance pour certains.

Ensuite, en cas de produits transformés, le plus simple est d'acheter régulièrement les mêmes produits qu'on a repérés comme satisfaisants en ayant lu une ou deux fois l'étiquette (cf critères ci-dessous). Ainsi, il m'arrive (quand même !) d'acheter par exemple des biscuits et je connais les 2-3 variétés qui me conviennent (avec du beurre et pas de l'huile de palme par exemple...).

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Une étiquette plutôt rassurante, reste à vérifier si c'est satisfaisant au goût !

Enfin, quand on est sur le point d'acheter un produit non familier, je vous suggère quelques règles simples pour ne pas trop se prendre la tête :
- que la liste des ingrédients soit courte (6 ou 7 maximum). Sinon vous abandonnez !
- que les premiers ingrédients (ceux qui sont en quantité la plus importante) soient logiques pour l'aliment concerné : par exemple du poisson dans un plat à base de poisson, de la farine ou équivalent dans des gâteaux, ...
- que vous connaissiez tous les ingrédients qui sont listés. Si vous voyez des noms plus ou moins barbares, laissez tomber.

Pour ma part, j'ajouterai de minimiser certains ingrédients/dénominations qui sont souvent le signe d'une volonté de privilégier un coût bas : l'huile de palme (cachée souvent derrière l'appellation huile végétale) ce qui disqualifie de nombreux produits, dont une célèbre pâte à tartiner, le sirop de glucose-fructose (ingrédient à base d'amidon de maïs ou de blé enrichi en fructose), ou qui dénotent un éloignement du naturel (une grande partie des additifs, colorants, conservateurs).

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Un produit avec le sucre et l'huile comme premiers ingrédients, cela vous parait souhaitable ?!

Toutefois, il ne faut pas non plus devenir obsessionnel de la nourriture exemplaire. Faisons la différence entre notre alimentation quotidienne que l'on peut préférer saine et naturelle et certains aliments qui ne répondent pas vraiment aux principes évoqués ci-dessus mais qu'on peut avoir envie de consommer occasionnellement  (parce qu'on les trouve bons bien sûr !).

Et vous, avez-vous des convictions, des usages ou des questions en matière d'informations alimentaires ?

19/03/2012

Merveilles des mers et de la terre...

Il y a quelques jours, nous nous sommes offerts un fabuleux repas à dominante orangée, proposant un assortiment de quelques merveilles des mers :

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- des crevettes délicatement grillées,

- un peu de filets de bar et de daurade,

- une huitre à la japonaise,

- un faux sushi d'oursin.

Ces délices étaient accompagnés de quelques savoureuses bouchées plus terriennes : des petits oignons, de la salade cuite (une autre façon plaisante de manger de la salade) et des carottes râpées ; un bol de riz.

La diversité des mets était au rendez-vous et je la préfère largement à un plat mono-goût. Et pas la peine d'aller forcément au restaurant pour se régaler !

 

17/03/2012

Festival Omnivore : personnalités savoureuses à foison

J'ai eu la chance de gagner grâce à L'Express Styles un pass pour le festival Omnivore qui se déroulait il y a quelques jours, un événement pour la gastronomie créative. Chaque jour, il y a eu un programme appétissant et il a fallu parfois faire des choix. Dimanche et lundi, j'ai assisté ainsi à des conférences, confidences, master class sucrées-salées avec des intervenants de métiers, nationalités, styles variés. En même temps j'ai trouvé des points communs à tous ceux que j'ai écoutés. 

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Je pourrais résumer cela de façon très subjective en quelques mots-clés, le hasard de la programmation ne me faisant pas percevoir les mêmes sur les deux jours :

- dimanche : mémoire, territoire, personnalité, travail ;

- lundi : curiosité, créativité, réalisme.  

En effet, dimanche, qu'il s'agisse de Patrick Roger le chocolatier, des chefs Alexandre Gauthier le nordiste ou Eneko Atxa le basque espagnol, de Dominique Crenn, chef française installée à San Francisco, ils semblent avoir quelques fondamentaux en commun.  

La mémoire : mémoire du goût, mémoire des lieux. Patrick Roger a longuement parlé de la constitution de son goût, de la construction de son intuition créative à partir du potager de ses parents et de la cuisine familiale. Eneko Atxa a notamment raconté l'histoire d'un joli dessert qu'il a imaginé à base de châtaignes et qu'il sert dans un sachet en papier que le client ouvre lui-même : c'est le souvenir d'un petit sac de châtaignes chaudes que sa mère lui offrait chaque jour au retour de l'école et dont il sentait la chaleur et humait le parfum avec délice au long des quatre étages à monter pour arriver chez lui avant de s'en régaler qui lui a donne l'idée de ce dessert. 

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Eneko Atxa, le chef basque, prépare son dessert à base de châtaignes, souvenir d'enfance, servi dans un sachet en papier

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Eneko Atxa propose un plat "promenade dans notre potager" comme si on déterrait une pomme de terre, sous une "terre" comestible à base de légumes et amandes

Le territoire passé ou actuel qui les marque durablement : le Perche pour Patrick Roger, terre de son enfance, où il retourne régulièrement, où ses parents ont toujours un potager et dont il cherche à retrouver les goûts inscrits dans ses sensations ; la maison vieille de 350 ans où est installé le restaurant La Grenouillère d'Alexandre Gauthier et qu'il fait plonger dans le 21e siècle par une refonte du lieu ; le territoire basque qui influence profondément Eneko Atxa, installé en pleine nature et qui dit "Pourquoi cuisiner ? Parce que je suis basque". 

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Le chef Alexandre Gauthier a montré les lieux nordistes qui environnent son restaurant, le chef Eneko Atxa a fait découvrir la réalisation de son nouveau site

La personnalité : tous sont visiblement de fortes personnalités et ils impriment leur marque à leur cuisine/chocolats. La question de la communication, de la publicité, des avis sur internet est alors secondaire comme l'a dit Dominique Crenn dans une table ronde animée par Bruno Verjus : on ne peut pas plaire à tout le monde et ceux qui aiment sa cuisine viennent pour elle. Reste à se faire connaître quand même et d'ailleurs elle a participé à l'équivalent US de Top Chef. Patrick Roger voit en partie une origine génétique à son approche intuitive du goût puis le modelage par le potager, la cuisine de ses parents. Patrick Roger se revendique clairement atypique et semble s'amuser à affirmer qu'il est "extrêmement fermé" question goût quand tant d'autres prônent l'ouverture et la curiosité. Ainsi, l'influence décisive du potager lui rend étranger le poisson et il n'éprouve pas de curiosité pour la cuisine japonaise. Et il insiste sur l'importance de "rester qui on est" sans se situer en concurrence avec les autres. De la même façon, Alexandre Gauthier dit qu'il assume ce qu'il est et l'exprime dans une "cuisine d'humeurs". Dominique Crenn revendique "une cuisine très personnelle et émotionnelle".  

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Patrick Roger, Jacques Génin, Gilles Marchal : trois personnalités, trois styles de chocolats

Le travail : à les écouter ou les regarder faire, on ne peut que constater que leur réussite est le résultat d'un travail énorme. Patrick Roger le dit ainsi à sa manière directe : "plus on travaille, plus on devient fort. Tous ceux qui sont à un niveau élevé, ça bosse !".  

Cela était vrai aussi chez les participants que j'ai écoutés le lendemain lundi et d'autres thèmes sont apparus, avec Gilles Marchal, de la Maison du Chocolat, Yannick Alleno, Michel Guérard. Curiosité, créativité, réalisme.  

La curiosité et l'ouverture : Yannick Alleno a avoué se lasser assez vite et c'est ce qui le pousse à se renouveler et lancer de nouveaux projets. Il est passe son temps à goûter pour découvrir de nouveaux goûts, avoir de nouvelles idées. Gilles Marchal a le sentiment qu'il apprend tout le temps au gré des rencontres, des voyages, des découvertes. Yannick Alleno juge essentiel l'échange avec ceux qui l'entourent, de rester ouvert aux autres.  

La créativité : cette curiosité est au service de la quête de nouvelles idées, Yannick Alleno souhaite "toujours avancer", Gilles Marchal se dit "créateur de goût" et a insisté sur le fait que la créativité était un élément clé de l'activité et donc en aucun cas délégable a l'extérieur : toutes les idées émanent des équipes internes.  

Le réalisme : ces hommes ont beau être des créateurs, ils gardent néanmoins les pieds sur terre. Le réalisme, je l'ai ainsi ressenti chez Yannick Alleno esquissant sa bonne gestion des ressources, enseignant par exemple à ses équipes les réflexes d'une rentabilité inscrite dans le quotidien, de l'utilisation de feuilles de salade en trop dans un sandwiches à la récupération de l'eau ayant lavé cette même salade pour arroser les plantes ! Oui, même dans un palace ! S'éloignant un moment du plaisir des papilles, Gilles Marchal a parlé avec gravité des difficultés que rencontrent les planteurs de cacao dans des pays à la situation politique complexe (Venezuela, Mexique, Cote d'Ivoire) et de son pessimisme pour l'avenir. Le réalisme était aussi présent dans une table ronde intitulée "que va-t-on manger dans un monde en crise ?". On a notamment évoqué le fait que la crise suscitait deux types de besoins : celui de se faire plaisir, avec une cuisine ludique. festive, pétillante ; celui de se rassurer, qui donne lieu à une attente de naturalité. Mais Michel Guerard, qui participait, a remis en question de facon un peu provocante mais sincère la réalité même de la crise en comparant la situation actuelle avec ce qu'il avait vécu pendant la deuxième guerre mondiale... 

Au global, ce furent donc des nourritures essentiellement visuelles et intellectuelles mais on a quand même dégusté quelques chocolats (Patrick Roger et la Maison du Chocolat)

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Bilan : des personnalités riches, un événement qui donne une belle vision de la gastronomie sous un certain angle valorisant la créativité. Mais ce n'est pas toute la gastronomie !

Nota Bene : les différents "happenings" étaient animés avec talent par Clotilde Dusoulier(le chocolat), Bruno Verjus (les conférences), Sébastien Demorand (les masterclass salées).

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NB : ceci est la reprise (côté texte) de mon article paru dans la rubrique "Express yourself" de l'Express. 

16/03/2012

Voyage immobile : le Japon authentique à Paris

De plus en plus souvent, je fais des cadeaux éphémères aux uns et aux autres, à savourer dans l'instant et à inscrire peut-être dans la mémoire. Sorties, voyages, spectacles, repas, mets de choix,... Cette semaine, pour une importante célébration ou que je jugeais telle, j'ai ainsi décrété des festivités totalement nippones. Comme un voyage immobile, le Japon en plein Paris. Bon, pas de tatami ni de onsen mais pour le reste, on pouvait presque s'y croire.

On a ainsi visité un jardin japonais qu'on ne connaissait pas encore, à Rueil-Malmaison : jardin sec imposant mais manquant de l'entretien quotidien qu'on observe au Japon, tori et pont de bois qui créent un petit univers décalé de l'environnement proche, touche de printemps dans un arbre, sans doute un amandier. Bon, soyons honnêtes, cela ne vaut pas tout à fait le voyage !

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On a découvert une jolie boutique de céramiques japonaises, Yakimono, où on a été très gentiment accueilli avec un thé offert par les jeunes vendeurs, exactement comme on aurait pu le vivre à Kyoto.

Grâce à Mademoiselle Thé, nous avons passé un grand moment en compagnie de Yasu Kakegawa, véritable esthète du thé et du goût (il s'est aussi intéressé au vin et au chocolat dans son parcours et il dresse des parallèles en termes de richesse aromatique). Il nous a fait déguster quelques grands crus de thé vert fort rares aux arômes surprenants, produits en toute petite quantité (avec la conséquence sur le prix que vous pouvez imaginer...). Une enclave de pur Japon à deux pas du centre Pompidou.

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La gastronomie a évidemment occupé une place importante dans ce voyage immobile. Sur plusieurs jours, nous nous sommes régalés dans des lieux d'exception, de ceux qu'on ne s'offre pas quotidiennement. On a ainsi fait un repas de haute volée chez Bon, spécialisé dans les kushikatsu (ou kushiage), des brochettes panées. Le lieu est très beau et c'est un festival de quinze brochettes servies avec élégance, toutes plus délicieuses les unes que les autres, avec un mix d'ingrédients français et japonais : foie gras, boeuf Chateaubriand, sole, crevette, champignon shitake, pomme de terre japonaise ,... et deux sucrées en conclusion, dont, saison oblige, un sakura-mochi (gâteau enrobé d'une feuille de cerisier, symbole de printemps) !

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On est aussi retournés chez Juan: entre la délicatesse des mets, la discrétion du chef et la gaieté bien arrosée d'une table de Japonais voisins, on avait là encore une forte sensation de Japon. Un repas dégustation qui mêle poissons crus et cuits, légumes variés, en toutes sortes de petits plats jolis et délicieux.

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Que de beaux souvenirs engrangés ainsi en attendant un voyage plus réel !

 

Yakimono, 14 rue de Langeac, Paris 15ème, 09 51 53 29 43.  

Yasu Kakegawa - Thés du Japon, 12 rue Simon Le France, Paris 4ème, 01 44 61 28 21.

Bon Kushikatsu, 24 rue Jean-Pierre Timbaud, Paris 11ème, 01 43 38 82 27.

Juan, 144 rue de la Pompe, Paris 16ème, 01 47 27 43 51.