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23/09/2014

Ni Cru Ni Cuit, en livre ou conférence, passionnant !

Ni cru ni cuit, cela peut paraître un peu bizarre non ? Eh bien pourtant, cela existe, ce sont les aliments fermentés.

Un jour, je découvre chez mon libraire, un livre avec cet étrange titre, Ni cru ni cuit, au rayon culinaire. Il est imposant, je le feuillette et il m'apparait tout de suite passionnant car jetant un regard transversal et international sur ces aliments. Je m'en empare et je découvre que c'est l’œuvre de la journaliste-auteur culinaire Marie-Claire Frédéric. Elle a décidé de s'intéresser à cette catégorie alimentaire largement laissée de côté en termes d'études alors qu'elle est omniprésente dans notre alimentation, et même de se passionner pour elle.

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Je ne sais plus trop quand et comment cela a commencé mais je suis en contact avec Marie-Claire Frédéric via Facebook (eh oui, cela est quelquefois utile !) depuis un certain temps, on se lit, on échange et j'ai l'impression qu'on partage beaucoup d'idées sur l'alimentation et la cuisine saines et gourmandes. Elle a un joli blog, Du miel et du sel, où elle prend le temps d'expliquer avec précision recettes, usages et traditions culinaires.

A l'occasion de la sortie de son livre et pour le prolonger, elle a lancé un autre blog, Ni cru ni cuit, où elle explore le monde ses aliments fermentés, expérimente de nombreuses recettes, donne moult conseils.

Tout cela me donnait très envie de la rencontrer mais elle vit dans un petit village loin de Paris. Par chance, elle donnait il y a quelques jours une conférence au Musée du Quai Branly (eh oui, la nourriture, c'est de la culture !) autour de son livre. J'ai ainsi le plaisir de la rencontrer brièvement et de l'écouter. C'était passionnant !

Marie-Claire Frédéric a d'abord souligné que ces aliments fermentés, même si on ne les identifie pas en tant que tels, font vraiment partie des basiques de notre quotidien : pain, fromage, yaourt, jambon, cornichons, olives, anchois, chocolat, vin, bière, café et tant d'autres.

Elle a mis en relief les différentes dimensions de ces aliments puisqu'elle a fait un travail pas seulement culinaire mais historique, géographique, anthropologique, sociologique...

1. Des aliments fermentés

C'est cette caractéristique qui les rassemble : la fermentation, c'est la transformation par des micro-organismes (bactéries, levures, moisissures) pendant l'élaboration. Cela peut vous paraître moyennement appétissant à première vue mais ce sont ces organismes qui ont un effet quasi-magique et nous permettent de nous régaler...

2. Des aliments identitaires

Ils représentent le goût du pays natal et sont ceux dont on a la nostalgie quand on quitte son paye ou qui nous manqueraient le plus. Ainsi, selon une enquête, ce sont le pain et le fromage qui manqueraient le plus aux Français s'ils quittaient la France.

3. Des aliments universels

Toutes les traditions culinaires dans le monde ont leurs aliments fermentés. L'INRA en répertorie plus de 3000. Ils varient selon le climat et les matières premières disponibles mais sont partout. Du kimchi coréen au miso japonais, de la choucroute au nuoc-man... Mais ils ont un point commun à tous : partout, affirme Marie-Claire Frédéric, ils sont l'aristocratie des aliments. Ils font l'objet de croyances, de superstitions, de précautions lors de la fabrication, longtemps jugée mystérieuse, avant que Pasteur n'explique le phénomène.

4. Des aliments anciens

Il n'y a pas de certitude sur l'apparition des aliments fermentés mais on trouve leur trace dans nombre de civilisations anciennes, à travers des jarres, ... Il y avait déjà de la sauce poisson fermentée chez les Sumériens 3000 ans avant Jésus-Christ. Et, bien avant, il y a des centaines de milliers d'années, il est même possible que le fermenté soit arrivé avant la cuisson et ait permis une évolution de la dentition humaine (la taille des molaires), qui avait moins d'efforts à faire... Les boissons fermentées ont précédé les premiers foyers d'agriculture. On a retrouvé par exemple une boisson fermentée dans une tombe chinoise datant de 7000 ans avant Jésus-Christ, et elle était plutôt sophistiquée, faite à base de riz, raisin, miel et aubépine.

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Le plus vieux pain du monde répertorié, qui aurait 5700 ans

5. Des aliments civilisateurs

Aussi étonnant que cela puisse paraître, ce serait pour réaliser des boissons fermentées que l'homme se serait mis à domestiquer les céréales. Chaque civilisation a la sienne : blé, orge, riz, maïs, sorgho mil, et en a tiré une boisson. On ne sait pas ce qui est arrivé en premier, la bière ou le pain mais la bière alors était très nourrissante, une sorte de "pain liquide". Ainsi, les ouvriers des Pyramides étaient rémunérés en bière.  

6. Des aliments sacrés

Partout, ces aliments fermentés participent aux rituels religieux, que ce soit le pain et le vin dans la chrétienté, le thé en Mongolie, le beurre au Tibet, ...

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7. Des aliments sociaux

Ces aliments sont au cœur des pratiques communautaires, participent à la convivialité et aux échanges. Cela peut être la fabrication qui se fait en groupe : on a vu une photo d'une foule en train de préparer le kimchi en Corée. Idem pour la choucroute en Alsace. Ou bien sûr la consommation : on festoie en Suède pour consommer le très odorant Surströmming (hareng fermenté longuement), ... Ce sont des aliments précieux qu'on se doit de partager quand on reçoit, car on offre ce qu'on a de meilleur.

8. Des aliments bons pour la santé

On vivrait plus longtemps et en meilleure santé en consommant des aliments fermentés. Marie-Claire cite Jeanne Calment et son verre de porto quotidien en souriant. Mais elle garantit surtout que ce sont des aliments parfaitement sûrs, aux qualités nutritionnelles supérieures à celles des aliments frais. Et ils sont bons pour notre microbiote intestinal.

Tout cela était passionnant et est largement plus développé dans le livre que dans la conférence, avec également des recettes.

Là où le livre ne relève pas que de la recherche mais s'apparente un peu à une croisade, c'est que Marie-Claire Frédéric est inquiète pour ces aliments dans un monde où l'hygiénisme tend à triompher. Elle explique que paradoxalement, c'est au moment où l'on a décrypté et compris leur rôle, jusque-là mystérieux, grâce à Pasteur, que l'on s'est mis à en avoir peur et donc à lutter contre en aseptisant tout. A cela s'ajoute la volonté des industriels de standardiser la production par souci d'économie, ce qui va à l'encontre de la fermentation dont le résultat est chaque fois différent.

Je ne peux qu'être d'accord avec elle. Si une certaine dose d'hygiène est bien sûr nécessaire, trop d'hygiénisme est dangereux car, en aseptisant tout, on met en danger ces micro-organismes (présents également par milliards dans notre système digestif) et leur fabuleux travail, les aliments fermentés et par là même, la santé et la culture humaines. Marie-Claire Frédéric a toutefois conclu sur une note d'optimisme relatif car elle observe, avec le développement d'un mouvement écolo-locavore, un renouveau de la fermentation.

Et vous, quels sont vos aliments fermentés favoris ? Pratiquez-vous la fermentation de certains produits ?

 

22/09/2014

La Grande Tablée du Ministère de l'Agriculture, j'y étais !

Je fais dans le patrimoine alimentaire ces jours-ci, entre le repas gastronomique des Français et la Grande Tablée proposée en prélude aux Journées du Patrimoine !

En effet, j'avais été invitée vendredi soir à la Grande Tablée initiée par le Ministre de l'Agriculture, de l'Agro-alimentaire et de la Forêt, Stéphane Le Foll. J'étais visiblement invitée dans le registre presse (du fait de mon blog...), mais je ne fais clairement pas partie des "vedettes", tels Perico Legasse et autres, placés près du Ministre...).002.JPG

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Après m'être sentie un peu isolée en arrivant car ne connaissant personne, j'ai finalement noué conversation avec des personnes très diverses et intéressantes, revu Pierre Sanner, rencontré au Cercle, le Directeur de la Mission Française du Patrimoine et des Cultures Alimentaires, écouté Stéphane Le Foll vanter la qualité des produits alimentaires français et déclarer sa volonté de progresser en matière de restauration collective*, suivi la remise de quelques médailles et trophées. Puis je me suis installée auprès de sympathiques compagnons de tablée. Je ne sais pas vraiment en détail qui étaient les convives, des personnes du Ministère, des représentants de divers organismes, institutions, entreprises de la restauration collective, de la gastronomie, de l'agro-alimentaire, des producteurs...

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Le menu proposait plusieurs entrées et plats, un très bel assortiment de fromages d'Appellation d'Origine Contrôlée (AOP) de France, des desserts. Comme toujours dans ce type de circonstances où un buffet est proposé, la foule a tendance à se précipiter vers la nourriture. Pour ma part, ayant un peu traîné avant de passer à table, j'ai pris une petite entrée à base de tomates (le foie gras avait disparu en premier !), j'ai délaissé le plat (mais ma voisine ne l'a fait goûter) et j'ai largement profité des fromages puis j'ai conclu par une sorte de charlotte aux pommes.018.jpg

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Le tout fut plaisant et en bonne compagnie, dans la douceur d'un soir de fin d'été et la belle cour du Ministère.

Pour information, le même jour, le ministre, suractif et ne voulant lâcher aucun dossier d'après ses proches, était de retour d'un colloque de la FAO sur l'agro-écologie en Italie et publiait une tribune sur le sujet, sur lequel nous serions, a-t-il dit, en pointe.

*Il a été précisé qu'actuellement 70 à 80% des produits utilisés en restauration collective (qui représente 10 millions de repas par jour) ne proviendraient pas de France et le Ministre souhaite contractualiser l'amélioration de la qualité et de la provenance des produits.

20/09/2014

Déguster le "repas gastronomique des Français", c'est possible (et délicieux) aux Dîners du Cercle

Le "Repas Gastronomique des Français", c'est un élément du Patrimoine Immatériel mais ça devient assez matériel et intéressant quand on le mange, surtout réalisé par un grand chef !

Vous savez sans doute en effet que le "repas gastronomique des Français" a été inscrit en 2010 sur la "Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité" par l'Unesco. Cela peut paraître un peu théorique et donc, la Mission Française du Patrimoine et des Cultures Alimentaires, qui avait porté cette candidature, s'emploie à valoriser ce repas gastronomique sous d'autres angles. Il y a ainsi par exemple le projet des Cités de la Gastronomie en cours de développement. 

Et il y a désormais, très concrètement, la possibilité de déguster une interprétation du "repas gastronomique des Français" préparé par un grand chef à Paris dans un lieu élégant, le Cercle, rue Etienne Marcel. La Mission et le Cercle ont mis en place depuis quelques jours une démarche originale et atypique : pendant une ou deux semaines, un chef installé en province vient s'installer en résidence et prépare un dîner conforme à l'esprit du "repas gastronomique des Français". Un comité de "sages" gastronomes sélectionne les chefs, supervise la démarche, a un œil sur les menus. Un second de cuisine, présent à demeure, assure la continuité et aide les chefs à trouver leurs repères et se mettre rapidement dans le bain.

Pour ma part, j'avais reçu le dossier de presse du lancement et repéré le premier chef résident, Keisuke Matsushima. J'avais entendu parler depuis longtemps de ce chef installé à Nice et j'ai vu là une belle occasion de goûter sa cuisine, le menu étant fort appétissant et le prix (60 euros) certes élevé mais peut-être pas tant que ça au regard de la prestation annoncée. Donc, je réserve en ligne sans tarder. Dans l'intervalle, ayant été conviée à découvrir le lieu avant l'ouverture, j'y suis allée pour mieux comprendre la démarche. J'ai découvert un lieu cosy et classique, échangé avec Hugues Piketty, l'initiateur et Président du Club du Cercle (le club privé qui était déjà installé là), Pierre Sanner, le Directeur de la Mission, le chef Gérard Cagna, quelques blogueurs curieux comme moi... Au vu du lieu, je me suis un peu inquiétée que le repas soit très classique, on m'a rassurée sur la liberté laissée aux chefs et j'ai attendu le dîner avec impatience.

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Quelques jours après, jeudi dernier, nous arrivons pour dîner à 19h30. A partir de ce moment, l'ensemble de la soirée a été totalement délicieux :

- Le maître d'hôtel qui n'en est pas vraiment un (ancien patron de restaurant japonais et connaisseur du lieu) distille avec les serveurs un service classe, détendu et pince-sans-rire,

- On est confortablement installés (il y a trois options, les fauteuils bas de la première salle, les tables avec assise classique, la grande table de la bibliothèque),

- Nos voisins sont fort sympathiques et on échange de plus en plus au fil des plats,

- Les plats s'enchaînent avec un rythme parfait et ne sont ni trop ni trop peu copieux,

- Le chef Keisuke Matsushima fait plusieurs apparitions durant le repas et prend le temps de nous expliquer les plats conçus pour mettre en avant la gastronomie de la Méditerranée et le sens qu'il leur donne : le foie gras, tradition initialement venue d'Egypte s'accorde avec du nougat de Provence et des figues, fruit qu'on utilisait pour le gavage, le pigeon et les olives sont symboles de paix, ...

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Un petit aperçu partiel (pas évident, lumière tamisée) qui ne vous dit rien du plaisir en bouche...

- Bien sûr, l'assiette joue pour une bonne part dans le plaisir de ce moment. Des délicates bouchées servies à l'apéritif (bouillabaisse et wasabi cohabitent très bien !) à l'étonnant et délicieux accord foie gras-nougat, de la salade niçoise qui est vraiment déstructurée au loup "fish & chips" plein de finesse, tout est bon, savoureux, équilibré en goût, réjouissant.

Bref, un dîner au Cercle, c'est :
- un délicieux repas dans un cadre confortable et atypique (assez loin des bistrots tendance...) à un prix qui parait plutôt raisonnable au regard du repas et des montants que l'on voit parfois dans les "événements" de chefs invités,
- l'occasion de savourer un vrai repas gastronomique, dans un style et des quantités adaptés à l'époque, 
- l'opportunité de goûter la cuisine d'un chef non parisien au cours d'un menu spécialement conçu pour l'endroit et d'échanger avec lui de façon détendue.
 
Cela vous dit ?
 
Les Dîners du Cercle, 6 rue Etienne Marcel, Paris 2eme, 01 42 36 98 57. Durée de résidence et montant variables selon les chefs.

05/09/2014

Ni soleil ni Sud mais Provence dans l'assiette !

La deuxième quinzaine d'août a majoritairement vu un temps parisien mitigé. Mais ce n'est pas une raison bien sûr pour que l'assiette soit triste. On a eu des envies de Sud, de Provence, de plats familiaux ou traditionnels. Et on s'est bien régalés ! Au programme :

- des légumes farcis (tomates et courgettes) comme les faisait la "mamma", que Monsieur s'emploie à refaire aussi bons. C'est la recette familiale et pour ce plat, comme pour bien d'autres, chaque famille a sa recette. Ainsi, celle que Camille raconte sur son blog n'a pas grand chose à voir mais est sûrement succulente aussi.

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- pour ma part, je n'ai pas de souvenirs familiaux de la sorte, j'emprunte parfois ceux de Monsieur ou cette fois,  je me suis inspirée du livre d'Esterelle Payani, Cuisine de Provence, qu'elle m'a très gentiment offert. J'y ai pêché :

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- un tian d'aubergines (aubergine, tomate, oignon) très réussi,

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- une bohémienne aubergine-tomate (rien à voir avec la ratatouille !) qui a fait mes délices plusieurs jours de suite, chaude, froide, en tartine, en bento-salade avec quinoa, lentilles...003.jpg

Et j'ai bien envie aussi de me lancer dans la soupe au petit épeautre, d'attendre l'automne pour un tian de courge et de riz cette fois... Et pourquoi pas une tourte de blettes ?

Et vous, vous aimez, vous pratiquez la cuisine provençale ?

01/09/2014

Des résolutions de rentrée ? Non, une prolongation de l'été !

Souvent, à mes patientes qui rentrent de vacances, je demande comment cela s'est passé côté alimentation, détente, repos... En général, il y a beaucoup de positif et, au moment où elles replongent dans leurs habitudes quotidiennes, je les questionne sur ce qu'elles pourraient garder de ce qui leur a plu/fait du bien pendant l'été. Tout en prenant en compte une disponibilité et un contexte différents évidemment. Il ne s'agit pas de se fixer de rigides et ambitieuses résolutions qu'on ne tiendra probablement pas longtemps. Mais d'identifier des petits moments pour soi ou avec les autres à incruster dans le temps contraint : lecture, balade, cuisine, rêverie, dessin, sommeil, apprentissage nouveau... Chacun(e) a ses préférences et ses envies personnelles.

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On l'accroche où le hamac maintenant ?

Pour ma part, est-ce dû à ma déconnexion partielle des réseaux internet, j'ai eu l'impression de prendre beaucoup de temps pour moi et d'en avoir pour réfléchir, imaginer, expérimenter. Du coup, j'ai fait diverses choses un peu nouvelles en ces quelques semaines et je compte en prolonger certaines autant que possible car elles sont fort plaisantes. Pas seulement nager, qui ne peut avoir la qualité à Paris de ce que je vis dans le Sud évidemment... Je vous en reparlerai, le temps de voir si cela une chance de durer.

Et vous, qu'avez-vous envie de transposer de vos plaisirs d'été en ces jours de rentrée ?

NB : demain mardi à 22h40 sur Arte, une émission probablement intéressante sur "L'urgence de ralentir". Je ne suis pas sûre que je veillerai si tard mais vive le replay !

Sans doute pas un hasard si Arte programme cela le 2 septembre au moment où la tendance est sûrement davantage à l'accélération... Ralentir, d'ailleurs, j'en parle souvent.

 

Visuel © Robert Kneschke - Fotolia.com

30/08/2014

Festival Tous à Table : mélange des gen(re)s ?

Courant juillet, j'ai reçu une information sur un événement prévu le 30 août, le Festival Tous à Table avec une incitation à prendre un billet. J'ai regardé le "menu" attractif de chefs brillants, les prix élevés, le principe de solidarité entre les nantis et ceux qui le sont beaucoup moins. Et sans trop réfléchir, j'ai pris un billet à 49 euros (quand même !) pour le "Brunch des Pâtissiers", un des trois moments de le journée, car c'était le tarif le moins élevé... Et il y avait du beau monde en perspective : Benoit Castel (boulangerie Liberté), le chocolatier-pâtissier Jacques Genin, Cyril Lignac, ... J'ai ensuite un peu regretté, me suis dit que ce n'était pas vraiment mon style de participer à ce type d'événement mais bon, j'avais payé, une somme qui n'est pas négligeable pour moi*...

Quelques jours avant, de moins en moins tentée d'y aller car j'avais envie de tranquillité, d'autant que je lis un article où on parle de façon un peu étrange de la "sélection" des bénéficiaires, de l'importance qu'ils présentent bien... Flavio Nervegna, le responsable de l'association indique pour cet événement : « Il faut pouvoir faire honneur à la table. Nos invités sont donc d’abord choisis sur des critères de sociabilité, sur leur comportement. Ils ont conscience qu’ils font une vraie sortie au resto, et notamment s’habillent en conséquence » Un peu bizarre, non ? On va voir les "nantis" en jean, les "invités" en costume ?! Je ressens un côté paternaliste et artificiel même si l'intention de départ est louable...  

Je me résous à y aller. J'arrive à 11h30 car je travaillais avant (début théorique du brunch à 11h00), il y a une fort longue queue, personne n'est encore rentré et j'attendrai 40 minutes. Ensuite, aucune consigne, c'est immense, il y a de nombreuses tables, on s’asseoit où on veut. Contrairement à moi, les personnes sont venues à plusieurs, en couple, entre amis, en famille et s'installent ensemble. Normal, ils ne vont pas se séparer ! Pour ma part, je m'installe près d'un monsieur âgé mais il ne fait que ronchonner sur la nourriture et je le quitte pour des dames plus avenantes !

Globalement, cela ressemble à un événement comme ceux que l'on peut voir de temps en temps dans des salons, avec une sono qui fait de l'animation, invite les chefs sur scène, les fait parler de leurs créations. Mais le but n'est pas le même ici.

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Je lis par exemple sur twitter : "j'étais au brunch, c'était super chouette". Mais qu'est-ce qui était chouette : de manger avec des potes, de voir des chefs et de goûter leurs plats, de faire une bonne action ?

Un triple objectif guide l'association mais ce mélange des genres peut-il fonctionner ? Car Tous à Table, c'est quoi ? 

1. Gastronomie : un événement culinaire permettant à des passionnés d'approcher des chefs célèbres et de goûter leurs créations ?

2. Solidarité : un événement généreux permettant à des personnes qui ont peu de moyens de passer un beau moment convivial à se régaler de plats délicieux ?

3. Mixité : un événement social visant à mixer des populations diverses, les faire échanger, retrouver le sens d'une convivialité partagée ? Sur le site de l'association, on affiche bien que : "favoriser la mixité sociale" est un objectif majeur.

Mes impressions à ce sujet (basées sur la première partie de la journée uniquement) :

1. Gastronomie : c'est plutôt réussi : les chefs (ceux que j'ai vu pour le brunch) se sont impliqués en amont avec leurs équipes pour préparer des plats en quantité, sont présents, plutôt disponibles, ont élaboré de savoureuses créations, et se prêtent au jeu avec bonne humeur. 

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Les plats que j'ai goûtés étaient très bons, qu'il s'agisse du tartare de daurade plaisamment relevé par un condiment citron-citron vert de Laurent Favre-Mot (que je ne connaissais pas), l'éclair au chocolat de Cyril Lignac et la célèbre tarte au chocolat de Jacques Genin (choix difficile parmi ses diverses créations). Plus du bon pain sur les tables, que mes voisines ont adoré, des confitures, de la Badoit et de l'Evian, des jus de fruit (j'ai donné mon ticket), du café.

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2. Solidarité : je ne peux préjuger du ressenti des personnes qui ont pu participer à prix très modique par la générosité des autres. J'espère vivement qu'elles se sont régalées sans complexe et ont passé un plaisant moment dont elles garderont un beau souvenir. Pour ma part, il me semblerait plus essentiel de proposer au plus grand nombre l'accessibilité à des ateliers bienveillants et gourmands de cuisine du quotidien pour que chacun ait le droit de se régaler tous les jours. Ou de constituer un cercle de chefs qui ouvreraient de temps en temps leur table à petits prix, ce que visiblement l'association fait via les Samedis solidaires.

3. Mixité : J'adhère à cette louable intention de mixité sociale. Mais selon moi, elle est restée du domaine de la théorie (pendant le brunch). Cet aspect m'a paru complètement absent, chacun, d'où qu'il vienne, est resté avec ceux qu'ils connaissaient, je n'ai vu aucun mélange naturel ou suscité de personnes d'horizons divers (mais je serai ravie que l'on me prouve le contraire).

Les missions que se fixe l'association Tous A Table, qu'il s'agisse de l'accessibilité de repas de qualité, de réinsertion... me paraissent tout à fait intéressantes et à soutenir. Sans doute a-t-elle besoin de ce type d'événement médiatisé pour prendre de l'ampleur et accroître sa visibilité. Mais ne soyons pas dupes, il en faut davantage pour recréer vraiment du lien social inter-milieux...

Et vous, que vous ayez participé ou pas, que pensez-vous de ce type d'événement ?

*Entre temps, je découvre via les dernières communications que les 49 euros ne devraient coûter finalement que 16,66 euros après déduction fiscale (je suis en train de pister le justificatif...)

 

 

28/08/2014

En été, on...se régale de Marseille gourmande

Lors de ma petite virée sudiste, j'ai passé quelques moments à Marseille. Davantage orientés vers la gourmandise que par l'envie touristique même si j'ai pris la peine de m'offrir une jolie balade ensoleillée du côté du Mucem. Et cette gourmandise a été triplement satisfaite de belles façons, très différentes, avec :

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- Les glaces de Vanille Noire : moi qui ne suis pourtant pas une fanatique des glaces, je crois que je deviendrais une accro de cette petite boutique ouverte cette année si j'habitais Marseille : j'y ai goûté une excellente glace noisette et surtout d'extraordinaires sorbets framboise et abricot comme je crois avoir rarement mangé, le goût des fruits à leur meilleur. J'ai fait quelque chose que je ne fais jamais : après une double glace, je suis retournée prendre une autre boule tellement j'étais emballée !

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- la boulangerie Dame Farine : j'avais été en contact avec Marie-Christine, la Dame Farine (ci-dessous, avec son "acolyte" Aurélie), l'année dernière suite aux billets que j'avais écrits sur le gluten. Apprenant qu'elle a ouvert sa propre boulangerie à Marseille après diverses expériences, j'avais très envie de faire sa connaissance et de goûter son pain. Elle défend le véritable bon pain, préparé dans les règles de l'art (dont le gluten est beaucoup plus tolérable que celui des blanches baguettes), non "trafiqué", s'approvisionne en farines bio de qualité, propose une grande diversité de pains, bosse intensivement, essaie d'éduquer ses clients... Un vrai sacerdoce ! J'ai goûté plusieurs de ses réalisations et me suis régalée de pain au petit épeautre, au sarrasin, aux graines, du mi-seigle mi-blé... J'en ai emporté un peu mais malheureusement pas autant que j'aurais voulu...

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- le restaurant AM - Alexandre Mazzia
 
La foodosphère a bruissé de l'ouverture de ce restaurant : le chef Alexandre Mazzia, anciennement chef du restaurant "le Ventre de l'Architecte" à la Cité Radieuse, a ouvert il y a quelques semaines son propre restaurant. Je ne connais pas sa cuisine mais je suis curieuse et je décide de consacrer un peu de ma brève virée marseillaise à un déjeuner chez lui. J'embarque dans l'aventure une autre passionnée de bonne cuisine et de sensations gustatives, Rachel alias OnMyKitchen (et son mari). Le voyage en a valu la peine, que de sensations réjouissantes, que de délicieuses bouchées qu'on aimerait prolonger, que d'accords étonnants dont on pense surtout à se régaler. Un peu régal des jolies "biscottes végétales" du début au délicat accord citron-goyave de la fin en passant par le fabuleux pain au charbon végétal (noir noir) avec beurre au combawa, un "gyoza végétal" au tourteau, ...

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Merci à Cécile et à son blog SofoodSogood qui est une source inépuisable de bonnes adresses et infos gourmandes, notamment marseillaises.

Vanille Noire, 13 rue Caisserie, 2eme arrdt.
 
Dame Farine, 77 avenue de la Corse; 7eme arrdt.
 
AM Alexandre Mazzia, 9 rue François Broca, 8eme arrdt, 04 91 24 83 63    
 

27/08/2014

En été...on découvre un havre de paix avec la sérendipité

Connaissez-vous la sérendipité ?
 
Pour résumer en simplifiant, c'est l'art de trouver quelque chose sans le chercher. Et internet a sûrement fait progresser cette capacité par les sauts un peu improbables qu'on peut y faire. Exemple personnel...
 
Les deux derniers étés, je m'étais éloignée quelques jours de Paris en quête de lieux propices au binôme lecture-natation. J'avais vaguement dans l'idée de rééditer cela ailleurs mais sans trop savoir où chercher. Un soir il y a quelques semaines, je lis sur le charmant blog Café Mode une interview de Fanny Péchiodat, la dynamique et créative patronne du site à la spectaculaire réussite, MyLittleParis. Je lis le billet car je m'étais abonnée à ce site il y a fort longtemps. Rien à voir avec les vacances, n'est-ce pas ? Mais Fanny Péchiodat y parle de ses parents et de la maison d'hôtes pleine de jolis détails qu'ils ont créée à Beaumes de Venise, Thym et Romarin.  Il y a un lien, je clique, l'endroit a l'air charmant, il y a une piscine (bon, pas très grande, mais il ne faut pas rêver quand il y a 4 chambres...). Je me renseigne, une chambre est libre en changeant un peu mes dates. Je réserve et début août, me voilà partie. 

A l'arrivée, le lieu est très plaisant, la chambre de grand confort, joliment aménagée, je suis accueillie par un petit mot et des calissons, ainsi que les conseils de mon hôte. Le jardin est très agréable, je ne tarde pas à plonger dans la piscine. 001.jpg

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La maison est toute proche du centre du village de Beaumes-de-Venise, terre d'un célèbre Muscat, et charmant village, où j'ai trouvé le parfait équilibre entre calme et animation, avec possibilité de jolies et tranquilles balades à pied (c'était suffisant pour moi en plus de la piscine, mes voisins de maison étant de sérieux cyclistes ne reculant pas, eux, devant l'ascension du Mont Ventoux tout proche...).

serendipite,maison d'hôtes thym et romarin,beaumes-de-venise- fany pechiodat

Le petit déjeuner étant plaisant et copieux, je déjeune très légèrement et je dîne au restaurant. Ils ne sont pas enthousiasmants, je me contente de crudités, de salades, sauf un qui me plait bien, avec un tout jeune chef, l'auberge St Roch (j'y mange notamment un savoureux filet mignon au jus de thym avec de goûteuses purées).

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serendipite,maison d'hôtes thym et romarin,beaumes-de-venise- fany pechiodat

J'ai passé beaucoup de temps à lire, j'adore ça et je m'étais équipée, et M. Péchiodat, très attentif aux activités de ses filles, m'a aussi procuré de la lecture de source "MyLittleParis". Je me suis bien amusée avec "Les mots qui manquent aux Parisiens", des mots inventés pour décrire des personnes, des situations... par exemple "l'incompaintibilité" que beaucoup connaissent : c'est quand les quantités de pain et fromage ne collent jamais et qu'on prend du pain pour finir le fromage, du fromage pour finir le pain...

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Si vous voulez en savoir plus sur la sérendipité : il y a par exemple un article de Sciences Humaines ou un autre de la coach-thérapeute Béatrice Giraudeau.
 

19/08/2014

En été...on ralentit (encore plus !)

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Moi qui ai déjà l'impression d'aller bien moins vite que beaucoup de mes concitoyen(ne)s, cet été, j'ai encore ralenti le pas. Beaucoup moins d'internet, pas de réseaux sociaux qui incitent à la réactivité, pas d'urgence à publier un billet de blog (désolée de cet abandon provisoire, fidèles lecteurs et lectrices).

En été, en effet, si on a la chance de prendre des vacances, on prend son temps, on musarde, on flemmarde, on fait des pauses contemplatives comme y invite cette oeuvre que j'ai été amusée de découvrir sous la coupole des Galeries Lafayette : une oeuvre intitulée Eloge de la contemplation - le temps suspendu... de Philippe Ramette.
 
Pour ma part, cela m'a permis de beaucoup marcher, au gré de prétextes à promenades en préférant l'air à la moiteur du métro. De beaucoup lire. Et ce fut le temps de buller, de faire ce qu'on veut sans contrainte, d'aller à son rythme. J'espère que votre été fut aussi à votre goût.
 
Je reprends maintenant le fil du blog. Que vous soyez encore en vacances pour quelques jours, que vous prépariez la rentrée ou qu'elle soit déjà effective, je vous propose un petit feuilleton rétrospectif en huit épisodes : "En été, on..." 
 
A demain !
 




 

 

13/07/2014

Bel été serein et gourmand où que vous soyez !

Pour beaucoup d'entre vous, je suppose que l'été est l'occasion de faire une pause, de partir près ou loin, de se reposer. Et peut-être, je l'espère, de bien manger... qu'il s'agisse de convivialité amicale ou familiale, de découverte d'une région ou d'un pays, ou tout simplement de davantage de temps pour cuisiner chez soi.

Si vous êtes arrivé(e) récemment sur ce blog, peut-être serez-vous intéressé(e) par ces billets :

L'art de manger en vacances

En vacances, on grossit ou on maigrit ?

Si vous êtes en quête de quelques idées simples pour vos repas, tapez été dans le moteur de recherche à gauche de la page et vous aurez diverses suggestions de salades, plats, desserts... Un exemple autour des légumes.

Vu le temps qu'il fait pour l'instant à Paris et les conseils ayurvédiques de Beena, pas sûr que je puisse actualiser mon expérience des glaces parisiennes cet été.

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Du 14 juillet au 17 août, je continue en partie à travailler mais j'ai décidé de m'absenter du web : pas de billets de blog, même pré-programmés, pas de fil twitter, ni facebook : je n'y viendrai pas, vous ne m'y verrez pas. Sauf cas de force majeure que je n'imagine pas trop. Rendez-vous donc le 18 août et bel été d'ici là !

Photo prise aux Iles Chausey, au large de Granville, la semaine dernière