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19/07/2013

Pour ou contre une certaine pâte à tartiner ?

Il y a quelques semaines, j'ai reçu un message d'une agence de communication qui souhaitait me faire un cadeau lié à la gourmandise affichée sur mon blog. J'ai répondu qu'ils pouvaient mais qu'ils ne comptent pas sur moi pour parler de quelque chose automatiquement : je ne le fais que librement et si j'aime. Réponse un peu hypocrite : mais bien sûr, c'est surtout pour vous, blablabla...
L'envoi a dépassé un peu le délai indiqué et un paquet est arrivé en mon absence. Il s'agissait (comme pour nombre d'autres personnes) d'un gros pot d'une célèbrissime pâte à tartiner affichant mon prénom. Il y avait un mail associé (me suggérant d'aller vite commenter sur les réseaux sociaux, tiens donc ?)

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Eh bien, erreur de cible ! Pas du tout parce je suis diététicienne et opposée aux produits gras et sucrés. Mais parce que je ne suis vraiment pas fan de cet produit, pour diverses raisons.

Javais déjà songé à vous parler de ce best-seller, j'ai été plusieurs fois interrogée à son sujet, du coup, c'est l'occasion, peut-être pas dans le sens qui était attendu...

Libre à chacun d'aimer ou non le N... Pas question de le diaboliser, ce serait lui donner trop d'importance ! On peut en manger sur des tartines, ou à la cuillère, le savourer lentement mais si on a envie de vider tout le pot, il vaut mieux s'occuper de ce qui cause ce manger émotionnel que condamner le produit.

Pour ma part, je ne suis pas fan d'abord gustativement. Peut-être parce que je n'y ai jamais été habituée. Je n'en mangeais pas dans mon enfance : les tartines, c'était avec du beurre, le goûter, c'était pain et chocolat. Il m'est ensuite arrivé d'en goûter quelquefois, sans déplaisir. Sauf que depuis, j'ai découvert de véritables délices de pâte à tartiner, certaines italiennes et luxueuses, d'autres françaises, par exemple celle très riche en noisettes de Dardenne, que m'avait fait goûter Laurence de Chocolatitudes, délicieuse et à la composition très différente, dont 46% de noisettes !

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Bien sûr, il y a la composition : c'est très sucré et gras, mais on n'est pas vraiment étonnés, on sait que ce n'est pas de la salade ! Le gras, c'est de l'huile de palme (on en a beaucoup parlé), dont pour des raisons de santé et/ou d'environnement, on n'est pas obligés de vouloir se gaver. Tout est question de quantité et de convictions...

C'est surtout la communication, la façon dont la composition est habilement dissimulée dans les pubs qui m'agacent. Je me souviens de publicités anciennes où on ne parlait que lait et noisettes. Aujourd'hui, on nous montre largement les noisettes comme si c'était la base de la recette. Dans un film récent (analysé ici), apparaissent dans l'ordre les noisettes, le cacao, le sucre, le lait, la vanille et en dernier l'huile de palme ! Or, cette pâte à tartiner, c'est d'abord beaucoup de sucre (la moitié du pot) et de gras, et ensuite seulement 13% de noisettes...P1080056.JPG

Pas fan donc de cette communication à la limite de la malhonnêteté (mais cela marche : la marque est en passe de devenir un nom commun, elle occupe une place archi-majoritaire sur le marché), ni de la volonté de cette marque-bulldozer de s'immiscer partout où sont les enfants pour devenir incontournable. Etonnement ainsi de voir une école près de chez moi réclamer nommément ce produit pour la fête de fin d'année !

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Et pas sûr que cela change. On peut ainsi s'interroger sur leur "politique nutritionnelle" qui leur permet surtout de développer leur présence sous une forme sympathique auprès des populations-cibles. On peut s'amuser de lire que l'entreprise porte "une attention particulière à la taille des portions" quand on se souvient avoir vu des pots XXXL de pâte à tartiner...

Comme je le disais, loin de moi l'idée de diaboliser ce produit. Mais si on veut éviter résister au marketing agressif, les grandes marques, limiter sa consommation d'huile de palme,  on peut faire autrement pour se régaler de pâte à tartiner aux noisettes. Il y a d'autres solutions plus ou moins accessibles en épicerie, magasin bio ou chocolatiers et il y a aussi, si on est un peu courageux(se), la possibilité de faire une pâte à tartiner maison. Des tas de recettes sont disponibles sur internet, par exemple celle de la gourmande et bricoleuse "Super Superette" ou celle-ci italianisante d'Edda (je n'en ai essayé aucune).

Et vous, que pensez-vous de cette célèbre pâte ?

PS : je suis bien consciente du peu de portée de ce billet face à cet ogre mais bon...

21/09/2012

Quel goûter pour les enfants ?

C'est la rentrée depuis quelques jours. Vous qui avez des enfants êtes sûrement soucieux de leur santé et les multiples recommandations nutritionnelles ou vos propres convictions sur l'alimentation orientent probablement ce que vous leur proposez au goûter. Ou alors vous êtes dans le flou, la culpabilité, le laisser-faire...  Pas de raison de se prendre trop la tête, faisons bon, simple et sain.

La plupart des enfants rentrent de l'école en ayant faim et ont besoin d'un goûter : c'est un rythme normal. Ce goûter doit être adapté à leur appétit et donc être ni trop léger, ni trop copieux sous peine qu'ils n'aient plus faim au dîner : il est important que les enfants respectent le moment ou ils sont rassasiés, sensation qu'ils ont naturellement si on les laisse faire dès la petite enfance.

Si vous constatez que vos enfants/ados rentrent régulièrement complètement affamés, c'est sans doute qu'ils ne mangent pas assez le midi, peut-être parce que ce n'est pas à leur goût ou que quelque chose leur déplaît. Essayez d'en savoir plus sans les culpabiliser. Observez quel choix est donné, regardez les menus, voyez si on peut améliorer la quantité absorbée si elle est insuffisante. Si vous avez confirmation par d'autres que c'est vraiment mauvais et que vous disposez d'un peu de temps, que vous vous sentez l'âme revendicatrice, pourquoi ne pas vous concerter avec d'autres parents et intervenir dans les instances concernées ? Peut-être y a-t-il une marge de manoeuvre ? Toutefois, rappelez-vous que, à raison de 4 repas par jour (cas le plus fréquent), vous en maitrisez 23 ou 24 sur 28 ! Il y a déjà de quoi faire !

Revenons au goûter. Il doit s'intégrer dans une alimentation variée, qui comprend au global toutes les catégories d'aliments, donc la notion de "goûter équilibré" n'a pas de sens. Je ne suis donc pas persuadée qu'il faille absolument un fruit au goûter : tout dépend de ce qui est mangé aux autres repas. Ainsi, quand j'étais enfant, mon goûter, comme pour beaucoup d'enfants alors, consistait presque toujours d'un morceau de baguette avec quelques carrés de chocolat glissés dedans. Et je vous garantis que j'étais en pleine forme et d'un poids normal ! Les fruits, on les mangeait aux autres repas.

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Il est en général nécessaire de prévoir un féculent qui va redonner de l'énergie jusqu'au dîner. Ce peut être du pain, et on peut les varier au fil des semaines. Ce peut être aussi des biscuits achetés dans le commerce. Mais comment choisir parmi la foule de propositions ?

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Autant privilégier ce qui est simple et sain. Par exemple, des biscuits aux ingrédients basiques : farine, oeufs, beurre, lait, sucre, levure... J'en ai ainsi repérés quelques-uns qui ont une composition simple et connue, par exemple les Petit Beurre Lu, les galettes St Michel, les Beurré Nantais Lu, les Traou Mad Pont-Aven, les galettes Bonne Maman, les Roudor St Michel (publicité gratuite !). Ou des Petit Ecolier pour qui aime le chocolat. Ou encore du pain d'épices basique (avec du miel, pas du sirop de glucose-fructose !).

Encore mieux, il y a le fait maison. Pourquoi ne pas de temps en temps préparer un gâteau au yaourt, une génoise, un gâteau marbré et le congeler par parts. Ou peut-être des madeleines ? Il suffit d'en ressortir une part le matin : ne croyez-vous pas que le destinataire se régalera davantage qu'avec une brioche industrielle ?!

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Ensuite, on peut avoir, selon les goûts, du chocolat, un laitage, un fruit, une compote, ... en variant les plaisirs.

Et vous, si vous avez des enfants, c'est quoi leur goûter ?

NB : si vous êtes préoccupé(e) par l'alimentation de votre enfant plus largement, vient de sortir un petit livre pratique et déculpabilisant, "L'alimentation de mon enfant" (éditions First), écrit par une collègue diététicienne membre du GROS (Groupe de Réflexion sur l'Obésité et le Surpoids), Martine Walker.

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30/01/2011

Faisons goûter les enfants !

alimentation,nutrition,goût,enfants,dégustation,saveur,éducation au goût,classes du goûtCette fois, je ne vais pas vous parler du goûter, cet agréable (et souvent nécessaire) moment de pause dans l'après-midi. Mais plutôt du goût et de son éveil. Cette semaine, je participais à un colloque sur l'éducation au goût des jeunes, sous l'égide du Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation... (trop long à citer en entier !). Sujet qui m'intéresse vivement car je suis persuadée qu'une éducation au goût et aux aliments est plus utile pour développer une relation sereine et plaisante à l'alimentation qu'une éducation nutritionnelle orientée santé.

Un petit zoom sur quelques points qui m'ont parlé (il ne s'agit en aucun cas d'un compte-rendu exhaustif et je reviendrai peut-être sur d'autres points). Globalement, j'ai été confortée dans ce que je connaissais concernant le comportement alimentaire des enfants :

- le bébé est naturellement régulé dans ses sensations de faim et de rassasiement. Il adapte spontanément ses prises alimentaires en fonction de la densité calorique des aliments. Cette auto-régulation peut diminuer quand il grandit mais il est souhaitable de la préserver le mieux possible. Malheureusement, de nombreux éléments peuvent l'éloigner de cette régulation :
- si on lui sert des portions inadaptées, trop importantes pour son âge,
- si on l'incite fortement à finir son assiette,
- si on positionne certains aliments comme des récompenses, par exemple : "si tu manges tes légumes, tu auras du dessert",
- si un parent est lui-même en restriction, au régime et contrôle ce que mange l'enfant par peur qu'il grossisse,
- si on lui interdit certains aliments, ce qui en renforce l'envie et pourra le faire "se lâcher" quand il en aura devant lui, etc.

Les bébés ont dès le départ une attirance naturelle (de survie !) pour les aliments gras et sucrés (dont le lait maternel) car ce sont les plus riches en énergie, les plus nourrissants. L'enfant qui grandit continue le plus souvent à préférer les aliments doux et denses (les féculents par exemple).

Mais on peut quand même développer peu à peu son goût d'autres aliments. Au hasard, les légumes !
On a observé qu'il y avait plusieurs facteurs favorables pour que les enfants aient progressivement du plaisir à manger des légumes :

- d'abord, cela peut paraître une évidence, qu'il y en ait dans la maison, qu'ils soient disponibles. Cela aide à les rendre plus familiers. Cela signifie aussi bien sûr que les parents mangent des légumes avec plaisir et pas par contrainte, montrent l'exemple ! Encore mieux, faire le marché avec les enfants, les associer à la cuisine. Avec des tâches adaptées à chaque âge : un enfant très petit peut ainsi commencer à touiller la pâte à gâteau ou à crêpe, ...

- qu'il y ait des consommations répétées. Eh oui, il ne faut pas se décourager ! L'enfant (et pas que lui !) n'aime pas la nouveauté et va souvent rejeter un aliment à la première ou deuxième proposition. Beaucoup de parents arrêtent au bout de 3 ou 4 essais mais plusieurs études  ont montré qu'il fallait environ 7 à 8 présentations d'un même aliment pour qu'il soit accepté. C'est ainsi que l'enfant se familiarise peu a peu avec lui et finit souvent par l'aimer autant que les autres. Et l'aliment doit être présenté de façon identique, sinon il est à chaque fois perçu comme nouveau.

- que cela se passe de façon à la fois cadrée et chaleureuse : ni un comportement autoritaire ni un comportement laxiste laissant l'enfant décider de ce qu'il mange ne donnent de résultats satisfaisants. Les parents devraient inciter sans forcer, développer la curiosité, ...

Chaque enfant peut bien sûr avoir ses préférences mais il ne faut pas les confondre avec le refus d'un aliment. Une préférence éventuelle ne peut s'exprimer qu'une fois l'aliment goûté. Il est donc essentiel d'inciter l'enfant a goûter, à être curieux, à ne pas dire "j'aime pas" s'il n'a pas goûté. alimentation,nutrition,goût,enfants,dégustation,saveur,éducation au goût,classes du goûtSi certains aliments ne sont toujours pas appréciés après de nombreux essais, alors il peut s'agir de préférences individuelles : elles ont le droit de s'exprimer légitimement, personne n'est obligé d'aimer tous les aliments ! Et ces préférences évoluent au fil du temps.

Ce colloque visait à lancer un réseau de professionnels qui pourront mettre en place des actions d'éveil du goût (en premier lieu, les "Classes du goût" initiées par Jacques Puisais dans les années 70 et réactivées maintenant - visuel du CD-Rom associé ci-contre). Toutefois, c'est en premier lieu aux parents de réaliser l'éducation des enfants dans le domaine alimentaire, comme dans les autres domaines de la vie courante, et notamment de jouer un rôle dans le choix des aliments, la façon dont on mange, ...

Si le sujet de l'alimentation des enfants vous intéresse, que vous vous sentez concerné(e), vous pouvez prolonger le sujet avec deux lectures qui me semblent intéressantes et pas trop orientées vers le "nutritionnellement correct" :
- "Manger, un jeu d'enfant", de Guylaine Guevremont et Marie-Claude Lortie (Canada)
- "Libérons l'assiette de nos enfants", de Laura Annaert et Laurence Haurat.

19/04/2009

Finis ton assiette : non !

Finis ton assiette ! Combien de parents entament régulièrement cette rengaine, croyant bien faire pour l'équilibre alimentaire de leur enfant ou voulant éviter tout gaspillage. C'est une erreur ! Car la taille de l'assiette n'est pas toujours adaptée à l'appétit de l'enfant. Et lui seul le sait. Tout bébé, il sait très bien agir en fonction de sa faim et demander à manger, ou s'arrêter de manger dès qu'il n'a plus faim. Il écoute ses sensations internes. Alors, il faudrait laisser les enfants continuer à agir ainsi. Leur appétit n'est pas toujours le même : selon les jours, selon le repas précédent, selon la dépense énergétique de la journée, ... Bien sûr, il y a des enfants capricieux, des enfants qui ne veulent rien manger mais disons nous qu'il y a assez peu d'enfants qui se laissent mourir de faim ! Et quand un enfant a peu d'appétit, ce n'est sûrement pas la contrainte qui le motivera.

Donc, n'obligeons pas les enfants à finir leur assiette car cela les éloigne peu à peu de leurs sensations internes et les fait manger en fonction de repères externes, ce qui peut les amener rapidement à trop manger. Cela a souvent des conséquences sur le comportement alimentaire à long terme et on retrouve les personnes des années plus tard toujours habituées à finir leur assiette, quelle que soit sa taille !
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Laissons-les manger à leur faim et en revanche, développons leur curiosité gustative en leur faisant goûter un maximum d'aliments, et ce le plus tôt possible, et en leur montrant l'exemple par la diversité de nos propres repas.

Je recommande souvent un livre de recettes spécialement destinées aux enfants, classées par âge et très simples à réaliser, qui donne des idées pour varier les menus des apprentis gourmets dès 3 mois et leur faire découvrir de nouvelles saveurs : c'est "Recettes des tout petits" d'Eventhia Senderens, la femme du célèbre chef Alain Senderens.

16:24 Publié dans Fondamentaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nutrition, santé, enfants, parents, repas | |  Facebook | |  Imprimer