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30/09/2014

Au revoir septembre, bonjour octobre et l'automne !

Pour cause de rythme un peu différent pendant les vacances, j'ai dérogé à mes petits bilans mensuels. Du coup, je me rattrape avec un bilan mordant un peu sur fin août.

Alimentation, culture et agriculture

Carlo Petrini (fondateur de Slowfood) : "Manger est le premier acte agricole, et il peut être un acte poilitique". 

Pierre Rabhi, paysan et philosophe, dans Kaizen Magazine : "« Terre mère, terre nourricière » n’est pas une métaphore poétique, c’est une réalité absolue".

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J'ai bien aimé cette émission de France Inter sur le manger et l'identité.

J'ai découvert cette carte à explorer selon ses envies sur la belle et diverse géographie du patrimoine céréalier en France : je connais un certain nombre de spécialités mais j'ai par exemple découvert (mais pas encore goûté) le pastéchou, une brioche bretonne aux pruneaux. 

Corps et esprit

Une intéressante interview du psychiatre Christophe André dans l'Express sur les interactions entre le corps et l'esprit, qui rejoint le travail que je fais avec certains patients sur l'apprentissage de l'accueil des émotions (pour qu'elles ne fassent plus manger...)

Parisianisme

J'ai aimé cet autre plan qui repère les lieux théophiles de Paris, qu'il s'agisse de salons de thé, comptoirs, ...

Je suis depuis le début plutôt sceptique sur le fastueux concept de la "Jeune Rue" qui prétend réapprendre aux Parisiens à bien manger. Je ne demande qu'à réviser mon a priori mais ce n'est pas cet article du Monde qui va m'aider...

Parmi les annonces gastronomiques de rentrée du Figaroscope, j'ai surtout retenu l'ouverture de la très bobo-chic Epicerie Générale à deux pas de mon cabinet et y ai déjà fait quelques petites emplettes, en regrettant le règne quasi général du sans gluten dans leurs pâtisseries.

Corps, minceur et surpoids

J'ai bien aimé cet article sur le fantasme du bonheur associé à la perte de poids : bien sûr, il ne s'agit surtout pas de renoncer à trouver un juste poids où l'on se sent bien. Mais il ne faut pas non plus imaginer que la perte de poids règlera  tous les problèmes et créera une vie merveilleuse... 

J'ai été effarée (et je n'ai pas été la seule) par la nouvelle campagne de la marque de luxe Marc Jacobs montrant un mannequin livide et squelettique. Même si cette image en particulier est extrême et visait peut-être justement à créer la réaction, on ne peut pas méconnaître l'influence des images de maigreur dans la mode en ce qu'elles créent un nouveau référentiel de beauté inconscient.

Citation

"C'est en forgeant qu'on devient forgeron et en se gourant qu'on devient gourou" !

Auto-promo !

On peut m'apercevoir deci-delà

J'ai été interrogée avec d'autres par Terra Eco sur les moyens de reconnaitre concrètement le fait maison au restaurant (car ce n'est pas vraiment la loi qui le permettra...)

Véronique, la dynamique initiatrice d'Amoureusement Soupe, grande fête montmartroise de la soupe maison, m'a demandé de parler soupe et j'ai un peu raconté ma vie avec la soupe en huit épisodes...

J'ai écrit un article sur le sommeil sur le blog En aparté consacré à l'équilibre vie professionnelle-vie privée car c'est un sujet vraiment fondamental selon moi, à ne surtout pas négliger...

Le magazine féminin Marie-France m'a interviewée sur ces femmes qui ne se voient pas grossir (parce qu'elles oublient de penser à elles, ou qui ne veulent pas le voir parce qu'elles ont d'autres priorités à certains moments de leur vie,...) (l'article n'est pas en ligne, du moins pour l'instant).

J'avais aussi été interviewée sur la problématique, mal vécue par beaucoup, du manger seul(e) mais la journaliste de Psychologies, sans doute confrontée à trop d'intervenants, ne m'a finalement pas citée. A la place, on peut relire ces billets sur les repas solitaires chez soi ou au restaurant.

Lectures

Je vous avais parlé de différents aspects de mon été via mon petit feuilleton de fin août. Comme je l'avais annoncé, j'ai déconnecté des réseaux sociaux pendant plus d'un mois. Cela permet d'éviter des poussées d'adrénaline face à des informations énervantes, d'être plus calme et d'avoir davantage de temps pour lire (des livres). J'ai particulièrement adoré deux livres qui, pour une fois, n'ont rien avoir avec mon domaine de passion professionnelle :

- la Saga Maeght de Yoyo Maeght : je connais la Fondation Maeght depuis fort longtemps, j'y ai fait de merveilleuses visites, j'aime l'art moderne mais je craignais un livre un peu ennuyeux et documentaire. C'est tout le contraire et c'est une plongée palpitante au cœur de l'histoire d'une famille en prise directe avec l'histoire de l'art et pleine de passions violentes.

- Petits poissons, de Simon Leys : un ami grand connaisseur de l'Asie nous a offert ce livre et ces petites chroniques à la fois profondes et spirituelles sont un grand ravissement.

Et vous, que retenez-vous de cette fin d'été ?
 
 

29/09/2014

Miam, deux "cantines" parisiennes pleines de saveur

J'essaie aussi souvent que possible de me préparer un bento pour mon déjeuner. C'est d'autant plus nécessaire que, étant très souvent en consultation sur l'heure du repas de midi, je mange en décalé vers 13h45-14h. Je risque alors de trouver porte close ou une carte réduite aux derniers plats délaissés. Mais je ne me mets pas la pression, je ne "lunchboxe" pas tous les jours et j'aime aussi sortir découvrir de nouveaux lieux. J'ai ainsi été doublement ravie ces derniers jours.

J'ai découvert grâce à Anne-Laure Pham, la pétillante rédactrice en chef du magazine Zeste, un délicieuse "cantine" assez "tendance", Mûre. Ce n'est malheureusement pas tout proche de mon cabinet mais j'ai profité d'une réunion à proximité pour m'y attabler et je me suis régalée. Tellement savoureux et frais que j'y suis déjà retournée une deuxième fois exprès (j'adore marcher, il faisait beau, donc ce ne fut pas une contrainte). Il y a notamment des assiettes avec un trio de salades (7,10 euros) qui sont très réussies dans l'art de mêler les goûts, les textures, d'assaisonner avec justesse... Même la betterave, associée à d'autres, devient plaisante ! Il y aussi un plat du jour mais quand j'arrive, il est fini depuis longtemps... Je suis un tantinet agacée par le côté "on surfe sur les modes" des pâtisseries sans gluten mais bon, passons...

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J'ai aussi découvert la Table Verte (pas vraiment nouvelle, elle, puisque l'épicerie date de 1979...) grâce à Pascale Weeks , un lieu bio et végétarien, et j'ai eu le plaisir d'y déjeuner avec elle. Au menu, plusieurs formules. J'ai choisi une part de tarte salée du jour (courge, bettes, courgette) + deux crudités râpées (carottes / chou & co). C'était frais, goûteux, nourrissant (tarte aux légumes très réussie), et vraiment abordable pour le quartier (Ternes) (cette formule est dans les 8 euros). Si vous vous interrogez sur la sauce blanche, il y a une petite confusion sur l'assaisonnement, on me propose "soja" et je pense sauce soja alors que c'était au lait de soja (pas mauvais par ailleurs).

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Dans les deux cas, on mange, pour un prix très raisonnable, dans une "vraie" assiette ! Cela change tout car j'ai de moins en moins envie de manger dans du plastique style Cojean & co.

Et vous, vous fréquentez ce type de "cantines" saines et gourmandes ?

Mûre, 6 rue Saint-Marc, Paris 2ème

La Table Verte, 5 rue Saussier Leroy, Paris 17eme, tel : 01 47 64 19 68

26/09/2014

Rencontre avec Rachel, gourmande BCBT

Il y a longtemps que je n'avais pas publié d'entretien avec une gourmande BCBT (Bien dans son Corps, Bien dans sa Tête). Il n'y a pas de règle, cela se fait en fonction des rencontres, du feeling...
 
Rachel, comme un certain nombre d'autres gourmand(e)s-gourmets, je l'ai connue via twitter. Elle tient un blog fort appétissant où elle partage recettes goûteuses et coups de cœur gastroonomiques, On My Kitchen. Elle vit dans le Sud mais vient souvent à Paris. Et un jour, après de nombreux échanges virtuels, on a pu se retrouver autour d'un café et faire plus amplement connaissance. Depuis, on s'est revues, on a partagé un merveilleux repas chez Alexandre Mazzia à Marseille... Elle est plaisamment loquace quand on la rencontre et plutôt concise ici. Interview qui va à l'essentiel.
 
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Ta définition de la gourmandise
La gourmandise me fait penser à quelque chose de sucré, or je n'aime pas le sucre. Alors difficile de dire... Je parle de plaisir qui suscite l'émotion. 
 
Ta gourmandise favorite
Déguster des olives Bella di
Cerignola ou des amandes vertes fraîches :-)
 
 
Ta dernière découverte gourmande
La cuisine thaïlandaise...Je raffole de la citronnelle, le combawa, le galanga...
 
Le plat / l’aliment que tu ne parviens absolument pas à aimer
La grenouille 
 
Tu pars sur une île déserte, l’aliment que tu emportes absolument
L'huile d'olive 
 
Que consommes-tu sans modération ?
Les légumes
 
D’où vient ton tempérament gourmand ?
C'est familial 
 
Ta gourmandise inavouable
Inavouable non mais j'adore me préparer avec un super pain des tartines avec de la boutargue et un filet de jus citron. Ou me préparer une soupe express bien sûr maison.
 
La cuisine, c’est quoi pour toi ?
Associer, combiner des ingrédients de belle qualité.
 
Dans tes placards (et ton frigo), il y a toujours… 
De l'huile d'olive
 
Ta madeleine de Proust, le goût que tu n’arrives pas à retrouver
Le bouillon de poule que faisait ma grand-mère :) 
 
Ta recette super-express et super-bonne 
Version été avec une tomate mûre comme la Federle ou la russe, très sucrée, saisie quelques secondes à l'huile d'olive,  terminer la cuisson de bonnes pâtes italiennes al dente et servir avec quelques feuilles de basilic et un peu de parmesan (facultatif)
 
L’effort que tu fais pour ta ligne
Je retire le pain et les charcuteries mais ce n'est pas un effort.
 
C’est quoi les régimes pour toi ?
Une punition et un danger !
 
Ta meilleure façon de bouger
Nager
 
Une astuce gourmande pour embellir le quotidien
Casser des amandes vertes fraîches et les conserver au frais dans de l'eau salée. La peau se retire très vite....
 
Merci beaucoup Rachel et au plaisir de partager de futurs moments gourmands (mais rappel, ni pain ni charcuterie ne font grossir, seulement l'excès de cela ou du reste ;-)).
 

25/09/2014

Le coing, début réussi, merci Clea !

Le coing, je crois que j'en avais assez rarement mangé. Quelques rares fois dans des plats, très occasionnellement de la pâte de coing ou de la gelée. Jamais dans ma famille, jamais acheté. Mais Monsieur est très fan. Alors, quand j'ai vu le nouveau livre de Clea, je me suis précipitée pour l'acheter : de quoi nous faire plaisir à tous les deux : la rhubarbe pour moi, le coing pour lui. Comme on est ouverts et tolérants, on accepte aussi les préférences de l'autre ! Et les recettes de coing font saliver...

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Je prévoyais donc de découvrir la cuisine du coing à l'automne d'ici quelques semaines. Et voilà que samedi, passant à l'Epicerie Générale, lieu chic et bio nouvellement installé tout près de mon cabinet (pour le possible malheur de mon portefeuille..), je vois des coings. Et aussi des petites poires Louis Bonne dont "Mingou Mango" avait parlé et des kiwaïs que je découvre avec gourmandise, c'est délicieux.

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Emportée par mon élan, j'ai eu envie de préparer deux desserts différents, servis en petite quantité. N'ayant pas vraiment anticipé, j'ai choisi deux recettes réalisables avec les moyens du bord :

- un tout simple gâteau aux coings, recette du blog (j'ai à peu près suivi la recette, mais avec des petites variations d'ingrédients, de l'huile d'olive à la place de la margarine et un petit tiers de farine de sarrasin en complément de la farine de blé.

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- des coings farcis au croustillant de noisettes, recette très appétissante du livre (croustillant avec noisettes, pâte de noisette, flocons de céréales...) (euh, résultat pas très photogénique !).

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Les coings manquaient un peu de goût ou de mûrissement mais c'était globalement très bon et je compte bien multiplier les essais avec ce fruit. Merci à Clea pour les conseils d'épluchage, parfaits, et pour son inspirante gourmandise.

Qui a dit qu'il n'y avait que les fruits d'été ?!

23/09/2014

Ni Cru Ni Cuit, en livre ou conférence, passionnant !

Ni cru ni cuit, cela peut paraître un peu bizarre non ? Eh bien pourtant, cela existe, ce sont les aliments fermentés.

Un jour, je découvre chez mon libraire, un livre avec cet étrange titre, Ni cru ni cuit, au rayon culinaire. Il est imposant, je le feuillette et il m'apparait tout de suite passionnant car jetant un regard transversal et international sur ces aliments. Je m'en empare et je découvre que c'est l’œuvre de la journaliste-auteur culinaire Marie-Claire Frédéric. Elle a décidé de s'intéresser à cette catégorie alimentaire largement laissée de côté en termes d'études alors qu'elle est omniprésente dans notre alimentation, et même de se passionner pour elle.

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Je ne sais plus trop quand et comment cela a commencé mais je suis en contact avec Marie-Claire Frédéric via Facebook (eh oui, cela est quelquefois utile !) depuis un certain temps, on se lit, on échange et j'ai l'impression qu'on partage beaucoup d'idées sur l'alimentation et la cuisine saines et gourmandes. Elle a un joli blog, Du miel et du sel, où elle prend le temps d'expliquer avec précision recettes, usages et traditions culinaires.

A l'occasion de la sortie de son livre et pour le prolonger, elle a lancé un autre blog, Ni cru ni cuit, où elle explore le monde ses aliments fermentés, expérimente de nombreuses recettes, donne moult conseils.

Tout cela me donnait très envie de la rencontrer mais elle vit dans un petit village loin de Paris. Par chance, elle donnait il y a quelques jours une conférence au Musée du Quai Branly (eh oui, la nourriture, c'est de la culture !) autour de son livre. J'ai ainsi le plaisir de la rencontrer brièvement et de l'écouter. C'était passionnant !

Marie-Claire Frédéric a d'abord souligné que ces aliments fermentés, même si on ne les identifie pas en tant que tels, font vraiment partie des basiques de notre quotidien : pain, fromage, yaourt, jambon, cornichons, olives, anchois, chocolat, vin, bière, café et tant d'autres.

Elle a mis en relief les différentes dimensions de ces aliments puisqu'elle a fait un travail pas seulement culinaire mais historique, géographique, anthropologique, sociologique...

1. Des aliments fermentés

C'est cette caractéristique qui les rassemble : la fermentation, c'est la transformation par des micro-organismes (bactéries, levures, moisissures) pendant l'élaboration. Cela peut vous paraître moyennement appétissant à première vue mais ce sont ces organismes qui ont un effet quasi-magique et nous permettent de nous régaler...

2. Des aliments identitaires

Ils représentent le goût du pays natal et sont ceux dont on a la nostalgie quand on quitte son paye ou qui nous manqueraient le plus. Ainsi, selon une enquête, ce sont le pain et le fromage qui manqueraient le plus aux Français s'ils quittaient la France.

3. Des aliments universels

Toutes les traditions culinaires dans le monde ont leurs aliments fermentés. L'INRA en répertorie plus de 3000. Ils varient selon le climat et les matières premières disponibles mais sont partout. Du kimchi coréen au miso japonais, de la choucroute au nuoc-man... Mais ils ont un point commun à tous : partout, affirme Marie-Claire Frédéric, ils sont l'aristocratie des aliments. Ils font l'objet de croyances, de superstitions, de précautions lors de la fabrication, longtemps jugée mystérieuse, avant que Pasteur n'explique le phénomène.

4. Des aliments anciens

Il n'y a pas de certitude sur l'apparition des aliments fermentés mais on trouve leur trace dans nombre de civilisations anciennes, à travers des jarres, ... Il y avait déjà de la sauce poisson fermentée chez les Sumériens 3000 ans avant Jésus-Christ. Et, bien avant, il y a des centaines de milliers d'années, il est même possible que le fermenté soit arrivé avant la cuisson et ait permis une évolution de la dentition humaine (la taille des molaires), qui avait moins d'efforts à faire... Les boissons fermentées ont précédé les premiers foyers d'agriculture. On a retrouvé par exemple une boisson fermentée dans une tombe chinoise datant de 7000 ans avant Jésus-Christ, et elle était plutôt sophistiquée, faite à base de riz, raisin, miel et aubépine.

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Le plus vieux pain du monde répertorié, qui aurait 5700 ans

5. Des aliments civilisateurs

Aussi étonnant que cela puisse paraître, ce serait pour réaliser des boissons fermentées que l'homme se serait mis à domestiquer les céréales. Chaque civilisation a la sienne : blé, orge, riz, maïs, sorgho mil, et en a tiré une boisson. On ne sait pas ce qui est arrivé en premier, la bière ou le pain mais la bière alors était très nourrissante, une sorte de "pain liquide". Ainsi, les ouvriers des Pyramides étaient rémunérés en bière.  

6. Des aliments sacrés

Partout, ces aliments fermentés participent aux rituels religieux, que ce soit le pain et le vin dans la chrétienté, le thé en Mongolie, le beurre au Tibet, ...

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7. Des aliments sociaux

Ces aliments sont au cœur des pratiques communautaires, participent à la convivialité et aux échanges. Cela peut être la fabrication qui se fait en groupe : on a vu une photo d'une foule en train de préparer le kimchi en Corée. Idem pour la choucroute en Alsace. Ou bien sûr la consommation : on festoie en Suède pour consommer le très odorant Surströmming (hareng fermenté longuement), ... Ce sont des aliments précieux qu'on se doit de partager quand on reçoit, car on offre ce qu'on a de meilleur.

8. Des aliments bons pour la santé

On vivrait plus longtemps et en meilleure santé en consommant des aliments fermentés. Marie-Claire cite Jeanne Calment et son verre de porto quotidien en souriant. Mais elle garantit surtout que ce sont des aliments parfaitement sûrs, aux qualités nutritionnelles supérieures à celles des aliments frais. Et ils sont bons pour notre microbiote intestinal.

Tout cela était passionnant et est largement plus développé dans le livre que dans la conférence, avec également des recettes.

Là où le livre ne relève pas que de la recherche mais s'apparente un peu à une croisade, c'est que Marie-Claire Frédéric est inquiète pour ces aliments dans un monde où l'hygiénisme tend à triompher. Elle explique que paradoxalement, c'est au moment où l'on a décrypté et compris leur rôle, jusque-là mystérieux, grâce à Pasteur, que l'on s'est mis à en avoir peur et donc à lutter contre en aseptisant tout. A cela s'ajoute la volonté des industriels de standardiser la production par souci d'économie, ce qui va à l'encontre de la fermentation dont le résultat est chaque fois différent.

Je ne peux qu'être d'accord avec elle. Si une certaine dose d'hygiène est bien sûr nécessaire, trop d'hygiénisme est dangereux car, en aseptisant tout, on met en danger ces micro-organismes (présents également par milliards dans notre système digestif) et leur fabuleux travail, les aliments fermentés et par là même, la santé et la culture humaines. Marie-Claire Frédéric a toutefois conclu sur une note d'optimisme relatif car elle observe, avec le développement d'un mouvement écolo-locavore, un renouveau de la fermentation.

Et vous, quels sont vos aliments fermentés favoris ? Pratiquez-vous la fermentation de certains produits ?

 

22/09/2014

La Grande Tablée du Ministère de l'Agriculture, j'y étais !

Je fais dans le patrimoine alimentaire ces jours-ci, entre le repas gastronomique des Français et la Grande Tablée proposée en prélude aux Journées du Patrimoine !

En effet, j'avais été invitée vendredi soir à la Grande Tablée initiée par le Ministre de l'Agriculture, de l'Agro-alimentaire et de la Forêt, Stéphane Le Foll. J'étais visiblement invitée dans le registre presse (du fait de mon blog...), mais je ne fais clairement pas partie des "vedettes", tels Perico Legasse et autres, placés près du Ministre...).002.JPG

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Après m'être sentie un peu isolée en arrivant car ne connaissant personne, j'ai finalement noué conversation avec des personnes très diverses et intéressantes, revu Pierre Sanner, rencontré au Cercle, le Directeur de la Mission Française du Patrimoine et des Cultures Alimentaires, écouté Stéphane Le Foll vanter la qualité des produits alimentaires français et déclarer sa volonté de progresser en matière de restauration collective*, suivi la remise de quelques médailles et trophées. Puis je me suis installée auprès de sympathiques compagnons de tablée. Je ne sais pas vraiment en détail qui étaient les convives, des personnes du Ministère, des représentants de divers organismes, institutions, entreprises de la restauration collective, de la gastronomie, de l'agro-alimentaire, des producteurs...

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Le menu proposait plusieurs entrées et plats, un très bel assortiment de fromages d'Appellation d'Origine Contrôlée (AOP) de France, des desserts. Comme toujours dans ce type de circonstances où un buffet est proposé, la foule a tendance à se précipiter vers la nourriture. Pour ma part, ayant un peu traîné avant de passer à table, j'ai pris une petite entrée à base de tomates (le foie gras avait disparu en premier !), j'ai délaissé le plat (mais ma voisine ne l'a fait goûter) et j'ai largement profité des fromages puis j'ai conclu par une sorte de charlotte aux pommes.018.jpg

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Le tout fut plaisant et en bonne compagnie, dans la douceur d'un soir de fin d'été et la belle cour du Ministère.

Pour information, le même jour, le ministre, suractif et ne voulant lâcher aucun dossier d'après ses proches, était de retour d'un colloque de la FAO sur l'agro-écologie en Italie et publiait une tribune sur le sujet, sur lequel nous serions, a-t-il dit, en pointe.

*Il a été précisé qu'actuellement 70 à 80% des produits utilisés en restauration collective (qui représente 10 millions de repas par jour) ne proviendraient pas de France et le Ministre souhaite contractualiser l'amélioration de la qualité et de la provenance des produits.

20/09/2014

Déguster le "repas gastronomique des Français", c'est possible (et délicieux) aux Dîners du Cercle

Le "Repas Gastronomique des Français", c'est un élément du Patrimoine Immatériel mais ça devient assez matériel et intéressant quand on le mange, surtout réalisé par un grand chef !

Vous savez sans doute en effet que le "repas gastronomique des Français" a été inscrit en 2010 sur la "Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité" par l'Unesco. Cela peut paraître un peu théorique et donc, la Mission Française du Patrimoine et des Cultures Alimentaires, qui avait porté cette candidature, s'emploie à valoriser ce repas gastronomique sous d'autres angles. Il y a ainsi par exemple le projet des Cités de la Gastronomie en cours de développement. 

Et il y a désormais, très concrètement, la possibilité de déguster une interprétation du "repas gastronomique des Français" préparé par un grand chef à Paris dans un lieu élégant, le Cercle, rue Etienne Marcel. La Mission et le Cercle ont mis en place depuis quelques jours une démarche originale et atypique : pendant une ou deux semaines, un chef installé en province vient s'installer en résidence et prépare un dîner conforme à l'esprit du "repas gastronomique des Français". Un comité de "sages" gastronomes sélectionne les chefs, supervise la démarche, a un œil sur les menus. Un second de cuisine, présent à demeure, assure la continuité et aide les chefs à trouver leurs repères et se mettre rapidement dans le bain.

Pour ma part, j'avais reçu le dossier de presse du lancement et repéré le premier chef résident, Keisuke Matsushima. J'avais entendu parler depuis longtemps de ce chef installé à Nice et j'ai vu là une belle occasion de goûter sa cuisine, le menu étant fort appétissant et le prix (60 euros) certes élevé mais peut-être pas tant que ça au regard de la prestation annoncée. Donc, je réserve en ligne sans tarder. Dans l'intervalle, ayant été conviée à découvrir le lieu avant l'ouverture, j'y suis allée pour mieux comprendre la démarche. J'ai découvert un lieu cosy et classique, échangé avec Hugues Piketty, l'initiateur et Président du Club du Cercle (le club privé qui était déjà installé là), Pierre Sanner, le Directeur de la Mission, le chef Gérard Cagna, quelques blogueurs curieux comme moi... Au vu du lieu, je me suis un peu inquiétée que le repas soit très classique, on m'a rassurée sur la liberté laissée aux chefs et j'ai attendu le dîner avec impatience.

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Quelques jours après, jeudi dernier, nous arrivons pour dîner à 19h30. A partir de ce moment, l'ensemble de la soirée a été totalement délicieux :

- Le maître d'hôtel qui n'en est pas vraiment un (ancien patron de restaurant japonais et connaisseur du lieu) distille avec les serveurs un service classe, détendu et pince-sans-rire,

- On est confortablement installés (il y a trois options, les fauteuils bas de la première salle, les tables avec assise classique, la grande table de la bibliothèque),

- Nos voisins sont fort sympathiques et on échange de plus en plus au fil des plats,

- Les plats s'enchaînent avec un rythme parfait et ne sont ni trop ni trop peu copieux,

- Le chef Keisuke Matsushima fait plusieurs apparitions durant le repas et prend le temps de nous expliquer les plats conçus pour mettre en avant la gastronomie de la Méditerranée et le sens qu'il leur donne : le foie gras, tradition initialement venue d'Egypte s'accorde avec du nougat de Provence et des figues, fruit qu'on utilisait pour le gavage, le pigeon et les olives sont symboles de paix, ...

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Un petit aperçu partiel (pas évident, lumière tamisée) qui ne vous dit rien du plaisir en bouche...

- Bien sûr, l'assiette joue pour une bonne part dans le plaisir de ce moment. Des délicates bouchées servies à l'apéritif (bouillabaisse et wasabi cohabitent très bien !) à l'étonnant et délicieux accord foie gras-nougat, de la salade niçoise qui est vraiment déstructurée au loup "fish & chips" plein de finesse, tout est bon, savoureux, équilibré en goût, réjouissant.

Bref, un dîner au Cercle, c'est :
- un délicieux repas dans un cadre confortable et atypique (assez loin des bistrots tendance...) à un prix qui parait plutôt raisonnable au regard du repas et des montants que l'on voit parfois dans les "événements" de chefs invités,
- l'occasion de savourer un vrai repas gastronomique, dans un style et des quantités adaptés à l'époque, 
- l'opportunité de goûter la cuisine d'un chef non parisien au cours d'un menu spécialement conçu pour l'endroit et d'échanger avec lui de façon détendue.
 
Cela vous dit ?
 
Les Dîners du Cercle, 6 rue Etienne Marcel, Paris 2eme, 01 42 36 98 57. Durée de résidence et montant variables selon les chefs.

11/09/2014

Les prunes, elles comptent pour se régaler !

Ah comme on les aime les fruits du printemps et de l'été, les fraises, les framboises, les abricots, les pêches... On en profite bien. Mais la fin de l'été n'est pas mal non plus, quand surgissent les figues et les diverses prunes : reine-claude, mirabelle, quetsche...C'est maintenant et cela ne dure pas longtemps !

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Les prunes font partie de ces fruits qui sont délicieux crus (quand elles sont bien mûres et juteuses, pas n'importe lesquelles !) mais qui sont aussi un régal une fois cuits. On s'est ainsi régalés avec :
 
- une toute simple compote par Monsieur : il a juste cuit des reine-claude (sa prune favorite) sans aucun ajout : délicieusement acidulé.

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- une tarte bicolore pour conclure un délicieux repas amical (j'avais d'abord fait revenir un peu les prunes pour qu'elles rendent moins de jus). Notez le côté artisanal peu rigoureux de la bordure !P1100600.JPG

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Bien sûr, on peut aussi marier les prunes avec des plats salés, il y a par exemple des idées sur le site dédié à ce fruit.

Et puis, quand la saison sera passée, on pourra se tourner vers :
 
- des prunes d'Ente (lire leur histoire par Papilles) mi-cuites, pas tout à fait des pruneaux, du très bon fabricant Marc Peyrey.
 
- des confitures (ah, je ne me suis toujours pas mise personnellement à les réaliser...), qu'il s'agisse des Confitures de Ma, préparées avec amour, ou de celles, luxueuses mais délicieuses, ou de la Chambre aux Confitures (qui prospère rapidement, pourvu qu'elle maintienne la qualité...).

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Et vous, comment aimez-vous les prunes ? Certaines en particulier ?

09/09/2014

Comment éviter la "fringale" de 11h du matin ?

Il y a quelques jours, une étude a remis en cause la cruciale importance du petit déjeuner si souvent soulignée. Dans le domaine de la nutrition, les études affirmant tout et son contraire sont légion. Mais cette fois, c'est un dogme profondément ancré dans les croyances des mangeurs qui est mis à mal. Les médias ont d'ailleurs largement relayé l'information. 
 
Pour ma part, j'ai été plutôt amusée car cela fait longtemps que je répète que chaque personne est différente et a donc son propre rythme alimentaire. Que je lutte contre le dicton "Petit déjeuner de roi, déjeuner de prince, dîner de mendiant" qui n'est certainement pas adapté à tous. Suivre son rythme alimentaire ne signifie pas l'anarchie... Mais que l'on n'est, par exemple, pas obligé(e) de petit déjeuner si l'on n'a pas faim du tout. Et, quand on a des contraintes d'horaire, on apprend, en se connaissant, à avoir faim au bon moment. Et aussi à trouver le bon petit déjeuner qui permettra de tenir jusqu'à son heure habituelle de déjeuner. 
 
Or, beaucoup de personnes (si j'en crois les récits de certains patients ou certains cris de détresse sur twitter, n'est-ce pas Laurent, Sophie & co...) ont faim dès 11h du matin.

Parmi elles, il y en a sans doute qui n'ont pas petit déjeuné par manque de temps par exemple. Ou qui ont petit déjeuné à une heure extrêmement matinale. Mais il y a aussi des personnes, en nombre non négligeable, qui ont petit-déjeuné. C'est sans doute que leur petit déjeuner n'est pas le plus approprié pour elles.

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Ce petit déjeuner n'est probablement pas adapté à tout le monde
 
Beaucoup de personnes prennent un petit déjeuner par habitude, par raison diététique, par facilité ou rapidité sans forcément prendre en compte son effet rassasiant.

Tout le monde est différent, je le répète, mais je rencontre fréquemment des personnes qui constituent une catégorie particulièrement réactive au sucre. Je m'explique : ces personnes, quand elles prennent un petit déjeuner riche en sucre, par exemple des tartines avec de la confiture, des céréales très transformées et sucrées, ... ont un apport rapide de sucre dans leur sang (leur corps digère très vite le sucre) et cela crée quelques heures après une sorte de réaction inverse d'hypoglycémie. Et donc un coup de barre, une fringale, une faiblesse (éventuellement pire que s'ils n'avaient rien mangé le matin).
 
Ce n'est pas forcément agréable, on n'a pas forcément la possibilité de prendre un en-cas, on attend avec impatience le déjeuner, parfois au détriment de la concentration sur son travail...

Ce n'est pas une fatalité. Quand on est dans cette situation, il vaut mieux expérimenter d'autres petits déjeuners qui ne créeront pas un afflux de sucre rapide. Ce n'est pas une question de calories mais de type d'aliment.
 
Par exemple un petit déjeuner comprenant du fromage, ou du fromage à tartiner, du jambon, voire un œuf, avec du pain. Parfois, quand je suggère cela, certains sont ravis car ils adorent le fromage et n'ont aucun a priori à manger salé le matin.
 
Mais d'autres rechignent vraiment à ce type de déjeuner (je conseille quand même d'essayer sans a priori pour voir). Ils peuvent essayer par exemple des céréales moins sucrées, un pain plus dense ou plus complet, et compléter avec un fruit, dont les fibres permettront une digestion un peu plus lente.
 
Le tout est de faire des expériences pour trouver, comme je l'avais expliqué, le petit déjeuner qui concilie plaisir, praticité et rassasiement durable.
 
Et vous, vous l'avez trouvé, votre petit déjeuner idéal ou vous le cherchez encore ?
 
Visuel ©cook_inspire fotolia.com
 

08/09/2014

Le pain rassis, on ne le gaspille pas, on le recycle !

J'essaie, autant que possible, d'éviter le gaspillage alimentaire. Et je ne jette jamais de pain. Quand j'en ai trop, je le coupe en tranches, en morceaux et je le congèle pour une utilisation ultérieure, souvent avec l'aide du grille-pain. Mais parfois, il arrive qu'on laisse du pain rassir. Ce n'est pas une raison pour le gaspiller non plus. 

Cela m'est arrivé récemment. Je vous ai parlé de la boulangerie Dame Farine à Marseille. Je lui ai rendu deux visites. Lors de la première, j'avais acheté différents pains en petites quantités pour les consommer les jours suivants au petit déjeuner. Mais j'avais vu grand et il m'est resté du pain "Méteil" (mi-blé mi-seigle).

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Quatre jours après achat, il était un peu rassis. Il aurait été tout à fait mangeable en le réchauffant un peu, c'est l'avantage du bon pain... Mais j'avais aussi du pain frais (fruit de ma 2ème visite) qui me faisait envie. Donc, j'ai préféré recycler le premier. Du coup, j'ai fait tout un repas sur le thème du recyclage panophile. Il y a des tas de possibilités, j'en ai pratiqué trois :

-une célèbre salade italienne, la panzanella, en prenant la recette d'Edda Onorato dans son nouveau livre (mais elle est aussi sur son blog), salade à base de pain "trempé" et de tomate, concombre, ...

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- de la chapelure, petit ajout à une recette qui me faisait envie dans le livre "Cuisine végétarienne" de Laure Kié, des poivrons farcis (farce à base de quinoa, tomate et chèvre).

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- un usage classique, du pain perdu, avec des figues fraîches rôties. 

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On peut aussi faire des croûtons, du pudding (jamais tenté), l'utiliser pour une farce ou un pain de viande ou de poisson. Ou cette appétissante recette de gâteau de pain au jambon d'Isabelle-"Cenwen" à laquelle je penserai volontiers la prochaine fois.

Et vous, cela vous arrive-t-il d'avoir du pain rassis ? Qu'en faites-vous ?