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09/03/2012

Vers la sobriété heureuse de Pierre Rabhi ?

pierre rabhi,sobriété heureuse,colibris,modération,écologie,transformation de la société,planèteJe connaissais Pierre Rabhi, agriculteur et penseur, depuis quelque temps. Au début, je pensais que ses préoccupations étaient très écologiques pures et dures, pas forcément la tasse de thé d'une vraie citadine. Puis je l'ai entendu, notamment sur France Inter, dans l'excellente et éclectique émission Service Public. Sa vision de l'humain et de la planète, son approche de la modération m'ont vraiment parlé. Et j'ai fini par lire un de ses livres, "Vers une sobriété heureuse". Ce livre m'a passionnée car Pierre Rabhi raconte à la fois son itinéraire personnel, sa prise de conscience très précoce de la marche folle du monde dans lequel on vit, son indignation face à un système "omnicrétinisant" et comment il apporte une réponse concrète sur la possibilité d'une autre voie.

Pour vous mettre dans l'ambiance, il cite ainsi par exemple une terrible et si lucide prophétie des peuples premiers : "Seulement après que le dernier arbre aura été coupé, que la dernière rivière aura été empoisonnée, que le dernier poisson aura été capturé, alors seulement vous découvrirez que l'argent ne se mange pas". Face à cela, Pierre Rabhi est persuadé (citant en quelque sorte Gandhi) que chacun peut agir à son échelle et que c'est ainsi que le monde pourra changer. C'est d'ailleurs le sens du nom de l'association qu'il a initiée, Colibris, d'après une légende selon laquelle le petit colibri fait sa part avec ses modestes moyens pour combattre un désastre.

pierre rabhi,sobriété heureuse,colibris,modération,écologie,transformation de la société,planèteEn effet, chacun peut agir à son niveau en prenant du recul sur son mode de vie et en ayant conscience que la possession exponentielle des biens matériels n'est pas la seule voie possible. Pierre Rabhi regarde d'un oeil très sévère la consommation effrénée qui mène à l'"obésité physique et psychique", qui fabrique des enfants qui s'habituent à avoir tout tout de suite, qui est basé sur l'idée du toujours plus. Il se demande d'ailleurs non seulement "quelle planète nous laisserons à nos enfants" mais aussi "quels enfants nous laisserons à notre planète"... Il plaide pour une toute autre éducation redonnant sa place au manuel, laissé complètement de côté dans l'éducation. Il aborde tous les aspects de ce que peut signifier la modération, même la beauté ! Il déclare par exemple que pour les femmes (qui devraient jouer un rôle bien plus essentiel selon lui),"élégance, charme et beauté ne sont pas incompatibles avec la sobriété et ne sont pas subordonnés au niveau des dépenses que l'on peut y consacrer".

A titre personnel, je me suis partiellement retrouvée dans cette sobriété heureuse sans aller bien sûr aussi loin que lui. Loin de moi l'idée de partir en pleine nature cultiver mon petit coin de terre ! Mais j'ai pris conscience il y a plusieurs années que gagner toujours plus d'argent (en travaillant toujours plus) pour en dépenser toujours plus ne me satisfaisait vraiment pas : j'ai ainsi quitté un travail bien rémunéré pour l'actuel qui me passionne et qui a vraiment un sens pour moi, avec l'idée d'en vivre correctement sans plus. Et je constate depuis que, sans ressentir de privation, je me sens tellement nourrie par les découvertes, les rencontres, ce que j'apprends, que naturellement je suis moins encline à dépenser de l'argent.

Evidemment, la sobriété heureuse a aussi un sens côté nourriture. Il s'agit de se nourrir autrement, avec davantage de produits locaux et avec modération. La sobriété heureuse n'est pas du tout la restriction triste ! Il est question de manger selon ses besoins en respectant et en ne gaspillant pas ce que nous offre la nature.

On trouve dans ce livre de Pierre Rabhi une indignation globale qui me paraît vraiment fondamentale mais aussi des pistes concrètes pour un mode de société plus respectueux de l'homme et de la terre. Donc, une lecture profondément utile à quiconque ne se trouve pas vraiment satisfait du monde d'aujourd'hui.

Et vous, réfléchissez-vous autour de ces sujets ?

Si vous voulez avoir un aperçu complémentaire de la vision de Pierre Rabhi, un "chat" intéressant sur le site du Monde http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/06/03/pierre-r...

06/09/2011

Flexitarien oui, végétarien si vous voulez, végétalien non !

Je vous ai déjà parlé des flexitariens.  Je n'en suis pas vraiment une car ma nourriture n'est pas à dominante végétale. J'aime la viande de temps en temps et suis d'ailleurs bien d'accord avec le super boucher Yves-Marie Le Bourdonnec qui privilégie la haute qualité, ne veut surtout pas qu'on banalise la viande et refuse que ses clients en mangent tous les jours. J'adore le poisson, les crustacés, les fruits de mer, ... (voir le billet de demain...)

Mais contrairement à beaucoup de personnes qui mangent de la viande une à deux fois par jour, qui ne conçoivent les pâtes ou le riz que comme un accompagnement, je n'ai aucun problème à faire un repas végétarien, à base de légumes, de pâtes ou de céréales diverses, ou de tofu.

Ainsi, dimanche dernier, toujours aussi nippophiles, nous nous sommes régalés d'un repas centré sur le tofu. D'un côté, du tofu onctueux avec une sauce soja. De l'autre, du tofu ferme frit et accompagné d'une fabuleuse poêlee de champignons (eh oui, la récolte est tôt cette année).

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Etre flexitarien , ou en tout cas manger moins de viande, ce serait bon pour la planète et bon pour la santé. Et cela pourrait même permettre de faire des économies à réinjecter éventuellement dans d'autres aliments d'un plus haut niveau de qualité. Y avez-vous déjà pensé ?

En tout cas, si vous êtes tenté de changer votre façon de manger, il est toujours intéressant de vous demander pourquoi vous le faites. Par goût (ou dégoût) de certains aliments, conviction, préoccupation santé, sensibilité écologique, ... ? Et d'y aller progressivement.

Peut-être avez-vous même envie de devenir végétarien (moi, non !). Le végétarien bannit toute consommation d'animaux. On peut tout à fait être végétarien (ne) et "manger équilibré" : on peut avoir une alimentation variée, au départ un peu moins intuitive que pour les personnes qui mangent "de tout", mais elle pourra le devenir après acquisition de quelques réflexes. La personne végétarienne (et non végétalienne) mange des oeufs, des laitages, du fromage qui sont sources de protéines comme la viande et le poisson. Elle peut par ailleurs consommer du tofu, aliment végétal riche en protéines. Elle peut également "reconstituer" l'équivalent d'un apport de protéines en associant des céréales et des légumineuses (légumes secs), ce qu'on trouve par exemple dans des plats traditionnels : pasta et fagioli, semoule et pois chiches, haricots rouges et riz, lentilles et riz, ...

En revanche, les végétaliens, eux, bannissent tout aliment de source animale. Il est beaucoup plus difficile pour eux d'avoir tous les apports de nutriments nécessaires, surtout si ils mangent de façon désordonnée et les conséquences pour la santé peuvent être sérieuses.

Bref, il s'agit de ne pas confondre végétarien et végétalien (ce que fait quasiment toujours Air France quand je commande un menu végétaRien !), de ne pas diaboliser certaines catégories d'aliments, de ne pas se laisser trop influencer par telle ou telle modes mais de manger varié selon ses envies, ses préférences, ses convictions personnelles tout en restant ouvert(e) au changement et curieux(se). je parie que c'est ce que vous faites, non ?!

25/10/2010

Stop au tout beau tout bio !

Souvent, on me demande ce que je pense de l'alimentation bio. Je suis tentée de retourner une question à mes interlocuteurs : pourquoi voulez-vous manger bio ? En fait, cela ne parait pas toujours très clair dans leur tête. Il y a sans aucun doute un effet de mode chez les consommateurs et aussi une démarche marketing de certains intervenants de l'agro-alimentaire face à un filon qu'ils pressentent rentable. Si on creuse un peu, on pourrait manger bio pour plusieurs raisons :

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Si tous ces légumes ne sont pas bio, c'est grave ?

- Manger bio, c'est écolo !

On répondrait à des préoccupations d'ordre écologique. C'est sûrement mieux pour la planète. On est en train de la maltraiter à coup de produits chimiques. Sans doute. Mais je vois beaucoup d'incohérences dans cette approche : pourquoi tellement de produits bio contenant de l'huile de palme qui contribue à la déforestation ? Pourquoi tellement de produits bio venant de l'autre bout du monde, de Chine ou de Nouvelle-Zélande et donc à forte empreinte carbone ? Ne vaudrait-il pas mieux consommer des produits cultivés localement, bio ou non ? Même Laurence Salomon, restauratrice apôtre d'une alimentation saine, déclare faire confiance à des petits producteurs locaux, même s'ils ne sont pas estampillés bio. Beaucoup de producteurs pratiquent une agriculture raisonnée, ne peut-on s'y intéresser ?

- Manger bio, c'est meilleur !

Manger bio, ce serait meilleur au goût. Ah, la saveur incomparable des légumes bio, nous dit-on. C'est ce dont on est convaincus. Or, les études basées sur des dégustations faites en aveugle ne montrent pas de plus-value gustative notable du côté des aliments bio. Bien sûr manger un produit naturel, des légumes de saison d'un petit producteur, cueillis à maturité, de la cuisine maison, tout cela peut être meilleur que les équivalents industriels, les légumes conservés longtemps au froid dans des circuits de grande distribution ou produits à contre-saison. Mais cela n'a rien à voir avec le fait d'être étiqueté bio. Du naturel, du brut, de l'aliment de saison, oui mais pas obligatoirement du bio. Ne confondons pas bio et naturel.

- Manger bio, c'est diététique !

Ce n'est pas l'argument le plus courant mais il y a parfois des confusions. Bien sûr, cela n'a aucun rapport ! Les produits bio ne sont pas plus légers que les autres. Quick vient par exemple de lancer un hamburger bio et comme l'écrivait justement une journaliste de Libération, "des calories et du gras bio, c'est toujours des calories et du gras !".
De même, les biscuits bio par exemple sont aussi caloriques que les autres. Il n'y a aucune raison de privilégier les produits bio pour des raisons de légèreté (mais pas non plus les produits allégés). Restons-en donc aux produits "normaux" !

- Manger bio, c'est bon pour la santé !

C'est sans doute un argument valable. Même si des preuves irréfutables n'ont pas encore été apportées, il est fort probable que l'absorption de certains pesticides présents notamment dans les fruits et légumes ne soit pas très bonne pour notre santé. Mais cela n'est pas vrai pour tous. Et on peut déjà laver, éplucher ceux qu'on achète. Attachons-nous déjà à avoir une alimentation variée, à ne pas acheter trop de produits industriels transformés à la composition complexe. Et si l'on trouve les aliments bio trop chers, que cela ne soit pas un prétexte pour ne pas manger de fruits et légumes. L'intérêt de ces derniers dans une alimentation variée existait bien avant que l'on parle de bio !

Au final, ce qui m'agace, c'est la folie bio qui envahit tous les domaines, sans beaucoup d'esprit critique. Pourquoi ne pas surtout acheter des aliments locaux, non transformés, naturels, de saison, et les cuisiner ?

Quant aux cosmétiques bio (ce n'est pas du tout mon domaine), la dermatologue avec laquelle je partageais un atelier Beauty Loft il y a quelques jours était plutôt catégorique pour dire que cela n'avait aucun intérêt et ses arguments avaient l'air assez convaincants.

28/09/2009

Folie bento suite (et sans doute pas fin !)

La folie bento continue de plus belle !

- La blogosphère bentophile m'a signalé que 100% Mag sur M6 aujourd'hui proposait un reportage sur les bentos. A revoir sur M6 replay.
- Aujourd'hui encore, LCI m'a contactée car ils voulaient filmer un/une bento-addict en train de manger son bento préparé avec amour à midi. Je n'avais pas ce genre d'énergumène sous la main dans le délai imparti, je ne sais pas s'ils ont trouvé !

- Et le site de consommation responsable http://www.mescoursespourlaplanete.com/ vient de relayer mon blog sur le sujet, bien sûr sous l'angle un peu écolo de la chose.

Toutefois, je me demande si cela ne tient pas un peu de l'emballement médiatique. Quand je me promène dans les quartiers de bureaux parisiens ou à la Défense, je vois encore beaucoup beaucoup d'adeptes des sandwiches, salades toutes prêtes et cie des lieux de restauration rapide !

Et vous, où en êtes-vous pour vos déjeuners ?