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16/02/2015

En route vers la sobriété JOYEUSE !

Il y a une douzaine d'années environ me semble-t-il, j'ai commencé à penser sérieusement que le bonheur n'était pas dans la possession, que l'accumulation ou le renouvellement permanent des objets n'était pas très intéressant. J'ai commencé a vendre ou donner nombre de livres que je ne relirais jamais, de disques que je n'écoutais pas, de vêtements à peine portés.
 
En 2005, j'ai lu L'Art de la simplicité, de Dominique Loreau qui paraîtra simpliste à certains mais avait résonné avec cet élan, et cela m'avait conforté dans mon idée de simplifier mon environnement. La même année, il y a bientôt 10 ans (oh déjà, pensons à fêter cela !), j'ai initié la démarche de devenir diététicienne. J'avais trouvé un métier qui avait vraiment du sens pour moi.
 
En 2008, j'ai commencé à pratiquer cette activité et la passion que j'ai pour elle m'occupe bien la tête et diminue naturellement les envies de consommer (les moindres revenus aussi !). Ce métier au carrefour de l'humain et de l'alimentation, m'a amenée à réfléchir sur de nombreux sujets ayant trait à l'agriculture, à la société, à la planète...
 
En 2011-2012, j'ai découvert Pierre Rabhi. J'avais écrit un billet sur son livre Vers la sobriété heureuse. J'avais beaucoup aimé ses convictions et son histoire, j'ai lu plusieurs livres de lui, je l'ai vu en conférence et dans des documentaires, entendu à la radio. Depuis au moins un an, je me suis vraiment lassée de sa dense présence médiatique qui n'est plus vraiment sobre.
 
Je reste toutefois attachée à son idée de sobriété et de cohérence mais je l'ai mis à ma sauce et je qualifie plutôt cela de sobriété joyeuse ! Car consommer avec modération, simplifier sa vie, aller à l'essentiel n'est surtout pas triste et réserve de multiples plaisirs et une vie pleine de gaieté. 
 
Comment cela se matérialise-t-il ?
 
Fin 2014, j'ai eu envie d'alléger encore davantage mon intérieur. J'avais notamment une collection de théières accumulées au fil des années et depuis longtemps enfermée dans un panier. Et aussi beaucoup de livres qui ne correspondaient plus à mon intérêt. Cela a été le point de départ d'une envie de faire plaisir en donnant certains objets ou livres à des amis. J'ai donc organisé trois après-midi de Braderie 0 euro, où tout un tas de choses était à emporter. Cela a été l'occasion de voir plein de personnes sympathiques, de papoter, de boire un thé avec quelques douceurs et de faire plaisir. Il reste encore beaucoup de choses, je vais les donner, les déposer, les partager...

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Côté vêtements, je fais de moins en moins d'achats. J'aspire parfois à la simplicité de la monotonie qui permet à certains de se concentrer sur l'essentiel pour eux. Mais j'aime trop la diversité en toutes choses et les couleurs pour m'habiller toujours pareil. Je ne fais plus que très occasionnellement les boutiques ou les soldes mais je peux tomber par hasard sur une jolie pièce, ainsi il y a quelques jours, dans la vitrine d'une boutique de mon quartier, une veste égayant mon vestiaire, et d'un prix fort raisonnable.

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Toutefois, côté dépenses, je privilégie largement les moments aux objets, ceux passés au restaurant par exemple évidemment, tout en n'en abusant pas : mieux vaut du très bon occasionnellement que du banal régulier. Je vais de moins en moins au spectacle sans en ressentir de privation. J'étais une grande fan de danse moderne et contemporaine mais j'en ai sans doute trop vu et je me suis lassée. J'ai arrêté depuis quelques années de prendre mes habituels abonnements, j'ai refait une tentative cette année mais l'emballement n'est pas au rendez-vous pour l'instant. Je vais moins souvent à des concerts, c'est la première fois depuis bien longtemps que je n'ai pas pris de billet pour le prochain concert d'un chanteur que je suivais depuis ma jeunesse... Ni pour un ballet d'une compagnie que j'aimais. Mais je suis effarée par le prix des billets. J'achète très peu de disques, je préfère revisiter les essentiels de ma discothèque.
 
Je fais quand même quelques dépenses. Ainsi, j'ai enfin, après 25 ans, abandonné mon médiocre couteau à pain Ikea pour un très solide et tranchant, plus apte à venir à bout de l'épaisse croûte des pains qui me réjouissent.

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Et je profite de plaisirs sans cesse renouvelés et gratuits, regarder le ciel changeant, me promener dans Paris les yeux grand ouverts, arpenter des quartiers connus ou inconnus, observer la diversité des comportements humains... Et le bonheur des rencontres, des moments chaleureux avec les proches.
 
Bref, j'avance pas à pas sur ce chemin de la sobriété joyeuse, je m'en réjouis et il y a sûrement encore d'autres changements à venir.
 
Et vous, votre rapport à la consommation, aux objets a-t-il évolué ?
 

09/03/2012

Vers la sobriété heureuse de Pierre Rabhi ?

pierre rabhi,sobriété heureuse,colibris,modération,écologie,transformation de la société,planèteJe connaissais Pierre Rabhi, agriculteur et penseur, depuis quelque temps. Au début, je pensais que ses préoccupations étaient très écologiques pures et dures, pas forcément la tasse de thé d'une vraie citadine. Puis je l'ai entendu, notamment sur France Inter, dans l'excellente et éclectique émission Service Public. Sa vision de l'humain et de la planète, son approche de la modération m'ont vraiment parlé. Et j'ai fini par lire un de ses livres, "Vers une sobriété heureuse". Ce livre m'a passionnée car Pierre Rabhi raconte à la fois son itinéraire personnel, sa prise de conscience très précoce de la marche folle du monde dans lequel on vit, son indignation face à un système "omnicrétinisant" et comment il apporte une réponse concrète sur la possibilité d'une autre voie.

Pour vous mettre dans l'ambiance, il cite ainsi par exemple une terrible et si lucide prophétie des peuples premiers : "Seulement après que le dernier arbre aura été coupé, que la dernière rivière aura été empoisonnée, que le dernier poisson aura été capturé, alors seulement vous découvrirez que l'argent ne se mange pas". Face à cela, Pierre Rabhi est persuadé (citant en quelque sorte Gandhi) que chacun peut agir à son échelle et que c'est ainsi que le monde pourra changer. C'est d'ailleurs le sens du nom de l'association qu'il a initiée, Colibris, d'après une légende selon laquelle le petit colibri fait sa part avec ses modestes moyens pour combattre un désastre.

pierre rabhi,sobriété heureuse,colibris,modération,écologie,transformation de la société,planèteEn effet, chacun peut agir à son niveau en prenant du recul sur son mode de vie et en ayant conscience que la possession exponentielle des biens matériels n'est pas la seule voie possible. Pierre Rabhi regarde d'un oeil très sévère la consommation effrénée qui mène à l'"obésité physique et psychique", qui fabrique des enfants qui s'habituent à avoir tout tout de suite, qui est basé sur l'idée du toujours plus. Il se demande d'ailleurs non seulement "quelle planète nous laisserons à nos enfants" mais aussi "quels enfants nous laisserons à notre planète"... Il plaide pour une toute autre éducation redonnant sa place au manuel, laissé complètement de côté dans l'éducation. Il aborde tous les aspects de ce que peut signifier la modération, même la beauté ! Il déclare par exemple que pour les femmes (qui devraient jouer un rôle bien plus essentiel selon lui),"élégance, charme et beauté ne sont pas incompatibles avec la sobriété et ne sont pas subordonnés au niveau des dépenses que l'on peut y consacrer".

A titre personnel, je me suis partiellement retrouvée dans cette sobriété heureuse sans aller bien sûr aussi loin que lui. Loin de moi l'idée de partir en pleine nature cultiver mon petit coin de terre ! Mais j'ai pris conscience il y a plusieurs années que gagner toujours plus d'argent (en travaillant toujours plus) pour en dépenser toujours plus ne me satisfaisait vraiment pas : j'ai ainsi quitté un travail bien rémunéré pour l'actuel qui me passionne et qui a vraiment un sens pour moi, avec l'idée d'en vivre correctement sans plus. Et je constate depuis que, sans ressentir de privation, je me sens tellement nourrie par les découvertes, les rencontres, ce que j'apprends, que naturellement je suis moins encline à dépenser de l'argent.

Evidemment, la sobriété heureuse a aussi un sens côté nourriture. Il s'agit de se nourrir autrement, avec davantage de produits locaux et avec modération. La sobriété heureuse n'est pas du tout la restriction triste ! Il est question de manger selon ses besoins en respectant et en ne gaspillant pas ce que nous offre la nature.

On trouve dans ce livre de Pierre Rabhi une indignation globale qui me paraît vraiment fondamentale mais aussi des pistes concrètes pour un mode de société plus respectueux de l'homme et de la terre. Donc, une lecture profondément utile à quiconque ne se trouve pas vraiment satisfait du monde d'aujourd'hui.

Et vous, réfléchissez-vous autour de ces sujets ?

Si vous voulez avoir un aperçu complémentaire de la vision de Pierre Rabhi, un "chat" intéressant sur le site du Monde http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/06/03/pierre-r...