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30/01/2014

Le "doggybag" à la française, on avance !

Si vous me lisez depuis quelque temps, vous savez peut-être que le "doggy bag" est un sujet qui me tient à cœur depuis quelques années. Parce que je me désole de voir mes patient(e)s trop manger au restaurant pour ne pas gâcher. Comme je l'avais évoqué il y a quelques mois (avec beaucoup de commentaires et de soutiens de votre part, je vous en remercie), j'ai lancé un petit "groupe de travail" pour échanger sur le sujet avec quelques charmantes personnes de bonne volonté. Puis j'en ai parlé un peu avec la journaliste-blogueuse Anne-Sophie Novel car elle préparait un article sur le sujet. Son dossier est sorti la semaine dernière et il est riche d'enseignements car elle a cherché à comprendre, via l'étude des coutumes d'autres pays, l'appel à témoignages, l'interview de sociologues, ... pourquoi cette pratique est si difficile à développer en France. Si le sujet vous intéresse, je vous recommande vivement la lecture :

- de l'article paru dans le supplément "M Le Monde",

- de son billet de blog, plus approfondi,

- des témoignages recueillis.

Visiblement, l'idée chemine lentement. Certains restaurants prennent l'initiative de le proposer à leurs clients. Ou mettent en place deux tailles de portions. Certaines personnes se sentent mieux à même de le réclamer, motivées par la préoccupation de moins gaspiller. La région Ile-de-France a inclus le sujet dans sa campagne contre le gaspillage alimentaire via un petit film.

Mais beaucoup de freins subsistent des deux côtés. Bien sûr, il ne s'agit pas de se comparer ou d'imiter les Américains et leurs mega-portions : il est clair que dans de nombreux restaurants ici, on mange à sa faim et pas plus. Mais notre appétit de sédentaire citadin n'est pas toujours conforme aux portions (pâtes, pizza, riz, desserts, ...), on aimerait parfois laisser du plat pour le dessert ou emporter la moitié de celui-ci pour son dîner, on a des appétits variables, ... Et les chiffres montrent qu'il y a bel et bien un gaspillage important en restauration, pas seulement dû aux plats qu'on n'a pas aimés... Evidemment, il n'est pas question de généraliser, certains plats ne se prêtent ni à l'emport ni au réchauffage, mais seulement de rendre cela plus usuel et moins honteux...

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Un plat trop copieux et propice au réchauffage, pourquoi ne pas l'emporter ?

Car il semble que la personne qui demanderait un "doggy bag" a peur d'être jugée un peu radine. Le moment est peut-être propice pour que cela change, en lien avec à la fois la crise et la lutte contre le gaspillage.

Pour notre part, nous allons continuer à avancer pour fournir notre petite pierre à l'édifice (je n'ai aucune intention marchande dans l'histoire, juste contribuer modestement si possible à faire évoluer cette pratique). Nous avons notamment clairement identifié, comme d'autres personnes, que c'est surtout au restaurant d'être force de proposition car beaucoup de personnes auraient peur de se faire rembarrer. La question de l'emballage est aussi à traiter. Il parait également important de trouver un nom plus adapté à notre culture. J'ai d'ailleurs déjà eu des propositions assez sympas en ce sens.

Si vous connaissez/repérez des restaurants qui ont mis en place cette pratique de façon sympathique, je serais ravie que vous partagiez leurs noms.

Visuel © stocksolutions - Fotolia.com

14/10/2013

Stop au gaspillage alimentaire n°1 : travaillons sur le "doggy bag" !

Le gaspillage alimentaire, on en parle beaucoup, les pouvoirs publics se sont emparés du sujet, une campagne est lancée. Mercredi 16, ce sera la Journée nationale de la lutte contre le gaspillage alimentaire. Et c'est vrai que tout le monde est concerné :

- le particulier, vous et moi, qui achetons trop, laissons passer les dates de consommation ou oublions les légumes défraîchis au fond du frigo, jetons les restes, ...

- le distributeur qui retire des rayons des produits encore propres à la consommation,

- le grossiste ou le marchand qui réclame des fruits et légumes parfaitement calibrés, 

- la cantine qui propose une nourriture quasi-immangeable et des portions standard souvent inadaptées à l'appétit,

- et aussi les restaurants qui vous laissent rarement le choix de la quantité, vous imposent parfois des formules ou menus qui sont trop copieux. N'ont-ils pas pris conscience de notre sédentarité qui diminue nos besoins énergétiques ? Ou veulent-ils satisfaire une partie des mangeurs qui valorisent d'abord la quantité ?

Du coup, au restaurant, beaucoup de personnes mangent au delà de leur appétit :

- par éducation ou habitude de finir leur assiette,

- parce qu'elles veulent en avoir pour leur argent,

- par volonté de ne pas gaspiller,

- par crainte de déplaire au restaurateur ou de passer pour radin(e).

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Vous est-il déjà arrivé de demander à emporter le reste d'une pizza trop copieuse ?

Ce qui n'est pas satisfaisant. Pourquoi trop manger et risquer un inconfort digestif, une somnolence post-repas, une prise de poids progressive, .... simplement parce que c'était trop copieux.

Que faire alors ? Il y a deux ans, j'avais lancé ici le sujet du "doggy bag", si répandu aux Etats-Unis. Depuis, j'ai fait quelques expériences personnelles positives, aussi bien dans un restaurant thai que chez l'élégant Neva Cuisine ou le branché Nanashi. Je suggère régulièrement à mes patientes de se lancer en y mettant les formes : que risquent-elles ? Et j'ai un peu réfléchi au sujet.

Faire évoluer les comportements et les mentalités de part et d'autre n'est pas simple et je souhaiterais initier une petite réflexion concrète sur le sujet (n'appelons pas cela un groupe de travail !). Les personnes que j'aimerais avoir autour de la table seraient par exemple :

- un ou deux représentants ou fins connaisseurs de la restauration usuelle (pas trop gastronomique),

- une personne au fait de la législation en terme d'hygiène alimentaire dans ce contexte (quelles sont les obligations du restaurateur, quelles précautions doit-il prendre),

- une designeuse (a priori trouvée),

- un ou deux clients réguliers de restaurants.

Et j'ai déjà un nom un peu plus sympa que "doggy bag" qui m'a été suggéré !

Tout cela pour envisager  s'il y a une voie possible de "doggy bag à la française" et, si elle nous paraît intéressante, la promouvoir par diverses voies (rassurez-vous, je n'ai aucune intention mercantile en la matière !).

Alors merci de me dire en commentaire ou par mail si vous vous sentez l'envie (et le profil) de participer à cette petite aventure conviviale (parisienne) ou si vous pouvez m'indiquer des personnes adéquates.

Merci !

Image © adrenalinapura - Fotolia.com

02/06/2012

Riz domino ou repas anti-gaspi suite !

Il y a quelques jours, ayant envie de déjeuner dehors de façon impromptue, je me heurte à quelques portes closes de lieux uniquement dinatoires. Je me retrouve finalement chez Khaosan, un restaurant thai honnête du 9ème. Le midi, il y a une formule entrée-plat à 15 euros : je choisis des nems au poulet puis des légumes sautés aux crevettes avec du riz nature.

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Les nems constituent une entrée plutôt nourrissante. Ensuite arrive un bol raisonnable de légumes avec quelques crevettes. Mais ils sont accompagnés d'un gigantesque bol de riz (pas de photo, désolée !)

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Quel que soit mon appétit, il m'est impossible de le terminer. J'en mange à peine un tiers. Du coup, soucieuse de ne pas gaspiller et de défendre l'idée du "doggy bag", et jugeant cela facile à ré-adapter, je demande à emporter le surplus. Aucun problème, on me le donne dans une barquette plastique au moment de payer.

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Le soir, je décide donc de préparer une salade de riz. Drôle d'idée, je crois que c'est une première. Car j'ai vraiment un terrible souvenir de ce plat, que j'associe à des buffets ou des cantines médiocres, où le riz trop cuit est généralement pâteux et les ingrédients tristounets. Je fais avec ce que j'ai sous la main : dés de tomate et de concombre, oeuf cuit en omelette et émincé, miettes de thon. Eh bien, figurez-vous que le résultat fut excellent. Et à nouveau trop copieux (c'était un diner solo). J'en ai donc gardé pour mon déjeuner du lendemain, en complétant par un dessert. Voilà ce qui s'appelle rentabiliser un repas !cuisine domino,gaspillage alimentaire,cuisiner les restes,riz,salade de riz,doggy bag,restaurant thai,laisser dans son assiette

Vous aussi, au restaurant, quand les portions sont trop copieuses, ne vous forcez pas à terminer, pensez à emporter les restes (je suis toujours ouverte à vos suggestions concernant un autre nom pour le "doggy bag" !). Si vous hésitez, commencez par les lieux qui pratiquent aussi la vente à emporter : pizzeria, restaurant chinois, japonais, ... ils sont forcément équipés pour le transport.

Alors, cela vous arrive de repartir du restaurant les bras chargés ?

22/04/2011

Pour ou contre le "doggy bag" ?

Récemment, rebondissant sur un "twit" d'une nutritionniste québécoise, Catherine Lefebvre, qui parlait de doggy bags, je me suis demandé : pourquoi ne pas lancer cela en France ?!
Du coup, j'ai réfléchi un peu au sujet et me suis dit qu'il y avait du pour et du contre.

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Chez Carson Ribs, à Chicago, les portions de travers de porc sont tellement énormes que beaucoup de clients demandent un "doggy bag"

Pour :
- beaucoup de personnes finissent leur assiette alors qu'elles n'ont plus faim et souvent, elles les font pour ne pas gaspiller, pour en avoir pour leur argent. Et cela peut contribuer à leur prise de poids. Pouvoir emporter ce qui reste réglerait ces problèmes ;
- ou elles prennent un dessert sans faim : elles ont envie de sucré mais elles n'ont pas laissé du plat pour les raisons ci-dessus. Pouvoir emporter un peu du plat leur permettrait de mieux apprécier un dessert et de ne pas trop manger au global ;
- cela donnerait la possibilité d'apprécier à nouveau un plat qu'on a beaucoup aimé et de se le remémorer (et cela ferait un repas de moins à cuisiner !) ;
- cela montrerait au restaurateur que le fait de ne pas finir l'assiette n'a rien à voir avec la qualité du plat ;
- tout le monde n'a pas le même appétit et pourtant, tout le monde se retrouve avec la même assiette, cela rétablirait le fait de manger selon son appétit personnel.

Contre :
- déjà, il faudrait commencer part trouver un autre nom, francophone et plus appétissant !
- cela a beau exister aux Etats-Unis depuis longtemps, cela ne les empêche visiblement pas de manger de très grosses portions et de prendre du poids ;
- ce n'est pas le même plaisir de manger un plat qui vient juste d'être préparé, qui est joliment présenté, dans un cadre particulier et d'en remanger chez soi, réchauffé. Et on n'a pas forcément envie de manger le même plat deux jours de suite !
- cela pourrait donner l'idée aux restaurants d'augmenter la taille des portions et les prix puisqu'ils fourniraient deux repas pour le prix d'un.

Bref, je ne sais pas si ce serait une coutume vraiment adaptable à ce pays d'amateurs de gastronomie qu'est la France.

Et vous, qu'en pensez-vous ? Il y a sûrement des tas d'autres arguments pour et contre.

Avez-vous déjà demandé d'emporter les reste d'un plat trop copieux dans un restaurant ? Comment cela s'est-il passé ?

photo ©Carson Ribs