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17/07/2010

Comprendre le comportement alimentaire, c'est compliqué !

Il y a quelques jours, j'ai assisté à un très intéressant colloque de l'lNRA (Institut National de Recherche Agronomique). Il s'agissait de la présentation d'une "expertise collective" qui a consisté à analyser et synthétiser 1600 articles traitant des comportements alimentaires.

Les trois enseignements clés que les chercheurs ont tiré de ce travail colossal étaient intéressants. Les voici :

- il est très difficile d'établir un lien de causalité entre l'alimentation globale et la santé. Cela peut paraître étonnant tant on entend de discours sur les bienfaits de tel ou tel aliment ou groupes d'aliments. Mais le fonctionnement du corps humain est tellement complexe, les interactions entre aliments tellement nombreuses, le temps d'apparition de certaines pathologies tellement long qu'on ne peut établir vraiment de relation claire entre les deux.

- les normes sociales ont un poids important sur nos comportements alimentaires. Les habitudes en matière de structure et rythme des repas, les choix alimentaires, le sens qu'on donne à certains aliments, tout cela est très lié au milieu social et à ce qui nous est transmis.

- il y a de sérieuses limites à l'efficacité des actions ciblant les consommateurs (du style "Mangez 5 fruits et légumes chaque jour"...) et visant à accroître leurs connaissances. Il serait préférable de mener des actions globales et agissant notamment aussi sur l'environnement.

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Il ne suffit pas de répéter "Mangez 5 fruits et légumes" pour changer les comportements !

J'ai apprécié qu'il soit beaucoup question de goût dans les interventions des chercheurs et des représentants du Ministère de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Pêche (MAAP), en espérant que cela se concrétise  dans des actions, notamment à destination des enfants. Il a en effet été noté l'importance de la petite enfance dans la formation des habitudes alimentaires.

Voilà en tout cas matière à réflexion pour les pouvoirs publics. Ceux-ci ont également reçu récemment un rapport du CNA (Conseil National de l'Alimentation). Attendons maintenant la publication du "Plan National Alimentation" pour voir les grandes lignes de leurs décisions en matière d'alimentation. Ce n'est certes pas facile de définir une politique dans ce domaine tant l'alimentation est au carrefour de préoccupations multiples : économique, sociale, géographique, de santé, patrimoniale, éducative, gastronomique, comportementale, ... Il y aurait tant à faire mais l'argent manquera sûrement !

Si vous êtes intéressé (e) par la synthèse du rapport , il est téléchargeable sur le site de l'INRA.

Si vous voulez lire le rapport du CNA, c'est sur le site du MAAP

13/01/2009

Le poisson, c'est bon ?

Le poisson, on en parle beaucoup et parfois, on ne sait plus trop quoi penser.

Petit échantillon de ce qu'on entend :
Le poisson, il faut en manger 2 fois par semaine.
Le poisson, il ne faut plus en manger car les mers se vident.
Le poisson sauvage, il n'y a que ça de vrai, le poisson d'élevage c'est mauvais.
Le poisson il faut en manger car c'est plein de bon gras.
Le poisson, c'est dangereux car ça récupère plein de pollution de la mer.
etc.
C'est pourquoi j'ai assisté avec beaucoup d'intérêt à une conférence de l'Institut Français de la Nutrition (IFN) dans laquelle intervenaient des spécialistes du sujet, venus de l'INRA, l'AFSSA et l'IFREMER*.

Quelques informations que j'en ai retirées, sans exhaustivité :

- oui, bien sûr, il faut manger du poisson au même titre que les autres aliments puisqu'une grande diversité alimentaire est une clé à la fois du plaisir et de la forme.
Le poisson est riche en protéines, comme la viande, la volaille, les oeufs.
Les poissons gras sont riches en omega 3 (j'en reparlerai prochainement), mais il y a une grande variation de la teneur en lipides ("le gras") entre espèces et donc en omega 3.
Les poissons apportent aussi des vitamines et des minéraux.
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On se dit : que de bienfaits !

Mais l'AFSSA vient de mener une étude visant à comparer les bénéfices et les risques à manger du poisson. Les bénéfices, on vient de les voir, mais malheureusement, les risques ne sont pas nuls. Le poisson présente deux risques, pas négligeables. Il absorbe d'une part des métaux lourds, en particulier, du méthyl-mercure, et par ailleurs de la dioxine, des PCB (PolyChloroBiphényles, des dérivés chimiques). Moyennement appétissant ! Les PCB sont interdits aujourd'hui mais ils subsistent dans l'eau, se décomposent très lentement et s’accumulent dans les tissus graisseux, notamment ceux du poisson.
Le méthyl de mercure, lui, provient d'une transformation du mercure, il peut être absorbé rapidement par la plupart des organismes et notamment ceux des poissons en absorbent des quantités importantes dans les eaux de surfaces.

Pas de panique toutefois !

En fait, à ce stade, il semblerait que le risque, tout en n'étant pas nul, concerne surtout :
- les gros mangeurs de poisson (ils sont peu nombreux vu la difficulté à faire manger à la population du poisson 2 fois par semaine mais sont peut-être plus présents en bord de mer),
- certains poissons plus particulièrement (en attente de précisions fiables),
- certaines personnes plus fragiles : les femmes enceintes ou en période d'allaitement.

Les résultats de cette étude devraient être publiés en 2009 et j'y reviendrai dès que possible.

Donc, j'y reviens toujours, privilégions une alimentation variée, mangeons de tout et alors, on ne consommera pas des quantités gigantesques d'une catégorie d'aliments, aucune n'étant parfaite.

Suite au prochain épisode, autour de la diversité en matière de poisson.


*INRA : Institut national de recherche agro-alimentaire
AFSSA : Agence Française de sécurité sanitaire des aliments
IFREMER : Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer

08:37 Publié dans Du côté des aliments | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poisson, pêche, nutrition, omega 3, ifn, thon, inra | |  Facebook | |  Imprimer