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11/04/2014

Une semaine alimentaire pour 25 euros : pas facile mais possible

Comme vous l'avez lu tout au long de la semaine, chacune a fait son expérience et a à peu près réussi à rester dans la limite du budget, voire moins : Agnès a dépensé moins de 20 euros ! Julie, environ 24 euros, moi, 25,60 euros et Sophie, un peu perdue dans le nombre de jours, 26 euros. Et on a mangé bon et varié.

Mais, je le répète, cela ne veut pas dire que c'est facile !

Cette expérience a des limites par sa définition même : faire cela pendant une semaine nécessite une stricte attention au prix de chaque chose, de jongler avec des aliments pas trop coûteux, de ne pas faire d'écart, de cuisiner tous les repas. Probablement, on développe une certaine habileté en cela si on continue sur la durée mais on doit se limiter toujours : pas de restaurant, même pas de sandwich, pas de café à l'extérieur (j'en avais accepté un et par chance, j'ai été invitée !). Je crois que c'est cette rigueur qui est difficile à tenir dans la durée et qui est éprouvante : ne pas pouvoir se permettre d'écart, être dans un contrôle permanent... Cela m'a fait pensé à une de mes patientes qui a un budget "ric rac" et me racontait qu'elle ne pouvait se permettre aucun écart et combien cela lui pèse parfois : pas de sortie, pas de restaurants, pas de fantaisies alimentaires..‬.

Par ailleurs, cela passe par de la cuisine, même simple. Il y a donc nécessité d'un minimum de savoir-faire culinaire.  Tout le monde n'en dispose sans doute pas mais pas besoin de faire compliqué (cf mon récit) et on peut, à tout âge, facilement acquérir les bases pour faire une soupe, une quiche, des pâtes...  Mais il faut aussi décider d'y consacrer un peu de temps.

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Les pâtes, évidemment un classique des petits budgets mais il y a de multiples autres possibilités


Toutefois, il me semble quand même important de penser aussi à replacer  son budget alimentaire dans une vision de son budget global et que cela ne soit pas forcément la portion congrue. Comme le dit le patron de Super U, Serge Papin, que l'alimentation ne soit pas toujours "la variable d'ajustement".

En conclusion, on peut parvenir à manger "bien" et pour un budget modeste si :

- on est attentif dans ses courses,

- on fait la cuisine avec des produits bruts et de saison,

- on s'organise, on prévoit ses repas, on ne gaspille rien,

- on accepte de consacrer une part de son temps à cela. Ne s'agit-il pas de prendre soin de soi (et des siens) ?

Et sachez que l'on peut aller bien en-deçà d'un budget comme celui qu'on avait défini. Récemment, la presse s'était fait l'écho de l'expérience de Jack Monroe, en Angleterre, jeune mère chômeuse qui apprend à déployer des trésors de créativité pour préparer des repas appétissants et variés pour son petit garçon et finit par en faire un blog puis un livre...

Et vous, êtes-vous très attentif(ve), un peu, pas du tout, à votre budget alimentaire ?

 

10/04/2014

Une semaine à 25 euros : Julie, strasbourgeoise à vélo

Une autre twitteuse tente le défi de manger pour 25 euros. Est-ce plus facile hors de Paris ? La parole à Julie :

J'ai 34 ans, je travaille comme documentaliste dans une association. Je suis mariée mais je vis seule à Strasbourg, célibat géographique oblige. Mon budget nourriture mensuel est de 300 euros. Je retire cette somme en liquide le jour où mon salaire est versé sur mon compte. Avec cette somme, je vais au supermarché de mon quartier, au marché les mardis ou les samedis matin en fonction de mon emploi du temps, et faire le plein de légumineuses, de produits cosmétiques et d’entretien bio discount dans une chaîne allemande, DM, puisque j’habite à 15 mn en vélo de la frontière.

J’habite dans un appartement de 30m2 avec un grand placard aménagé dans ma cuisine, ce qui me permet de stocker de la nourriture, et un balcon, où j’entrepose les légumes pendant la saison froide, mais en pratique, je n’ai qu’une semaine de nourriture d’avance, d’une part parce que je fais toutes mes courses à vélo, et que même s’il porte pour moi une grosse charge, je ne peux pas non plus y transporter deux semaines de courses et d’autre part parce que je déjeune sur mon lieu de travail de plats que je cuisine moi même et que je réchauffe au micro-ondes.

Fotolia_velo_©Stellers.jpg

Je ne crois pas que Julie ressemble vraiment à ça ;-)

En général, chaque semaine, je dépense entre 30 et 40 euros en grande surface, et entre 5 et 12 euros au marché.

Manger une semaine pour 25 euros représente certes un défi puisqu’il s’agit de diminuer mon budget de 50%, mais en pratique, j’ai déjà pour habitude de faire attention à mon budget alimentaire. En effet, après un an de reprises d’études avec 30% de mon salaire en moins, et un sinistre dans mon appartement qui a été très mal couvert par mon assureur, j’ai eu plusieurs incidents de paiement qui m’ont obligé à repenser ma manière de dépenser mon argent. Je me trouvais toujours à découvert le 15 du mois et malgré une comptabilité attentive, je ne comprenais pas où se trouvait la faille. Je n’ai pas de charges fixes si lourdes que ça, et une fois mes comptes faits proprement, j’ai calculé qu’il devait normalement me rester plus de 200 euros en banque une fois toutes mes factures de consommation courante réglées. Depuis que j’achète ma nourriture en liquide, je vois mieux où passe mon argent, et les fins de mois sont plus saines, même si la dernière semaine se solde parfois par un triste “je n’ai plus que 20 euros, à moi de trouver comment manger bien et bon avec cette somme”. Il y aussi de bonnes surprises qui me permettent de m’offrir une douceur avec le liquide épargné !

C’est donc avec plaisir que j’ai accepté ce challenge.

Voilà les courses :

D'abord, les courses épiceries et produits frais

4 yaourts (je n’en mange pas le week end).

Pain

Bananes X6

Purée de tomate 3X200

Crème fraiche 20cl 

Penne 500g

Chocolat patissier 200g 

Buche de chèvre 

Brique de jus d’orange 1L 

Pois chiche en conserve 

Cela a fait un total épicerie et produits frais de 9.84 euros

Puis les courses fruits et légumes :

Un jus de pomme 25cl (pour le plaisir)

Pommes à croquer 1kg (1 par jour)

Pommes à cuire 2kg (théoriquement pour remplir 4 pots de 250g, on verra)(en vérité 1kg aurait suffi pour toute la semaine, je ne les ai pas toutes cuisinées !)

1 carotte (pour le dhal)

1 chou fleur (pour le dhal)(2,80 euros, il commence à devenir cher, c’est probablement le dernier dhal de la saison !)

Une salade verte (pour accompagner la quiche et les repas tartine)

½ chou vert (pour le chou farci au boulgour)

Une botte de persil (cadeau) (utile pour agrémenter la salade)

 

Voici avec tout cela ce qu'ont été mes menus.

Lundi soir : Pâtes + sauce crème fraîche ail graines, 0,77 euros

Mardi midi : Pâtes + crème fraiche, ail graines (reste)

Mardi soir : dhal de lentilles + riz

Mercredi midi : quiche poireaux/champignons/chèvre + salade verte (restes de la semaine précédente, préparation estimée à environ 2€)

Mercredi soir : soupe de poisson en conserves (2.50 euros la boite, achetée il y a deux mois en bretagne) + tartines de fromage (Deux belles tranches de salers et de cantal issues d’un montant total de 15€ de fromage d’Auvergne achetés la semaine précédente)

Jeudi midi : quiche poireaux/champignons/chèvre + salade verte (restes)

Jeudi soir : salade + omelette (4 oeufs)

Vendredi midi : dhal de lentilles + riz

Vendredi soir : Hoummous + tartines

Samedi midi : chou farci au boulgour

Samedi soir :  Hoummous + pâté vegan + tartines

Dimanche midi petit déjeuner tardif avec deux oeufs à la coque.

Dimanche soir : pommes de terre sautées et hoummous

 

Tous les matins 

1 banane 0.11cts              

2 tartines beurre, miel, confiture (sur 1 pain de 400g à 1.59 euros l’unité)

1 yaourt 0.19 cts

1 verre de jus d’orange 20cl 0.17 cts

1 mug de thé (non quantifié), soit un montant d'environ 0,80 euro.

En dessert chaque midi, en semaine :  une compote de pommes maison dans un pot à confitures.

 

Bilan de la semaine :

J'ai dépensé autour de 24 euros pour la semaine. Je continue à cuisiner maison, avec des légumes frais et que je fais attention à acheter à un producteur local au marché.

J’ai remarqué que quand je fais des courses sur les marchés parisiens, il est difficile de repérer les producteurs de la région des grossistes qui achètent à Rungis… à Strasbourg aussi, nous avons notre Rungis, le marché-gare, mais les producteurs régionaux mettent un “label” sur leurs étals pour informer le consommateur. C’est du volontarisme, la seule obligation légale est d’afficher l’origine de leur produits (Alsace, France, Espagne, etc.). Je choisis toujours des produits de saison, et quand je ne suis pas sûre (pour les salades, par exemple) je pose toujours la question au producteur. Ils sont honnêtes, on m’a par exemple fait cadeau de la botte de persil plat parce qu'il était du acheté en gros, et qu’ils n’en avaient plus de frais “mais les pousses primeurs arriveront dans trois semaines !”.

J’étais inscrite à une AMAP, mais les paiement par chèque était compliqué à gérer pour moi au niveau comptable, et aucune AMAP de ma région n’accepte le virement bancaire ou le prélèvement automatique. Le système des ruches avec le paiement à la commande est bien, mais malheureusement les quantités ou les tarifs restent trop élevés pour ma consommation. Je pense par contre qu’à partir de deux personnes dans le foyer, c’est très avantageux en plus d’être social et solidaire.

Et au final, j’adore aller au marché :) J’espère que je pourrai continuer en venant vivre à Paris.

Il m’a été difficile de trouver comment remplacer mes pauses goûter de 10h et de 15h, habituellement des biscuits petit déjeuner qui coûtent 3€ le paquet de 8 même en sous-marque et qui pesaient inutilement dans le budget réduit. J’ai essayé de manger davantage le matin pour ne pas avoir de fringale mais ça n’a pas fonctionné (peut être que la nutritionniste pourrait me conseiller sur l’amélioration de mon petit déjeuner décrit plus haut*). Mon four est un appareil combiné qui n’est pas très performant en cuisson, et, de toute façon, je ne suis pas bonne pâtissière. J’ai croqué des pommes en désespoir de cause… L’autre solution aurait été de faire provision de muesli en Allemagne (1.50€ les 500g) et d’en emmener une ou deux poignées dans une boite hermétique.

Par contre, pour les desserts, c’est tout vu ! La préparation et la cuisson d’1kg de compote de pommes à 0.18€ le pot de 250g prennent ¼ d’heure tandis que 8 petits pots (15cl) de compote achetés en grande surface coûtent le triple ! En mangeant ces petits pots achetés par flemme et contenant sans doute beaucoup de sucres, je cherche toujours à retrouver le goût du fait maison. Je n’en achèterai plus, désormais je la ferai moi même pour ma consommation journalière pendant la saison de récolte et de vente des pommes !

En résumé, je renouvellerai probablement ce défi, mais étalé sur tout le mois. En avril, je vais essayer de dépenser 100€ de moins en produits alimentaires, 100€ à mettre de coté pour m’offrir autre chose :)

Bravo Julie pour le résultat et l'envie de recommencer. rendez-vous demain pour un bilan de l'expérience.

 

En prime, quelques exemples de coûts détaillés des plats :

Le dhal

1 chou fleur 2.80€

Riz 250g (4.9 le kilo soient 1.22€)

Lentilles corail 250g (3.5 le kilo soient 0.87€)

1 grosse carotte 0.37€

Une boite de concentré de tomates 200ml soit 0.40€

1CS de Curry (inquantifiable)(mais c’est du curry haut de gamme je crois que j’ai payé dans les 6 euros les 250g !!!)

1 yaourt nature 0.19€

soit 5.85 pour trois repas, donc 1.8 € par repas. 

C’est une recette que je fais depuis quelques semaines pour m’obliger à manger du chou-fleur et décorer un peu le riz et les lentilles qui sont la base d’une alimentation peu coûteuse et végétarienne (même si je les achète bio, ce qui coûte un peu plus cher) et je l’aime beaucoup ! En plus comme j’en fais toujours trois fois trop pour utiliser tout le chou fleur (qui ne se conserve pas bien frais et qui garde une drôle d’odeur une fois cuit) elle est particulièrement rentable.

 

La compote de pommes

1kg de pommes 0.75€ + 1 cs à soupe d’eau, 1 de cannelle, 1 de sucre (inquantifiables)

De quoi faire 4 pots à confiture de 250g soit 0.18€ par pot

 

Recette du chou farci au boulgour de quoi faire deux plats donc 4 repas = 1.56 par repas

½ chou vert 0.80

50g de boulgour 3.9 les 1000g = 0.39

1 buche de chèvre 1.49

 

Recette du hoummous = 1.01 mangé en trois repas = 0.33 par repas.

1 conserve de pois chiches 0.51

1 CS de tahin (inquantifiable)

1 CS de jus de citron (inquantifiable)

sel, poivre, persil

Total inquantifiable on va dire 0.50

 

*Julie, quand on vraiment une fringale en cours de matinée avec un petit déjeuner sucré, cela vaut la peine d'essayer un petit déjeuner plus riche en aliments sources de protéines : fromage ou jambon avec du pain par exemple. OK pour tester ?

 

Dessin © Steller's - Fotolia.com

09/04/2014

Une semaine à 25 euros : Sophie, bibliothécaire et banlieusarde

Les expériences continuent, la parole est à Sophie :
 
J'ai 30 ans, j'habite à Nogent sur Marne et je suis bibliothécaire à Cergy. J'aime énormément cuisiner, mais pas forcément pour moi. Je cuisine souvent le dimanche pour la semaine car je rentre tard du travail. J'aime recevoir des amis à dîner ou amener des petites gourmandises pour mon équipe (les bibliothécaires sont de toute façon très gourmands en général).
 
J'ai fait le choix de manger moins de viande, mais de meilleure qualité, en allant chez le boucher. Même choix pour le poisson, même si c'est plus difficile aujourd'hui je trouve. Je mange régulièrement des pâtes, que j'agrémente au gré des envies. Je suis accro aux légumes et au Comté, que je ramène de ma Franche-Comté natale quand je descends voir ma famille. Je mange régulièrement assise à mon bureau, entre deux moments de travail, et cela me convient bien ; les déjeuners au travail sont soit des moments comme celui-ci, ou des moments au restaurant avec mes collègues. Je bois du thé et du coca, mais aussi beaucoup d'eau. Je mange en petites portions, et je fais souvent un goûter (je finis régulièrement à 19h).
 
Je me fais livrer mes courses une fois par mois, où j'achète surtout de l'épicerie et des boissons, avec aussi un peu de frais. Je vais au marché une à deux fois par mois, et je fais le plein de légumes. Pour le reste, je fais un petit peu à la petite épicerie du coin. J'achète peu de marques, je prends des marques de distributeur.

JOUR 1 Les courses, étape cruciale de la semaine

Avant tout, je réfléchis à des menus simples et peu chers, pour l’ensemble de la semaine. Et je décide de ne pas utiliser mes placards, sauf cas exceptionnel.

Je pars donc sur l’enveloppe globale de 25€ pour 5 petits-déjeuners, 5 déjeuners et 5 dîners (euh, Sophie, une semaine, c'est 7 jours...).

Le marché : je table sur des produits que je pourrais cuisiner de plusieurs façons, afin de varier les plaisirs : carottes, pommes de terre, pommes : 3,50€

Mon maraicher me donne des topinambours !

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- Beurre - 250g

- Thé en vrac

- Riz - 500g

- Poulet - 2 escalopes

- Yaourts nature

- Jambon

- Sucre en poudre

- Chocolat

- Pains au lait

Je garde une petite marge de 7-8€ pour la suite de la semaine. Je suis invitée pour un apéritif dinatoire jeudi, et j’ai un déjeuner de travail vendredi, incompressible.

+ un peu de cuisine en prévision de la semaine :

- soupe carotte/pomme de terre 1/topinambours (=1 repas) – purée pomme de terre/topinambours (= 2 repas)- carottes râpées (= 2 repas)

+ 1 baguette

Les menus :

Lundi midi : sandwich jambon-beurre + carottes rapées maison + yaourt

Lundi soir : topinambours poëlés, poulet au thym 1 + pomme nature

Mardi midi : purée pomme de terre/topinambours + jambon + yaourt

Mardi soir : de sortie, j’ai donc acheté un petit pain salé à la boulangerie (1€) pour tenir, en rentrant j’ai mangé un peu de soupe et un yaourt

Mercredi midi : riz + poulet + pomme

Mercredi soir : soupe carotte/pomme de terre/topinambours + jambon

Courses de complément : 6 œufs – de la farine (pour faire le gâteau et le cake) – j’ajoute en plus du parmesan et de la viande des grisons en date courte ! et des épinards surgelés, une boite de thon, du lait.

Je fais donc un cake parmesan – viande des grisons le mercredi soir, ainsi qu’un gâteau au yaourt

Jeudi midi : cake parmesan + carottes râpées + yaourt

Jeudi soir : apéritif dinatoire chez des amis – j’ai amené un gâteau au yaourt.

Vendredi midi : journée d’étude professionnelle, j’ai donc mangé gratuitement ce jour-là.

Vendredi soir : cake parmesan + épinards surgelés + pomme en compotée

Samedi midi : riz avec du thon et de la moutarde

Samedi soir : riz + épinards surgelés + 1 tranche de jambon

Je devais m’arrêter samedi soir, mais avec les deux repas à l’extérieur, je peux continuer sur le dimanche (ce qui fera une semaine !).

Il me reste donc un tiers de cake au parmesan, une part d’épinards surgelés, ainsi que quelques tranches de viande des grisons. Je réussis à faire les repas du dimanche (journée où je mange moins généralement), tout en faisant un brunch, où j’ai acheté une baguette.

A la fin de la semaine, il me reste encore quelques petites choses : moutarde, riz, sucre, farine, thé, lait, pain au lait, chocolat.

Le bilan est plutôt positif, je n’ai dépassé que d’un euro à peine le budget, par pure gourmandise du brunch du dimanche.

Bravo Sophie pour la variété, l'organisation et d'avoir tenu une semaine finalement !

Rendez-vous demain pour l'expérience de Julie.

21/10/2013

J'ai testé pour vous : manger pendant une semaine pour 45 euros !

Si vous lisez ce blog, vous devez vous dire (et vous n'avez pas tort) que je consacre un bon budget pour me nourrir. Certes mais je sais que tout le monde ne peut pas en faire autant. Toutefois, je suis souvent agacée quand j'entends répéter que bien manger est une question d'argent, qu'on ne peut pas manger bon et sain avec un petit budget. J'explique, quand j'en ai l'occasion, que si les gens ne le font pas, c'est plus compliqué que cela, que ce n'est pas qu'une question d'argent, qu'il y a des facteurs multiples, l'envie, le savoir-faire, les choix d'utilisation du temps disponible, l'attrait de certains produits industriels... Et qu'on peut quand même bien manger sans se ruiner.

J'avais eu ainsi l'occasion de faire l'expérience de repas à petit budget quand j'avais animé des ateliers de cuisine pour des hommes en cours de réinsertion. On faisait des repas pour 2-3 euros.

Dans ce cadre, on cuisinait en quantité et pour un repas ponctuel. Alors, j'ai eu envie de faire l'expérience d'un budget limité pour mes propres repas sur plusieurs jours. J'ai profité d'une absence de Monsieur car il n'est pas toujours très chaud pour participer à mes expériences bloguesques...

J'avais tablé sur un budget de 50 euros pour la semaine. Finalement, je suis à 44-45 euros. Bien sûr, cela paraîtra beaucoup d'argent à certains qui ont des revenus très modestes. Les plus démunis ont souvent besoin de s'appuyer sur des aides et je salue le travail de ceux qui interviennent dans ce domaine, notamment celui des épiceries solidaires de l'Andes que je trouve vraiment remarquable.

J'aurais pu d'ailleurs moi-même dépenser nettement moins : je n'ai pas fait d'efforts particuliers en terme de lieu d'achat, je suis allée dans les endroits habituels, pas particulièrement économiques, je ne me suis pas limitée aux aliments les moins chers (je me suis offert du saumon fumé Label Rouge !), je n'ai pas acheté en quantité importante, ce qui souvent réduit les coûts et j'ai été attirée le week-end, gourmande et paresseuse, par une choucroute de la belle maison Pou en promotion, qui a un peu augmenté mon budget repas (tout en restant raisonnable, 5,30 euros la part).

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J'ai mangé de tout, je me suis fait plaisir, j'ai cuisiné, très simplement. Voilà ce que j'ai mangé :
une sorte de tagine de poulet aux légumes (carotte, courgette, champignons) avec de la semoule, chaud à la maison et froid dans mon bento, délicieux les deux fois (coût du repas 3,25 euros), de la soupe de potiron (pour un repas, 1,15 euro), une savoureuse choucroute donc, qui a permis aussi, avec le reste de chou, de préparer une salade de choucroute aux raisins secs et pomme, une excellente salade lentilles-saumon fumé-pomme granny (budget 2,50 euros), de la compote de pommes accompagnée de biscuits, un gratin de chou-fleur et brocoli (1,20 euro), le reste du saumon fumé avec des épinards, un sandwich au jambon, une "quichelette" (mi quiche-mi omelette) aux champignons (coût 2,10 euros), ... Mes petits déjeuners ont consistté soit en céréales, laitage et fruit, soit en smoothie le week-end (cela fait 1,20-1,30 euro par petit déjeuner).

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Comme je vous le disais, il y a des marges et je pourrai rééditer l'expérience en étant plus raisonnable. Mais je trouve que cela montre qu'en achetant des aliments bruts, plutôt de saison, on peut vraiment avoir une alimentation variée et plaisante sans se ruiner.

Et vous, êtes-vous particulièrement attentif(ve) à votre budget nourriture ?

Hasard du calendrier, c'était aussi le thème de l'émission On va déguster hier sur France Inter

21/03/2013

Dommage, pas de Super U à proximité... (ou faut-il choisir son supermarché ?)

Drôle de plainte n'est-ce pas ?! Ce n'est pas que je goûte particulièrement les supermarchés et hypermarchés. Je fréquente davantage des petits commerces. Mais, comme beaucoup de citadins, je peux être amenée à y faire une part de mes achats. Et, cette part, je ne serais pas mécontente de pouvoir la faire parfois dans un magasin Système U car je me trouve plutôt en phase avec le discours de leur patron, Serge Papin.

Peut-être l'avez vous déjà vu dans les medias. Car il n'est pas avare de sa présence. Et bien sûr qu'il fait cela aussi pour le bien de son business. Mais je trouve que c'est plutôt pour "la bonne cause". Aussi bien dans son livre "Pour un nouveau pacte alimentaire" que dans ses déclarations récentes suite à la "crise des lasagnes" ou dans ses actes (le plus important sans doute...), il cherche à modifier notre conception de l'alimentation, que l'on soit producteur, distributeur ou consommateur. Et j'ai le sentiment que ses convictions sont sincères...

Ainsi, je l'ai croisé au Salon de l'Agriculture récemment, où il est venu entre autres conclure un accord avec l'association Bleu-Blanc-Coeur pour que tous les oeufs de marque Super U soient désormais des oeufs Bleu-Blanc-Coeur (cf le billet de mardi). Un pas important pour ce "label" en termes de disponibilité.

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Les deux parties s'accordent sur l'importance de concilier accessibilité et qualité des produits.

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Pierre Weill et Jean-Pierre Pasquet, les deux co-présidents de Bleu Blanc Coeur avec Serge Papin, président de Système U

Dans son livre "Pour un nouveau pacte alimentaire", Serge Papin plaide pour que l'aliment redevienne "une préoccupation qualitative". Il est conscient que c'est l'ensemble de la chaine qui doit être concernée, du producteur au consommateur en passant par le distributeur. Ce qui implique des changements profonds. Ainsi il considère par exemple que "la distribution doit revaloriser les métiers de bouche et, s'il le faut, devenir formateur" car, pense-t-il, si le supermarchés ne font pas ce choix-là, alors il n'y aura progressivement plus de boucher, de boulanger, de poissonnier... Ce qui rejoint des précoccupations de certains bouchers qui peinent vraiment à trouver des apprentis... De même, il est persuadé que la distribution doit soutenir la production locale pas seulement au plan local mais en lui permettant un accès national via le réseau Système U (exemple des yaourts Malo, dont le réseau a accompagné le développement).

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Et j'apprécie ce que dit Serge Papin sur la part alimentaire du budget des ménages, plaidant pour que cela cesse d'être "la variable d'ajustement" des autres dépenses. Et se demandant si on ne pourrait pas "téléphoner un peu moins et manger un peu mieux" ?

Bien sûr, certains objecteront que leur budget est ric-rac sans marge de manoeuvre. Peut-être mais l'ont-ils réellement examiné de près ? Ont-ils essayé de cuisiner des produits frais de saison plutôt que d'acheter des produits industriels ? Ont-ils réfléchi à la véritable nécessité de toutes les autres dépenses ?

On peut aussi écouter une discussion avec Pierre Rabhi et Serge Papin (+ 2eme partie et 3e partie) initiée il y a quelque temps par l'école ISARA et la radio RCF (Radio Chrétienne Francophone, où il dit notamment, pour justifier sa position "dans le système" : "Quand on veut détourner un avion, il faut être dedans".

Cette vision responsable d'un distributeur me parait vraiment intéressante. C'est pour cela que je serais bien allée faire quelques courses chez Système U plutôt que dans un autre supermarché. Malheureusement, comme pour beaucoup, la proximité risque de primer...*

Et pour connaître un peu mieux l'homme, il y a un portrait du JDD : j'aime beaucoup le proverbe de conclusion...

Et vous, connaissez-vous Serge Papin ? Et choisissez-vous votre supermarché ? Selon quels critères ?

*Plus vraiment au fait de l'actualité économique, je découvre que Système U a racheté Telemarket en 2011. Alors peut-être mon prochain achat en ligne ?