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10/04/2014

Une semaine à 25 euros : Julie, strasbourgeoise à vélo

Une autre twitteuse tente le défi de manger pour 25 euros. Est-ce plus facile hors de Paris ? La parole à Julie :

J'ai 34 ans, je travaille comme documentaliste dans une association. Je suis mariée mais je vis seule à Strasbourg, célibat géographique oblige. Mon budget nourriture mensuel est de 300 euros. Je retire cette somme en liquide le jour où mon salaire est versé sur mon compte. Avec cette somme, je vais au supermarché de mon quartier, au marché les mardis ou les samedis matin en fonction de mon emploi du temps, et faire le plein de légumineuses, de produits cosmétiques et d’entretien bio discount dans une chaîne allemande, DM, puisque j’habite à 15 mn en vélo de la frontière.

J’habite dans un appartement de 30m2 avec un grand placard aménagé dans ma cuisine, ce qui me permet de stocker de la nourriture, et un balcon, où j’entrepose les légumes pendant la saison froide, mais en pratique, je n’ai qu’une semaine de nourriture d’avance, d’une part parce que je fais toutes mes courses à vélo, et que même s’il porte pour moi une grosse charge, je ne peux pas non plus y transporter deux semaines de courses et d’autre part parce que je déjeune sur mon lieu de travail de plats que je cuisine moi même et que je réchauffe au micro-ondes.

Fotolia_velo_©Stellers.jpg

Je ne crois pas que Julie ressemble vraiment à ça ;-)

En général, chaque semaine, je dépense entre 30 et 40 euros en grande surface, et entre 5 et 12 euros au marché.

Manger une semaine pour 25 euros représente certes un défi puisqu’il s’agit de diminuer mon budget de 50%, mais en pratique, j’ai déjà pour habitude de faire attention à mon budget alimentaire. En effet, après un an de reprises d’études avec 30% de mon salaire en moins, et un sinistre dans mon appartement qui a été très mal couvert par mon assureur, j’ai eu plusieurs incidents de paiement qui m’ont obligé à repenser ma manière de dépenser mon argent. Je me trouvais toujours à découvert le 15 du mois et malgré une comptabilité attentive, je ne comprenais pas où se trouvait la faille. Je n’ai pas de charges fixes si lourdes que ça, et une fois mes comptes faits proprement, j’ai calculé qu’il devait normalement me rester plus de 200 euros en banque une fois toutes mes factures de consommation courante réglées. Depuis que j’achète ma nourriture en liquide, je vois mieux où passe mon argent, et les fins de mois sont plus saines, même si la dernière semaine se solde parfois par un triste “je n’ai plus que 20 euros, à moi de trouver comment manger bien et bon avec cette somme”. Il y aussi de bonnes surprises qui me permettent de m’offrir une douceur avec le liquide épargné !

C’est donc avec plaisir que j’ai accepté ce challenge.

Voilà les courses :

D'abord, les courses épiceries et produits frais

4 yaourts (je n’en mange pas le week end).

Pain

Bananes X6

Purée de tomate 3X200

Crème fraiche 20cl 

Penne 500g

Chocolat patissier 200g 

Buche de chèvre 

Brique de jus d’orange 1L 

Pois chiche en conserve 

Cela a fait un total épicerie et produits frais de 9.84 euros

Puis les courses fruits et légumes :

Un jus de pomme 25cl (pour le plaisir)

Pommes à croquer 1kg (1 par jour)

Pommes à cuire 2kg (théoriquement pour remplir 4 pots de 250g, on verra)(en vérité 1kg aurait suffi pour toute la semaine, je ne les ai pas toutes cuisinées !)

1 carotte (pour le dhal)

1 chou fleur (pour le dhal)(2,80 euros, il commence à devenir cher, c’est probablement le dernier dhal de la saison !)

Une salade verte (pour accompagner la quiche et les repas tartine)

½ chou vert (pour le chou farci au boulgour)

Une botte de persil (cadeau) (utile pour agrémenter la salade)

 

Voici avec tout cela ce qu'ont été mes menus.

Lundi soir : Pâtes + sauce crème fraîche ail graines, 0,77 euros

Mardi midi : Pâtes + crème fraiche, ail graines (reste)

Mardi soir : dhal de lentilles + riz

Mercredi midi : quiche poireaux/champignons/chèvre + salade verte (restes de la semaine précédente, préparation estimée à environ 2€)

Mercredi soir : soupe de poisson en conserves (2.50 euros la boite, achetée il y a deux mois en bretagne) + tartines de fromage (Deux belles tranches de salers et de cantal issues d’un montant total de 15€ de fromage d’Auvergne achetés la semaine précédente)

Jeudi midi : quiche poireaux/champignons/chèvre + salade verte (restes)

Jeudi soir : salade + omelette (4 oeufs)

Vendredi midi : dhal de lentilles + riz

Vendredi soir : Hoummous + tartines

Samedi midi : chou farci au boulgour

Samedi soir :  Hoummous + pâté vegan + tartines

Dimanche midi petit déjeuner tardif avec deux oeufs à la coque.

Dimanche soir : pommes de terre sautées et hoummous

 

Tous les matins 

1 banane 0.11cts              

2 tartines beurre, miel, confiture (sur 1 pain de 400g à 1.59 euros l’unité)

1 yaourt 0.19 cts

1 verre de jus d’orange 20cl 0.17 cts

1 mug de thé (non quantifié), soit un montant d'environ 0,80 euro.

En dessert chaque midi, en semaine :  une compote de pommes maison dans un pot à confitures.

 

Bilan de la semaine :

J'ai dépensé autour de 24 euros pour la semaine. Je continue à cuisiner maison, avec des légumes frais et que je fais attention à acheter à un producteur local au marché.

J’ai remarqué que quand je fais des courses sur les marchés parisiens, il est difficile de repérer les producteurs de la région des grossistes qui achètent à Rungis… à Strasbourg aussi, nous avons notre Rungis, le marché-gare, mais les producteurs régionaux mettent un “label” sur leurs étals pour informer le consommateur. C’est du volontarisme, la seule obligation légale est d’afficher l’origine de leur produits (Alsace, France, Espagne, etc.). Je choisis toujours des produits de saison, et quand je ne suis pas sûre (pour les salades, par exemple) je pose toujours la question au producteur. Ils sont honnêtes, on m’a par exemple fait cadeau de la botte de persil plat parce qu'il était du acheté en gros, et qu’ils n’en avaient plus de frais “mais les pousses primeurs arriveront dans trois semaines !”.

J’étais inscrite à une AMAP, mais les paiement par chèque était compliqué à gérer pour moi au niveau comptable, et aucune AMAP de ma région n’accepte le virement bancaire ou le prélèvement automatique. Le système des ruches avec le paiement à la commande est bien, mais malheureusement les quantités ou les tarifs restent trop élevés pour ma consommation. Je pense par contre qu’à partir de deux personnes dans le foyer, c’est très avantageux en plus d’être social et solidaire.

Et au final, j’adore aller au marché :) J’espère que je pourrai continuer en venant vivre à Paris.

Il m’a été difficile de trouver comment remplacer mes pauses goûter de 10h et de 15h, habituellement des biscuits petit déjeuner qui coûtent 3€ le paquet de 8 même en sous-marque et qui pesaient inutilement dans le budget réduit. J’ai essayé de manger davantage le matin pour ne pas avoir de fringale mais ça n’a pas fonctionné (peut être que la nutritionniste pourrait me conseiller sur l’amélioration de mon petit déjeuner décrit plus haut*). Mon four est un appareil combiné qui n’est pas très performant en cuisson, et, de toute façon, je ne suis pas bonne pâtissière. J’ai croqué des pommes en désespoir de cause… L’autre solution aurait été de faire provision de muesli en Allemagne (1.50€ les 500g) et d’en emmener une ou deux poignées dans une boite hermétique.

Par contre, pour les desserts, c’est tout vu ! La préparation et la cuisson d’1kg de compote de pommes à 0.18€ le pot de 250g prennent ¼ d’heure tandis que 8 petits pots (15cl) de compote achetés en grande surface coûtent le triple ! En mangeant ces petits pots achetés par flemme et contenant sans doute beaucoup de sucres, je cherche toujours à retrouver le goût du fait maison. Je n’en achèterai plus, désormais je la ferai moi même pour ma consommation journalière pendant la saison de récolte et de vente des pommes !

En résumé, je renouvellerai probablement ce défi, mais étalé sur tout le mois. En avril, je vais essayer de dépenser 100€ de moins en produits alimentaires, 100€ à mettre de coté pour m’offrir autre chose :)

Bravo Julie pour le résultat et l'envie de recommencer. rendez-vous demain pour un bilan de l'expérience.

 

En prime, quelques exemples de coûts détaillés des plats :

Le dhal

1 chou fleur 2.80€

Riz 250g (4.9 le kilo soient 1.22€)

Lentilles corail 250g (3.5 le kilo soient 0.87€)

1 grosse carotte 0.37€

Une boite de concentré de tomates 200ml soit 0.40€

1CS de Curry (inquantifiable)(mais c’est du curry haut de gamme je crois que j’ai payé dans les 6 euros les 250g !!!)

1 yaourt nature 0.19€

soit 5.85 pour trois repas, donc 1.8 € par repas. 

C’est une recette que je fais depuis quelques semaines pour m’obliger à manger du chou-fleur et décorer un peu le riz et les lentilles qui sont la base d’une alimentation peu coûteuse et végétarienne (même si je les achète bio, ce qui coûte un peu plus cher) et je l’aime beaucoup ! En plus comme j’en fais toujours trois fois trop pour utiliser tout le chou fleur (qui ne se conserve pas bien frais et qui garde une drôle d’odeur une fois cuit) elle est particulièrement rentable.

 

La compote de pommes

1kg de pommes 0.75€ + 1 cs à soupe d’eau, 1 de cannelle, 1 de sucre (inquantifiables)

De quoi faire 4 pots à confiture de 250g soit 0.18€ par pot

 

Recette du chou farci au boulgour de quoi faire deux plats donc 4 repas = 1.56 par repas

½ chou vert 0.80

50g de boulgour 3.9 les 1000g = 0.39

1 buche de chèvre 1.49

 

Recette du hoummous = 1.01 mangé en trois repas = 0.33 par repas.

1 conserve de pois chiches 0.51

1 CS de tahin (inquantifiable)

1 CS de jus de citron (inquantifiable)

sel, poivre, persil

Total inquantifiable on va dire 0.50

 

*Julie, quand on vraiment une fringale en cours de matinée avec un petit déjeuner sucré, cela vaut la peine d'essayer un petit déjeuner plus riche en aliments sources de protéines : fromage ou jambon avec du pain par exemple. OK pour tester ?

 

Dessin © Steller's - Fotolia.com

07/03/2010

Mets de Strasbourg : plaisirs gourmands du 5 au 7 mars

Ce week end, voyage riche en plaisirs gourmands strasbourgeois, dans une ville qui ne manque pas de ressources en la matière. Et pas seulement du côté des traditionnelles choucroute, saucisses et autres tartes a l'oignon !

De délicieux repas dans deux excellentes tables, plutôt modernes, de la ville, repérées à l'avance : le Pont aux Chats, où un menu surprise entièrement tourné vers la mer (étonnant ici mais le chef est en liaison directe avec la Bretagne !), plein de saveurs et de générosité, nous a ravi les papilles. C'était délicieux de bout en bout mais, si je dois n'en retenir qu'un plat, ce fut un succulent rouget sur lit de mangue verte et fine tranche de tête de veau, un régal ! Et nous avons été ravis par toutes sortes de petits à-côtés savoureux.

Dans un autre style, nous avons découvert Umami et, là aussi, ce fut un festival de saveurs et de textures assemblées de façon étonnante et cuisinées à la perfection. Mon coup de coeur a été pour un filet de lieu jaune servi avec un chutney de papaye, une galette de choux de Bruxelles et un bouillon coco-citronnelle : mélange d'ici et d'ailleurs.

Dans les deux cas, il faut faire confiance au chef et ne pas avoir d'a priori : je n'aurais jamais pensé apprécier autant la tête de veau ou les choux de Bruxelles ! Mais surtout ces ingrédients n'étaient pas seuls et tout le talent des cuisiniers est notamment de savoir associer les saveurs de façon intéressante et originale.

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Etonnant dessert d'Umami : guacamole sucré de bananes, glace avocat et caramel au lait de coco : délice exotique !

strasbourg 018.jpgAutre plaisir gourmand, bien sucré cette fois, la découverte des madeleines parfumées d'Au fond du jardin (lieu kitchissime), célèbres jusqu'à l'Elysée ! Parfums évocateurs et surprenants, aux inspirations amusantes ou poétiques, mais un peu trop forts à mon goût chez certaines, telles que la "Guerlain" (on a l'impression de croquer un parfum). J'ai préféré la plus classique citron-pavot ou une madeleine chocolat-bergamote inspirée nous a-t-on dit par Audrey Hepburn.

strasbourg 023.jpgJe ne pouvais quand même pas repartir sans manger un peu de chou de choucroute que j'adore, ce fut fait, en accompagnement d'une quenelle et donc sans les traditionnels compléments charcutesques qui auraient dépassé largement ma faim.

La gourmandise alsacienne pourra continuer pendant quelques jours et semaines car nous ne pouvions repartir sans du pain d'épices de Mireille Oster et un petit kougelhof !
Partout, nous avons été fort bien accueillis, ce qui a ajouté au plaisir du voyage.
Et merci au blog  Beau à la louche qui donne beaucoup de bonnes adresses dans la métropole alsacienne, dont j'ai retenu quelques conseils. A consulter si vous projetez un voyage par là-bas mais pas seulement, car il est aussi riche en recettes gourmandes.

 En prime, Strasbourg et sa cathédrale sous la neige, car le week end fut bien frais !

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