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11/04/2014

Une semaine alimentaire pour 25 euros : pas facile mais possible

Comme vous l'avez lu tout au long de la semaine, chacune a fait son expérience et a à peu près réussi à rester dans la limite du budget, voire moins : Agnès a dépensé moins de 20 euros ! Julie, environ 24 euros, moi, 25,60 euros et Sophie, un peu perdue dans le nombre de jours, 26 euros. Et on a mangé bon et varié.

Mais, je le répète, cela ne veut pas dire que c'est facile !

Cette expérience a des limites par sa définition même : faire cela pendant une semaine nécessite une stricte attention au prix de chaque chose, de jongler avec des aliments pas trop coûteux, de ne pas faire d'écart, de cuisiner tous les repas. Probablement, on développe une certaine habileté en cela si on continue sur la durée mais on doit se limiter toujours : pas de restaurant, même pas de sandwich, pas de café à l'extérieur (j'en avais accepté un et par chance, j'ai été invitée !). Je crois que c'est cette rigueur qui est difficile à tenir dans la durée et qui est éprouvante : ne pas pouvoir se permettre d'écart, être dans un contrôle permanent... Cela m'a fait pensé à une de mes patientes qui a un budget "ric rac" et me racontait qu'elle ne pouvait se permettre aucun écart et combien cela lui pèse parfois : pas de sortie, pas de restaurants, pas de fantaisies alimentaires..‬.

Par ailleurs, cela passe par de la cuisine, même simple. Il y a donc nécessité d'un minimum de savoir-faire culinaire.  Tout le monde n'en dispose sans doute pas mais pas besoin de faire compliqué (cf mon récit) et on peut, à tout âge, facilement acquérir les bases pour faire une soupe, une quiche, des pâtes...  Mais il faut aussi décider d'y consacrer un peu de temps.

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Les pâtes, évidemment un classique des petits budgets mais il y a de multiples autres possibilités


Toutefois, il me semble quand même important de penser aussi à replacer  son budget alimentaire dans une vision de son budget global et que cela ne soit pas forcément la portion congrue. Comme le dit le patron de Super U, Serge Papin, que l'alimentation ne soit pas toujours "la variable d'ajustement".

En conclusion, on peut parvenir à manger "bien" et pour un budget modeste si :

- on est attentif dans ses courses,

- on fait la cuisine avec des produits bruts et de saison,

- on s'organise, on prévoit ses repas, on ne gaspille rien,

- on accepte de consacrer une part de son temps à cela. Ne s'agit-il pas de prendre soin de soi (et des siens) ?

Et sachez que l'on peut aller bien en-deçà d'un budget comme celui qu'on avait défini. Récemment, la presse s'était fait l'écho de l'expérience de Jack Monroe, en Angleterre, jeune mère chômeuse qui apprend à déployer des trésors de créativité pour préparer des repas appétissants et variés pour son petit garçon et finit par en faire un blog puis un livre...

Et vous, êtes-vous très attentif(ve), un peu, pas du tout, à votre budget alimentaire ?

 

21/03/2013

Dommage, pas de Super U à proximité... (ou faut-il choisir son supermarché ?)

Drôle de plainte n'est-ce pas ?! Ce n'est pas que je goûte particulièrement les supermarchés et hypermarchés. Je fréquente davantage des petits commerces. Mais, comme beaucoup de citadins, je peux être amenée à y faire une part de mes achats. Et, cette part, je ne serais pas mécontente de pouvoir la faire parfois dans un magasin Système U car je me trouve plutôt en phase avec le discours de leur patron, Serge Papin.

Peut-être l'avez vous déjà vu dans les medias. Car il n'est pas avare de sa présence. Et bien sûr qu'il fait cela aussi pour le bien de son business. Mais je trouve que c'est plutôt pour "la bonne cause". Aussi bien dans son livre "Pour un nouveau pacte alimentaire" que dans ses déclarations récentes suite à la "crise des lasagnes" ou dans ses actes (le plus important sans doute...), il cherche à modifier notre conception de l'alimentation, que l'on soit producteur, distributeur ou consommateur. Et j'ai le sentiment que ses convictions sont sincères...

Ainsi, je l'ai croisé au Salon de l'Agriculture récemment, où il est venu entre autres conclure un accord avec l'association Bleu-Blanc-Coeur pour que tous les oeufs de marque Super U soient désormais des oeufs Bleu-Blanc-Coeur (cf le billet de mardi). Un pas important pour ce "label" en termes de disponibilité.

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Les deux parties s'accordent sur l'importance de concilier accessibilité et qualité des produits.

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Pierre Weill et Jean-Pierre Pasquet, les deux co-présidents de Bleu Blanc Coeur avec Serge Papin, président de Système U

Dans son livre "Pour un nouveau pacte alimentaire", Serge Papin plaide pour que l'aliment redevienne "une préoccupation qualitative". Il est conscient que c'est l'ensemble de la chaine qui doit être concernée, du producteur au consommateur en passant par le distributeur. Ce qui implique des changements profonds. Ainsi il considère par exemple que "la distribution doit revaloriser les métiers de bouche et, s'il le faut, devenir formateur" car, pense-t-il, si le supermarchés ne font pas ce choix-là, alors il n'y aura progressivement plus de boucher, de boulanger, de poissonnier... Ce qui rejoint des précoccupations de certains bouchers qui peinent vraiment à trouver des apprentis... De même, il est persuadé que la distribution doit soutenir la production locale pas seulement au plan local mais en lui permettant un accès national via le réseau Système U (exemple des yaourts Malo, dont le réseau a accompagné le développement).

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Et j'apprécie ce que dit Serge Papin sur la part alimentaire du budget des ménages, plaidant pour que cela cesse d'être "la variable d'ajustement" des autres dépenses. Et se demandant si on ne pourrait pas "téléphoner un peu moins et manger un peu mieux" ?

Bien sûr, certains objecteront que leur budget est ric-rac sans marge de manoeuvre. Peut-être mais l'ont-ils réellement examiné de près ? Ont-ils essayé de cuisiner des produits frais de saison plutôt que d'acheter des produits industriels ? Ont-ils réfléchi à la véritable nécessité de toutes les autres dépenses ?

On peut aussi écouter une discussion avec Pierre Rabhi et Serge Papin (+ 2eme partie et 3e partie) initiée il y a quelque temps par l'école ISARA et la radio RCF (Radio Chrétienne Francophone, où il dit notamment, pour justifier sa position "dans le système" : "Quand on veut détourner un avion, il faut être dedans".

Cette vision responsable d'un distributeur me parait vraiment intéressante. C'est pour cela que je serais bien allée faire quelques courses chez Système U plutôt que dans un autre supermarché. Malheureusement, comme pour beaucoup, la proximité risque de primer...*

Et pour connaître un peu mieux l'homme, il y a un portrait du JDD : j'aime beaucoup le proverbe de conclusion...

Et vous, connaissez-vous Serge Papin ? Et choisissez-vous votre supermarché ? Selon quels critères ?

*Plus vraiment au fait de l'actualité économique, je découvre que Système U a racheté Telemarket en 2011. Alors peut-être mon prochain achat en ligne ?