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19/04/2013

Rencontre avec Camille, gourmande BCBT fort curieuse...

J'aime les passerelles permanentes entre les contacts virtuels et les contacts réels, notamment entre personnes passionnées d'alimentation. C'est ainsi que j'ai découvert, via twitter je crois, le beau et richement fourni blog "Le manger" écrit par l'étonnante Camille, à la fois voyageuse, journaliste, écrivaine, anthropologue. Après avoir constaté notre passion commune pour la nourriture et le Japon, on a fini par se rencontrer dans la vraie vie autour d'un thé (difficile de la saisir, elle est souvent à l'autre bout du monde !). Et je n'ai pas eu beaucoup de doute (elle, un peu plus...) sur le fait qu'elle était une vraie gourmande BCBT (Bien dans son Corps, Bien dans sa Tête). Alors, interview ! (avec quelques liens vers son blog pour vous convaincre de son regard atypique sur la nourriture, et quelques commentaires en italique de ma part).

P1070222_revue.jpgTa définition de la gourmandise

J'ai une vision très cliché de la gourmandise. Aimer les plats très riches, les desserts, la quantité... Du coup, j'ai du mal à me considérer comme une gourmande. Pourtant, j'en suis probablement une, simplement pas au sens où on l'entend communément. Je peux manger des tonnes de crabe. Et retourner tous les ans au Nord du Japon pour leurs crabes géants, par exemple. En revanche, je n'aime pas les pâtisseries, j'ai du mal avec les plats gras, je ne bois pas une goutte d'alcool... Des choses qu'on associe souvent en France avec l'idée de “bon-vivant”. (Camille, tu es une gourmande pour moi : la gourmandise, c'est avoir du plaisir à manger !)

Ta gourmandise favorite

Quand j'aime quelque chose, je l'aime à la folie. Je suis une cinglée des champignons. Du crabe. Des kakis. Du miso. De la réglisse salée. Des bonbons à l'anis.

Ta dernière découverte gourmande ?

Ces dernières années, il y en a eu tellement ! Entre le jus d'asperges taïwanais (très bon, si si), les œufs de cent ans, les crevettes géantes tigrées, le jus de papaye au lait, la viande de baleine, les fougères fraîches ou les fleurs de banane, et j'en passe... La découverte est mon quotidien depuis un bout de temps. J'ai habité en Islande, au Groenland, au Japon, aux Philippines et à Taïwan, et j'ai goûté à beaucoup, beaucoup de choses. Des choses que j'ai détestées aussi, comme la viande de phoque.

Le plat / l’aliment que tu ne parviens absolument pas à aimer

La coriandre. J'ai l'impression de manger du savon. C'est dommage, ça me gâche le plaisir de la nourriture indienne, vietnamienne etc (Camille, rassure-toi, tu n'es pas la seule, il semble que 10% à 15% de la population ait un dégoût de cette aromate mais malheureusement, cela risque de durer, c'est génétique...).

Tu pars sur une île déserte, l’aliment que tu emportes absolument

Je suis déjà partie sur une île déserte, en vrai. C'était à durée déterminée, donc ce n'est pas tout à fait pareil. Mais ça me permet de répondre à la question de manière très pragmatique : je n'emporte pas un aliment, pas folle ! J'emporte de l'eau douce déjà, du fil de pêche et des hameçons, et éventuellement un arbre, ou un truc du genre. Ca dépend du climat de l'île déserte, mais un bananier par exemple, c'est top. On peut tenir en se nourrissant uniquement de bananes et de poisson. Je recommande !

Que consommes-tu sans modération ?

Ca dépend du lieu et de la saison, j'ai des phases. Des phases complètement obsessionelles ! Aux Philippines, c'étaient les mangues par exemple. En France, cet automne, c'étaient les moules. Cet hiver, c'était le brocoli. En ce moment, c'est le fenouil. Et toute l'année, c'est la levure de bière. Je ne sais absolument pas pourquoi.

Ta gourmandise inavouable ?

J'ADORE la croûte du parmesan. Je pique celle des autres dans leur assiette. J'assume, mais je suis consciente que c'est crado.

La cuisine, c’est quoi pour toi ?

La cuisine, c'est un imaginaire collectif dans un espace et un temps donnés, des codes, des règles, des idées de ce qui est bon ou pas, de ce qui se prépare de telle manière ou d'une autre etc. En ce sens-là, c'est un sujet d'étude passionnant et un magnifique vecteur d'échanges culturels. Ca, c'est ce que je tente d'étudier sur mon blog.

De manière plus concrète, dans mon quotidien un peu bizarre entre plusieurs continents, la cuisine c'est avant tout arriver à me débrouiller avec ce que je trouve dans chaque endroit pour me créer un petit confort, celui de m'offrir des goûts que j'aime. Si je ne fais pas l'effort de comprendre où je suis, culinairement parlant, ce que j'ai à disposition et comment m'en servir, je n'ai plus qu'à aller chez McDo. Bref, la cuisine, c'est aussi avoir la modestie de simplement faire avec ce qu'on a.

Et puis il y a autre chose : il y a la cuisine comme objet médiatique. Je crois qu'à ce niveau-là, en France, on se monte un peu le chou en ce moment. Beaucoup de gens essaient subitement de faire de la grande cuisine chez eux, de tester tous les meilleurs restaurants de leur ville, d'être incollables en grands crus. On en parle partout, les cuisiniers sont starisés... Relax ! La haute gastronomie c'est comme la haute couture, ce n'est pas forcément pour tous les jours.

Le but pour moi n'est pas d'être un grand chef. Ou de manger quotidiennement chez des grands chefs. Ni même de “bien cuisiner”. J'aime manger chez moi. Et je cuisine plein de trucs au degré zéro de la complexité. L'important, c'est que ça me plaise. Même si c'est juste du brocoli bouilli avec un peu d'huile d'olive et du sel. Parce que c'est trop bon.        

D’où vient ton tempérament gourmand ?

Je ne sais pas si j'ai vraiment un tempérament gourmand. Je suis curieuse. J'aime les explorateurs, les aventures. Quand j'étais petite, je n'aimais rien. Ca exaspérait mes parents mais c'était surtout dur pour moi. C'est déprimant de ne jamais apprécier ce que l'on mange. Il y a une quinzaine d'années, j'ai mangé japonais pour la première fois, et ça m'a ouvert des horizons merveilleux et terriblement rassurants : oui, c'était possible de trouver de nouvelles choses que j'aime.

Depuis, je tente en permanence d'en trouver d'autres et je goûte un peu à tout. Quand je n'aime pas, je n'aime pas, mais au moins j'aurai essayé. Et puis quand je vis dans des coins perdus d'Asie, notamment dans les villages traditionnels où la nourriture est limitée, je n'ai que très peu de choix. Alors j'ai tendance à compenser le reste du temps.

Dans tes placards (et ton frigo), il y a toujours… ?

Bon, mon cas est un peu compliqué car j'ai passé l'année dernière entre trois pays : les Philippines, Taïwan et le Japon. J'ai changé d'appart plusieurs fois, bref, je n'ai pas vraiment de placard-type, puisque je ne mange pas la même chose d'un pays à l'autre – et puis aux Philippines, j'habitais avec une tribu, je n'avais ni placard ni frigo !

A Paris, mes fonds de placards sont assez particuliers. Il y a toujours des câpres, de la sauce soja, du mirin, du miso, du sake, de la bonite (rapportés du Japon), toutes sortes de vinaigres, de la levure de bière, des herbes de Provence ramassées par mes soins, et du beurre. C'est la base. En revanche, je n'ai quasiment jamais de pâtes, de sucre, de boîtes de conserves etc... Et je n'ai pas de café, je n'en bois pas.

Ta madeleine de Proust, le goût que tu n’arrives pas à retrouver ?

Les bonbons à l'anis que je mangeais enfant. Ils ont aujourd'hui disparu, ou sont de plus en plus rares. 

Ta recette super-express et super-bonne ?

J'adore cuire des légumes ou racines en utilisant une technique japonaise appelée “kinpira”. On les coupe en julienne et on les fait mijoter à couvert avec du mirin, de la sauce soja, du gingembre et un peu d'huile de sésame pendant une quinzaine de minutes. Les légumes restent croquants, on les mange froids en salade avec quelques graines de sésame. Ma manière préférée d'accommoder la bardane, les panais, les poireaux...

L’effort que tu fais pour ta ligne ?

Je ne fais pas d'efforts pour ça, je ne reste jamais inactive.

 C’est quoi les régimes pour toi ?

Quand je parle de régimes alimentaires sur mon blog, je parle d'interdits religieux, de géographie, de ressources... Les régimes culturels sont intéressants. Savoir d'où viennent les interdits alimentaires juifs, musulmans, bouddhistes par exemple, ça me plaît. En revanche, les régimes au sens où on l'entend dans la presse féminine, je trouve ça un peu étrange. Je n'aime pas l'idée de frustration.

Ta meilleure façon de bouger ?

Travailler dehors et voyager ! Ou bien faire du bateau, pêcher et faire de l'apnée (et parfois tout cela va ensemble.) Et puis marcher, je marche plusieurs kilomètres par jour. J'adore ça.

Une astuce gourmande pour embellir le quotidien ?

Ce serait chouette si tout le monde, au moins une fois par semaine, essayait un nouvel aliment ou un plat dont il n'a jamais entendu parler. Je ne parle pas d'exotisme, nous avons tous plein de choses à découvrir au sein de notre terroir natal. La curiosité appelle la curiosité !

Oh, grand merci Camille pour cette belle rencontre et bravo pour ton insatiable curiosité !

 

23/10/2012

La Minute Gourmande du 23 octobre : faut-il garder le meilleur pour la fin ?

Souvent, on dit qu'il faut garder le meilleur pour la fin. Est-ce si vrai ? Ecoutons donc la Minute Gourmande...

06/01/2009

Mets de fête, mets préférés : est-ce les mêmes ?

Petite réflexion inspirée par le récent réveillon pour lequel, comme beaucoup d’entre vous, nous avons dégusté foie gras, saumon fumé, langoustines…
Et finalement, je me suis demandé pourquoi on choisissait toujours les mêmes mets pour ces dîners de fête, sans que ce soit peut-être nos mets favoris. On se contente en fait de suivre la tradition, année après année, et de sélectionner des plats coûteux qu’on ne peut pas s'offrir régulièrement.
Bien sûr, j’ai apprécié ces plats mais j’ai réalisé que :
- je me suis davantage régalée avec des plats que j’avais préparés avec mes petites mains, notamment un délicieux soufflé au chocolat (très simple à faire) et une soupe de mandarines,
- ces produits très coûteux ne figurent finalement pas forcément parmi le palmarès de mes plats préférés. Et peut-être est-ce le cas pour vous aussi.
Ainsi, vous êtes-vous déjà demandé quels étaient réellement vos plats favoris ? Ceux qui vous font particulièrement plaisir. Faites donc l’exercice et vous réaliserez sans doute qu’ils ne sont pas forcément très coûteux. Pour moi, l’important est qu’ils soient de top qualité dans leur catégorie. Pour ma part, j’adore par exemple une très bonne baguette de pain bien croustillante avec du beurre. Ou une salade de tomates avec du basilic en été, une poëlée de champignons en automne, une poire juteuse, et beaucoup d’autres choses.

Fotolia_pain.jpg

Alors, l’année prochaine, pourquoi ne pas inviter quelques-uns de ces « intrus » à vos tables de fête, sous réserve qu’ils soient de saison ? Nous, c’est la décision qu’on a prise pour l’année prochaine (et pas à cause de la crise !) : adieu foie gras et compagnie, place à des délicieux plats fait maison. Et le foie gras, on se le garde pour une fête surprise à un autre moment et je suis certaine qu’on l’appréciera beaucoup plus !
Pensez-y !

09:52 Publié dans Pistes pour bien manger | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : fêtes, repas, aliments, alimentation, cuisine | |  Facebook | |  Imprimer

20/07/2008

Est-ce qu'on peut vraiment manger de tout ?

Souvent, les personnes qui viennent me voir expriment un peu de scepticisme quand je leur explique que, dans mon approche, il n'y a aucun aliment interdit. Habituées qu'elles sont des régimes, elles doutent et demandent "Mais est-ce qu'on peut vraiment manger de tout ?"

La réponse est OUI !

Même des gâteaux, des biscuits, des barres chocolatées !!!

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Pourquoi ? parce que l'interdit crée la frustration et, un jour ou l'autre, le "craquage".

Mais on ne les mange pas n'importe comment :

- on travaille sur la faim et la satiété pour mieux respecter ses sensations alimentaires et manger ces aliments quand on a faim et en s'arrêtant quand on est rassasié,

- on est attentif à ce qui peut faire manger ces aliments quand on n'a pas faim et on met en place des moyens d'éviter que le stress, l'énervement, ... orientent automatiquement vers le grignotage,

- on se concentre sur le goût et la dégustation pour voir si, finalement, quand on savoure lentement et avec attention ces aliments, on les aime tant que ça. Et on essaie de trouver les aliments qu'on aime vraiment.

Pour profiter du plaisir si vaste de manger des aliments variés et savoureux !

11:05 Publié dans Fondamentaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : régime, aliments, interdit, nutrition, grignotage | |  Facebook | |  Imprimer

22/06/2008

Bien manger : une question d'argent, de temps ou de culture culinaire ?

4ac79b554fb671f35a635beae5ee5025.jpgOn sait aujourd'hui qu'il y a une rupture économique dans les problèmes de surpoids et d'obésité : il est plus difficile d'avoir une alimentation adaptée à ses besoins lorsqu'on n'a pas beaucoup de moyens, toutes les études le montrent.

Mais en fait, je me demande, et je livre cela au débat, si c'est principalement une question d'argent. Est-ce que ce ne serait pas plutôt une question à la fois de temps disponible et d'éducation culinaire ?

Par exemple, comparons le prix d'une pizza surgelée, plat usuel, qu'on a juste à mettre au micro-ondes, et celui d'un repas simple avec un tout petit peu de préparation maison.

Pizza surgelée 1er prix : environ 2 euros, à partager en 2 (200g de pizza par personne), soit 1 euro par personne.

En face, prenons par exemple un repas composé d'un oeuf (poché ou brouillé ou au plat) et d'une ratatouille, même pas forcément faite maison (je reconnais que c'est très long de découper les légumes) mais à base d'un mélange de légumes tout prêt surgelé de chez P...d (avec 250 g de ratatouille par personne). On accompagne cela d'un peu de pain et cela revient à 0,90 euro par personne.

Et à votre avis, lequel est le plus savoureux et le plus intéressant nutritivement ?!