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29/07/2013

Rosanjin, ou la quintessence du gourmet japonais

Il y a quelque temps, j'avais reçu l'information qu'une exposition sur le céramiste, cuisinier, esthète et gourmet japonais Rosanjin Kitaoji (1883-1959) était prévue au Musée Guimet. Fan de cuisine et de Japon, c'était forcément une expo pour moi. Un joli article dans le magazine Wasabi me conforte dans cette idée, avec notamment cette belle et si juste expression pour le qualifier : "l'homme qui voulait manger la beauté".

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Je m'apprêtais donc impatiemment à me rendre à cette exposition quand j'ai reçu une invitation du Musée Guimet à la visiter. Ça, c'est bien ciblé !

Me voilà donc partie un lundi matin (le privilège de l'indépendante qui organise son temps librement !) pour le Musée Guimet. L'exposition est plutôt calme et c'est propice à la contemplation des oeuvres. Rosanjin disait "la vaisselle est l'habit de la cuisine" et l'exposition nous montre de très belles pièces : magnifiques et gigantesques "saladiers", bols, flacons de sake, vases, plats divers, avec beaucoup qui sont de grande beauté. Il y a aussi d'amusantes animations multimédia visant à mettre la vaisselle en situation.

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Au Japon, il n'y a pas vraiment de distinction entre artiste et artisan et ces derniers sont considérés avec beaucoup de respect. On avait même proposé à Rosanjin de devenir "trésor national vivant", la récompense ultime dans ce pays. Mais il l'a refusée.

Il accordait la plus haute importance au monde de la cuisine, de la vaisselle et du goût.  Il a ainsi dit, phrase reprise sur un mur de l'exposition : "Grave dans ton esprit qu'un monde si profond et si nécessaire, le monde du goût, existe". Et la cuisine était matière noble pour lui, ce qui ravira sans doute quelques gastronomes ou chefs et c'est d'ailleurs si juste : "La cuisine, tout en prenant comme matière la nature et en satisfaisant le désir le plus primitif des êtres humains, sublime ce savoir-faire au niveau de l'art ".

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La visite est donc un régal pour les yeux. Je dis souvent à mes patients qu'on mange avec tous les sens et notamment avec les yeux. L'aspect, la présentation, l'harmonie visuelle des mets et de la vaisselle ne sont donc pas à négliger car c'est notre premier contact avec un plat : les Japonais y accordent une grande importance et, parmi eux, Rosanjin a mené une recherche intense et globale. Du coup, il y a dans cette visite une légère frustration par rapport à ce que l'on nous décrit du personnage  : on aimerait en savoir plus sur la façon dont il animait son restaurant "club des gourmets", en voir une reconstitution, avoir des informations sur les plats servis, voire en goûter peut-être. Pourquoi la "cafête" du Musée ne s'adapterait-t-elle pas de temps en temps aux expos avec des menus dédiés dans un forfait expo-repas ? Bon, sans doute une question de temps (l'exposition a été conçue visiblement dans un délai court) et de budget... Je sais qu'il y a eu quelque événements en lien avec la Maison du Japon mais seulement sur un ou deux jours (et je n'étais pas là !).

Quoi qu'il en soit, si vous aimez le Japon, la vaisselle et les arts de la table, la gastronomie, vous devriez trouver de l'intérêt à cette visite. A noter que le Musée propose toute une "Saison japonaise" avec plusieurs expositions et accrochages qui justifieront une nouvelle visite.

Je vous signale aussi un délicieux recueil de textes, réunis et commentés par la japonaise Ryoko Sekiguchi, "Le club des gourmets et autres cuisines japonaises" (j'avais adoré le petit livre "Manger fantôme" de cette auteur).

Exposition au Musée Guimet jusqu'au 9 septembre

Merci au Musée Guimet pour l'invitation et les visuels :

Bols laqués aux motifs de soleil et de lune - Collection privée photo Sotaro Hirose © DR

Bol à motifs de fleurs de cerisiers et feuilles d’érable rouges - Collection privée photo Sotaro Hirose © DR

15/04/2013

Je me souviens de Peau d'Ane... et je goûte son gâteau

Je me souviens que dès que j'ai appris à lire, j'ai dévoré les livres.
Je me souviens que j'ai beaucoup aimé les contes de fées.
Je me souviens que Charles Perrault et Andersen m'ont accompagnée.
Je me souviens que j'avais un livre-disque de la Petite Sirène que j'écoutais dans mon mange-disque.
Je me souviens que j'avais lu l'histoire de Peau d'Ane.
Je me souviens de mon ravissement quand j'ai vu le film.
Je me souviens que je l'ai souvent revu.
Je me souviens de la voix cristalline et de la blondeur de Catherine Deneuve.
Je me souviens que j'aimais beaucoup aussi les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy.
Je me souviens que j'adorais les comédies musicales.

Et il y a quelques semaines, la foodosphère a bruissé d'une info : Dalloyau avait recréé à sa façon le gâteau que concocte amoureusement Catherine Deneuve dans le film. Ils ont eu l'idée de passer de la fiction (en)chantée à un gâteau bien réel, cela en parallèle d'une exposition consacrée à Jacques Demy à la Cinémathèque. Le gâteau a été imaginé sous la houlette de Yann Brys, Directeur de la création de Dalloyau et meilleur ouvrier de France. Habituellement, je me tiens plutôt à l'écart de ce type d'opérations assez commerciales et je préfère souvent les gâteaux maison. Mais la description appétissante du gâteau, et ce clin d'oeil à mon enfance m'ont entraînée sur le site de Dalloyau il y a quelques jours. J'y ai pré-commandé un gâteau (bon, 22 euros, ce n'est pas donné !) à retirer en magasin (il était en vente à partir du 10 avril).

Ce fut chose faite dimanche matin et je suis rentrée en mon logis l'offrir à "mon prince" (et le partager avec lui !). C'est un cake moelleux assez dense avec de l'amande, un parfum de vanille et un glaçage aux pommes. Il est délicieux pour qui aime ce type de gâteau "sec", on l'a savouré en plusieurs fois. Pour faire encore mieux, j'aurais apprécié que le glaçage recouvre aussi les côtés afin qu'on en profite plus largement car il est très plaisant. Au global, reconnaissons que c'est un très bon cake mais pas non plus inoubliable, et c'est le contexte aussi qui rend l'expérience amusante !

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En prélude à sa dégustation, nous avons (re)vu la fameuse séquence où Catherine Deneuve pétrit un improbable gâteau (avez-vous déjà essayé de le faire ?). Je savais mon "prince" peu fervent de comédies musicales mais j'ai découvert qu'il n'avait jamais vu ce film même partiellement et là, il n'a franchement pas aimé ! Pas de quoi le détourner du cake toutefois ! Et il m'a offert la bague cachée dans le gâteau, qui sied parfaitement à mon doigt !

Fait amusant : Dalloyau et Peau d'Ane ont presque le même âge : l'auguste maison est née en 1682 alors que le conte a éclos sous la plume de Charles Perrault quelques années plus tard, en 1694. 

Et bien sûr, je vais aller voir l'expo ! En attendant, il y a un joli dossier sur le site de France Inter.

Et vous, vous connaissez/aimez Peau d'Ane ?