04/02/2015
Connaissez-vous Thomas d'Ansembourg et l'intériorité transformante ?
Thomas d'Ansembourg est un auteur, conférencier, thérapeute belge, spécialisé dans la "conscience non violente" telle que nommée sur son site, en lien avec un domaine communément appelé communication non violente (CNV). Il est notamment l'auteur d'un livre dont je parle souvent à mes patients que je sens dans certaines difficultés relationnelles, “Cessez d’être gentil, soyez vrai - Etre avec les autres en restant soi-même” (2001). Je le connais de réputation depuis plusieurs années, je trouve ses propos très intéressants et j'ai eu la chance d'assister pour la première fois à une conférence qu'il animait la semaine dernière à Paris. Conférence à l'initiative de l'Association Française pour la Communication Non Violente, accessible pour un prix très raisonnable de 14 euros vs des experts ou pseudo gourous qu'on voit régulièrement demander bien davantage...
La conférence était très riche et stimulante, mettant l'accent sur une notion fondamentale pour lui, l'intériorité transformante. Se relier à son intériorité est parfois évacué car on croit que cela doit être associé à une religion, or, ce n'est pas nécessairement le cas et, a contrario, on peut pratiquer une religion sans se mettre dans cette position. "S'asseoir régulièrement sur la chaise de l'intériorité transformante" permet, affirme Thomas d'Ansembourg, de voir autrement ce qu'on a regardé, de remettre en question des positions. Il a donc vivement incité à ralentir, s'asseoir, faire silence pour "laisser le seau du discernement descendre dans le puits de la connaissance infinie". Il a d'ailleurs indiqué que ces moments d'arrêt existent dans toutes les traditions. Mais aujourd'hui ? Est-ce que l'on n'est pas bloqué individuellement et/oucollectivement selon la formule tellement évidente de Paul Watzlawick : "Si l'on fait ce qu'on a toujours fait, on obtient ce qu'on a toujours obtenu".
Il nous a montré par un petit "jeu" avec notre voisin de siège que l'on pouvait vivre un profond contentement dès lors qu'on répondait à nos besoins fondamentaux de relation à soi, à l'autre, à l'univers. Mais beaucoup de personnes se sont éloignées de leur chemin de vie et se sont bloquées dans des enfermements et des automatismes qui les rendent malheureuses. Et très souvent mettent en place des mécanismes compensatoires (tabac, alcool, ...), abusent des autres, sont agressifs, malveillants, développent des comportements avides.
Car selon cet homme souvent percutant dans ses formulations, "on a davantage appris à compenser le mal-être qu'à vivre le bien-être". Il a souligné certains pièges dans lesquels on tombe fréquemment :
- le faire sans répit et l'avoir plutôt que l'être, ce qui nous entraîne dans une course perpétuelle qui nous épuise et épuise la planète,
- la culture du malheur, l'habitude de se plaindre plutôt qu'être joyeux et se réjouir de ce qu'on a.
Mais, bonne nouvelle, on peut "se réaligner sur son chemin de vie" par un apprentissage progressif, en commençant par s'apporter de la douceur à soi-même, par nourrir son intériorité transformante avec, selon les préférences de chacun, de la beauté, de la joie, de la nature, du lien, de la méditation, de la simplicité..., par développer un rapport pacifié avec le temps. Et Thomas d'Ansembourg affirme que cela est le contraire de l'égocentrisme car "un citoyen pacifié devient un citoyen pacifiant". Avec à l'appui une citation de l'écrivaine Christiane Singer : "Dans ce monde qui se dessèche, si nous ne voulons pas mourir de soif, il nous faudra devenir source".
Pourquoi cela me parle ?
- Je vois chaque jour des personnes qui compensent un mal-être, tel que le décrit Thomas d'Ansembourg, par une surconsommation ou une sous-consommation alimentaire.
- Il a commencé sa conférence en disant "il n'y a pas de fatalité. Notre capacité à nous transformer et à transformer le monde est aussi puissante qu'ignorée, il suffit de réapprendre" : cela me rappelle ce que je dis dans mon domaine à de nombreuses personnes qui me consultent : il n'y a pas de fatalité, on peut faire la paix avec la nourriture, il faut juste y aller à son rythme, étape par étape.
- J'ai le sentiment d'avoir entamé moi-même une part de ce travail pour revenir sur mon propre chemin et de le vivre très joyeusement, dans le bonheur de la rencontre avec l'autre et du ralentissement.
Et vous, que vous évoque ce compte-rendu ?
Si vous voulez avoir un (long) aperçu du Monsieur, j'ai trouvé en ligne la captation d'une conférence de 2014 sur les rapports homme-femme.
08:26 Publié dans Activités, medias, lectures..., Fondamentaux | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : thomas d'ansembourg, cnv, acnv, communication non violente, intériorité transformante, méditation, écoute de soi, prendre soin de soie | | Facebook | | Imprimer
Commentaires
Merci Ariane pour ce partage !
Je connais - un peu - Thomas d'Ansembourg pour avoir lu de nombreux articles sur lui, mais je n'ai pas encore lu "Cessez d'être gentil...".
En revanche, tu as parlé de Communication Non Violente, et pour ma part il y a vraiment un "avant-après" à la suite de la lecture de "Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs)" de Marshall Rosenberg.
C'est un livre qui ne peut pas laisser indifférent... et dont on sort différent !
Thomas d'Ansembourg a une pensée très proche de celle de Marshall Rosenberg, me semble-t-il.
Tu le connais, j'imagine ? ;-)
Écrit par : Anne de Rozières | 04/02/2015
@Anne merci de cette précision, je n'ai pas voulu entrer dans les détails, juste relater la conférence mais en effet Marshall Rosenberg est "l'inventeur" de la communication non violente et Thomas d'Ansembourg s'est inscrit dans ce courant et y a mis aussi sa propre "sauce". Belle journée !
Écrit par : Ariane | 05/02/2015
Merci à l'une et à l'autre, ces deux livres sont à la médiathèque, je vais m'en nourrir.
Bon dimanche.
danielle
Écrit par : danielle | 07/02/2015
Merci Ariane, cela me parle et me donne envie d'aller plus loin dans la découverte;)
Écrit par : Martine | 07/02/2015
@Danielle @Martine ravie si j'ai contribué à vous donner envie d'approfondir...
Écrit par : Ariane | 08/02/2015
Oui ce moment d’arrêt est dans toutes les traditions, et la nature nous en donne un bel exemple avec l'hiver. S’arrêter pour se reconnecter à la source de soi même, une geste de vie à répéter tout au long de la journée, avant de passer d'un sujet à l'autre par exemple...
Écrit par : Frederique | 09/02/2015
@Frédérique oh oui !!!
Écrit par : Ariane | 11/02/2015
Les commentaires sont fermés.